Chapitre 49

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Elle n’avait pas exactement compris ce qu’il entendait par là. Que voulait-il dire exactement par prendre une vie ? Il avait tué quelqu’un pour ce poste ? N’avait-il pas été choisi ? Était-ce donc pour cela que beaucoup des marins de l’équipage avait peur de lui ? Était-ce pour cela qu’il restait souvent dans sa cabine seul plutôt qu’avec eux ?

Alors qu’elle comptait s’écarter de lui afin de le regarder dans les yeux, il ne fit que se serrer à elle encore plus fort. Gardant son visage encré dans le cou de la jeune, il n’avait pas pour but de se montrer à elle de la sorte. Il restait donc caché, à fuir, encore une fois. Maintenant qu’il lui avait dit, il fallait qu’il raconte l’histoire entière. Alexandre savait qu’elle ne le laisserait guère tranquille maintenant qu’il venait de lancer la conversation. Après tout, c’est lui même qui lui avait dit que tuer n’était pas son grand plaisir. Savoir donc qu’il avait eu ce poste en prenant une vie revenait à se contredire lui-même.

- Je suis né dans une famille noble, tout comme toi, commença-t-il. Mes parents étaient des personnes fabuleuses et moi j’étais heureux.

Il venait de dire « étaient ». Elle avait bien compris ce que cela signifiait vraiment. Et rien que d’y penser un frisson douloureux parcourra son dos.

- J’ai donc apprit à lire, à écrire, les manières. Mais sans que je ne sache pourquoi, l’année de mes onze ans, nous nous sommes fait attaquer. Les gardes royaux ont pénétré dans notre maison, détruisant tout sur leur passage. Fouillant la demeure, ils s’approchaient de plus en plus de nous. Mes parents ont décidé de me protéger avant leur propre vie. Je me suis caché sous leurs ordres. Ils étaient face à moi, entrain de se débattre de toutes leurs forces, et je ne pouvais rien faire. Parce que l’enfant stupide que j’étais n’avait pas assez de force, de courage… j’étais tétanisé, condamné à les voir souffrir. Mais le pire était de voir mon oncle du côté de ses gardes. C’était lui le traître, pas nous. Celui-ci m’a vu et à ordonné mon arrestation aussi. Je me suis levé et j’ai couru du mieux que je le pouvais pour leur échapper. Et j’ai réussi.

L’homme reprit son souffle avant de continuer. Marie sentait dans sa voix qu’il lui était vraiment difficile de dire tout celà.

- J’ai erré dans la ville en me cachant comme un voleur. Alors que j’étais innocent. Puis, il passa moins d’une semaine avant que je ne me retrouve mêlé à une foule excitée. Je ne comprenait pas. Je m’étais éloigné pour voir ce qui les rendait si joyeux. Et c’est là que je les ai vu. Tout deux face à une corde. Les mains liées par des chaînes. Un homme cria leur méfait. Ils étaient accusé de piraterie par mon oncle lui même. Je ne sais pas pourquoi il a fait ça. Mais très vite, les cordes furent accrochées à leur cou, et ils pendaient dans le vide. Des yeux globuleux et violacés par la mort elle-même. Mes parents venaient de mourir face à moi. Et je n’avais rien pu faire. J’étais effrayé. Je ne voulais pas vivre cela aussi. Alors comme un lâche, j’ai fuit encore une fois. Je suis parti en courant sans but. Durant des semaines j’ai marché dans la rue et volé pour survivre.

La jeune femme sentait le visage d’Alexandre se crisper sur son cou. Elle ne savait ce qui allait suivre dans son histoire, pourtant elle avait bien compris que le malheur n’en était pas encore à son paroxysme, surtout pour un enfant de onze ans.

- Tout le monde me regardait comme si j’étais une erreur. Jusqu’au jour où cet homme arriva. Il était affreux, visage déformé, habits sales… et il m’a prit. Je ne savais pas qui il était et ma vie ne mit pas longtemps à devenir encore bien plus noire. L’étranger m’avait emmené dans un camp d’esclave où je fus vite vendu pour peu cher. Un noble était heureux d’avoir un nouvel arrivant, qui plus est jeune.

Il prit une grande respiration. Le capitaine se détendit doucement et redressa enfin la tête pour poser son front sur celui de son joli cœur. Ses yeux à lui étaient fermés de souffrance qui refaisait surface. Marie, quant à elle, ne lâcha pas le visage du pirate de ses yeux océans.

- J’ai passé trois ans de ma vie là-bas. Trois ans à frapper la pierre pour un homme qui ne demandaient qu’à avoir plus d’argent. Un homme qui ne se préoccupait guère de nous, préférant sa petite vie parfaite de riche. J’étais un enfant, argua-t-il avec un grimace. J’en ai eu vite assez. J’ai décidé de fuir. Mais lorsque le moment était venu, je n’ai pas pu partir sans les autres. Je me suis retrouvé seul face à un garde et je les ai libéré. C’est à ce moment que j’ai rencontré Powell. Et puis nous avons erré ensemble durant quelques temps avant de tomber face à Edanler Lawson. C’est le seul homme qui, dans ma vie, n’a pas hésité une seconde avant de m’aider. Il se fichait de qui j’étais, de ce que j’avais fait. Il m’a seulement proposé un travail à bord de son navire. J’ai passé des jours heureux à ses côtés. Toutes mes blessures du passés prirent le temps de guérir, mais elles ont laissé des traces de leur passage.

- Comme celle-ci ? fit-elle doucement en glissant son doigt sur la cicatrice au visage de l’homme.

Il se mit à sourire doucement. Malgré ses souvenirs affreux, il se rendait compte qu’il aimait ce joli cœur bien plus qu’il ne le pensait. Alexandre plaça donc sa main sur celle de Marie.

- Dont celle-ci.

La jeune femme ne comprenait pas pourquoi il avait dit prendre une vie pour ce poste. Elle qui voulait lui poser encore tant de question, resta pour la énième fois silencieuse. Marie ne comprenait pas la souffrance qu’il avait en lui, mais elle savait qu’il était déjà bien dur d’en parler. Alors, elle lui laissa le temps qu’il fallait pour continuer.

- Cinq ans ont passé. Edanler a commencé à s’affaiblir sans qu’on connaisse la raison. Malheureusement pour nous, Scott n’était pas encore dans l’équipage, peut-être aurait-il pu le sauver ? Très vite, il fut alité. Son état se dégradait bien trop rapidement. Et puis, un jour, il me demanda. J’étais face à lui, debout et plein d’énergie, tandis qu’il pourrissait de l’intérieur sans raison. « Alexandre, j’ai une chose à te demander. », je détestais cela. Parce que par la suite, il me tendit un pistolet, son pistolet. J’étais détruit lorsqu’il a prononcé cela : « je te fais entièrement confiance et je songe à te donner la tête du navire. Alexandre, j’aimerais que tu sois le nouveau capitaine. » je ne comprenais pas ces mots au départ. Jusqu’à que je reçoive ce pistolet. Joli cœur, comprend moi je t’en prie… J’y ai réfléchi des jours, mais plus je le voyais, plus je voyais la mort s’emparer de ses yeux. La souffrance qui venait hanter ses membres. Je n’avais pas le choix !

Elle ne faisait que de le regarder et avait évidemment compris ce qu’il tentait de dire. Tout était très clair. Elle comprenait la source de cette immense souffrance, simplement parce que l’homme avait dû tuer celui qui lui servait d’exemple.

Edanler lui avait demandé d’abréger ses souffrances.

- Je l’ai tué ! fit-il en perdant toute sa force dans ses jambes finissant au sol entraînant Marie avec lui.

Ils étaient tous deux accroupis. Joli cœur le tenait encore dans ses bras, tandis que l’homme souffrait intérieurement. Edanler Lawson lui avait demandé de le faire. Il était mourant. Certes il n’était facile pour personne de prendre une arme et de viser quelqu’un qu’on aimait. Pourtant n’était-ce pas pour le mieux ?

C’était la première fois qu’elle le voyait ainsi. Lui qui tentait tous les jours de se montrer fort et froid. Elle comprenait maintenant pourquoi il s’était formé cette coquille. Parce qu’à l’intérieur, il gardait en lui une souffrance sans nom. Alexandre ne s’était visiblement jamais pardonné de cet acte.

- Tu ne l’as pas tué, commença-t-elle vite coupé par le pirate écarlate.

- J’ai pointé un pistolet vers lui, j’ai appuyé sur la détente !

- Alexandre, écoute moi, continua-t-elle en posant ses deux mains de chaque côté du visage de l’homme. Il était souffrant et c’était sa décision. Il t’a demandé à toi de le faire et pas un autre. Écoute, il était déjà entrain de mourir, que ce soit toi ou la maladie, il serait mort quoi qu’il arrive. Ne t’en veux pas d’avoir fait ce qu’il souhaitait. Tu as seulement mis fin à tout son malheur. Ne te détruit pas pour cela, je t’en prie.

- Joli cœur, reprit-il en se redressant.

La jeune fixait son regard brun. Étrangement, le visage de celui-ci n’était que légèrement crispé. Pourtant, elle arrivait à lire en lui tout ce qu’il avait accumulé durant ces années.

- Il m’a fait aimer les trésors, l’or, les bijoux… c’est lui qui m’a parlé pour la première fois de ce butin des abysses.

- Et nous l’avons trouvé, argua-t-elle avec un léger sourire. Il serait fier du capitaine qu’il a désigné. Edanler Lawson a fait un très bon choix.

Il prit une grande inspiration en replongeant par la suite ses yeux dans ceux qu’il aimait.

- Je ne regrette en aucun cas d’avoir sauvé ce petit bout de femme sur le navire d’Edward Meyer, un capitaine si je puis dire pitoyable.

Elle ne disait rien, scrutant chaque parcelle qui composait Alexandre. Il avait l’air d’aller mieux. Même si la blessure était encore bien profonde, en parler l’avait très sûrement aidé. Lui en tout cas, se sentait déjà mieux, elle savait tout. Du moins, sur ce qu’il fallait de son horrible passé qui ne faisait que le hanter.

Ils se regardèrent sans se parler plus. L’homme se rapprocha d’elle, effleurant leurs lèvres d’un doux touché. La jeune s’avança plus encore de sorte à les toucher comme elle l’aimait tant. Sauf que cette fois-ci, Alexandre plaça un doigt sur sa bouche l’arrêtant net dans son geste.
Les yeux écarquillés, elle fixait le visage de l’homme tentant tant bien que mal de comprendre cet arrêt volontaire du pirate.

- Une noble ne devrait pas embrasser un pirate de la sorte mon joli cœur, fit-il en s’écartant légèrement avec un petit sourire narquois.

Elle avait la bouche légèrement ouverte de surprise. Mais il était hors de question que celui-ci l’empêche de faire ce qu’elle voulait. Alors, levant un petit sourcil la jeune se rapprocha de lui, leurs nez à quelques centimètres.

- Ça tombe bien, je suis un pirate, avait-elle répondu avant que les deux ne reprennent leur baiser interrompu.

Elle était heureuse qu’il lui ait parlé de sa vie. Elle le connaissait mieux jour après jour. Marie se voyait avec lui durant des années entières sans jamais se lasser de cette liberté sans fin. Elle était là, sa vie, et non entre les mains d’un affreux noble. Car oui, plus le temps passait plus elle se rendait compte qu’Alexandre avait raison. Les nobles n’étaient pas si bon qu’elle le croyait. Même ses parents.

Le soleil tapait à travers la vitre de la cabine, venant imprégner les lieux de sa lumière douce et agréable. L’océan était calme et il n’y avait aucun bruit distinct sur le pont principal. Elle ne saurait dire s’il était tôt ou non, mais elle était bien. Enroulée dans les bras d’Alexandre, tout deux couvert de la petite couverture qui malheureusement était trop peu pour deux personnes. Elle serrait le bras de l’homme qui entourait ses hanches pour laisser sa main dans celle de la jeune. Marie sentait le souffle régulier et léger du pirate qui était derrière elle. Après de doux baiser langoureux, ils s’étaient tout deux laisser tomber disgracieusement sur le lit de fatigue, oubliant le soir pour accueillir le lendemain.

C’était la première fois qu’elle était dans les bras d’un homme de cette manière. Et pourtant, elle aurait aimé que ce moment ne s’arrête jamais. Alors qu’elle profitait des derniers instants dans ces bras puissants, celui-ci se mit à bouger, visiblement lui aussi victime du réveil. Elle se tourna pour lui faire face. Fixant le visage crispé de l’homme qui tentait s’ouvrir les yeux, ce qui était difficile vu les grimaces qu’il tirait. Mais, il s’adoucît dès l’instant où sa vision fut net sur son joli cœur. Un sourire s’incrusta sur ses lèvres alors qu’il la fixait avec tendresse.

- Bonjour capitaine, fit-elle en se relevant légèrement de sorte à dégager quelques mèches rebelles des yeux de l’homme.

- Bonjour mon joli cœur, répondit-il en se laissant faire préférant détailler chaque parcelle qui la composait.

Alors qu’ils comptaient ne pas bouger et rester encore quelques instant l’un dans les bras de l’autre, des bruits commencèrent à se faire entendre à l’extérieur. L’équipage était debout et il était rare que le capitaine n’y soit pas en premier. Alexandre ne dormait jamais trop, toujours préoccupé par son bâtiment et ses trésors. C’était une première pour lui que de rester au lit si longtemps. Mais comment faire lorsqu’une jolie donzelle y était ? Qui plus est celle qui hantait ses pensées sans cesse.

Les deux décidèrent à contre cœur de se lever à leur tour. Marie debout, replaça ses vêtements de sorte à sortir de façon convenable. Alexandre lui arracha un baiser sur l’épaule avant de quitter la cabine tel un voleur qui pendrait la fuite. Elle se mit à rire doucement avant de le suivre.

Beaucoup d’hommes étaient présents sur le pont. Marie respira l’air de plein poumons avant de rejoindre quelques matelots à la tâche pour régler les voiles vers le vent. Le Red Edan fut porté par le souffle d’air et glissait gracieusement sur l’océan comme à son habitude. Mais lorsqu’elle releva la tête, quelque chose au loin attira son attention. Elle ne savait trop comment réagir à la vue de ses nuages blancs et rectangulaires vers l’horizon. Pensant surtout que cet autre navire n’était que de passage, celui-ci redressa le cap sur eux.

Les étrangers avançaient rapidement vers l’Edan et elle ne savait ce que cela voulait dire exactement.

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