Chapitre 42

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L’eau était calme, la pluie encore légèrement présente. Quelques hommes de l’équipage étaient partis se reposer pour se préparer physiquement à ce qu’il pourrait se passer une fois là-bas. Marie aidait à orienter les voiles afin que le vent puisse pleinement les pousser à bon pord. Étant dans le triangle et au milieu d’une tempête, le vent ne faisait que des tours. Soufflant vers le Nord, puis vers le Sud, revenant au Nord pour aller vers l’Ouest. Il leur était difficile de suivre à la perfection les étranges changements de l’air marin.

Elle tira au plus fort sur les cordages et finit par les attacher comme il le fallait. Elle qui pensait aller bien, tout son corps perdit instantanément de l’énergie. Ses jambes ne tenaient plus. Pour éviter de s’écrouler au sol, Marie s’était vite tenu au bastingage, s’accroupissant au sol ne sachant pas réellement ce qu’elle avait.

La jeune pirate se sentait vide. Plus rien ne répondait comme elle le voulait. Ses mains tremblaient, mais ce n’était pas le froid. Ses yeux n’en faisaient aussi qu’à leur tête, passant d’une vision bien nette, à un flou étrange. S’asseyant sur le sol, elle prit une grande inspiration puis expira tout en fermant les paupières. Elle manquait de sommeil. Son corps n’avait pas l’habitude de faire autant d’effort sans repos. Et leur petite entrevue avec le Princess Augusta n’avait pas arrangé les choses.

Alors qu’elle tentait de reprendre pleine conscience, un des marins qui étaient avec elle remarqua son mal. Il s’approcha de la jeune essayant de ne pas trop la brusquer non plus. Lorsqu’elle leva fébrilement la tête vers l’homme, elle vit Rogers un visage inquiet.

- Eh, ça va pas ? demanda-t-il sans trop savoir comment réagir.

Marie comptait répondre mais le charpentier la coupa dans son élan.

- Je vais t’emmener voir Scott, viens.

Il l’aida à se relever sans même qu’elle ne puisse dire un seul mot. Malgré tout ce qu’elle pensait des pirates auparavant, chacun des hommes de l’équipage avait su lui montrer le contraire. Il plaça, sans aucune pensée étrange, le bras de la jeune au-dessus de son épaule et ils descendirent tous les deux pour quitter le pont principal.

Alexandre qui sortait de sa cabine vit son joli cœur partir avec un visage faible, accompagné d’un de ses hommes. Une étrange sensation lui prit le corps. Il voulait la rejoindre, savoir ce qu’elle avait, lui parler… mais alors qu’il comptait les suivre, quelqu’un l’appela.

- Capitaine, j’ai besoin de ton aide, demanda sûrement Brown.

Il ne savait qui avait réellement parlé, étant surtout concentré sur la femme qui quitta sa vue. Il savait que Rogers l’aiderait. Mais il se sentait mal de la voir comme cela. Pourtant, il ne fit rien, rejoignant surtout son matelot. Il faisait son devoir de capitaine, espérant au fond que son joli coeur aille mieux.

Le charpentier aida la jeune à s’asseoir sur une petite caisse et les laissa tous les deux. Scott les avait vite rejoint quand il avait entendu son prénom.

- Comment te sens-tu Marie ? demanda-t-il en essayant de la garder avec lui tout en l’auscultant.

- Je pense que c’est seulement la fatigue… arriva-t-elle à prononcer.

- Le manque de repos… murmura l’homme à lui-même. Il te faut manger Marie. Tu iras ensuite te reposer, d’accord ?

Elle acquiesça de la tête et attrapa la pomme que l’homme lui avait tendue. Elle se perdit vite dans ses pensées, restant bloquée à regarder ce pauvre fruit verdâtre. Marie avait encore montré à quel point elle était faible et détestait cela. Ses sourcils froncés, elle croqua dans la pomme. Le jus sucré coula doucement dans sa gorge. Et plus elle en mangeait, mieux elle se sentait.

Une fois terminé, Scott se mit à sourire, lui qui était resté à ses côtés tout du long pour vérifier son état. Ils entendirent des pas descendre les marches de bois. Le charpentier les avait vite rejoint pour prendre des nouvelles de la jeune.

Scott se leva et parla à l’homme. Pendant ce temps, Marie n’était concentrée sur rien d’autre que le reste de cette pomme qu’elle tenait encore en main. Elle s’était améliorée. Elle l’avait senti. Mais pas assez.

Si elle voulait survivre à tous les malheurs qu’offrait cet océan. Il lui fallait devenir encore plus résistante. Ce n’était qu’après qu’elle verrait enfin ce bel horizon qu’était la liberté dont parlait tant de pirate.

Elle expira un bon coup avant de lâcher son regard de ce pauvre fruit pour fixer maintenant les deux hommes. Ceux-ci s’étaient tournés vers elle.

- Je vais y aller, fit-elle en se levant.

- Tu y arriveras seule ? demanda le médecin prêt à l’aider au moindre problème.

- Oui, merci en tout cas.

Elle leur lança un grand sourire avant de rejoindre son branle. Lorsqu’elle s’allongea sur le tissu étendu, tout son corps se relâcha. Et elle ne mit pas longtemps à abandonner sa conscience. Marie avait l’impression que cela faisait une éternité qu’elle ne s’était pas allongée. C’était agréable. Après ces longues journées, le simple fait de fermer les yeux l’avait apaisé. Il lui fallait maintenant rattraper le plus de sommeil possible pour être fin prête lorsqu’ils atteindront le trésor des abysses.

Après qu’il eut terminé d’aider son marin, Alexandre descendit rapidement pour tenter de voir comment allait son joli cœur. Il se retrouva vite face à Scott et Rogers qui parlaient entre eux, une lampe à huile posée sur une caisse où le charpentier s’appuyait. À la vue de l'écarlate, l’homme à la peau foncée se redressa pour se mettre face à son capitaine. Scott soutenait le regard d’Alexandre. Le médecin plaça une main face au pirate écarlate.

- Elle va bien, argua-t-il avec un petit sourire.

Sans même s’en rendre compte, les épaules du capitaine se détendirent.

- Marie se repose, continua le médecin.

Alexandre répondit seulement par un petit mouvement de tête. Voyant que l’homme était dans ses pensées, Scott reprit.

- Elle sera sur pieds d’ici quelques heures.

- Elle était pâle, elle tremblait et avait l’air ailleurs, intervient Rogers à l’attention du capitaine.

Mais Alexandre n’eut aucune réaction. Alors le charpentier se redressa, fixant son capitaine.

- Je vais vérifier si le navire n’a pas été abîmé, il se peut que la tempête ait créé quelques trous dans la coque.

Après avoir dit cela, l'homme quitta les deux autres pirates afin de rejoindre la cale. En réalité, le regard qu’il avait aperçu dans les yeux du capitaine l’avait légèrement effrayé. Il ne voulait pas être pris pour cible alors il avait choisi la fuite.

- Bien, je vais y aller aussi, fit Alexandre en posant un pied sur les marches de bois.

Scott remarqua l’inquiétude encore présente chez l’homme. Alexandre ne savait que penser de ce mal dont avait été victime son joli cœur. Il espérait au fond que ce ne soit rien de trop grave.

- Capitaine, continua Scott en haussant la voix pour se faire entendre de l’écarlate.

Le capitaine tourna lentement la tête pour plonger son regard dans celui de son matelots. La douce lumière de la lampe qui venait frapper le visage du brun.

- Arrête de t’inquiéter pour elle.

Son visage était plus dur qu’à l’habitude. Complètement sérieux, il ne laissait rien paraître. Alexandre n’arrivait pas à comprendre exactement ce que Scott voulait dire par cela. Le capitaine se redressa donc montrant son imposante carrure près à réagir. Il ne savait pourquoi son marin avait ainsi haussé la voix mais il n’aimait guère cela.

- Ça ne sert à rien. Je pense simplement que, n’étant pas habitué à faire autant d’effort physique, son corps n’a pas réussi à le supporter. Il lui faut un peu de nourriture et du repos. Marie se portera mieux lorsqu’elle se réveillera.

Le capitaine garda sa position, écoutant avec attention ce que le médecin lui disait. Mais, même si cela ne se voyait pas, il était soulagé d’apprendre que ce n’était qu’un manque de sommeil. Plus le temps passait, plus il avait peur pour elle. Il savait dans quel monde elle avait grandi. Il savait quelle distance séparait les nobles des forbans. Une bien grande distance pour si peu de temps. Pourtant, joli cœur avait réussi haut la main à tenir malgré toutes les barrières qu’il avait placé face à elle. Malgré tout ce qu’il avait fait. Elle était encore debout.

- Il est donc inutile de t’inquiéter pour elle. Celà ne fera que te fatiguer aussi. Et le Red Edan se doit d’avoir un capitaine en pleine forme. Surtout pour ce qui nous attend après.

- Très bien, fit-il vaincu en baissant légèrement la tête les sourcils froncés.

Voyant que son capitaine se perdait peu à peu dans ses pensées, le médecin décida de reprendre la parole.

- J’en ai profité pour ausculter certains des marins blessés lors de l’attaque. L’équipage n’a perdu que peu de pirate. Les effectifs sont toujours bons, il n’y a qu’une petite dizaine d’entre eux qui ont été touchés gravement. Ils ne devront pas quitter le navire, j’ai bien peur que les plaies ne se rouvrent s’ils font de trop gros mouvements.

- Quels sont leur état ? demanda Alexandre le regard toujours dans le vide concentré sur ce que lui disait l’homme.

- Deux ont été perforés au niveau du bras, un a été touché au ventre mais aucun organe vitale atteint. Quatre ont de grande coupure sur les jambes et un dernier à été effleuré à la tête par une balle. Sa blessure n’est pas énorme mais l’oreille droite était proche du coup et j’ai bien peur qu’il en perde l’usage.

- Bien… continua de réfléchir le capitaine pirate. Ils resteront donc sur le Red Edan accompagné de quelques mathurins qui les surveilleront. Tu resteras avec eux pour veiller à leur état.

Scott se redressa surpris de ce que venait de lui dire Alexandre. Il s’approcha de l’écarlate qui n’avait toujours pas bougé.

- Je ne peux pas rester sur l’Edan. Si par hasard l’équipage a un quelconque problème là-bas il me faut être présent pour aider. Les pirates sur le bâtiment sont hors de danger. Il leur faut du repos et des repas nourrissants qui les aideront à guérir. Ils iront bien. Mais comme tu l’as dit, nous ne savons pas ce qui ce trouve sur cette île. Je me dois d’être présent.

Les yeux bruns d’Alexandre vinrent se planter sur ceux du médecin. La lampe à huile n'éclairant que peu la pièce à cet endroit et le ciel nuageux n’offrait pas une grande lumière par delà les escaliers de bois. Le visage du pirate était légèrement orangé, ses cheveux longs venants effleurer son visage dû à l’eau qui gouttait dessus.

Il souffla un bon coup, passant sa main droite dans ses cheveux pour y décaler cette mèche dérangeante devant ses yeux. Il savait pertinemment que Scott avait raison. Il se redressa pour faire face à son matelot tout en prenant une grande respiration.

- Bien, surveilles leur état jusqu’à ce qu’on arrive à la forteresse. Une fois fait, nous irons avec un petit groupe sur l’île chercher ce trésor.

Le médecin acquiesça puis garda son regard planté sur le dos de son capitaine qui montait les marches lentement. Après que l’écarlate soit complètement parti, le brun retourna voir les blessés afin de vérifier leur santé et l’état de leurs plaies. Il savait que son capitaine était un homme bon qui prenait soin de chacun de ses matelots. Mais comme tout le monde, Alexandre avait des défauts. Il ne prenait guère soin de lui, ses trésors, son équipage et ses butins passaient toujours en priorité. Même si cet imposant pirate était un grand capitaine, Scott n’avait pas peur de le remettre à l’ordre sur sa propre santé. Après tout, il se devait de faire son rôle sur ce bâtiment, être médecin et prendre soin de l’équipage sans exception.

Au moment où il descendit les marches pour rejoindre les quelques blessés, il croisa une bonne présence dont il ne s’attendait guère. Un beau sourire vint s’incruster sur ses lèvres lorsque le doux visage de la jeune apparut.

- Comment te sens-tu ? demanda l’homme en continuant sa route bientôt suivi par elle.

Elle passa une main dans ses cheveux pour plaquer ses quelques mèches rebelles.

- Beaucoup mieux, pourtant, je n’ai pas l’impression d’avoir dormi longtemps, répondit-elle.

Les deux rejoignirent vite les blessés avant que Scott ne s’agenouille face à l’un d’eux.

- On raconte que les sommeils les plus courts sont les plus réparateurs. Mais je ne sais pas si cette information est vraie ou non, finit-il en sortant quelques affaires de son sac.

Un silence prit la pièce tandis que l’homme s’occupait des blessés. Un gémissement de douleur s’échappa de la gorge du pirate avant que le calme ne soit complètement détruit.

- Je peux t’aider ? demanda Marie en se plaçant à côté de Scott.

- Il n’y a plus grand chose à faire à part vérifier que les blessures ne s’infectent pas. Ne t’inquiètes pas, je vais me débrouiller avec eux. Mais si tu veux aider, tu pourrais peut-être leur apporter de quoi manger ?

- Oui, je peux le faire, répondit-elle d’un grand sourire avant de se lever et de les quitter pour rejoindre la cambuse.

Scott tentait tant bien que mal de regarder la plaie du pirate mais celui-ci ne faisait que gesticuler tel un enfant qui faisait un caprice. Le médecin s’arrêta pour fixer le pirate.

- Continue de bouger et je te coupe la jambe, argua le brun avant de reprendre son auscultation.

Le pirate avait évidemment stoppé tous mouvements et resta statique comme une pierre. Ce qui offrit un petit sourire vainqueur et amusé à Scott.

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