Chapitre 10 - Je t'emmène

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Publié le 13 février 2022 à 23h58.

― Tu n'es pas trop souvent nostalgique de ta vie d'avant ?

Question très pertinente. Alexandre sait viser juste, décidément.

Nous sommes dans ma chambre, à côté de la double porte de verre donnant sur la rue, mais aussi sur le ciel. C'est le soir, le soleil est en train de se coucher. Le doux moment du crépuscule.

C'est notre premier Rendez-vous Avec La Lune, l'occasion d'expérimenter un peu le concept. La question d'Alexandre est la première et déclare donc officiellement le début d'une, je l'espère, longue série de rendez-vous au crépuscule.

― Bien sûr, que je regrette ma mobilité, finis-je par répondre. C'est quand une chose nous manque qu'on se rend compte de combien on était chanceux de l'avoir. Sauf qu'à ce moment-là, il est trop tard.

― Je mesure bien ma chance, grâce à toi, acquiesce-t-il.

Je lui adresse un sourire reconnaissant.

― Tu fais bien. Et t'as intérêt à en profiter ! je lui dis. Au lieu de passer tes journées avec moi... tu ferais mieux de profiter de la vie et des merveilles que renferment le monde qui nous entoure.

Il lève les yeux au ciel.

― Tu te fiches de moi ? proteste-t-il. Je préfère de loin passer mon temps ici que d'aller au centre commercial avec des potes superficiels et immatures.

― Je ne parle pas d'un centre commercial, je te parle de simplement aller au cinéma avec des amis, faire des sorties, t'amuser, rencontrer des filles...

Il lève la main, me faisant signe de me taire.

― Alors là je t'arrête tout de suite, je n'ai aucune envie de faire tout ça. Pour la simple et bonne raison que je n'ai pas vraiment d'amis.

― Toi, Alexandre, tu n'as pas d'amis ? je m'exclame bouche bée. Comment cela se peut-il ?

Il esquisse un sourire gêné.

― Eh bien... comme toi, répond-il, je suis très solitaire. Je reste souvent dans mon coin à écrire des trucs sur un bout de papier ou à fredonner des mélodies. Je suis beaucoup perdu dans mes pensées.

― Un vrai artiste, somme toute, je conclue.

Il hoche la tête.

― Et, malheureusement, les artistes solitaires ne font pas fureur en société. Mais honnêtement ça ne me dérange pas, j'aime beaucoup rester seul. Il faut dire que ça double certainement ma productivité sur une journée.

J'éclate de rire.

― En fait, on se ressemble plus que ce que je pensais, je constate. 

― Eh oui, sourit mon ami, tu ne sais pas tout de moi.

Je hausse les sourcils.

― Tiens, c'est vrai ça ! je m'exclame. Je ne suis même jamais allé chez-toi. Tu ne me racontes pas tes journées, j'apprends sans cesse des choses sur ta vie.

― Je pense que c'est une bonne chose, que tu ne connaisses pas encore toute ma vie, rit-il. Ce serait quand même vachement inquiétant.

Je ne peux qu'approuver.

― Il n'empêche... murmure-t-il, c'est dommage que tu rates autant de belles années de ta vie à cause d'un fichu accident.

― Je ne te le fais pas dire... je marmonne.

Il réfléchit un instant puis déclare :

― J'ai une idée !

Je relève la tête, surpris.

― Je t'écoute, lui dis-je.

Il sourit et se lève de mon lit, où il était assis. D'un ton triomphant, il me lance :

― Demain, je viens chez-toi à neuf heures tapantes, et je t'emmène en ville !

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