Cela va faire une semaine qu'ils ont emménagés chez moi, ils ne me dérangent pas plus que ça, ils s'entraînent souvent, donc je ne les vois pas plus que ça, et au lycée, je ne les croise pas beaucoup. La seule personne qui me tape sur le système, c'est McGiver, il veut fouiner, heureusement que mon bureau se ferme à clé, parce que je sais que sinon, il foncerait pour tout savoir, et je ne le veux pas. J'ai parfois quelques menaces qui surviennent, j'en reçoit au téléphone, dans mon casier et dans ma boîte aux lettres. J'ai passé pas mal de temps dans le bureau du proviseur également, apparemment il veut me voir, ce qui m'étonne beaucoup, ayant comme prétexte mon intégration, même si je pense savoir ce qu'il veut.

Actuellement, je sors de son bureau, et puis sors du bâtiment, attendant la sonnerie pour que les autres puissent rentrer en même temps que moi, ils n'ont pas la clé, et je n'ai pas envie de rentrer tout de suite, je préfère rester pour me fumer une petite cigarette. Une fois finie, et comme si c'était voulu, la sonnerie retentit et je vois mes colocataires sortir du bâtiment. J'enfourche ma moto en les voyant et démarre, suivie des autres, direction ma maison. Je me gare et nous nous dirigeons vers l'entrée. Je déverrouille ma porte et m'arrête sur le champ, sous le choc. Tout a été renversé, partout et je rentre prudemment, observant tout ce qu'il y a autour de moi, tout est par terre, les tableaux, les tables, les placards ont été ouverts, la vaisselle a été cassée.

- On dirait que quelqu'un cherchait quelque chose, dit Clay

Je tourne mon regard vers lui, les tiroirs de ma table basse ont été vidés. Je me pince les lèvres et court vers ma chambre, alertée, faites que ça n'a pas été volé, par pitié. Une fois arrivée, suivie des autres évidemment, je remarque qu'elle a été fouillée elle aussi, et je me déplace vers ma table de chevet pour fouiller le tiroir, à la recherche de mon collier, mais rien.

- Tu cherches quoi ? demande Jay

- Nos chambres n'ont pas été fouillées, ils cherchaient quelque chose qui t'appartient, ils étaient là pour toi, constate Emily

Je me pince les lèvres en fouillant dans tous mes autres tiroirs, sans résultat, ils me l'ont volé ces enfoirés. Par énervement, je prends ma lampe de chevet et la jette contre un mur, elle se brise alors que les autres sursautent, ils vont me le payer.

- Amélia ? On t'a volé quoi ?  répète William

- Un collier. soupirais-je

Je me pince les lèvres, ce collier était simple, mais il avait une valeur sentimentale, c'était elle qui me l'avait donné, et j'y tenais vraiment beaucoup, mais elle est partie, sans rien dire, alors, je pense que ne plus l'avoir va me permettre de mieux tourner la page.

- Mais c'est pas grave, tant pis, dis-je

Je leur souris faiblement avant de commencer à ranger ma chambre, sans ajouter un mot je pense que mon changement d'humeur ne leur plaît pas, mais ils finissent par descendre pour pouvoir ranger la maison. Après une heure, nous finissons enfin et je vois les autres partir s'entraîner, sauf Josh et Nolan, qui jouent à la console dans le salon. Je soupire longuement et vient lire, assise autour de la grande table quand j'entends qu'on pose brusquement quelque chose devant moi. J'arque un sourcil et lève les yeux, il s'agit de William, il a amené des verres à shot et une bouteille de vodka. Je hausse les sourcils et le regarde alors qu'il m'en sert un, refermant mon livre pour le poser sur le côté.

- En l'honneur de quoi ?  demandais-je

- Et bien, ce fut une semaine de merde, si je puis dire. Tu as passé ton temps à recevoir des menaces, à être dans le bureau du proviseur, et là tu viens de perdre son collier, alors, je pense que tu en as besoin explique-t-il

Je le regarde longuement avant de hocher la tête, venant boire un shot cul sec, reposant violemment le verre avant de secouer la tête. Les deux autres lèvent la tête vers nous, nous observant quelques instants avant de venir nous rejoindre, rapportant assez de verre pour tout le monde, puis vont chercher les autres qui viennent s'installer, ramenant d'autres bouteilles, je sens qu'on va se bourrer la gueule. William rigole un peu et m'en ressert un que je bois à nouveau.

- Si je suis la seule à boire, je vais vite m'énerver chéri, dis-je sans le lâcher des yeux

Je lui sourit, déjà légèrement sous les effets de l'alcool, je ne le tiens pas, donc bon. Alors que je me lève pour aller mettre de la musique, je les vois commencer à se servir, génial, tout le monde va s'amuser ce soir, c'est une bonne chose. Je reviens autour de la table et nous nous mettons à boire, pendant plusieurs heures, et à danser sans s'arrêter, personnellement, je ne veux pas être non plus bourrée, alors je laisse les autres boire. Je ne suis pas sobre non plus, mais suffisamment lucide en cas de soucis. Au bout d'un moment, après avoir échanger plusieurs regards durant la soirée, je finis par m'approcher de William et par l'embrasser, plutôt fougueusement avant de reprendre un verre d'alcool, encourager par mon ami.

Je me réveille le lendemain en soupirant légèrement, je suis sous les draps, et j'ai mal de crâne, j'ai dû trop boire hier soir. Je tourne la tête et voit William qui dort, et je remarque également que je suis nue, je comprends rapidement comment a bien pu finir la nuit, c'est pas la première fois que ça arrive. Je souffle et met une culotte et une longue chemise avant de descendre, essayant de ne pas trop penser au fait que ma tête va exploser. Une fois arrivée en bas, je remarque que tout le monde est réveillé, et ils ont l'air d'aller plutôt bien. Ils me sourient tous en me voyant descendre et  Beth vient m'amener une tasse de café que j'accepte avec un signe de tête comme remerciement. Je viens m'installer autour de la table en soufflant, me mettant entre Nolan et Beth, et je lève les yeux au ciel en sentant leurs regards sur moi

- Dis donc, hier, tu y a pas été de main morte sur l'alcool, dit Josh

- Qui j'ai embrassé ? Autre que William évidemment, demandais-je sans les regarder.

- Et bien, je dirai tout le monde ici, hormis Nolan, enchaine Clay

Je soupire et me tourne vers McGiver avant de prendre son col et de l'embrasser pendant quelques secondes. Je m'écarte à nouveau de lui et me reconcentre sur mon café, levant les yeux vers eux, ils sont surpris visiblement, je pense que ça les étonne.

- Pourquoi tu l'as embrassé ? s'enquit Waylon de demander.

- Et bah comme ça j'aurais embrassé tout le monde, pas de jaloux, expliquais-je en haussant les épaules

William finit par descendre et vient s'installer avec nous. Quelqu'un s'apprêtait à dire quelque chose, mais mon amant d'hier soir le coupe en prenant la parole:

- T'aurais pas changé un truc ? Je veux dire, avant c'était différent

- C'est parce qu'avant tu baisais mieux, c'est pour ça. Mais si tu penses que c'est parce que j'étais plus bourrée que d'habitude, on refait ça et on voit ce qui a changé, proposais-je

- Sincèrement ma belle, je t'emmerde, souffle-t-il alors que je laisse un petit rire m'échapper

Je les entends commencer à rigoler, et à discuter, la petite soirée d'hier nous a légèrement rapproché je dois dire. J'entends un téléphone sonner, et je vois William s'écarter de nous pour décrocher. Je le regarde du coin de l'œil et fronce les sourcils, ça a l'air d'être grave, je peux le voir à son expression. Je me pince les lèvres et pose ma tasse en me redressant, puis William revient, agacer

- Amélia, prend ta moto, tu m'emmènes, m'ordonne-t-il

Sans rien ajouter, je pars donc mettre un pantalon, il ne me demanderait pas ça si cela n'était pas important. Je redescend en soupirant et on part donc prendre ma moto, je lui jette un casque et il monte derrière moi. Je démarre rapidement et conduit alors qu'il me dit où aller, suivie des autres. Au loin, je remarque de la fumée qui s'échappe dans le ciel, et je me rends compte rapidement qu'en fait, on se dirige vers elle. Je finis par me garer juste devant une grand villa à l'extérieur de la ville, qui est en train de brûler. Je descends de la moto après lui et m'approche de la maison avant de m'arrêter à bonne distance. William semble abattu, je crois que c'était sa maison.

- Les enfoirés, grogne-t-il

Les autres soupirent longuement, ils semblent dévastés, pour certains, il s'agissait d'un refuge je pense. Je me pince les lèvres et fronce les sourcils en remarquant un petit mot sur la boîte aux lettres. Je le prends et fronce les sourcils, il y a la photo d'une fille, endormie, sur un lit. Je viens la montrer aux autres et ils haussent les épaules, ils ne savent pas ce que cela veut dire. Je me pince les lèvres avant de faire signe aux autres de rentrer. Ils s'approchent donc de leurs voitures, William est même déjà monté sur ma moto, et je le suis avant de m'arrêter devant, j'ai entendu un bruit. Je fronce les sourcils et tourne mon regard vers la maison, quelque chose me turlupine.

- Amélia, tu viens ? crie William à cause du bruit que fait le feu, ce qui fait se retourner tout le monde.

Je me pince les lèvres, il y a un bruit, il n'est pas produit par le feu, mais je ne parviens pas à comprendre ce que c'est. Je soupire et baisse mon regard vers ma main, regardant la photo, avant de comprendre, il y a quelqu'un à l'intérieur, ce que j'entends, c'est un cri.

- Y'a quelqu'un a l'intérieur ! hurlais-je

Rapidement, mon sang ne fait qu'un tour et je cours dans la maison en flamme, je ne veux pas jouer les super héros, mais je ne peux pas la laisser comme ça, c'est hors de question, même si ça signifie que je dois mourir bêtement. Je protège mes yeux de tant de luminosité, et commence à essayer de contourner les flammes, pour pouvoir atteindre la chambre dans laquelle elle est, guidée par ses cris que je parviens à entendre. Je tousse un peu, et je met rapidement ma manche devant mon nez, pour respirer le moins possible la fumée. Je finis par l'atteindre, et grogne quand je vois qu'elle a le pied attaché.

- Ah merci ! Il y a quelqu'un ! dit la jeune fille en toussant

- Ferme là et met un tissu devant ta bouche, grognais-je

Je commence à tirer sur la corde, pour qu'elle se détache du mur, c'est une simplement cordelette. Je soupire et prendre un bout de bois non brulé, le cassant du sommier du lit, puis le fait bruler avec le feu pour ensuite bruler la corde. Une fois fait, je jette le bâton loin de nous et l'aide à se lever et à marcher en direction de la sortie. Nous faisons quelques pas et je la sens tomber, alors je la rattrape, elle s'est évanouie. Je la porte donc en mode princesse, elle n'est pas si lourde. Alors que j'allais faire demi-tour, je remarque que le chemin est bloqué, je commence déjà à regretter fortement mon idée. Je pose la jeune fille et m'approche d'une des fenêtres, cassant la vitre, je me pince les lèvres, il y a une piscine, j'en déduis donc qu'on est dans le jardin, au moins, ça va être facile pour descendre. Rapidement, je viens porter à nouveau la fille et m'approche de la fenêtre, la piscine est quand même un peu éloignée, et je ne suis même pas sûre de pouvoir l'atteindre. Après un long soupir, et un regard en arrière, je finis par sauter, fermant les yeux, je ne veux même pas voir ma mort arriver.

Je sens de l'eau et je remonte rapidement a la surface, je suis bien arrivée dans la piscine. Je soupire et sort de la piscine, tirant la pauvre fille avec moi et me dépêche de rejoindre les garçons. Ils soupirent de soulagement en me voyant et je pose rapidement la jeune fille au sol, vérifiant ses constantes, elle ne respire plus. Automatiquement, j'entame un massage cardiaque, toussant à quelques moments, et fait un peu de bouche à bouche, espérant au fond de moi qu'elle ne soit pas morte, et que je n'ai pas fait tout ça pour rien.