Chapitre 2

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Marie-Louise regardait les nombreuses robes disposées dans cette pièce. Toutes plus belles les unes que les autres.

- Ma petite sœur va enfin rencontrer son fiancé, nous voulons des robes éclatantes qui la mettront en valeur, répondît Jeanne en s'approchant de Margareth.

Sa petite sœur quant à elle restait en retrait, balayant son regard de part et d'autre de la salle pour observer chaque détail de la petite boutique.

- Oh, vous voulez éblouir votre mari ? Le faire tomber sous votre charme ? J'ai ce qu'il faut ne bougez pas, incita la vendeuse en quittant les deux sœurs pour aller dans la salle des stocks.

En attendant qu'elle ne revienne, Marie se balada dans la pièce en zigzaguant entre les splendides tenues. Certaines plus colorées, plus pailletées, mais aussi avec plus de dentelle ou de longueur au niveau du jupon... L'avantage de Primerose était que cette boutique s'adaptait à tous les goûts.

Quand Margareth fit son apparition, elle avait en main cinq robes voire plus, ce qui n'arrangea pas la jeune fiancée. Elles allaient visiblement passer la matinée à essayer des tenues, activité qu'elle n'appréciait grandement.

Après des heures à changer de robe et se regarder dans le miroir et voir ce que cela donna, elle eut tout de même une préférence pour une jolie tenue bleue. D'un bleu foncé lui rappelait les nuits étoilées où le tissus apparant était transparent et pailleté. Il brillait de mille feux sous la lumière. Jeanne en choisi quelques-unes qu'elle paya avec l'argent que lui avaient donné leurs parents. À la suite de cela, les deux femmes retournèrent à leur calèche, le soleil était déjà bien haut dans le ciel.

Des jours passèrent depuis, Marie avait eu le temps de se préparer physiquement comme psychologiquement pour son grand départ. Cette fois-ci, elle entreposait sa valise dans la calèche pour la dernière fois, elle ne verrait plus pendant un long moment cette maison au blanc nacré.

Elle se tourna pour regarder sa famille qui affichait de beaux et grands sourires. Marie prit sa sœur dans ses bras, maintenant qu'elle allait quitter la maison de ses parents à son tour, elles se verraient encore moins qu'avant. Elle savait que Jeanne allait lui manquer. Puis la jeune fiancée se dirigea vers ses parents pour les étreindre, venant à peine de rentrer elle repartait déjà. Son cœur se serra dans sa poitrine, à la fin de leurs embrassades, elle allait devoir les quitter pour de bon.

Son père s'approcha d'elle, lui tenant la main pour l'aider à grimper dans son véhicule, il avait un sourire magnifique sur son visage, un sourire qu'elle n'avait que très peu vu durant toute sa vie. Il réchauffait son cœur, leurs mains l'une dans l'autre, elle dût malgré elle la lâcher pour partir, ce qui fut une vraie torture. La chaleur de son paternel s'était éloignée, et maintenant elle les regardait partir au loin. Elle s'en allait.

Un déchirement au cœur. Elle ne put s'empêcher de lâcher quelques larmes une fois seule dans ce carrosse. Elle n'avait aucunement envie de les laisser, mais elle le faisait pour le bien de sa famille. Tandis qu'elle regardait l'horizon, ses larmes salées glissèrent sur ses joues jusqu'à s'écraser contre ses mains serrées sur sa robe. Le temps passa lentement et sa tristesse disparu peu à peu tandis qu'elle aperçu au loin quelque chose qu'elle n'avait jamais vu.

L'océan.

D'après ce que l'on lui avait raconté, William Gardner vivait près d'un port mais légèrement à l'écart. Sa sœur l'avait mise en garde sur le danger que représentait cette étendue d'eau ; les pirates. Des forbans sans cœur pillant et tuant les riches et pauvres pour leur simple plaisir, ils n'étaient pas de bonnes personnes. Depuis toute petite, on lui avait compté des histoires, toutes aussi effrayantes les unes que les autres sur ces monstres qu'étaient les pirates. Mais pour elle, ils n'étaient que des histoires pour enfant ; des mythes. Seulement des personnes qui se rebellaient et qui finissaient par être pendues devant une foule, c'était des suicidaires.

Marie-Louise n'avait en aucun cas peur de ces hommes qu'elle pourrait rencontrer une fois arrivée. En réalité, elle se torturait surtout l'esprit se demandant comment allait être sa vie là-bas ... Était-il gentil, aimable ? Allait-elle être aussi heureuse que sa sœur ? Pendant que toutes ces pensées se mélangeaient sans cesse dans sa tête, elle regarda les arbres défiler devant ses yeux ; une verdure surplombant le bleu de l'océan.

Les heures se mirent à défiler de plus en plus vite jusqu'à ce qu'elle aperçoive au loin une ville et plus précisément : un port. Des voiliers y étaient accostés, le paysage changeant en était tout aussi beau. Le carrosse traversa la ville sous le regard ébahis de la future mariée et passa par un chemin de terre et de graviers. Au fond de ce chemin résidait un beau manoir aux murs composé de pierres grises. Le cocher finit par arrêter l'animal devant cette demeure, il ouvrit la porte faisant descendre la jeune femme et posa sur les graviers froids les valises de celle-ci.

Tandis que son véhicule s'éloignait peu à peu, elle fut plantée devant le chemin de terre, sans pouvoir bouger un seul de ses membres. Elle avait peur, une boule s'étant formée en son estomac. Ses mains tremblaient légèrement. Marie resta debout essayant de reprendre un rythme cardiaque régulier, elle expirait l'air avant de l'inspirer tout en fermant les yeux pour se calmer. Puis après quelques minutes à attendre, elle agrippa ses valises avant de commencer quelques pas vers son futur. Plus elle avançait, plus le stresse montait. À quoi ressemblait-il ? Comment allait-il être avec elle ? Trop de questions embrumaient son esprit, telles qu'elle n'entendait même plus ses propres pas.

Elle était arrivée devant la grande porte de bois brun qui la surpassait d'au moins un mètre. Approchant sa main vers le heurtoir - métallique et plutôt froid - celle-ci s'ouvrît face à elle sans qu'elle n'ait réellement pu toquer.

Un homme lui faisait face, un visage doux entouré de cheveux brun tombant sur ses épaules, des yeux marrons clairs vinrent rencontrer les siens. Aucun des deux ne parlait ; restant là à se contempler l'un l'autre. Puis soudain, un sourire se dressa sur les lèvres de l'homme.

- Marie-Louise White ? demanda-t-il d'une voix qui s'accorda parfaitement au personnage.

L'homme se décala, dégageant le passage comme pour inciter son invitée à entrer.

- Je suis William Gardner, continua-t-il en fermant la porte derrière elle.

La jeune femme n'eut aucune mauvaise réaction. Surprise de voir un homme aussi charmant l'accueillir mais d'autant plus lorsqu'elle comprit qu'il était son fameux fiancé. Un sourire vint doucement se frayer un chemin jusqu'à ses lèvres rosées.

- Je suis désolé, j'avais pour but de vous attendre à l'entrée, intervient-il en se replaçant face à elle d'un sourire charmeur. Mais vous êtes arrivée avant moi, rigola William une main dans les cheveux.

- Ce n'est rien, répondît-elle en ne pouvant pas quitter son regard de celui de l'homme.

- Appelez-moi William.

Elle se reprit vite, quittant les yeux brun de son interlocuteur, Marie se mit à détailler chaque parcelle de ce qui l'entourait. Face à elle, un grand escalier de bois noir, des lustres faits d'or suivis de fenêtres filtrant la lumière du jour.

- Cette maison est magnifique William, murmura-t-elle engendrant un second sourire chez l'homme.

- C'est chez vous dorénavant. Je vais vous montrer votre chambre, si vous voulez bien me suivre.

Il attrapa les valises de la jeune femme avant d'emprunter les escaliers pour atteindre l'étage. Pendant qu'ils marchaient dans ce long couloir, elle fixait chaque parcelle de la demeure, du mur au plafond pour revenir aux tapis. L'homme s'arrêta face à une porte brune où des dorures venait l'illuminer en reflétant la lumière.

- En attendant notre mariage, vous dormirez ici, en espérant que cette chambre vous convienne, argua William en ouvrant la porte pour laisser sa fiancée entrer.

Lorsqu'elle pénétra dans la pièce, elle fut surprise d'y voir que cela ne changeait pas trop de chez elle. Un lit en baldaquin sur le côté, de beaux draps blancs accordés aux rideaux des fenêtres, de l'autre côté un petit bureau et une grande armoire où elle pourrait y mettre sa garde robe que Jeanne avait prit grand plaisir à agrandir ...

- Cette chambre est parfaite William ... merci, fit-elle en se tournant vers l'homme qui était resté à l'entrée.

- Et vous aurez bien mieux après le mariage. Sur ce, je vous laisse vous installer tranquillement, finit-il en posant les valises à l'entrée et en fermant la porte derrière lui.

Il lui avait lancé un beau sourire avant de partir, la laissant maintenant seule face à cette grande chambre qu'elle ne connaissait pas. Le silence vint s'installer autour d'elle, un silence pesant qu'elle n'aimait guère. Elle ouvrit donc ses fenêtres laissant passer les chants des oiseaux, offrant une douce mélodie à la jeune femme. Marie-Louise commença dont à ranger ses affaires dans son armoire, et une fois terminé, elle quitta sa chambre pour se balader dans la grande demeure Gardner, pour prendre ses marques. Les portes se suivaient sans fin, les couloirs formaient presque un labyrinthe, rien de facile lorsqu'on était nouvelle.

Pendant que les heures passaient et qu'elle trouvait de quoi s'occuper en arpentant l'extérieur comme l'intérieur de son nouveau chez elle, Marie fut invitée à dîner avec le maître des lieux. Lorsqu'elle arriva dans la salle à manger, elle découvrit une pièce qu'elle n'avait pas vue.

Une grande table était posée au milieu de la pièce, un beau bois lisse qui reflétait la lumière du lustre au dessus, où étaient posés assiettes, couverts et nourritures... De grandes fenêtres sur sa droite et une cheminée à gauche, accompagnée par quelques lumières sur les murs.

Gardner était assis à cette table, l'homme s'étant levé à l'arrivée de sa fiancée, il l'invita à s'asseoir en face de lui. Ils n'étaient que tous les deux à manger, seulement deux assiettes aux contours argentés étaient posées en face des deux individus. Le repas commença donc, la jeune plantant son couteau dans la viande saignante qui avait été servie. Le silence était pesant, seulement le cliquetis des couverts s'entrechoquant avec les assiettes vint parfois le rompre. Puis, William se redressa, il regarda Marie d'un sourire.

- Dites m'en plus sur vous.

La jeune femme fut légèrement surprise de cette question, mais celà ne lui déplaisait guère. Elle posa alors sa fourchette pour se concentrer sur l'homme qui lui faisait face.

- Que voulez-vous savoir ? demanda-t-elle.

- Votre âge par exemple ?

- J'ai eu vingt et un ans il y a peu, et vous William ?

- Vingt-huit ans, nous ne sommes pas trop éloignés, rigola l'homme d'un rire doux. Que pensez-vous de ce mariage ? finit-il par dire le sourire toujours encré sur ses lèvres.

Marie ne s'attendait pas à cette question, elle le regardait sans répondre. Elle ne pouvait décemment pas lui dire qu'elle était contre, que cela ne lui plaisait pas mais qu'elle le faisait par obligation. La noble avait put voir un homme charmant et gentil, mais elle ne le connaissait que trop peu pour savoir si elle l'aimerait un jour ou non. Son cœur se remit à tambouriner et une sensation désagréable s'installa entre ses côtes. Elle ne savait quoi répondre. Se redressant sur sa chaise qui devint étrangement inconfortable, elle balaya son regard sur les assiettes vides et sales, pour continuer sur les fenêtres dont la lumière s'était voilée étant donné que le soleil avait fait place à la lune. Puis, elle termina sur les yeux brun de l'homme. William avait toujours cette expression de plaisance ancrée sur son visage.

Elle inspira profondément.

- Ce que je pense de ... ce mariage ? Pour être honnête avec vous, je pense que vous n'avez pas l'air d'une mauvaise personne, et puis - comme vous devez sûrement vous en douter - je le fais aussi pour ma famille, répondît-elle en espérant que cela suffise à son interlocuteur.

Le sourire toujours présent, il continua.

- Donc si je comprends bien, ce mariage vous convient.

- Et vous William ?

- Parfaitement, argua l'homme.

Un poids s'était enlevé de ses frêles épaules, certes elle n'avait pas tout dit, mais le principal y était. Elle répondît par un sourire. À la suite de celà les deux s'étaient quittés pour retourner dans leurs chambres respectives. Marie-Louise s'était même demandée si ce n'était pas un début d'amitié qui commençait entre eux.

Les jours là-bas passèrent bien vite et la cinquième journée vint enfin. La veille, William l'avait prévenue de son départ pour un voyage d'affaire à quelques jours d'ici, il ne reviendrait pas avant une semaine, si ce n'était plus. En réalité, l'absence de son fiancé ne la dérangeait guère, elle en profiterait pour se promener dans les rues de la ville qu'elle ne connaissait toujours pas. Ce jour-ci, après avoir salué Marie, William quitta la demeure la laissant seule face à elle-même.

Lors de son absence, elle découvrit une tout autre facette de cette maison qu'elle habitait. Les serviteurs étaient tellement discrets que la noble ne les avait pas remarqués avant ce jour, et pourtant, ils logeaient tous ici. Mais ne s'en préoccupant pas plus, elle se prépara pour sortir.

Elle s'était habillée d'une belle robe brune claire, comme le jour où elle était partie à Primrose avec sa sœur Jeanne. Puis elle quitta à son tour la maison Gardner pour marcher vers le port. Une fois là-bas, la foule était bien présente mais beaucoup moins que ce dont elle avait l'habitude en grande ville. Déambulant sans réel but dans les petites ruelles, Marie fut bien plus intéressée face à cet entendu bleu. La jeune noble s'était retrouvée involontairement dans le port, où elle pouvait y voir l'océan comme elle ne l'avait jamais vu et l'horizon bleuté reflétant le soleil en journée tout comme la lune en pleine nuit.

Tandis qu'elle scrutait encore ce paysage à couper le souffle, elle vit quelque chose dont elle n'avait guère l'habitude et qui ne présageait rien de bon.

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