Chapitre 43

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Marie marchait tranquillement cherchant quoi donner aux marins. La pièce n'était pas très grande mais contenait pourtant beaucoup de caisses remplies de nourriture. La lumière était tamisée, il n'y avait que deux lampes à huile, chacune du côté opposé.

Mais le silence fut vite mis de côté par l'arrivée soudaine de Martin, le coq du bâtiment. L'homme afficha un visage surpris remplacé par la suite d'un petit sourire.

- Marie ? Mais que fais-tu ici ? s'étonna-t-il en s'approchant d'elle les bras croisés.

Elle s'était tournée vers lui en levant les mains au ciel.

- Je t'assure que je ne suis pas en train de voler, se défendit-elle.

Il se mit à rire trouvant la situation plutôt drôle.

- Ça ne m'étonnerais pas, venant d'un pirate, continua Martin en récupérant quelques légumes dans une des caisses de bois.

- Scott m'a demandé de prendre un peu de nourriture pour les blessés, finit-elle par avouer en récupérant les quelques légumes que lui tendait le cuisinier.

L'homme libérait ses mains pour récupérer tous les ingrédients dont il avait besoin. Il profitait donc de la présence de la jeune pour avoir un peu d'aide à son tour.

- Pour les blessés ? Combien sont-ils ?

- Huit, répondit-elle les mains remplies de cinq grosses pommes de terre.

- Je vais m'occuper de ça, fit-il en se redressant pour faire face à la jeune. Je leur ferai un bon repas qui les guérira en un rien de temps, continua l'homme en offrant un petit clin d'œil à Marie.

Elle lui répondit par un sourire avant de le suivre vers la cuisinière à l'extérieur de la cambuse. Marie posa les légumes et, sous les conseils de Martin, rejoignit Scott pour le prévenir du léger changement.

Le médecin s'occupait toujours des pirates, se concentrant cette fois-ci sur l'homme blessé au niveau du ventre. Il était plus difficile pour lui d'être sûr de l'état dans lequel il était réellement. Mais il croyait en ses capacités et était prêt à tout pour sauver ces mathurins coûte que coûte.

- Très bien je vois, tant mieux, avait répondu le médecin en acquiesçant de la tête à la fois.

Son patient s'était mit à bouger de douleur sous les mouvements du brun. C'est alors que l'homme se tourna vers Marie.

- Tu peux lui tenir les épaules ? Il ne doit surtout pas bouger, argua Scott d'un air sérieux plutôt concentré sur sa tâche.

Il était évident que le patient ne devait pas faire de mouvement où la blessure risquerait de s'aggraver. Elle se plaça sur le côté et fit donc ce que lui indiqua le médecin, tenant aussi fermement que possible le pirate sans pour autant lui faire mal. Tandis qu'elle faisait du mieux qu'elle pouvait, elle entendit à son oreille les gémissements de douleurs du blessé. Cela lui fit quelques sensations étranges en elle. Marie voulait l'aider, mais le seul moyen de le faire impliquait d'avoir mal pendant un moment. Alors elle se contenta de rester près de lui et d'aider Scott.

Après plusieurs minutes de souffrance, le calme reprit la pièce. Le blessé était endormi sur un tissu épais à même le sol. Et les sept autres parlaient entre eux de tout et de rien attendant la venue du repas préparé par Martin. Le cuisinier arriva d'ailleurs bien vite les mains prises par deux bols de soupe. Marie se leva et compris qu'il en restait à apporter. Elle fit donc plusieurs aller-retour accompagnée du coq avant d'avoir enfin terminé.

- Bien, il leur faut du repos mais ils seront normalement tous sortir d'affaire d'ici quelques semaines, argua Scott qui venait de rejoindre Marie et Martin à l'écart.

- Tant mieux, intervient le cuisinier en posant ses mains sur ses hanches avec un grand sourire. Il est maintenant temps de manger à notre tour.

- Il est l'heure ? demanda Scott surpris que ce soit passé si vite.

Martin acquiesça d'un mouvement de tête avant de retourner dans la grande pièce où certains des pirates étaient déjà assis attendant leur repas avec impatience. Ses deux compagnons firent donc de même sous la demande du cuisinier qui ne mit pas longtemps à les servir tous.

Le pain en main, Marie mangeait tranquillement comme à son habitude, écoutant avec attention ce qu'il se disait autour d'elle. Entre-temps Rogers les avait rejoint et avait pris des nouvelles d'elle, il était heureux de la voir sur pieds et en pleine forme. Il fallait s'avouer qu'il avait eu une bonne dose de peur lorsqu'elle s'était presque écroulée face à lui. Tandis qu'elle prenait une autre bouchée de pain, qui était légèrement dur, des pas se firent entendre venant des escaliers de bois. Ce qui en réalité n'attirait l'attention de personne habituellement mais cette fois-ci c'était une présence dont aucun des matelots ne s'attendait.

Alexandre descendit tranquillement les marches vite arrêté par le regard de son équipage surpris. Il leva un sourcil en balayant la pièce du regard. Très vite, chacun se remit à sa première occupation, recommençant les bruits de fond. Le capitaine continua sa route en finissant par s'asseoir à la table des trois compagnons. Le silence s'était installé entre eux avant que Scott ne commence la discussion.

- Il est rare de te voir ici, fit-il en prenant une cuillère de sa soupe.

Alexandre acquiesça d'un mouvement de tête. Il était vrai qu'il descendait rarement manger avec son équipage, généralement bien trop occupé par sa recherche de butin. Mais cette fois-ci, il profitait de l'heure du repas pour voir si son joli cœur allait mieux. Il s'était tout de même inquiété de l'état de Marie, malgré ce que lui avait dit Scott à ce sujet.

Elle était face à lui mangeant tranquillement sans bruit son morceau de pain. Son joli cœur était calme, ses yeux venant se balader de chaque côté afin d'écouter les conversations qui se déroulaient autour de cette table. Alexandre se perdit peu à peu dans sa contemplation. Il la trouvait si douce, si belle. Son visage n'était éclairé que par cette lampe à huile qui trônait au centre de leur table de bois. La lueur orangée venait caresser la peau de son joli cœur lui offrant aussi par la même occasion des yeux lumineux comme des flammes. Puis elle vint déposer ses jolies pupilles bleues vers celles du capitaine. Un frisson tel une décharge parcouru son échine. L'homme se redressa, détournant ses yeux comme pour prendre la fuite. Son cœur battait la chamade, il avait besoin de se calmer. Alors il plaça son bol à ses lèvres et avala son repas d'une traite, ce qui étonna les marins qui le regardaient. Puis il se tourna vers Scott, son dos toujours bien droit ne voulant en aucun cas montrer sa faiblesse.

- Comment se portent les blessés ?

Le médecin fit face au capitaine. Il lui fallait quelques minutes afin de repenser à la question et de l'assimiler, lui qui était concentré sur bien autre chose.

- Ils sont stables, mais je ne peux rien assurer là-dessus.

- Très bien, fit-il en se levant.

Sans rien dire de plus, il quitta aussi vite cet endroit qu'il en fût arrivé. Ce qui, pour la énième fois, surpris pas mal de monde. Mais il fallait s'avouer que le capitaine avait parfois des réactions plutôt étranges ou qui étaient difficilement compréhensibles. Personne ne savait lire en lui.

Marie le regardait partir et disparaître une fois l'étage monté. Un petit trou vint se former en elle, tel un manque. Plus elle passait de temps sur ce navire, plus elle ressentait le manque de la présence de cet homme. Pourtant elle aurait juré, il y a de cela plusieurs semaines, qu'elle le détestait. Alors pourquoi son avis avait-il changé aussi subitement ? Le sentiment affreux qu'elle avait en le voyant s'était transformé tel un papillon. Il était passé d'une chenille sans importance qu'elle ne supportait guère à un papillon dont son amour grandissait de jour en jour. Cet homme arrivait à faire battre son cœur comme personne. Elle s'en était rendue compte. Et savait aussi qu'elle supportait de moins en moins son absence.

Marie avait envie de le revoir, de lui parler. Sans même savoir ce qu'elle aurait à lui dire une fois face à lui. Elle se leva à son tour, fit un signe aux marins qui étaient avec elle et s'échappa vers le pont.

Dehors, il pleuvait toujours, sauf que la tempête qui avait fait rage s'était calmée. Seules de petites gouttes venaient encore frapper le navire dans des clapotis sur les planches. Si elle y avait fait plus attention, peut-être aurait-elle entendu une musique venant de cette eau ? Pourtant, elle n'y prêta aucune attention se concentrant surtout sur sa marche vers la cabine du capitaine. Elle s'y approchait de plus en plus jusqu'à se retrouver face à la porte de bois qui était fermée. Marie prit une légère inspiration avant de toquer et d'entrer avec l'accord de l'homme qui ne se doutait pas de sa venue.

Lorsqu'elle franchit la porte, elle le vit comme à son habitude de façon bien différente du capitaine qu'il montrait. Sa veste et son chapeau posés sur le lit, il portait seulement sa chemise blanche ouverte à son col laissant paraître le bas de son cou et bien plus. Ce qu'elle se força d'ignorer avec difficulté. L'homme avait les cheveux attachés mais encore quelques mèches étaient présentes devant son visage venant couvrir certaines parties de son front. Ses lunettes posées sur son nez, les verres transparents laissaient la lumière refléter dessus.

Alexandre leva doucement les yeux pour voir qui était cette personne qui venait déranger son calme. La plume en main, il s'arrêta d'écrire lorsqu'il croisa le doux visage de son joli cœur. Ses yeux légèrement écarquillés de surprise, il ne bougea pas pendant quelques secondes avant de vite se reprendre. Décalant son visage, il posa sa plume et ferma son cahier pour faire face à son joli cœur qui était encore debout dos à la porte, une main qui devait sûrement toucher le bois de celle-ci. Il se mit à sourire malgré lui.

- Joli cœur, avait-il dit afin de la lancer sur ce qu'elle était sûrement venu lui dire.

Elle se réveilla doucement de sa torpeur et fit un pas face à lui. Puis au moment même où elle allait commencer à parler, le son ne sortit guère de sa gorge. Son corps entier s'était tendu à cette absence de parole dont elle n'avait guère songé en venant le voir. Évidemment qu'elle ne savait plus quoi dire, puisqu'elle était venue sans but réel. Marie n'avait pensé qu'à le voir, pas à ce qu'elle allait devoir dire pour excuser cette intrusion. Ses lèvres se pincèrent lentement alors que le regard de l'homme continuait de la fixer pour qu'elle parle. Pourtant, celui-ci n'était guère méchant ou froid, mais plutôt encourageant.

Il faisait visiblement preuve de patience, ne disant rien pour la laisser faire. Mais même si elle comptait parler, il lui fallait d'abord trouver quelque chose à dire. Alors elle déposa ses yeux vers le bureau, cherchant au plus vite un sujet de conversation qui nécessitait de venir déranger le capitaine du bâtiment.

- Dans combien de temps pensez-vous que nous arriverons au trésor des abysses ? avait-elle dit heureuse d'avoir croisé du regard cette carte.

Tout son corps se détendit peu à peu. Elle se haïssait d'avoir agit sans réfléchir, d'être venu seulement pour un but égoïste, de le déranger alors qu'il avait très sûrement mieux à faire. Mais pire dans tout cela, cette question qu'elle venait de poser ? C'était nul et elle le savait. Pourtant elle n'avait pas réussi à trouver mieux que cela, alors elle s'en contenta espérant que ce ne soit pas trop étrange.

Alexandre avait haussé un sourcil à l'entente de cette question. Il ne pouvait décemment pas croire qu'elle était venue exprès pour poser une question aussi pitoyable que cela ? À force de la regarder au fil du temps, il avait appris à remarquer les petits détails qui la composait. De ce fait, il trouva cette situation plutôt drôle. Plantant ses coudes croisés sur la table, il se pencha légèrement, continuant de la regarder intensément. Alexandre avait vu ce petit tremblement qu'elle avait eu. Il avait vu que le corps de son joli cœur s'était crispé d'un seul coup. Il avait aussi vu la détresse présente pendant quelques secondes dans les yeux bleu océan de la jeune.

Un rictus vint se dessiner sur les lèvres de l'homme. Il ne savait pas réellement pourquoi elle était venue le voir. Et n'était même pas sûr de ce qu'il avait ressenti. Pourtant, une petite voix lui intimait qu'elle était entrée sans but ici. Et que sa détresse était due à la raison qu'elle devait donner. Après tout, si elle avait vraiment eu besoin d'un renseignement de ce genre, pourquoi n'avait-elle pas demandé à Brown ? C'était lui timonier et cartographe expérimenté du Red Edan. Avec un brin de malice dans le regard, il continua de la fixer en comptant bien sûr répondre à la question de son joli cœur.

- Vous voulez savoir quand est-ce que nous atteindrons la forteresse ? s'amusa-t-il à répéter pour voir la réaction qu'elle allait avoir.

- Oui, répondit-elle avec une légère hésitation dans la voix qui était presque peu perceptible à l'oreille, du moins c'est ce qu'elle espérait.

La voir comme cela l'amusait encore plus. Qui est-ce qu'elle essayait de convaincre ? Lui ? ou elle ? Le sourire encore plus présent sur le visage d'Alexandre, il ferma le cahier qui était face à lui, laissant les cartes présentes sur le bureau visibles. Pourtant, il n'en regarda aucune, continuant d'observer le visage de son joli cœur.

- La forteresse sera visible dans quelques heures, au maximum deux.

Le regard que l'homme affichait ne lui disait rien de bon. Elle avait l'impression d'être devenue une proie face à un prédateur dont elle n'avait aucune chance de survie. Honteuse d'avoir été si mauvaise, elle voulut au plus vite quitter cette cabine. D'un mouvement de tête, comme pour le remercier de cette réponse, elle se tourna rapidement vers la porte. Respirant doucement pour calmer son cœur en folie, elle plaça sa main sur la poignée mais ne la tourna pas. Non parce qu'elle n'en avait pas envie, mais plutôt car elle entendait les pas de l'homme se rapprocher lentement d'elle. Mais le pire, fut lorsque la respiration chaude du capitaine vint s'écraser contre l'arrière du cou de Marie. Un énorme frisson parcourut son dos. Et comme s'il venait de lui jeter un sort, elle ne put faire aucun mouvement de fuite à part rester bloqué là à attendre.

Le visage d'Alexandre se rapprocha de son oreille, son souffle caressant son épaule.

- Joli cœur, vous rappelez-vous de l'Isla Sirena ? fit-il en pensant à un moment bien particulier de leur voyage auprès des monstres aquatiques.

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