Chapitre 48

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Marie s’était assise à une table, un verre face à elle. Elle écoutait ce qui se disait autour d’elle, mais aucune conversation ne parvint claire et précise à ses oreilles. Le brouhaha avait prit la pièce, elle n’avait d’ailleurs jamais vu le Red Edan aussi vivant que ce soir là. Tout l’équipage était présent. La chaleur avait prit les lieux, la lumière était tamisée par le manque de lampe à huile qui offrait aux alentours un orangé brun. Face à elle était présent Rick et Scott qui discutaient entre eux, Alexandre à droite de son second. Tout le monde était en mouvement pour discuter, pour rire ou bien boire et manger avec des énormes sourires aux lèvres. Elle était heureuse.

Le regard porté sur les pirates face à elle, Marie tenait sa chope de rhum sans pour autant y avoir touché. Ce qu’Alexandre remarqua bien vite car il détourna les yeux vers elle. Un sourire se formant sur ses lèvres, il se pencha sur la table de sorte à ce que la jeune femme puisse clairement entendre ce qu’il allait dire.

- Bois joli cœur, fit-il en espérant évidemment que celà se passe comme la première fois qu’elle avait goûté à ce liquide agressif.

La pirate regarda son verre puis l’homme qu’elle aimait. Elle ne comptait en aucun cas se dégonfler pour si peu. Elle avait réussi à traverser un océan de sirènes, à ne pas succomber à la noyade, à vaincre des squelettes et à survivre dans la forteresse de corail. Un peu d’alcool fort n’allait pas la tuer, en tout cas c’est ce qu’elle s’était convaincue.

- Bien sûr, répondit-elle en lui rendant son sourire.

L’homme fut d’autant plus intéressé continuant de la fixer intensément. La hâte se voyait dans ses yeux. Elle ferma encore plus fort sa poigne sur le verre et dans une vitesse dont même elle fut surprise, l’emporta vers ses lèvres pour y boire une gorgée. Elle posa ensuite le verre en le claquant contre la table, voulant prouver qu’il avait tort de douter de sa capacité à résister.

Sauf que le résultat n’en fut pas escompté. Une quinte de toux lui prit la gorge et quelques petites larmes virent s’échapper de ses yeux.

Alors qu’elle était en pleine guerre contre sa gorge qui lui brûlait, Alexandre se mit à rire tellement fort que tout l’équipage se tue pour le regarder. Ils étaient évidemment tous surpris de cet élan de joie dont avait été prit leur capitaine. Pourtant lorsqu’ils comprirent d’où cela venait, ils se mirent tous à le rejoindre dans des rires moins bruyants. Le pirate écarlate s’en tenait presque le ventre, il avait mal aux joues à force de rire. Mais comment résister ? Il savait qu’elle n’allait pas le supporter et elle l’avait tout de même fait avec bien plus d’entrain que la première fois. 

Petit à petit chaque marin reprit le court de leur discussion. De son côté Alexandre se calma doucement en essuyant d’un revers de mains les bords de ses yeux. Marie qui s’était elle aussi calmée le regardait avec des yeux remplis d’émotions. Elle était déçue de ne pas avoir tenu, mais la douleur avait été affreuse. Elle lui en voulait d’avoir rit aussi fort, mais il n’avait jamais fait cela avec autant d’entrain. Et part dessus tout, cette situation lui avait rappelé ses débuts sur le Red Edan. Elle le détestait à ce moment là. Elle n’aurait d’ailleurs jamais cru qu’un jour ce serait lui l’homme qu’elle choisirait, mais c’était le cas.

Tandis qu’elle s’était étouffée dans sa douleur, un des marins lui avait apporté un verre d’eau alors que lui aussi était en guerre contre le rire. Elle bu une gorgée et continua de fixer Alexandre qui discutait avec Scott. Le médecin était sûrement entrain de lui faire la morale. Précisant le fait qu’elle n’avait jamais vraiment bu, qu’il ne fallait pas la défier de la sorte… la seule chose à laquelle avait répondu Alexandre était par des petits rires suivit de ses lèvres collées à son verres.

Et dire que le médecin faisait la morale à son capitaine. Décidément, Scott n’avait pas peur d’Alexandre, ou alors plus peur de lui ? Elle ne savait comment il était réellement avant qu’elle n’arrive et ne l’avait vu pour la première fois que lorsqu’elle s’était faite transpercée par une lame. Une douleur qu’elle n’oubliera peut-être jamais. Marie en gardait même une cicatrice sur le ventre. Peut-être la première de toutes celles qu’elle aurait dans le futur. Après tout, si elle restait avec l’équipage du Red Edan, elle aurait très sûrement encore des visites désagréables et des marques indélébiles.

Mais elle appréciait être une pirate. Elle posa son verre de rhum loin d’elle et finit l’eau qu’elle avait. Il était préférable de s’arrêter là pour l’alcool. Alors qu’un marin allait voler ou plutôt prendre le verre abandonné, Alexandre l’arrêta net. Capturant la chope de joli cœur, il la bu d’une traite venant par la suite la frapper contre la table avec un sourire sur les lèvres. Le marin râla sa défaite tandis qu’Alexandre s’était essuyé les lèvres d’un revers de main pour reporter son attention sur Scott.

Marie, qui ne faisait que regarder cet homme en rouge dont elle ne pouvait plus se passer, décala ses yeux vers une autre partie de la pièce prise par du mouvement. Trois marins. Ils venaient tous de sortir un instrument de musique. L’un tenait un luth entre ses mains, l’autre possédait une veille à roue et le dernier venait de porter sa flûte à bec à ses lèvres. Le plus intéressant se passait sous ses yeux, le second n’était autre que Morris le maître canonnier qui tenait son instrument avec un grand sourire. Elle ne savait guère qu’il savait jouer, mais étant donné qu’il avait auparavant travaillé dans une taverne cela ne l’étonnait pas plus que ça.

Alors, sans même se donner le feu de départ, les pirates se mirent à jouer de la musique ce qui anima plus encore cette superbe soirée. Marie avait un grand sourire sur les lèvres, le Red Edan venait de lui offrir une soirée inoubliable. Quelques hommes de l’équipage se mirent à chanter en cœur en levant leur chopes vers le ciel. Elle était tellement concentrée sur la musique qu’elle n’écoutait guère les paroles qui s’étaient mélangées aux voix ambiantes. Pourtant, elle avait retenue quelques phrases qui ne lui étaient pas passées inaperçues : « nous sommes les pirates », « rien ne nous effraie nous dangereux forbans », « yo ho ! ». Un jour elle chanterait en cœur avec eux, fêtant leur énième victoire. Et elle attendait ce jour avec impatiente.

Malheureusement, tout avait une fin. Très vite quelques pirates quittèrent la pièce afin de se reposer pour faire la première partie du travail le lendemain. Malgré elle, Marie fatiguait aussi. Elle était même triste que cette soirée s’arrête, mais elle savait aussi bien qu’il lui fallait dormir enfin après tout cela. Une bonne nuit de sommeil qui lui rendrait la force dont elle manquait. Elle vit Alexandre se lever alors qu’elle avait posé sa tête sur ses mains comme si celle-ci allait tomber à tout moment.

Le capitaine écarlate posa sa poigne sur l’épaule de son joli cœur, ce qui la fit se lever. Il glissa le long du bras de la femme pour finir par lui tenir la main de ses grands doigts. Puis après un petit signe aux quelques marins qui restaient, ils montèrent tous les deux afin de rejoindre le pont principal vers sa cabine. Il ouvrit la porte pour la refermer derrière elle.

Ce petit coup de fraîcheur à l’extérieur l’avait légèrement réveillée, elle était bien consciente que l’homme venait de l’emmener droit vers sa cabine.

- Allonge toi si tu es fatiguée, fit-il en la lâchant pour s’asseoir à son bureau en allumant sa lampe à huile.

Elle resta debout un instant.

- Tu ne vas pas dormir n’est-ce pas ?

- Si, mais je dois m’occuper de quelques petits détails avant cela, répondit l’homme en posant ses lunettes sur l’arrête de son nez.

Elle ne savait pas pourquoi il l’avait emmené avec lui, mais après tout, Marie aimait sa présence. Elle était bien. Alors elle s’allongea sur le lit de l’homme, sauf qu’elle plaça sa tête au bout de celui-ci afin de toujours le voir. Légèrement sur le côté, elle avait volé le coussin pour y poser sa joue droite et regarder silencieusement Alexandre. Il avait sorti ce même petit cahier de son bureau où il était entrain d’y inscrire quelques mots.

Elle se sentait bien, enfin allongée dans un matelas des plus agréable. Même si elle avait fini par s’habituer au branle, Marie préférait tout de même les doux draps sur lesquels elle était.

- Cette soirée, commença-t-elle en forçant sur ses cordes vocales fatiguées tout comme elle. Je crois que c’était la meilleure de toutes.

La jeune femme serra le coussin entre ses bras gardant sa tête dessus. Il contenait l’odeur d’Alexandre, ce qui lui décrocha un sourire aux lèvres.

Le capitaine, a l’entente de cela, n’avait fait que dévier son regard vers elle. La pénombre avait couvert légèrement cette partie de la pièce. Pourtant, il arrivait toujours à distinguer le visage de son joli cœur. Il se mit donc lui aussi à sourire.

- L’équipage t’aime beaucoup, continua-t-elle.

Il n’avait pas reprit son écriture, gardant les yeux sur elle. Il restait silencieux écoutant attentivement ce qu’elle lui disait. Elle, fixait seulement le vide en repensant à la musique qu’ils entendaient encore comme un petit son, aux rires et aux grands sourires de chaque. Ses yeux se fermaient petit à petit, malgré le fait qu’elle se batte pour les garder ouverts.

- Tu es un bon capitaine, fit-elle dans un souffle.

Marie s’était peut-être absentée durant quelques minutes, ou plus ? Elle n’en savait rien, mais elle venait de réouvrir les yeux afin de rester encore plus longtemps à cette bonne soirée. Elle ne voulait peut-être pas que ce jour se termine ?

- Alexandre ? avait-elle demandé encore dans les vapes espérant qu’il soit encore là.

- Tu ne dors pas ?

- Je me suis endormie ? fit-elle surprise.

L’homme se mit à rire doucement d’un son très agréable pour elle.

- Oui, une heure, un peu moins.

- Hm, grogna-t-elle en reposant sa tête sur le doux coussin. Pourquoi tu ne dors pas ?

Il ne répondit pas, la regardant avec un sourire avant de vite reporter son attention sur ce qu’il faisait. Elle ne comprit pas de suite avant de faire un petit lien. Le lit dans lequel elle dormait. C’était le sien. Il n’osait pas venir ? Malgré tout ce qu’il disait sur cela, il gardait tout de même l’éducation de noble dans le sang. Un forban n’aurait pas hésité, préférant profiter. Lui en revanche, était resté calme et près de son bureau.

Marie ne voulait pas qu’il détruise sa nuit de sommeil pour la laisser se reposer elle. Alors avec le peu de force qu’elle avait, elle se redressa pour se lever d’un pas chancelant.
Le capitaine fut surpris et se mit debout à son tour essayant de comprendre ce qu’elle faisait ou allait faire.

- Joli cœur ?

- Je t’ai volé ton lit, il faut que tu te reposes aussi… répondit-elle debout en se frottant doucement les yeux comme si cela allait l’aider à les garder ouvert.

- Oh non, reste, ça ne me dérange pas.

- Moi si, continua-t-elle cette fois-ci plus consciente.

Il la regardait sans bouger et elle lui offrit un petit sourire en voyant le visage doux de l’homme. Il avait l’air fatigué, déboussolé par ce qu’elle venait de dire.

- Le capitaine a besoin de dormir, argua Marie en s’approchant de lui.

- Le capitaine a surtout besoin de toi… murmura-t-il en contournant son bureau pour l’enlacer doucement.

Depuis qu’ils s’étaient embrassés, il n’avait fait que de penser à elle à longueur de journée. Il n’arrivait pas à se concentrer réellement sur quelque chose tant elle le hantait de son sourire. C’était donc cela que d’aimer quelqu’un ? Lui qui n’avait fait de profiter des femmes de joie, il se retrouvait maintenant surpris par ces vagues d’émotions. Comme un enfant qui découvrait la vie pour la première fois.

Il plaça sa tête dans le cou de Marie. Penché sur elle, il se noyait dans l’odeur de la peau chaude de cette femme. Attendrit par ce geste dont elle ne s’attendait guère, elle plaça une de ses mains sur la tête de l’homme en faisant quelques mouvements de va et vient, caressant avec douceur les cheveux de celui-ci. La seconde main était placée de l’autre côté, sur le cou du capitaine, elle ne bougeait pas.

Ils restèrent comme cela durant quelques minutes, sans rien se dire. Profitant seulement du peu de proximité qu’il y avait entre eux.

- Je ne suis pas un si bon capitaine que cela tu sais, fit-il en repensant à ce qu’elle lui avait dit avant de s’endormir.

Marie ne savait pas ce qu’il comptait dire, alors elle resta silencieuse écoutant son cher pirate écarlate se dévoiler peu à peu. Après tout, elle ne connaissait presque rien de lui. En tout cas, son passé restait un grand mystère pour elle. Si celui-ci décidait de le dévoiler, alors il lui fallait être patiente et à l’écoute.

- Edanler Lawson, c’est lui le véritable capitaine. Je ne suis qu’une contre façon horrible.

Elle baissa les yeux, fixant maintenant l’épaule qui se trouvait face à elle. L’homme resserra son emprise sur elle. Il pensait à quelque chose, mais quoi ? Elle n’en savait rien. Visiblement, cette histoire ne lui faisait pas du bien. Il s’en voulait ? En tout cas, elle le sentait. Marie ne comptait pas le forcer à parler. Il avait déjà était difficile pour lui de reparler de ce capitaine qu’il aimait tant. Elle gardait donc le silence malgré le fait que ses lèvres brûlaient d’envie de lui poser des tas de questions.

Alexandre prit une grande inspiration. Il voulait en parler. Il comptait lui dire. Elle devait connaître son passé. Tout de ce qu’il était. Parce qu’il le voulait. Mais refaire vivre tous ces souvenirs qu’il avait enfouie bien profond lui faisait un mal de chien. Avec la bouche tremblante, il prononça tout de même quelques mots.

- Je suis devenu capitaine avec la mort joli cœur… j’ai dû prendre une vie.

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