14 - Complot

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— Et je ne sais pas quoi faire, Vanessa. Je me retrouve dans une situation trop compliquée, avec trop d'enjeux... Je ne sais pas à qui en parler, je n'ose en parler à personne et pourtant je ne peux pas garder pour moi une telle situation...

— Je ne comprends pas pourquoi tu ne fais pas réunir le Haut Conseil de Magie Sorcière pour discuter de ça. Tu es bien placé pour savoir que les autres Mages sont des puits de savoir, ils doivent bien avoir une idée pour sauver la situation...

— Peut-être bien. Probablement, même, mais cela impliquerait révéler des informations sensibles à tous les Mages.

— Et ? Si les Mages ne sont pas tenus au courant des informations sensibles, alors qui ? Enfin tu n'as pas été nommé au Haut Conseil pour porter seul le destin des sorciers sur tes épaules ! Vous êtes sept, ce n'est pas pour rien Mark !

Mark Goldwyn soupira profondément. Il passa sa main sur son visage comme pour tenter de chasser la fatigue qui lui embrouillait les idées.

— Et j'ai de bonnes raisons de croire que l'un des membres du Haut Conseil est corrompu, voilà. Le problème c'est que je ne sais pas quel est ce Mage, et que je ne veux pas prendre le risque de faire part de la faiblesse des elfes à quelqu'un qui pourrait œuvrer contre eux, ou pire, s'emporta le Mage Goldwyn.

— Ou pire ?

— Je ne peux pas t'en dire plus Vanessa, tu en sais déjà beaucoup, trop. Enfin je te fais confiance, j'aurais du mal à t'imaginer faire du mal à une mouche, alors comploter contre les elfes...

— Oui oui, ne t'inquiète pas je ne vais pas m'amuser à raconter des secrets d'État dans ton dos, le rassura Vanessa.

Mark sourit à sa sœur et posa sa tête dans ses mains aux doigts longs. Il resta un moment ainsi, assis à la table du salon de Vanessa. Il se sentait bien dans cet appartement au parquet irrégulier, aux vieux murs de pierre et à la sombre charpente. Il aimait la cheminée dans laquelle brûlait souvent un doux feu, il aimait les touffes d'herbes sèches suspendues dans la cuisine, il aimait les piles de manuscrits qui rendaient difficile l'accès aux fenêtres.

Comme lui, Vanessa avait fait une longue carrière académique. Leurs parents leur avaient transmis de goût d'apprendre et de découvrir, le goût de comprendre. Mais tandis que Mark s'était passionné pour les implications politiques et diplomatiques de la sorcellerie, Vanessa avait préféré l'étude pointue des sortilèges. Ainsi, l'un avait gravit les échelons et siégeait depuis peu dans la lumière, au Haut Conseil de Magie Sorcière, tandis que l'autre continuait à feuilleter des grimoires à longueur de journée dans des bâtiments sombres et à agiter sa baguette en explorant les fines et délicates nuances des sorts, charmes et autres enchantements. Tout au long des années, ils avaient réussi à conserver un lien fort : Mark racontait les péripéties diplomatiques dans lesquelles étaient parfois empêtrés les créatures magiques, Vanessa décrivait avec passion ses découvertes les plus récentes. Chacun trouvait que l'autre était de bon conseil, alors ils y trouvaient leur compte.

Le Mage Goldwyn rejoint Vanessa, qui s'affairait dans la cuisine. Elle s'y prenait tôt pour préparer le dîner d'anniversaire de son compagnon, qui n'allait pas tarder à rentrer, ainsi que leur fils Ben. Sarah et Hellen arriveraient ensuite, peut-être accompagnée de l'épouse de Mark qui finissait tard son emploi au service du courrier sorcier. Toute la petite famille serait réunie et l'heure ne serait plus aux confidences diplomatiques.

— Tout mon problème, c'est que j'ai besoin d'en parler aux autres Mages.

— Mmh ?

— Chez les elfes, j'ai peut-être découvert un moyen de faire rejaillir la Source. Rien de sûr, mais la Pierre Philosophale pourrait être salvatrice.

— Quel rapport avec le Haut Conseil ?

— Et bien, la Pierre Philosophale est conservée dans un endroit sécurisé. Et la procédure veut que la Pierre ne peut être sortie de son coffre sans l'accord de chacun des Mages. Si je m'en empare sans cette autorisation, je risque gros, très très gros. Le bannissement.

Vanessa grimaça. Le bannissement était le sort réservé aux pires criminels. Plus qu'une simple expulsion du territoire, cela consistait à bannir le coupable de sa propre existence. Il devenait fantôme, ni mort ni vivant, errant dans les limbes pour l'éternité sans avoir d'emprise sur rien, jamais entendu et rarement vu.

Ils entendirent un bruit sourd : Ben était rentré et venait de balancer son sac de cours à travers sa chambre, comme d'habitude. Vanessa leva les yeux au ciel et parti le sermonner tout en marmonnant dans sa barbe « Combien de fois je lui demandé d'arrêter, combien de fois... ». Et le Mage Goldwyn était toujours empêtré dans ses réflexions sans solutions...

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