Chapitre 30

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Marie n’en revenait pas. Pas plus qu’elle n’avait cru au vaisseau fantôme. Pourtant le regard qu’avait Alexandre n’était que trop sérieux. Ils allaient sûrement avoir affaire aux monstres les plus connus de ces eaux.

Des sirènes.

Êtres abominables aux visages sublimes qui frôlaient la perfection. À leur voix envoûtante qui hypnotisaient les marins avant de les plonger dans les profondeurs pour en faire leur repas.

- Nous devrons sûrement accoster près de l’île. La carte se trouve là-bas, ajouta Brown en croisant les bras fixant le papier où l’île fut imprimée par la main du capitaine.

- Le Red Edan ne pourra pas s’approcher, fit Alexandre les sourcils froncés probablement gêné par cela. Les sirènes ne feront qu’une bouchée de nous…

Évidemment aucun d’entre eux n’avait de solution. Mais Brown sortit tout de même l’écarlate de ses pensées.

- Il vaut mieux nous reposer. Une bonne nuit de sommeil nous permettra de mieux réfléchir sur ce problème aquatique, continua-t-il.

Alexandre acquiesça d’un mouvement de tête. Puis dans un simple signe, Brown quitta la cabine pour rejoindre son branle. Marie devait faire de même. En quelques pas elle atteignit la porte mais, la main encore sur la poignée, elle se tourna vers l’homme. Sauf qu'elle ne sût quoi dire. La jeune pirate lui fit donc un petit sourire avant d’ouvrir, de lui lancer un dernier regard et de partir à son tour.

Le capitaine sentait un vide. Il aurait voulu la rattraper mais il était lui même resté statique. Que se passait-il ? Pourquoi n’arrivait-il pas à faire quoi que ce soit envers elle ? Son cœur lourd pourtant bien vide, il grimaça puis s’allongea sur son lit. Le visage de joli cœur vint hanter ses pensées tandis qu’il s’endormait peu à peu. Puis sans s’en rendre compte, il s’était abandonné au sommeil.

Alexandre était sur le pont, la carte en main, cherchant surtout la direction que le Red Edan devra prendre pour rejoindre au plus vite cette maudite île. Brown tenait la barre. Le timonier ne disait rien regardant d’un air calme et neutre l’horizon.

- Bien, intervient le capitaine en fermant le papier dans ses mains. À tribord Nord-Ouest nous devrions arriver d’ici quelques jours.

Brown acquiesça tournant délicatement le gouvernail pour prendre la route indiquée. À ce geste, Rick ordonna qu’on change la direction des voiles pour qu’elles soient plus portées par le vent, Powell répétant aux marins ces ordres. Les pirates firent donc, tirant les nombreux cordages et offrant au Red Edan une vitesse fulgurante.

Marie avait les cheveux dans le vent profitant de l’air marin. Cette nuit, elle avait évidemment rêvé des sirènes. Ces créatures presque inimaginable qu’elle allait rencontrer d’ici peu. Une boule de peur s’installa dans son estomac. Pourtant, la jeune se surpris avoir une légère envie de les voir tout de même. Elle se demandait surtout à quoi elles ressemblaient. Si leur beauté était tel qu’on le disait et à quel point elles étaient affreuses en même temps…

- Nous allons voir les sirènes, intervient une voix douce qu’elle connaissait.

La jeune se mit à sourire, mais n’accorda aucun regard à cette personne pour autant.

- Nous en avons entendu des histoires sur elles, mais je n’en ai jamais vu de mes propres yeux, argua Martin.

Le rouquin s’appuya à son tour au bastingage, fixant l’océan. Marie ne disait rien, il souffla lentement.

- Ça fait du bien n’est-ce pas ?

- Quoi donc ? se tourna-t-elle vers lui interrogatrice.

- De ne plus être prisonnier de toutes ses règles. De ne plus être un pion. D’être libre. De tout.

Elle lui sourit, détachant légèrement son regard pour fixer le vide, repensant à sa famille. Mais même si elle les aimait tous, aucun ne lui manquait sauf peut-être l’amour de sa sœur. Sa gentillesse, sa douceur…

- Oui, tu as raison. C’est agréable.

Plus elle apprenait à connaître ces marins dont elle avait peur autrefois, plus elle se sentait à sa place sur le Red Edan. Ils lui avaient même demandé de tous les tutoyer. C’était plus pirate, moins noble, moins idiot et ridicule. Il n’y avait plus qu’Alexandre où elle gardait encore cette distance involontaire.

- Tu penses qu’elles seront comme dans les histoires qu’on nous comptait ? demanda-t-elle en fixant le mouvement des vagues dû au passage du navire.

- Peut-être bien, je n’en sais trop rien. Mais il y a pourtant une chose dont je suis sûr, elles sont loin d’être bonnes. Ce sont des chasseuses. Des vipères. Même si leurs visages nous laissent croire le contraire. Elles ne sont que de vulgaires monstres affamés de chaire humaine.

- Oui… murmura Marie. Oui tu as sûrement raison.

Alexandre quitta sa cabine, la tête dans ses pensées. Cela faisait maintenant deux jours que le Red Edan avait changé de direction. Deux jours où les mers furent tranquille. Seulement un léger vent leur permettaient d’arriver plus vite à bon port. Il avait étudié la carte une nouvelle fois et, si ses calculs étaient bon, ils allaient dans quelques heures enfin apercevoir l’Isla Sirena. Une dernière chose devait être faite avant de réellement s’engouffrer dans ce repaire de monstre.

L’homme chercha quelqu’un du regard. Seule cette personne pouvait les aider à accoster près de l’île, où du moins à y accéder sans trop d’encombres. Lorsque ses yeux se posèrent sur le visage de l’intéressé, son cœur lui offrit une symphonie de battements qu’il ne put contrôler. Mais pire encore, lorsque celle-ci le regarda en retour armé de son plus beau sourire. Il cru presque qu’une chose étrange venait envelopper son corps et son cœur. Mais il y passa outre se concentrant sur son but principal.

- Capitaine ? demanda Marie lorsqu’elle le vit se rapprocher d’elle d’un pas décidé.

- Je dois vous parler, commença-t-il en croisant les bras.

La jeune pirate ne savait ce qu’il allait lui dire. Elle voyait le sérieux emplir ses yeux bruns. Son cœur se mit à battre plus fort et plus rapidement qu’à là normal. Était-ce le stresse de découvrir ce qu’il comptait dire ?
Elle prit une grande inspiration, gardant son sourire sur les lèvres pour ne pas montrer son inquiétude.

- Je vous écoute, répondît-elle.

Alexandre fit quelques pas pour atteindre le bastingage à l’avant du navire. Il y posa ses coudes pour regarder ensuite la silhouette de l’île se dessiner peu à peu.

- Les sirènes sont des monstres impitoyables. Mais elles ont tout de même un point faible.

- Quel est-il ? demanda Marie restant droite à côté de l’homme.

- Il faut savoir que les sirènes sont des créatures mythiques qui existent depuis que l’homme sait naviguer. On raconte que lorsque l’être humain réussi à découvrir un moyen de traverser les flots, Poseidon, dieu des océans, n’en fut pas ravis. Ces hommes avaient déjà eu les terres, il fleur fallait maintenant aussi les océans ? Le dieu était contre cette idée. Il créa donc des créatures capables de punir ces marins qui désireraient trop.

Alexandre prit un temps pour respirer, puis il continua :

- Alors, il prit ce qui intéressait plus que tout les marins : des femmes. Mais Poseidon y ajouta une queue de poisson leur permettant de vivre sous l’eau. Un visage parfait, une voix envoûtante, un regard hypnotique... tout était présent pour nuire à l’homme. Ces créatures n’étaient composées que de femmes. Après tout, il y avait uniquement des hommes sur les navires étant donné que le sexe opposé porte malheur sur l’eau. Elles étaient donc interdites sur les bâtiments. Créée pour satisfaire les hommes, les femmes en sont donc immunisées, finit-il en la regardant.

Marie venait d’apprendre bien trop d’information qu’elle ne put digérer d’une traite. Tout d’abord, les sirènes avaient été créé dans un but précis : tuer les marins. Ensuite, elle venait de comprendre pourquoi aucune femme n’était à bord du navire : celles-ci porteaint malheur sur les océans. Pour finir - la pire d’entre toutes - Marie-Louise venait de comprendre qu’elle était leur seul espoir d’arriver indemne sur l’île.

Le capitaine avait évidemment vu le visage perplexe de joli cœur. Il se redressa légèrement pour lui faire face, un coude toujours sur le bastingage.

- Ne vous inquiétez pas joli coeur, je ne crois pas au fait que les femmes portent malheur. Ce ne sont que des idioties sorties de la bouche d’imbéciles qui se croient supérieurs. Pour suivre, nous ne serons que deux à accoster l’île, vous et moi. Nous devons à tout prix éviter les pertes.

Elle fronça les sourcils à cette entente. Non pas qu’être seule avec lui la dérangeait, au contraire, mais c’était le fait qu’ils allaient sur une île inconnue. Personne ne savait vraiment ce qu’il y avait là-bas. Venir à deux sans réel renfort et sans pouvoir en appeler, c’était cela qui l’effrayait.

- Vous êtes sûr que c’est une bonne idée ? Non pas que je doute de vos compétences…

- Mais vous avez peur de ce qu’il peut y avoir sur cette île, n’est-ce pas ? dit-il à l’écoute des sentiments de la jeune femme.

Marie fut heureuse qu’il comprenne ce qu’elle voulait dire.

- Je ne sais pas me battre. Si nous avons un quelconque problème…

- Je serais le seul en position de nous défendre. J’en ai conscience, la coupa-t-il avec un léger sourire sur les lèvres ses bras croisés sur son torse. Bien, nous allons nous arrêter ici.

- Nous arrêter ?

- Le navire doit être assez loin de l’île, les sirènes ne doivent pas le prendre comme cible. L’équipage ne s’en sortirait pas. Nous continuerons sur une chaloupe, termina l’homme en lui lançant un sourire avant de rejoindre Brown à la barre.

Marie les observait discuter entre eux. Le timonier fit quelques mouvements de tête avant de quitter son capitaine. L’écarlate se dirigea ensuite vers Rick à qui il devait sûrement donner les ordres. La jeune se tourna vers l’île maintenant visible.

Elle ne savait ce qui l’attendait là-bas mais une boule d’inquiétude se forma tout de même dans son estomac quand elle se rendit compte à quel point son rôle était important. Là-bas, sur l’eau, Marie sera la seule à être encore consciente. Elle ne devra pas fauter où la vie du capitaine lui sera volée.

Respirant un grand coup pour éloigner toute cette pression sur ses épaules la pirate se tourna à son tour pour rejoindre le pont où l’équipage venait de monter les voiles. Alexandre descendit de la barre.

- Capitaine, tu y vas seul ? demanda Scott légèrement inquiet.

- Il est préférable oui, répondit l’homme en se dirigeant vers les chaloupes suivit de près par l’équipage interrogateur et de Marie. Mais joli cœur vient avec moi.

Tous les hommes se retournèrent vers la jeune, de grands yeux sur leurs visages.

- Elle t’accompagne ? répéta Smith.

- Les femmes sont immunisées face aux chants des sirènes… murmura presque l’intéressé en baissant la tête se sentant trop fixé.

Scott s’approcha d’elle, un regard doux et un petit sourire encourageant.

- Ça va aller n’est-ce pas ? Tu vas t’en sortir et revenir avec la carte.

Marie agita la tête positivement même si la peur venait lui ronger les os petit à petit.

- Les sirènes sont d’odieuses créatures, râla Morris dans le groupe d’homme. Elles sont dangereuses et vicieuses. Faites attention. Elles pourraient bien réussir à vous avoir.

Un frisson parcouru son échine à cette entente. Si le maître canonnier essayait de la consoler, c’était raté. Il venait presque d’empirer son état. Elle qui avait l’habitude d’une vie invisible où elle se devait seulement d’être là. Marie se voyait maintenant être le seul atout de l’équipage qui pourrait les aider à parvenir jusqu’au trésor des abysses.

Elle qui n’en connaissait rien, comment réagirait Alexandre face aux sirènes ? Que se passera-t-il lorsqu’il aura perdu la raison ? Sautera-t-il dans l’eau pour rejoindre les beautés empoisonnées ? Réussira-t-elle seulement à le retenir ?

Pendant que ses yeux s’embrumaient de pensées aussi noires que la nuit, quelqu’un la sorti de sa noyade mentale. Des bras s’étaient doucement posés sur elle. Une chaleur vint parcourir son corps. Elle reprit conscience pour y reconnaître les cheveux de Scott.

- Reviens nous vivante, c’est tout ce qu’on demande, fit le médecin en s’écartant d’elle avec un sourire triste.

- Oui, continua Martin le coq - cuisinier - de l’Edan.

- Quel est donc ce point présent dans tes yeux ? demanda Brown en croisant les bras à côté d’Alexandre.

- Quoi donc ? râla le capitaine les sourcils froncés en fixant joli cœur entourée de tout l’équipage.

- Tu le nies mais tes yeux parlent pour toi.

Alexandre ne répondît rien écoutant attentivement son timonier tout en surveillant chaque geste de ses marins.

- L’équipage a apprit à l’aimer, continua l’homme en fixant à son tour Marie.

- Allons-y joli cœur ! céda-t-il en voulant écarter les hommes qui étaient bien trop proches d’elle.

- Le capitaine peut paraître froid et méchant, mais prends tout de même soin de lui, argua Rick ses lèvres étirées devant la jeune.

Elle lança un sourire au groupe avant de suivre Alexandre dans la chaloupe qui fut descendue par l’équipage. La coque de la petite barque vint claquer les vagues et sonner l’heure.

Marie allait bientôt se retrouver seule face à un capitaine hypnotisé. La peur refit vite surface.

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