Chapitre 12 - Au Paradis

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Publié le 20 avril 2022 à 0h00. 

― Plus que quelques mètres...

Je soupire. Alexandre a l'air très amusé par le fait de me voir stresser. Un peu sadique sur les bords, sans doute.

― Et nous y sommes ! déclare-t-il d'un geste théâtral vers le bâtiment devant lequel nous nous sommes arrêtés.

Sur la pancarte devant l'entrée, je peux lire l'inscription Le Royaume de Cyrès, écrite en grandes lettres dorées. La grande façade de pierre face à nous a un charme assez ancien, mais aussi très mystérieux. 

― Qui est Cyrès ? je demande.

― On ne va pas tarder à le découvrir... me répond mon ami.

Il ouvre la porte et je lui emboîte le pas, si j'ose dire. 

La vision de l'intérieur nous coupe le souffle. C'est une immense pièce remplie d'étagères remplies de livres de toutes sortes. À elle seule, cette pièce compte probablement à peu près vingt fois plus de livres que dans ma chambre. Du livre historique au roman fantastique en passant par la bande-dessinée et les mangas, tous les genres s'y retrouvent.

― Suis-je mort ?

Alexandre hausse un sourcil.

― Pourquoi tu demandes ça ?

― Parce que je suis arrivé au paradis, je réponds.

Il s'esclaffe.

― Content que l'endroit te plaise.

Nous passons le reste de la matinée à découvrir les nombreux ouvrages de cette bibliothèque dont les réserves semblent ne jamais s'épuiser. Je suis aux anges, je n'en crois pas mes yeux. Je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas sortir pendant tout ce temps sans devenir fou... je commence seulement à réaliser à quel point ça m'avait manqué.

Décidément, j'ai vraiment bien fait d'accepter l'invitation d'Alexandre.


Point de vue d'Alexandre

Le simple fait de voir les étoiles dans les yeux de Martin en ce moment me prouve que j'ai eu raison de le sortir de chez lui. S'il y a une évidence qu'on ne peut pas nier actuellement, c'est que Martin Andres est ici dans son élément. 

Il n'y a pas à dire, c'est beau à voir. Moi, je reste sur le côté et l'observe, un sourire en coin. On dirait un enfant, dans ces moments-là. 

Au bout d'un moment qui nous a semblé si court, mais qui a pourtant duré deux heures, nous sortons de la boutique. Avec quelques achats, bien évidemment. Le sourire sur le visage de mon ami m'indique qu'il est satisfait.

Nous nous arrêtons à la terrasse d'un café.

― Il est midi, tu as faim ? je lui demande.

― Je ne dirais pas non à un petit repas, me répond-il.

J'acquiesce.

― Installons-nous ici, alors.

Nous nous asseyons à une table pour deux. Un serveur vient prendre notre commande. 

― Bonjour messieurs, bienvenue au Kili-mange-haro ! déclare-t-il d'une voix grave et théâtrale. Vous avez fait votre choix ?

― Oui, je commence, je vais prendre des penne arrabiata, s'il vous plaît.

― Je note, dit le serveur. Et pour votre ami ?

― Un steak sauce béarnaise cuit à point, s'il vous plaît, répond le concerné.

Le garçon hoche la tête.

― Parfait, et que voulez-vous boire ?

Martin fronce les sourcils et fait mine de réfléchir.

― Deux mojitos sans alcool, s'il vous plaît, je réponds.

Mon ami hausse un sourcil mais ne dit rien, finissant par sourire, visiblement satisfait de mon choix. C'est la journée des découvertes, après tout.

― Ça marche, je vous amène ça tout de suite ! dit le serveur avant de s'éloigner.

Je me tourne vers Martin.

― Tu aimes le steak, toi ? 

Il fronce les sourcils.

― Bien sûr, pas toi ? m'interroge-t-il.

― Pas vraiment, j'essaie de manger un minimum de viande depuis quelques temps.

Il écarquille les yeux.

― Donc tu es... presque végétarien ? Comment on appelle ça... un végétarien-mais-pas-trop ?  

― Non, je dis en riant, on appelle ça un flexitarien. C'est juste quelqu'un qui s'autorise occasionnellement à manger de la viande, mais qui a grandement réduit sa consommation.

― Mais pourquoi as-tu décidé de manger moins de viande, en fait ? il me demande.

Je soupire.

― Pour plusieurs raisons. Premièrement, la consommation de viande est un des gros facteurs qui accélèrent la progression du dérèglement climatique. Ensuite, malgré tout ce qu'on peut dire, la maltraitance animale est encore très présente à l'heure actuelle dans les élevages, intensifs ou non. Enfin bref... c'est un choix de vie que j'ai fait, mais je sais bien que mon corps a besoin de fer et autres nutriments que contient la viande. Bien sûr je pourrais manger autre chose pour la remplacer, mais je me dis qu'en manger un peu de temps en temps ne peut pas faire de mal.

Il absorbe mes paroles, très intéressé.

― Je n'avais jamais vu les choses sous cet angle, dit-il. Mais il y a un truc qui me chiffonne... il me semble que tu avais dit l'autre jour que pour toi on est tous fichus, l'humanité est allée beaucoup trop loin et nous allons tous devoir assumer. Alors si tu penses comme ça, la logique voudrait que tu ne te prives pas, car de toute façon nous ne pouvons plus revenir en arrière, c'est trop tard.

― C'est vrai que je pourrais, mais ce serait un peu égoïste de ma part.

― De mon côté, je ne suis pas d'accord avec ton point de vue, continue-t-il. On n'arrête pas le progrès, et je suis convaincu que les scientifiques finiront par trouver une solution. Après tout, l'humanité s'en est toujours sortie, après tout ce qu'elle a traversé.

― Certes, mais là c'est différent, je m'explique. Nous sommes arrivés à un point de non-retour.

― Pas forcément... réplique Martin. Mais bon, on verra bien ce que l'avenir nous réserve.

Je souris.

― Bon, on la continue cette journée ? 

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