Chapitre 3

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Elle se tourna lentement vers les voix qu'elle entendait derrière elle, deux villageoises.

- Mais qu'est-ce ? commença la femme de droite aux cheveux blonds foncés.

- N'est-ce pas un navire pirate ? intervient la seconde dont l'inquiétude s'entendait à sa voix.

Marie-Louise n'écoutait plus leur conversation portant une seconde fois son regard sur les voiles noires qui se rapprochaient d'eux.

Des pirates.

Elle s'était préparée à en rencontrer, mais elle n'avait guère pensé que ce serait aussi rapide. Sans une réaction de sa part, la jeune fit vite demi tour, voulant surtout échapper à la foule qui commençait à paniquer. Lors des quelques jours qu'elle avait passé chez William, elle s'était mise à discuter avec sa femme de chambre, une personne très gentille. Celle-ci lui avait parlé des forbans qui venaient souvent accoster ici. Le plus connu d'entre eux était le Red Edan : un navire pirate dont la coque reflétait rouge à la lumière. On racontait que c'était le sang absorbé par le bois de chaque victime du pirate sanguinaire. Celui-ci possédait aussi de grandes voiles rouges et était composé de trente deux canons, dont quatorze d'entre eux sur le pont supérieur, les dix huit autres aux étages inférieurs.

Marchant sur le chemin du retour, elle entendait étrangement les voix des villageois encore près d'elle, pourtant elle s'en était éloignée, sauf si eux se rapprochaient d'elle ? Marie n'eut pas le temps de se tourner pour répondre à la question que la foule l'avait déjà emporté, la faisant trébucher et tomber au sol encore sous le choc de ce qu'il venait de se produire.

Ses genoux lui faisaient mal, ayant frottés le sol violemment lors de sa chute. Mais elle se releva tout de même, épousseta sur sa jolie tenue pour enlever la poussière présente. Même si elle aurait aimé penser que tout cela était finit, elle sentait derrière elle une présence des plus dérangeante.

Elle se tourna lentement, le cœur battant pour tomber sur un homme. Un visage déformé par le temps, quelques cicatrices sur la peau, une grande barbe grisâtre sale tirée par un long sourire qu'elle trouvait effrayant. Tout cela accompagné par des yeux marrons presque noirs qui lui faisant froid dans le dos.

- Bien le bonjour mademoiselle, fit-il d'une voix grave.

Un haut le cœur prit la jeune noble à l'odeur du souffle de l'homme. Elle fixait le pirate dans les yeux, ne quittant en aucun cas son regard. Malgré tout ce qu'elle se disait pour se rassurer, elle avait peur. Peur qu'il ne lui arrive quelque chose, mais il était évidemment hors de question qu'elle baisse les yeux face à ce brigand, ce forban sans cœur. Ses genoux encore douloureux, du à la chute, elle resta tout de même debout.

L'homme avait sur le visage un rictus qui la faisait frissonner. Elle pouvait apercevoir derrière cet horrible visage une idée qui venait d'éclore, quelque chose qu'elle n'aimerait sûrement pas.

Pourtant, elle prit son courage à deux mains, remplissant ses poumons pour ensuite recracher l'air, elle ouvra la bouche.

- Qui êtes-vous pour déranger la vie paisible de ces braves gens ? demanda-t-elle le menton droit.

Avant de répondre, quelques secondes s'écoulèrent entre les deux, des secondes qu'elle aurait pu qualifier d'interminables. Pourtant le sourire ne cessait de s'agrandir sur ce visage abîmé.

- Je suis Edward Meyer, capitaine du Nightmare ma jolie. Et il se trouve que tu me plais.

À cette entente, Marie frissonna de plus belle. Qu'allait-il lui faire ? Rien qu'elle aurait voulu savoir en tout cas - rien de bon - et elle le savait. La noble recula d'un pas. Un pas qui ne fit pas grande différence avec la distance qui la séparait de cet homme, mais ce simple pas l'éloignait tout de même de lui.

Son cœur battait trop fort dans sa poitrine, tambourinant entre ses côtes. Et rien allait en s'arrangeant car plus les secondes passaient et plus les yeux du groupe d'hommes la fixaient intensément.

- Je vous interdis de poser un doigt sur moi, argua-t-elle tout de même en forçant sur ses cordes vocales pour émettre un son audible.

Mais comme elle s'y attendait, l'homme se mit à rire de vive voix. Un rire rauque et désagréable aux oreilles de la noble qui ne put que l'effrayer plus encore. Il fut vite accompagné par ses camarades tous aussi horribles les uns que les autres. Parmi le groupe - qui avait finit par l'entourer - elle avait cette horrible impression d'être oppressée. Et dans tout cela, une odeur écoeurante s'était installée. Sûrement celle des matelots qui visiblement ne s'étaient pas lavés depuis un bon moment. Leur visages, dents et même leurs habits étaient sales et tachés, ce qui lui donna un second haut le cœur.

- Vous entendez ça mes amis ! Cette belle noble ne veut pas qu'on touche à sa délicieuse peau, continua l'homme.

Il s'arrêta sans pour autant que son sourire disparaisse, il étirait toujours ses joues vers ses yeux en deux plis.

- Mais, ne vous inquiétez pas, reprit le dénommé Edward Meyer au grand désespoir de Marie. Nous allons l'aider.

Elle eut encore un mouvement de recul quand elle le vit s'avancer. La noble ne l'avait pas remarqué au départ mais ils étaient tous armés, des sabres et pistolets accrochés à leurs ceintures. Certains avaient même les mains sur la garde de ceux-ci, ce qui n'avait rien de rassurant. Les pirates regardèrent leur capitaine après ce qu'il venait de dire. Visiblement ils avaient tous compris quelque chose que Marie n'avait aucune envie d'imaginer. Malgré tout, elle y avait pensé.

Elle se voyait déjà à la merci de ces monstres, forbans sans cœurs, prisonnière de leurs filets. Elle sentait déjà les armes ciseler sa peau avec des visages qui se déléctaient de sa douleur. Un frisson lui parcouru l'échine la ramenant à elle et surtout à ces hommes qui avaient encore leurs horribles yeux fixés sur la jeune.

Avant même que Edward Meyer n'ait le temps d'articuler sa prochaine phrase, Marie se reprit, essayant une technique qui n'avait que très peu de chance de fonctionner.

- Bientôt vous serez derrière les barreaux, économisez votre salive pour vous en sortir, avait-elle eu le courage de prononcer.

Il se mit à rire, tout comme auparavant suivit de ses matelots. S'en était finit d'elle et elle le savait. Pourtant elle avait eu un bref espoir de s'en sortir, qui fut très vite fracasser contre les voix rauques des hommes qui l'entouraient.

- Bien, où en étais-je ? Ah oui c'est cela, on la prend avec nous ! cria-t-il tandis que les autres se jetèrent sur Marie pour lui attraper les bras, l'empêchant de faire le moindre mouvement.

La jeune avait de plus en plus peur, leur mains martelaient ses bras trop délicats pour ce genre de situation. Les deux hommes qui la tenaient fermement, l'emmenèrent en suivant leur capitaine vers le port. Ses genoux lui faisaient encore mal mais elle dû forcer et faire taire au mieux la douleur pour avancer. Car les hommes qui la tenaient ne comptaient pas la lâcher de sitôt. Traversant alors les rues, elle croisa quelques corps inertes au sol. Certains encore en vie mais blessés, d'autres sûrement décédés dû aux coups d'épée reçu. Ils empruntèrent le pont et la firent monter sur leur navire : le Nightmare. De là, les deux hommes la poussèrent violemment au sol, ses jambes cédèrent la laissant atterrir sur le bois du navire. Pendant ce temps chaque matelots se mit au travail pour faire sortir leur bâtiment du port.

Au bout seulement de quelques minutes, ils étaient malheureusement pour elle déjà loin du port. Au bout seulement de quelques minutes Marie-Louise s'était retrouvée piégée dans un navire pirate, sans aucun moyen de fuir.

Malgré la douleur qui l'entravait elle se leva difficilement, pour faire quoi ? Elle n'en savait rien mais il ne fallait pas qu'elle reste au sol, elle deviendrait alors la proie idéale de ces forbans. Tournant la tête vers sa gauche, elle remarqua tristement qu'elle n'était pas la seule à avoir été attirée de force dans ce navire. Une femme et un petit garçon l'accompagnaient, tous deux recroquevillés près des rambardes à bâbord du Nightmare. Elle avança, douloureusement, vers eux et finit les genoux au sol face à cette mère.

- Vous allez bien ? demanda-t-elle en les voyant trembler.

Évidemment la réponse était négative, elle non plus ne se portait pas au mieux. Mais sa question en revanche se penchait plus sur les blessures physiques qu'ils pouvaient avoir. La mère leva la tête, son enfant dans ses bras, elle avait les yeux trempés de larmes mais se portait bien.

- Ça va aller, je vous le promets... murmura la noble en les regardant, effrayés.

Ils étaient tous prisonniers de ces forbans. Même si elle était aussi tétanisée qu'eux de l'intérieur, elle revoyait ses parents dans les yeux de la mère. Il était hors de question que cette femme perde son enfant. Marie, même si elle était faible, venait de se promettre une chose : elle protégerait cette famille. Ils n'avaient rien demandé et n'étaient que de pauvres personnes enrôlées de force sur le bâtiment, tout comme elle.

Les hommes venaient de terminer leur manœuvre, chaque matelots finit par attendre sur le pont du navire, lorsque le capitaine Edward Meyer fit son apparition. Le cœur de Marie se serra de plus belle. Elle ne savait ce qui les attendaient mais était sûre d'une chose : elle se devait à tout prix de survivre parmi ces monstres.

- Nous avons fait une belle prise mathurins ! cria l'homme suivit par des mouvements de foule sur le pont. Mais qu'allons-nous faire d'eux ?

Chaque homme se mit à rire, dans l'incompréhension totale de la noble qui suivait leur conversation placée face à la mère et son enfant.

- Mettez les au travail et que ça saute bande d'incapables ! ordonna le capitaine tandis que ses hommes se tournèrent vers les prisonniers.

Marie se leva, elle tremblait de peur face à ces yeux qui la fusillaient du regard.

- Qu'allez-vous nous faire ? força-t-elle sur ses cordes vocales.

- Ne vous inquiétez pas princesse, ça va bien se passer.

Un frisson chatouilla son dos. Les hommes se rapprochèrent dangereusement d'elle puis ils se mirent tous sur les prisonniers. Marie se débattait comme elle le pouvait mais sans succès, sa force n'égalait pas du tout celle des hommes. Elle ne put que tourner la tête en regardant la mère et son enfant se faire prendre à leur tour.

- Non ! Laissez-les tranquille ! cria-t-elle tirant sur ses bras pour tenter de s'approcher de la famille qui avait été séparée.

Mais ses mouvements brusques ne l'emmenèrent que vers une douleur plus présente lorsque les hommes tiraient de plus belle sur son bras, de façon tellement inattendu qu'elle fut propulsée vers eux. Elle atterri contre le sol, des marques rouges s'étaient inscrite sur ses bras. Elle peinait à respirer tellement la vague de peur lui prenait les poumons. Tandis que les hommes firent disparaître la famille dans le navire, le capitaine se rapprocha de la jeune noble encore au sol en proie au mal qui rongeait ses bras et jambes.

- Décidément tu es de loin ma préférée, ria-t-il suivit de ses hommes.

Les larmes aux bord des yeux, elle se retint de montrer une quelconque faiblesse et se tourna vers l'homme, son regard des plus noir.

- Tu veux sauver cette famille c'est ça ?

Elle ne répondît rien pour autant. Il avait un air moqueur sur le visage, une idée trottait visiblement en son esprit.

- Bien, je vois que j'ai vu juste. Tu sais quoi princesse, continua l'homme en se baissant à sa hauteur. On va faire ce que tu désires.

Il eut un sourire odieux et ordonna à ses hommes d'aller chercher la femme et son enfant. Une fois sur le pont Marie les regardaient en espérant qu'il ne leur fera rien fait.

- Vous êtes libres, intervient Edward en montrant une des chaloupes. Grâce à elle.

Il montra du doigt la noble qui était encore au sol. Contre tout attente, elle n'eut même pas le droit à un remerciement ou un simple signe de tête, mais elle le comprenait. La femme parti en courant dans la barque de bois et descendit sur l'eau pour pagayer et retourner chez elle avec son entant. Même si un poids disparu des épaules de Marie, elle était toujours prisonnière de son côté. Replongeant son regard dans celui de son ennemi au tricorne, elle se demandait surtout ce qu'il avait maintenant préparé.

- Ils sont parti, quel dommage, ils ont préféré sauver leur vie plutôt que la vôtre, argua Edward en regardant la chaloupe sur la mer.

La jeune à cette entente loupa un battement de son cœur. Elle n'avait guère comprit ce qu'il insinuait par là, mais n'allait pas tarder à le découvrir lorsque l'homme se pencha sur elle.

- J'ai perdu deux esclaves à cause de toi, j'espère donc que tu feras le niveau de travail qu'ils auraient pu accomplir ensemble, souria-t-il en se reculant et en faisant signe à ses hommes.

Un d'eux attrapa Marie qui regardait le vide. Elle allait mourir, elle en était convaincue. La question maintenant c'était combien de temps arrivera-t-elle à tenir jusque là ? Tandis qu'il la traînait jusqu'aux prisons du Nightmare, l'homme la jeta au sol en fermant à double tour la porte faite de barreaux de fer légèrement rouillés par le temps et l'eau.

La jeune se recroquevilla sur elle-même, encore sous le choc de ce qu'il s'était passé. Elle laissa couler à grand flots ces larmes chaudes sur ses joues, qu'elle avait peiné à retenir. Elle avait mal, elle avait faim et rien n'allait en s'arrangeant.

Marie tremblait en boule dans un coin de sa geôle.

- Arrête, commença une voix face à elle. Tu fais du bruit.

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