Chapitre 37

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Trois jours s’étaient écoulés depuis, le Red Edan avait pris de l’avance. La chance avait tourné et le vent était avec eux. D’après ce que disait Brown, ils arriveront aux abords du triangle d’ici un jour et demi en continuant à cette allure. L’équipage était remonté à bloc et prêt à détruire ce navire fantôme à tout prix.

Alexandre près de son timonier fixait l’horizon de l’océan qui embrassait le ciel. Ils étaient de plus en plus proches de leur but final. La renommé de son équipage et bâtiment allait grimper. Bientôt, il deviendra le pirate le plus riche et recherché des sept mers.

De son côté, Marie nettoyait la cale accompagnée d’autres marins. Elle écoutait les conversations qu’ils avaient entre eux.

- Nous allons nous retrouver face à un bâtiment fantôme, argua l’un d’eux en se tournant vers son compagnon.

Il avait une barbe étrange à la pousse irrégulière grisâtre accompagné d’une queue de cheval basse s'arrêtant en bas de son cou. Cet homme, Gill, faisait partie des pirates avec qui elle travaillait le plus souvent. Celui-ci était toujours accompagné de Nunez, un homme à la peau légèrement foncée avec un manque de cheveux sur le crâne.

Malgré leur apparence sale et effrayante, ces deux hommes étaient toujours gentils et bons envers elle. Ils n’avaient pas peur de parler en sa présence, même si le sujet était le capitaine. Ils avaient visiblement entièrement confiance en elle.

- Le Princess Augusta ? continua Nunez en se concentrant sur son ami à quelques mètres de lui.

- Si un jour on m’avait dit que j’aurais à me battre contre des fantômes ! argua Gill continuant de frotter le sol. Je ne l’aurais pas cru.

- Qu’en penses-tu, toi ? demanda le demi chauve en se tournant vers la jeune.

Elle leva la tête pour le regarder dans les yeux. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre la question, elle qui était concentrée sur sa tâche, avant de répondre aux deux hommes.

- Honnêtement, je ne sais pas ce qui nous attend là-bas. Mais nous ferrons de notre mieux et nous nous battrons s'il le faut. Le trésor des abysses sera à nous, conclut-t-elle en reportant ses yeux vers le sol.

- J’aime cette mentalité, répondit Nunez en hochant la tête avec un léger sourire où toutes ses dents dont certaines argentées furent visibles.

- Sauf qu’il nous faudra plus que ça pour terrasser d’un bâtiment fantôme, ajouta Gill.

Le silence reprit la cale, seuls les frottements des serpillières résonnaient.

Il avait raison. La volonté ne suffisait pas, chacun devait se battre pour protéger le bâtiment ainsi que l’équipage. Une idée « folle » lui vint en tête, en tout cas c'est ce qu’elle pensait. Elle finit donc rapidement sa tâche avant de faire signe aux deux hommes et de les quitter pour monter sur le pont principal.

Ses yeux balayèrent le bâtiment pour trouver le capitaine à la barre comme à son habitude. Un petit sourire vint se marquer sur son visage alors qu’elle regardait encore l’homme.

Alexandre sentait qu’on le fixait et c’était effectivement le cas lorsqu’il remarqua son joli cœur plus bas. Elle avait l’air d’attendre quelque chose ? Ou peut-être bien de réfléchir ? En tout cas, le capitaine avait vite compris que le sujet portait sur lui. Il se redressa légèrement tournant la tête vers son timonier.

- Vas-y, avait seulement prononcé Brown sans le regarder.

L’écarlate fut surpris, il ne bougea pas.

- Elle t’attend, continua-t-il.

- Très bien, je te laisse faire dans ce cas, répondit l’homme en se tournant vers les marches de bois.

Il descendit tranquillement tout en réfléchissant à ce qu’allait lui demander ce petit pirate féminin. Puis une fois sur le pont principal, il se mit face à elle en croisant les bras, la laissant commencer.

Marie avait toujours un sourire planté sur ses lèvres, mais à la différence, ses yeux avaient l’air d’être nourri par la détermination. Elle passait son temps sur un navire pirate et elle estimait qu’il lui fallait devenir comme eux. En réalité, elle ne comptait pas être aussi mal propre et peu respectueuse mais plutôt savoir se battre et défendre le navire comme un réel moussaillon.

Elle voulait apprendre à se battre au sabre comme au pistolet. Si elle restait avec eux sur les océans, Marie se retrouvera sûrement face à des pirates mal intentionnés qui n’auront en tête que de lui enlever la vie. Elle devra user de sa propre force et ne pas se cacher comme une lâche.
Elle devait donc savoir se défendre.

- Apprenez-moi à me battre, commença-t-elle en croisant les bras imitant presque la position que le capitaine prenait souvent.

Les sourcils froncés l’homme était plus qu’étonné. Il regarda de haut en bas le petit corps de la femme. Elle n’était pas très grande, ni trop musclée, ses bras comme ses jambes étaient fins mais sans pour autant que sa peau se colle à ses os. Étant une noble, elle avait toujours des mouvements fin et légèrement gracieux, toujours le dos droit.

Il était difficile pour lui d’imaginer ce bout de femme se battre contre des pirates qui faisaient deux fois son poids comme sa taille. Alexandre avait surtout l’impression qu’elle ne faisait pas le poids.

- Vous voulez vous battre ? répéta-t-il tout de même avec un sourire naissant sur le visage.

- Oui vous avez bien compris, continua-t-elle la tête haute ne faiblissant pas.

Un silence s’installa, mais fut vite détruit par l’homme.

- Joli cœur, je ne suis pas sûr…

- Capitaine je veux apprendre à me battre, insista-t-elle.

- Vous savez que les sabres sont plutôt lourds ? Alors pour le porter à bout de bras et l’utiliser comme il se doit, il faut…

- Vous pensez que je ne suis pas à la hauteur ?

- Il faut savoir maîtriser les deux armes jolie cœur, essaya-t-il de s’expliquer.

Marie était agacée. Elle pensait qu’il serait simple de le convaincre mais ce n’était visiblement guère le cas. Alors elle tenta de se faire écouter d’une autre manière. Elle tourna la tête, plus précisément derrière elle près du grand mât. À son pied se trouvaient quelques pistolets que certains pirates avaient laissé après leur entrevue avec les sirènes.

La femme prit donc l’une des armes à feu et se tourna vers l’homme. Elle pointa sans aucune peur le pistolet vers lui, légèrement à droite de son visage. Ce geste avait hâté la curiosité du capitaine qui se redressa près à en voir la suite.

- Comme cela ? demanda-t-elle le doigt posé maintenant sur la détente.

Il l’avait fait tellement de fois devant elle. Marie pensait que c’était plutôt facile à utiliser. Alors qu’elle comptait reprendre la parole pour le convaincre, un des marins sur le pont fit tomber une petite caisse. Même si l’objet n’était pas très grand, il pesait son poids. Et comme tout objet sur cette planète, la caisse fit un bruit lourd une fois sur les planches de bois.

Marie, qui n’était pas prête, fut plus que surprise et dans sa frayeur elle appuya intentionnellement sur le pistolet. La balle lancée à toute vitesse frôla de peu le visage de l’homme venant s’écraser dans le bois. Alexandre avait gardé son sang froid n’ayant pas bougé d’un millimètre, même après le coup de feu.

Celui-ci leva un sourcil vers elle.

- Dites-moi que c’était maîtrisé, fit-il avec un grand sourire.

Marie qui n’était pas prête à cela, baissa l’arme immédiatement. Elle décala sa tête pour y voir le trou créé dans la coque. Le visage de l’homme était légèrement crispé, elle avait presque l’impression qu’il lui aurait sauté à la gorge à tout moment en demandant des explications.
Sa petite main tremblait pourtant elle garda son sourire.

- C’était maîtrisé, répondit-elle en fixant le trou qu’elle venait de faire.

Aucun des deux n'avait été convaincu par sa réponse. Alors en relâchant la pression, Alexandre ne put s’empêcher de rire. Rire aux éclats. Il n’imaginait guère ce petit joli cœur se battre face à un énorme forban. Mais pire dans tout cela, cette démonstration avait rendu la situation encore plus amusante.

Il avait raison sur un point : elle n’était pas prête à prendre les armes. Elle ne les maîtrisait pas assez et pourrait tuer ses alliés sans le vouloir. Pourtant, ce bout de femme avait une détermination qu’il aimait. Qu’il le veuille ou non, il savait que Marie n’allait pas changer d’avis. Que ce soit lui ou un autre, elle apprendrait à utiliser les armes.

Alexandre croisa donc les bras, la tête légèrement penchée.

- Effectivement, je crois que vous avez bien besoin d’un cours ou deux, se reprit-il.

Elle baissa la tête honteuse, sachant pertinemment que si la chance n’avait pas été de leur côté elle aurait tué ou blessé cet homme si important pour elle. La petite moue que Marie avait adoptée faisait presque penser à un enfant qui aurait fait une bêtise.

Alexandre s’avança doucement vers elle, le cœur emplit de douceur en la regardant mais aussi heureux de voir quelques parties d’elle qu’il ne connaissait guère. Un pas après l'autre, il détruisait la distance qui les séparait. Puis il glissa sa main sur celle de joli cœur -  ce qui offrit un frisson à la jeune femme - et il retira lentement l’arme qu’elle avait en main.

- Je vous enlève ceci avant que vous ne blessiez vraiment quelqu’un.

Alexandre passa donc lentement son bras à côté d’elle pour déposer l’arme à sa place. Le visage de celui-ci était seulement à quelques centimètres de Marie. Son odeur vint chatouiller le nez de celle-ci. Comme hypnotisée, elle ne put faire le moindre geste restant donc statique face à lui. Un seul mouvement et ils se touchaient. Son cœur battait à tout rompre, ses joues s’empourprèrent…

Le capitaine se redressa une fois le pistolet écarté pour faire face une nouvelle fois à son joli cœur. Elle avait l’air complètement déboussolé mais se reprit vite lorsqu’elle sentit les yeux bruns de l’homme sur son visage.

- Nous ferons le pistolet une prochaine fois, je pense que nous en avons assez vu pour aujourd’hui, rigola-t-il en dégainant son sabre. Prenez le.

Marie cligna des yeux plusieurs fois comme pour reprendre le contrôle complet sur son corps. Puis elle attrapa l’arme blanche du capitaine. Effectivement celle-ci faisait son poids. Le bras de la jeune devint vite lourd par la charge de l'arme. Mais elle ne faiblit pas pour autant et arriva vite à le soutenir, n’attendant plus que les ordres de l’homme.

Le capitaine continua de sourire à la vue de la jeune. Pourtant il ne se laissa pas distraire.

- Attaquez-moi, fit-il.

Cette phrase avait surpris Marie qui ne s’attendait guère à ce qu’il commence directement de la sorte. Mais elle acquiesça d’un mouvement de tête et se prépara à attaquer.

Il avait raison, l’arme était lourde. Pour quelqu’un qui n’en avait jamais utilisé c’était difficile à manier. Pourtant, les tâches qu’elle faisait sur le navire l'avaient renforcées. Alors elle souleva le sabre au niveau de ses hanches avant de s’élancer sur l’homme. Au moment où elle pensait que tout était bien trop simple, le sabre devint vite trop lourd et se glissa entre ses doigts. Afin de le retenir, ses bras se mirent à se balancer au même point que le sabre. Très vite, ce fut Marie toute entière qui dévia de sa trajectoire pour se tordre vers la droite et tomber au sol.

Les fesses contre le bois du pont principal Marie était assise avec un air d’incompréhension sur le visage.

- Eh bien joli cœur, ria l’homme en s’accroupissant face à elle pour récupérer son arme. C’était un beau tour.

Alexandre se releva gardant l’arme en main et lui tendit la libre pour l’aider à se relever. La jeune femme attrapa le capitaine et se leva à son tour avec son aide. La force de celui-ci l’avait même soulevé assez vite, elle s’était presque retrouvée collé à lui, seulement un ridicule mètre les séparait.

- Je vous ai demandé de m’attaquer pas de danser, lui murmura-t-il à l'oreille avant de s’écarter et de lui redonner le sabre. Vous voulez continuer ?

- Je n’abandonnerais pas, répondit-elle avec une voix dure.

Le sourire toujours présent sur les lèvres, l’homme s’écarta pour croiser les bras et la regarder.

- Commencez par frapper les tonneaux derrière vous, argua-t-il.

Marie se tourna vers l’objet indiqué. Puis frappa encore et encore le bois.
Les minutes passaient lentement. Elle avait mal aux bras. Ses mains brûlaient, ses doigts piquaient et ses paumes chauffaient au contact du manche. Mais elle ne lâcha pas l’affaire pour autant.

La respiration haletante, Marie continuait de frapper et frapper le tonneau. Les marques dans le bois étaient de plus en plus visibles.

Alexandre la regardait avec attention. Elle maîtrisait petit à petit le poids de l’arme en ses mains. Même si la technique n’y était pas, elle ne partait plus en valse avec le sabre.

L’homme se leva, récupérant une épée que Smith le maître d’armes, venait de lui donner sous son ordre.

- Joli cœur, intervient-il la coupant dans son nouvel élan.

Elle tourna la tête fatiguée et essoufflée vers l’homme qui venait d’enlever sa grande veste rouge et son chapeau - posés sur les marches d’escaliers menant à la barre -.

- En garde, fit-il en pointant son arme vers la jeune.

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