Chapitre 44

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Marie respira un grand coup essayant de cacher au mieux la déferlante de sentiment qui la traversait à ce moment même. Entre son cœur qui se déchaînait tel des canons qui faisaient rage. Entre ses tremblements dues à cette distance si minime qui était présente entre eux. Ses joues qui devaient sûrement être pivoine à ce moment précis, heureusement caché par son ombre. Son envie de se tourner et de faire face à ce visage qu'elle appréciait de plus en plus. Mais cette peur de ce que l'homme avait en tête, cette peur de n'être seulement qu'un amusement pour lui, dont il se débarrassera aussi vite qu'il en trouvera une autre moins ennuyeuse. Elle ne savait plus où donner de la tête bien trop perdue, se noyant bientôt avec ses flots de sensations.

Évidemment qu'elle se souvenait de leur voyage sur l'île des tentatrices aux dents pointues. Mais parlait-il de ce qu'il s'était passé sur la chaloupe, sur l'île ou alors sur cette plage ? Car la seule chose qui l'avait vraiment marqué était ce baiser où seule elle avait été réellement éprise. Marie savait que trop bien que l'homme n'avait agit de la sorte que par le chant envoûtant des sirènes. S'en souvenait-il au moins ? Elle l'ignorait. Marie écarta cette pensée cherchant ce qu'il voyait par là.

Alexandre remarqua le manque de réaction de sa part. Pourtant, maintenant près d'elle, il arrivait à voir qu'elle n'avait pas été insensible à cette question. Lui aussi venait de foncer dans le tas sans réellement savoir où il emmènerait la conversation. Le fait d'avoir parlé du trésor lui avait rappelé cette île où règnait le défunt navire Ganj-i-Sawaï, là où a été malheureusement abandonné un trésor des plus brillant et riche. Pourtant, lui aussi avait son souvenir bien précis de leur voyage sur cette île. Et il espérait qu'elle ait le même que lui. Après tout, il était peut-être temps qu'ils en reparlent ?

- Je m'en souviens oui, avait-elle répondu en espérant que cela suffise à l'homme même si elle en doutait fort.

- De tout ce qu'il s'est produit ? continua-t-il en cherchant à lui faire parler de ce fameux moment.

Elle frissonna de plus belle. Que voulait-il ? Que cherchait-il en faisant allusion à cette île ? Il ne se souvenait de rien, n'est-ce pas ? Elle avait tenté de s'en convaincre mais étant donné qu'il n'en avait jamais refait allusion elle pensait le sujet oublié voire même inexistant pour lui. Alors que tentait-il de faire ? Parlait-il du trésor qu'ils avaient vu ? Elle n'en savait rien et n'arrivait guère à déchiffrer ce qu'il ressentait. Plus dure était la tâche alors qu'elle était face à une porte et non un visage.

Marie voulait se retourner, elle voulait le voir. Mais leur proximité était tellement... elle était perdue. Prise de bien trop de sentiment à la fois pour savoir comment agir raisonnablement. Cette sensation qu'elle avait dans le ventre... Elle ne l'avait jamais ressenti.

Elle ne pensait plus clairement, elle ferma les yeux baissant très légèrement la tête, son front à quelques centimètres de la porte. Au fond d'elle, Marie appréciait ce manque de distance entre eux. Pourtant, elle résigna ce sentiment à l'égard du capitaine. Après tout, il ne faisait que s'amuser avec elle, n'est-ce pas ? Elle ne comprenait pas son comportement du moment mais accusa la fatigue qui lui faisait peut-être perdre un peu pied.

Relevant la tête, elle s'était résolue à celà, il n'était pas lui-même. La fatigue avait pris le dessus. Marie avait réussi à s'en convaincre. Alors reprenant peu à peu des forces. Elle se redressa, respira un bon coup avant de prendre quelques secondes puis de se tourner lentement vers lui. Elle fit un petit tour sur elle-même et se retrouva encore plus proche de l'homme. En effet de dos il ne lui avait pas paru aussi près d'elle. Mais leurs nez étaient presque sur le point de se toucher.

Ses yeux bleus dans ceux d'Alexandre, elle ne perdit pas le peu de force qu'elle avait récupéré et fit face à l'homme.

- Capitaine, commença-t-elle alors que ses jambes commençaient à perdre leur équilibre. Que...

Elle fut vite coupée dans son élan, ses cordes vocales ne laissant plus échapper un seul son. Pourtant il n'avait rien dit et fait. Leur regard l'un dans l'autre. Le silence avait pris possession de la pièce. Alexandre toujours légèrement penché sur elle.

Étrangement, plus les secondes passaient, plus ils étaient attirés l'un l'autre. Il n'y avait nul besoin de mot ni de quoi que ce soit. Les yeux du capitaine furent attirés par les douces lèvres rosées de son joli cœur et les paupières de Marie paraissaient lourdes, son visage cherchant à être encore plus proche du pirate. La main gauche d'Alexandre s'approchait de plus en plus du visage de son joli cœur. Venant caresser la partie droite de son cou pour ensuite se plonger dans ses cheveux, son pouce touchant délicatement la joue de la jeune. À ce moment plus rien n'avait d'importance, plus rien n'existait. Ils avaient l'impression d'être seuls. Personne autour. Plus de navire. Plus d'équipage ni de tempête. Seulement elle et lui.

Très vite, Alexandre attira plus encore la tête de son joli cœur. Et sans crier gare, leurs lèvres se touchèrent dans une décharge qu'ils trouvèrent tous deux très agréable. Bientôt, leur baiser passa d'un effleurement à un partage langoureux. La main de Marie vint s'agripper à la chemise de l'homme au niveau de ses côtes. De son côté le pirate plaça son bras libre sur le bas du dos de la jeune, rapprochant leurs deux corps l'un contre l'autre.

Leurs cœurs battaient à l'unisson, leurs lèvres ne faisaient plus qu'une, leurs chaleurs s'étaient elles aussi mélangées. Marie, qui avait auparavant eu froid par l'eau qui avait transpercé ses vêtements tel des glaçons, appréciait la température du corps d'Alexandre qui était collé à elle. Elle se sentait tellement bien en ce moment. L'impression d'être dans une bulle qui ne pouvait être explosée. L'impression que le temps s'était arrêté, que plus rien ne pouvait leur arriver.

Elle se décala pourtant légèrement, tentant de reprendre son souffle.

- Alexandre... avait-elle murmuré aussi vite coupé par une seconde attaque de l'homme qui avait fini par la plaquer au mur.

Ils étaient tous deux comme hypnotisés, perdus dans cette emprise dont ils avaient tant rêvé. Mais il fallait une fin à tout. Leurs fronts l'un contre l'autre, Alexandre et Marie reprenaient chacun leur souffle. La pirate avait ses yeux plantés face à elle, où se trouvait le col d'Alexandre qu'elle n'avait oser vraiment regarder jusqu'à ce jour. Il était vrai que cet homme était dessiné tel un dieu sculpté, un Apollon, et ça elle l'avait remarqué depuis leur toute première rencontre. Le capitaine de son côté fixait le visage de la jeune. Il ne saurait expliquer ce qu'il venait de se produire à l'instant. Mais une chose était sûre, il avait cédé à ses sentiments plutôt qu'à sa raison de forban qui l'aurait très sûrement mené à la fuir ou la tuer. Ce dont il était totalement incapable. Il ne pouvait plus imaginer une vie sans elle. Pourtant il avait réussi à vivre trente ans sans sa présence, se demandant maintenant comment il avait fait pour accomplir celà.

L'homme respira l'odeur agréable de son joli cœur comme s'il la découvrait pour la première fois. Il s'était rendu compte à quel point elle était devenue importante pour lui. Le capitaine resserra son emprise sur elle comme s'il avait peur qu'elle ne disparaisse d'un moment à un autre. Le visage de la jeune se rapprocha donc, sans qu'elle n'ait le choix, vers le torse de l'homme. Alexandre avait posé sa tête sur celle de Marie sans rien dire. Elle avait donc aussi gardé le silence. Puis la jeune femme plaça ses mains en dessous des bras de l'homme venant se coller à lui et appuyer sa tête en dessous de son cou. Elle n'y avait fait guère attention sur le moment, mais elle entendait le cœur du capitaine battre dans sa poitrine. Elle avait l'impression qu'il sonnait à l'unisson avec le sien.

Ce moment était calme. Ils ne se disaient rien, seulement concentrés à enlacer l'autre. Elle avait eu l'impression d'avoir attendu ce moment depuis très longtemps. Elle n'avait jamais rêvé de se marier de force à un homme, préférant plutôt les véritables histoires d'amour. Pourtant, elle n'aurait jamais cru que la sienne se déroulerait de la sorte. Dans les bras d'un homme, d'un hors la loi qui pille les navires qu'il croise. Mais elle avait pris goût à cette vie d'aventure, cette vie où les règles n'existaient plus, où seule la liberté comptait et le rhum.

- Joli cœur... chuchota l'homme.

À cette entente, la jeune pirate s'était légèrement redressée. Détournant son visage pour le placer face à celui d'Alexandre. Il comptait peut-être lui dire quelque chose, mais il n'en savait rien. Il lui avait suffit d'un seul regard de cette femme pour oublier entièrement ce qu'il comptait prononcer. Encore bien trop hypnotisé par elle, il replaça délicatement ses lèvres sur celle de Marie qui les accueillit avec plaisir. À la comparaison du baiser trépidant et passionnant qu'ils avaient eu, celui-ci était plus doux. Passant d'un champ de roses épineuses à des pissenlits, doux comme du coton.

L'homme avait encore sa main gauche placée dans les cheveux de son joli cœur. Sans la retenir, ils mirent fin à ce baiser, s'arrêtant pour se regarder droit dans les yeux. Ils paraissaient dans un autre monde.

Mais ils n'eurent pas le temps de faire quoi que ce soit d'autre car quelqu'un vint couper court à leur moment d'intimité en frappant à la porte contre laquelle ils étaient appuyés. Alexandre posa sa main droite sur la poignée.

Marie ne voulait pas qu'il ouvre, pas maintenant. Elle ne voulait pas mettre fin à tout cela. Elle avait peur que ce ne soit qu'un rêve. Qu'une fois réellement terminé elle ne se réveille. Le capitaine n'appuya pourtant pas sur la poignée. En réalité, il tenait à ce que cette porte reste fermée jusqu'à ce qu'il en décide autrement. Et comme pour détruire entièrement ce doux instant, un second coup retentit contre le bois, accompagné cette fois-ci d'une voix que tous les deux connaissaient bien.

- Capitaine ? demanda Rick en restant évidemment derrière la porte attendant patiemment la réponse de son ami d'enfance.

Marie, qui avait tourné la tête vers la main d'Alexandre tenant encore la poignée, replaça son regard sur lui.

- Il faudrait peut-être penser à lui ouvrir ? commença-t-elle en essayant de marquer une distance avec l'homme.

Pourtant celui-ci ne voulait pas la lâcher, sa main gauche avait glissé jusqu'au dos de la jeune femme, la gardant collée contre lui. Il savait qu'il devrait la lâcher tôt ou tard. Il regrettait que ce soit si rapide.

- Vous n'ouvrez pas ? continua-t-elle en tentant de se détacher lentement de lui.

Pourtant, sa force n'égalait pas celle de l'homme, elle ne put rien faire à part le sortir de ses pensées.

- Joli cœur, j'étais conscient lorsque nous étions sur l'île. Les sirènes m'ont aidé je dois l'avouer, mais je t'ai embrassé parce que je le voulais.

Les yeux de la jeune s'étaient ouverts un peu plus grands qu'à leur habitude. Il y avait deux choses qui avaient attiré son attention plus que tout, la laissant oublier le second qui attendait derrière la porte. Le capitaine était bien conscient, mais il avait visiblement fait semblant de rien sur l'île, pour quelle raison ? Mais dans tout cela, elle avait remarqué une différence dans sa phrase. Un rapprochement encore plus présent entre eux.

Il venait tout juste de la tutoyer. Elle le faisait certes avec tout l'équipage, mais jamais avec le capitaine lui-même. Alexandre venait pourtant de le faire.

- Vous m'avez...? commença-t-elle vite coupé par celui-ci.

- Oui, si je dois être honnête je n'ai jamais aimé vouvoyer les personnes à qui je m'adresse. Je déteste cela.

- Alors pourquoi ? s'étonna Marie en gardant ses yeux plantés dans ceux de cet homme qu'elle aimait tant.

- Parce que tu es une noble et que malgré moi, je l'eu était aussi auparavant. Peut-être que mes bonnes manières sont ressorties en te voyant ? Je n'en sais rien... Ce que je sais en revanche, c'est que je ne veux plus de « Capitaine ».

- Tu préfères que je t'appelle Alexandre ? avait-elle répondu, offrant une petite décharge à l'homme.

Il se mit à sourire collant son front à celui de la femme. Puis malgré eux, ils se lâchèrent et prirent de la distance avant de laisser Rick pénétrer la pièce. Le second ne fut même pas surpris de voir Marie à l'intérieur, ou peut-être était-il occupé par quelque chose de bien plus important ? En tout cas, l'homme avait l'air d'être à la fois inquiet mais déterminé.

- Que se passe-t-il Rick ? demanda Alexandre en croisant les bras.

Après tout, son pirate venait de mettre fin à quelque chose de passionnant d'après lui, bien plus intéressant que tout trésor fait d'or et de diamant.

- Je pense que nous y sommes, argua le boiteux avant de quitter la pièce vite suivi par les deux autres.

En sortant de la cabine, la fraîcheur extérieure vint agir comme des petites lames sur la peau de Marie. Mais elle tenta tant bien que mal de ne pas s'en préoccuper cherchant à comprendre ce qu'il entendait par « arrivé ». La jeune pirate ne mit pas longtemps à comprendre ce dont il s'agissait. Elle s'approcha du bastingage comme si cela allait l'aider à voir plus clair.

L'eau qui entourait le Red Edan était remplie de rochers pointus qui s'élançaient vers le ciel. En y regardant de plus près, c'était loin d'être de vulgaires pierres, mais plutôt des coraux. Chacun était composé de belles couleurs rosées et bleues, qui était évidemment caché par le manque de lumière. L'océan en était rempli et elle pouvait voir au visage de Brown qu'il n'était pas mince affaire que de les éviter sans encombre.

Elle n'était concentrée plus que sur ce qui entourait le navire, bientôt attirée par cette immense pierre qui pointait le ciel elle aussi. Mais plus ils se rapprochaient, plus elle y devinait la forteresse de corail. Tout n'était que végétaux aquatiques colorés. La forteresse aurait presque eu l'air d'une île si le sol n'était pas fait de la même façon que le reste qui la composait. Et plus ils se rapprochaient, plus il était difficile pour le Red Edan d'avancer. Les obstacles étaient de plus en plus nombreux.

- Embraquez les cordages ! Retroussez les voiles et lâchez l'ancre ! ordonna l'homme en haussant la voix vite répété par Rick. Nous nous arrêtons ici.

Marie continua tout de même de contempler cette forteresse. Ils y étaient enfin. Le moment était venu de récupérer ce fameux trésors des abysses dont elle avait tant entendu parler.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro