Chapitre 7

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Le capitaine se tourna vers son compagnon, l'air froid qui trônait son visage disparu en une fraction de seconde, laissant un doux sourire sur ses lèvres. Il se mit à rire.

- Rien, joli cœur à seulement déversé sa colère sur moi, fit-il en reportant son regard vers ce bleu océan.

L'homme qui se tenait à ses côtés n'était autre que Rick Fisher, son second, mais aussi grand ami depuis des années. Les deux s'étaient rencontrés il y avait de cela maintenant quinze ans ; Alexandre venait de devenir marin à bord du Red Edan. Un petit garçon d'après Rick - qui lui possédait déjà la vingtaine, vingt-trois pour être exact -. Leur différence d'âge n'avait en rien interféré dans leur amitié, ils prenaient soin l'un de l'autre. Jusqu'au jour où le capitaine du navire perdit la vie, faisant d'Alexandre le nouveau chef du Red Edan. Pour remercier son ami d'avoir toujours était présent, il avait fait de lui son second.

- Pourquoi l'avoir emmené avec nous ? continua Rick.

Le capitaine avait l'air de réfléchir, trop peut-être. Il répondît malgré lui, n'ayant trouvé aucune réponse convenable.

- Je ne sais pas, fit-il franchement.

- Veux-tu que je la tue ? demanda son second sans aucun tact.

Alexandre se releva, le fixant dans les yeux.

"Quelle était cette question stupide ?" s'était-il demandé.

- Et toi, veux-tu que je t'étripe ?

- Oh, fut la seule réponse de Rick qui avait un regard perdu.

Il était évident que le capitaine ne voulait pas la tuer. Non pas qu'il n'en avait la force mais il ne se voyait guère enlever la vie d'une femme, pas de celle-ci en tout cas. Mais son esprit de forban sans cœur refit vite surface.

- Mais ne t'inquiètes pas, on s'amusera avec elle bien assez tôt.

- J'en attendais pas moins de toi, capitaine, sourit l'homme au crâne chauve.

Les deux hommes se mirent à rire ensembles, discuter comme ils en avaient tant l'habitude.

Marie-Louise, après une bonne heure de sommeil, voire même plus, se réveilla lentement. Elle ouvrit les paupières pour regarder le plafond, les grandes planches de bois traversaient une partie à l'autre de cette cabine. Se levant, assise sur le lit, elle put constater la fermeture du rideau autour d'elle. La noble était tellement fatiguée et heureuse d'enfin pouvoir s'allonger sur un lit digne de ce nom qu'elle en avait oublié de fermer le tissus qui la séparait de l'odieux capitaine de ce navire. Pourtant, elle était d'autant plus étonnée de constater qu'il l'avait fait à sa place et qu'elle était saine et sauve. Soupirant fortement, extériorisant toutes ses pensées désagréables, elle se mit enfin debout.

En ouvrant le rideau, ses yeux furent couverts d'une légère brume blanche, avant de s'habituer à la lumière du soleil qui tapait dans la fenêtre derrière le bureau de bois. Elle était décoiffée, quelques mèches partant ci et là, mais ne s'en préoccupa pas plus. Passant seulement ses doigts pour aplatir le tout sur sa tête, elle posa sa main sur la poignée de la porte et traversa pour sortir. Avant même qu'elle n'ait pu faire quoi que ce soit, l'homme à la jambe de bois s'était joint à elle.

- Comment tu t'appelles ? demanda-t-il directement, sans passer par quatre chemin.

- Je...

Marie le regardait, surprise, elle ne s'attendait évidemment pas à cette question. Il l'avait prit de court.

- Et vous, qui-êtes-vous ? intervient-elle.

- Je suis le second du capitaine mademoiselle, Rick Fisher, répondît l'homme en souriant légèrement.

- Je m'appelle Marie-Louise White.

L'homme s'arrêta quelques secondes, comme un air de réflexion planant sur son visage. Visiblement il était dérangé par cette réponse, mais pour quelle raison ? Marie ne savait pas quoi répondre, elle fixa donc les yeux du pirate en attendant patiemment une réaction de sa part. Mais au bout de quelques minutes, elle brisa le silence qui s'était installé.

- Monsieur le second, tout va bien ?

- Marie, Louise... à ce je vois, vos parents n'ont pas pu choisir entre ces deux prénoms.

- Hum, oui enfin, je... si, vu que...

L'homme se mit soudain à sourire de plus belle, au grand étonnement de la jeune qui fut surprise par ce rapide changement.

- J'ai toujours trouvé cela étrange que les nobles donnent un prénom composé à leur enfant, fit-il devant le désarroi de la femme qui essayait de comprendre ce qu'il insinuait par là.

Sans qu'elle ne puisse rajouter quoi que ce soit, l'homme la salua avant de la quitter pour repartir en boitant vers le capitaine.

Le capitaine...

Elle ne savait que penser de lui. Était-il mauvais comme tous les forbans de son genre ? Ou le faisait-il exprès car il était un pirate et il se devait de l'être devant ses marins ?

Sans plus attendre, elle se dirigea vers la proue du navire et s'accouda au bastingage de bois, elle regardait l'horizon. Malgré la situation et l'endroit dans lequel elle se trouvait, Marie arrivait à apprécier ce moment de calme et d'apaisement qui vint doucement caresser son visage. Elle n'avait jamais vu l'océan sous cet angle, en soit, elle ne l'avait jamais vu du tout. Ce grand étendu bleu aux couleurs changeantes qui s'étendait face à elle. Marie aurait pu qualifier cela d'un rêve tellement la magnificence du lieu était à couper le souffle. Sauf qu'on la lui coupa bien vite.

Deux hommes virent la voir. Ils n'étaient en aucun cas le style de la noble, qui fut légèrement dégouté en les voyant.

- Salut poupée, commença le premier de sa chemise à moitié déchiré et d'un blanc sale.

- On regarde l'océan à ce que je vois, tu ne voudrais pas plutôt venir avec nous ? demanda le second, un homme plutôt petit une barbe puissante et une odeur infecte, lui donnant des nausées.

- Ne me touchez pas de vos sales pattes, argua-t-elle du ton le plus sérieux qu'elle puisse avoir face à eux.

Elle voulu reculer à la vue des pas qu'ils faisaient vers elle, mais cela était peine perdue. Marie touchait déjà la rambarde de bois. Un mouvement de trop et elle risquerait de chuter dans l'océan glacé sans aucun moyen de survivre. Au moment où elle pensait que s'en était fini d'elle, qu'elle deviendrait le jouet de ces deux affreux, quelqu'un vint les couper dans leur élan.

- Elle a raison mes amis, ne la touchez pas.

La voix grave fut vite reconnu par la noble, qui vit le grand chapeau à la plume rouge du capitaine du Red Edan. Il avait des bras croisés comme pour montrer un mécontentement, mais un sourire trônait son visage. Quelque chose... une idée avait éclos en son esprit et Marie ne put rien sentir de bon à cela. Elle le regardait inquiète de ce qu'il allait dire par la suite, le pirate écarlate continua tranquillement.

- Après tout, vous aurez tout le temps de vous amuser ce soir.

Les deux pirates acquiescèrent, heureux de ce que venait de leur apprendre leur capitaine. En revanche de son côté, Marie n'était que plus soucieuse. Elle ne comprenait pas ce qu'il voulait dire exactement, mais son cœur s'était resserré à l'entente de cette phrase odieuse, qui ne traduisait rien de bon.

- Que voulez-vous dire par "ce soir" ? demanda-t-elle tout de même.

L'homme balaya son regard des deux matelots vers la jeune Marie. Il arrivait à sentir la peur de la noble rien qu'en fixant ses beaux yeux bleu océan. Attendant que les deux hommes partent, encore trop heureux de cette « superbe nouvelle », leurs voix s'éloignant vers l'arrière, le capitaine restait face à elle.

- Eh bien, joli cœur, vous avez votre place dans l'équipage ! Un honneur, fit-il le sourire toujours présent sur ses lèvres.

Marie avait reçu comme une décharge insupportable dans tout le corps. Une sensation horrible qu'elle n'arrivait à décrire clairement. Cette réponse lui faisait bien plus que peur. La jeune était tétanisée sur ce qu'il pourrait lui arriver, seule entourée d'hommes.

- Je croyais que vous étiez... fit-elle sans s'en rendre compte, le regard qui s'était baissé vers un point que seule elle pouvait apercevoir.

- Un homme bon ? répondît-il en la sortant de sa torpeur accompagnée de pensées horribles. Vous l'avez dit vous même, les pirates n'ont pas de cœur. Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit.

L'homme quitta la jeune sans un mot de plus, le regard effrayé de Marie ancrée en lui. En réalité, il ne savait que penser d'elle et quoi faire. Il y avait maintenant sur Son navire une noble qu'il détestait plus que tout. Pourtant l'humain qui était en lui criait de l'aider, de ne pas la laisser en proie à la mort ou aux prédateurs, humain comme animal. Une bataille faisait rage en lui, car le pirate qu'il était n'avait d'autre envie que de l'entendre crier de peur et d'effroi.

Alexandre ouvrît la porte de sa cabine, les doigts tremblants par toutes ces pensées qui le déchiquetaient de l'intérieur sans qu'il ne puisse les contrôler. Une fois fermé derrière lui, son dos fut appuyé contre le bois, une main sur son visage venait recouvrir ses yeux. Il grogna tout en soufflant.

Que devait-il faire ? La garder en vie, saine et sauve et la protéger comme lui criait sa conscience d'homme ? Ou bien faire comme le forban qu'il était et l'abandonner à un sort odieux ?

Il se frotta le visage comme si ses mains, légèrement froides sur le bout des doigts, allaient l'aider à aller mieux. Il commença donc quelques pas dans sa cabine, posant avec nonchalance son grand chapeau et sa veste sur le bureau. Puis Alexandre s'allongea bruyamment sur le lit. Il s'apprêtait à fermer les yeux lorsque, la tête posée sur le coussin, il sentit une douce odeur de fleur l'envahir. Une odeur qu'il ne connaissait pas.

Il ouvrit les paupières pour y regarder le plafond de bois. Celui-ci était assombrit par le coucher du soleil où le ciel devenait plus sombre à mesure que les minutes passaient. Le pirate se redressa doucement puis tourna avec précaution son coussin pour se recoucher dessus, cachant donc l'odeur florale qui devait sûrement appartenir à joli cœur. Il ferma par la suite les yeux, se laissant emporter, se qui calma ses pensées coupantes.

De son côté Marie était encore dehors, la pénombre allait bientôt régner en maître sur le Red Edan. Elle avait regardé chaque pas qu'avait fait le capitaine en retournant dans ses appartements, la laissant seule pour de bon lorsque la porte fut fermée. Entre temps, elle s'était placée près de la barre, un point plus élevé d'où elle pouvait voir l'horizon dans son entièreté. Elle appréciait de plus en plus regarder ce vaste océan.

Le froid s'était lui aussi installé, offrant quelques frissons désagréables à la jeune qui avait le regard posé sur l'eau. Elle en avait oublié l'endroit où elle était, elle en avait oublié l'heure... le son ne traversait plus ses oreilles. Seulement le fracas des vagues contre la coque et le vent, venant caresser son visage, formaient une douce mélodie qu'elle n'avait jamais entendu auparavant. Même l'horizon lui paraissait différent. Et il l'était.

Marie-Louise n'avait jamais eu la chance de voir la mer étant plus jeune, celà faisait même peut-être partie de ses rêves. En arrivant au port, elle avait put l'observer en plein jour, le soleil éblouissant qui venait éclaircir ces eaux bleues. Mais, dorénavant, la noble avait une préférence pour cet océan de nuit.

De l'eau à perte de vue, la terre avait entièrement disparue et le ciel était parsemé de petits nuages par-ci par-là. La lune trônait les lieux telle une reine, suivit ensuite par des petites étoiles décorant les cieux de leurs douces lumières.

Marie commençait pourtant à fatiguer. Le temps était passé à une vitesse fulgurante, l'astre lunaire déjà bien haut dans le ciel. Elle se fit violence pour enfin descendre et se convaincre de rejoindre cet endroit odieux où elle allait passer la nuit. Avant d'emprunter les marches de bois légèrement grinçantes, Marie enleva ses chaussures - de beaux talons assortie à sa tenue - et commença son chemin vers l'intérieur du navire pirate.

Elle s'arrêta à un étage. L'équipage était présent. C'était donc ici. Ils dormaient tous paisiblement sur leurs branles - hamacs -. La noble prit une grande respiration, gonflant ses poumons au max avant de tout expirer comme si elle voulait entièrement faire partir cette peur qui la hantait depuis des jours.

Elle fit donc le premier pas.

Puis au bout de seulement quelques minutes à éviter les dormeurs au mieux qu'elle pouvait, elle trouva enfin un branle vide. S'allongeant doucement en faisant le moins de bruit possible, elle était enfin posée. Mais rien n'allait pour autant, son corps tout entier était tendu, elle n'était pas du tout à l'aise sur ce tissus. Et pire encore, entre ces dizaines d'hommes qui dormaient autour d'elle.

Malgré tout ce qu'elle pensait sur le fait que ce ne soit en rien agréable pour dormir, elle finit tout de même par fermer les yeux. Non pas que c'était voulu mais ses paupières étaient devenues bien trop lourdes à porter. Elle n'avait plus la force de les retenir et s'était vite laissée envahir par la fatigue.

Seulement quelques heures s'étaient écoulées depuis, Marie venait de se réveiller de façon très désagréable. Un des hommes, qu'elle aurait bien aimé jeter à la mer à ce moment précis, était entrain de ronfler bruyamment. Tellement fort qu'elle était étonnée que personne ne s'en soit rendu compte. Les borborygmes faisant écho dans la pièce, elle pensait qu'il n'y aurait pas pire. Et pourtant, une odeur écoeurante emplissait les lieux. Elle ne s'en était pas rendue compte en arrivant, peut-être bien a cause de la fatigue qui s'était qui s'était emparée d'elle ? Mais cette fois-ci, c'était flagrant. Un affreux mélange de transpiration, d'eau salée et de rhum. La noble ne pouvait le supporter plus longtemps. Elle se leva donc, un haut le cœur prit sa gorge.

Il lui fallait sortir.

Maintenant.

Elle quitta au plus vite cette horrible pièce et arriva rapidement sur le pont. Marie avala une bouffée d'air frais qui fit revivre ses poumons et elle, par la même occasion. Elle inspira et expira plusieurs fois pour renouveler l'air usé qui était encore présent. S'appuyant sur la rambarde, un bruit, humain qui plus est, fit son apparition. Des pas.

- On ne dort pas à ce que je vois.

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