Publié le 7 septembre 2022 à 23h47.

Disclaimer : je rappelle qu'aucun lieu dans lequel se déroule l'histoire n'existe vraiment, sauf si c'est mentionné ; les noms exacts des villes et pays sont omis volontairement.

Point de vue de Martin

Nous marchons dans la rue. Enfin plutôt il marche en poussant mon fauteuil roulant dans le grand boulevard de notre ville. Le soleil ne nous quitte pas, les nuages se font rares. La voûte céleste nous surplombe, immaculément bleue.

Alexandre sifflote un air en marchant. On aurait dit une mélodie tout droit sortie d'une contrée elfique, un air primitif habituellement accompagné d'un rituel ou de prières à Mère Nature. Ces sifflements m'emplissent d'un sentiment étrange de sérénité. Je passe une très bonne journée.

― J'espère que tu es encore en forme, me dit mon ami, parce que ce n'est que le début de notre après-midi de folie ! 

― J'aime bien ce nom, ris-je.

― Alors c'est adopté, déclare-t-il avec amusement.

Je souris.

― Où est-ce que tu m'emmènes cette fois ? je lui demande.

― Hum... Tu as déjà entendu parler de la Tour Eiffel ?

― Bien sûr ! je m'exclame avec des grands yeux.

― Eh bien c'est pas ça.

Je mets quelques secondes pour assimiler ce qui vient de se passer, puis je lui donne une frappe dans l'épaule.

― Espèce d'idiot. 

― T'aurais dû voir ta tête... rit-il.

― Ah c'est malin, je soupire.

Il fait la moue.

― Tu es fâché ? me demande-t-il.

Je ne lui réponds pas.

― Bon, si tu ne veux plus continuer, je te ramène chez toi...

― Non ! je m'écrie soudainement. Pardon, je passe vraiment une très chouette journée, je te pardonne, aussi stupides peuvent être tes blagues. 

Il fait un grand sourire.

― J'en suis très ému ! Merci pour votre si grande bonté, majesté, dit-il en s'inclinant.

Je ris malgré moi.

― Nous sommes arrivés !

Devant nous se trouve un magnifique bâtiment en pierre dont l'architecture semble très ancienne. En grandes lettres, on peut lire Musée des Arts.

― Un musée ?! je m'exclame. Ouah, je ne pensais pas que tu aimais ça.

― Comme quoi je suis plein de surprises, répond-il. Tu aimes les musées ?

― Et comment ! C'est très certainement bizarre aux yeux de beaucoup de gens, mais ça m'a manqué de visiter un musée. J'ai toujours aimé ça, on apprend tellement de choses en quelques heures.

― Alors apprête-toi à en prendre plein la vue, déclare-il.

Décidément, je ne vais pas m'ennuyer. Nous entrons dans le musée. Nous sommes dans un grand hall, il n'y a pas foule aujourd'hui, tant mieux. 

Alexandre se dirige vers la dame à la réception. Il paie l'entrée et me pousse vers la porte menant au début de l'exposition. La première salle est déjà immense, on se croirait au Louvre. Enfin... pas que j'y sois déjà allé... mais de ce que j'ai entendu.

― Wow j'arrive même à reconnaître des peintres ! Là il y a un De Vinci, dis-je en pointant La Dernière Cène. Là-bas il y a un Van Gogh, c'est La chambre à coucher.  

― Pas mal ! s'exclame-t-il, impressionné. 

― Évidemment, ce sont tous des faux, des répliques. Mais c'est beau quand même.

Mon ami rigole.

― Mais non ! Beaucoup sont des originaux, mine de rien. Et quand une oeuvre est une réplique, c'est indiqué. C'est sûr qu'on n'est pas au Louvre, mais ça ne les empêche pas d'avoir une belle collection.

― Ah bon ?! je m'étonne. Je ne pensais pas. La sécurité doit vraiment être bien faite.

― Ça c'est sûr, ils ont intérêt. Avec toutes les histoires de vol qu'il y a eues dans l'histoire de l'art... (Il regarde ailleurs et réfléchit.) Et est-ce que tu sais qui a peint celui-là ? me demande-t-il en montrant la célèbre peinture Ceci n'est pas une pipe. Et je t'interdis de regarder le nom !

Je fronce les sourcils.

― Hum... je l'ai sur le bout de la langue...

Je réfléchis et finis par émettre une hypothèse :

― Ce ne serait pas... Picasso ?

Il éclate de rire. Fort. Je fais la moue, vexé qu'il se moque ainsi ouvertement de moi.

― Raté, c'est Magritte, le peintre belge.

Je me frappe la tête.

― Mais bien sûr ! Argh, je pouvais pas me tromper là-dessus !

― T'inquiète pas, ça arrive au meilleur, me dit-il avec un clin d'oeil. Bon, on continue ?

Nous avançons dans la salle, et nous trouvons devant deux tableaux juxtaposés.

― Tu vois ces deux oeuvres ? je demande.

Il hausse un sourcil.

― Oui ?

― Et si je te disais qu'il existe un lien entre les deux. À ton avis, qu'est-ce que c'est ?

Il fronce les sourcils et, après un temps de réflexion, me répond :

― Je ne sais pas, c'est le même peintre ? 

― Raté. En fait, elles ont été peintes par deux peintres différents, mais qu'on confond tout le temps. Monet et Manet.

Il écarquille les yeux et se met à rire.

― Attends t'es sérieux ?! Monet je connaissais, mais Manet... jamais entendu parler. Ça c'est malin...

― Eh oui. Y a tellement de noms de famille différents en France, mais non il a fallu que deux célèbres peintres aient quasiment le même.

Nous continuons la visite, nous rions beaucoup. Alexandre s'amuse à lancer des commentaires amusants sur les tableaux, à comparer les sculptures antiques à des célébrités, et de mon côté je rigole et le traite d'idiot, et de temps en temps je donne une anecdote sur une oeuvre que je reconnais. En mon coeur, je sens enfler un sentiment que je ne parviens pas trop à décrypter. Un mélange de bien-être, d'épanouissement et... d'autre chose. Je ne sais pas quoi, mais c'est agréable.

*

Quand nous sortons du musée, le soleil a quitté son zénith et entame sa descente vers l'horizon. Il doit être aux environs de quinze heures. Déjà.

― Bon, quelle est la suite du programme ? j'interroge Alexandre.

Celui-ci me sourit et répond :

― Tu aimes les animaux ?

Je passe ma main dans mes cheveux.

― Tout dépend de quels animaux tu parles.

― Les animaux marins.

J'ouvre grands les yeux.

― Ne me dis pas que tu comptes m'emmener au Grand Aquarium de la ville ?

Il semble soudainement inquiet.

― Pourquoi, tu n'aimes pas ? me demande-t-il. On peut toujours faire autre cho...

― Non justement, j'ai toujours voulu y aller ! je l'interromps. Mais ma mère me disait avant que j'étais trop jeune pour ça, sauf qu'en fait c'est parce qu'elle a la phobie des poissons, l'ichthyophobie...

― Ah oui, c'est problématique... dit Alexandre en hochant la tête.

― Puis quand j'ai eu l'âge d'y aller seul, j'ai eu mon accident...

Il grimace.

― Je vois... eh bien je suis ravi de pouvoir réaliser un de tes souhaits !

― Tu es trop gentil... je murmure. J'ai passé sûrement la meilleure journée de ma vie, et c'est grâce à toi. Je ne sais pas comment je pourrais te remercier un jour... 

Il secoue la tête.

― Tu ne me dois rien. Tu sais, c'est ça l'amitié, après tout.

― Si, je t'en dois une, et c'est pas discutable, je rétorque.

Il lève les yeux au ciel et finit par baisser les bras.

― Bon, d'accord, je capitule, dit-il. Mais ça ne veut pas dire que je vais te demander ce service pour autant.

J'esquisse un sourire amusé et m'écrie :

― Allez, que la fête continue !

Bonsoir, bonjour ?

*se répand en excuses et s'agenouille pour demander pardon*

Oui, je sais, ça fait quelques mois que je n'ai plus rien posté. Alors non, je n'ai rien abandonné, non je ne suis pas mort, et non je n'ai pas été enlevé par les extraterrestres (ça, ça reste à prouver). J'ai juste... déménagé. Eh oui, fallait pas vous attendre à un truc de dingue.

Enfin bref, mes idées et projets pour cette fiction évoluent avec le temps, j'ai différentes idées, mais là on est vraiment entrés de pleins pieds dans le corps de l'histoire (je ne sais pas si ce que je viens de dire est français, mais passons). L'intrigue (si on peut appeler ça ainsi) se développe, les Parques tissent leur fil et les ennuis sont à prévoir. Mais ne vous inquiétez pas, les ciseaux sont encore loin...

(Pardonnez cette référence.)

J'espère que vous m'excuserez pour mon absence, je vous ai fait un peu plus de 1100 mots pour me faire pardonner. Et j'espère aussi que vous avez apprécié ce chapitre. Cela faisait fort longtemps que les trois quarts étaient déjà écrits, mais je n'ai à vrai dire jamais trouvé le temps de compléter. Mais me revoilà finalement !

Bonne rentrée et bonne journée/soirée/nuit (oui, c'est le retour des chapitres à ~minuit, comme au bon vieux temps).

Nino