Chapitre 35 - Ne sens-tu pas ?

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Dans le chapitre précédent :

« Il m'avait manipulée, » tentai-je de m'excuser, mais ça ne pardonnait pas ma traîtrise. « Je croyais qu'il m'aimait. »

Les larmes s'évadaient à flots. Des sanglots qui m'étouffaient. Des cris qui s'immisçaient dans mon esprit. Je me remémorai le corps de Jack, la colère de Thomas et les blessures d'Ethan. Tout cela à cause de moi.

« Je suis désolée... Tous ces morts, c'est à cause de moi. Si j'avais écouté Damien, si je n'avais rien dit, les chasseurs n'auraient jamais réussi à être aussi forts. Je suis désolée, » dis-je en mettant mes mains sur mon visage.

Ne supportant pas de voir leurs réactions, j'utilisai mes pouvoirs pour me téléporter. Un tourbillon de fraîcheur tourna autour de moi pour m'emporter aussi loin que je le voudrais.

Gabriel cria mon nom en essayant de me rattraper, mais le tourbillon l'en empêchait. Honteuse de mes actions, je préférais m'éclipser. Loin.

***

Toujours en pleurs, je m'écroulai au sol. Je pouvais entendre mes sanglots se répercuter sur les murs autour de moi. Au bout d'un moment, j'arrêtai ces larmes qui ne servaient à rien, et pris le temps d'observer autour de moi.

Je me levai et vis un lit devant moi. La pièce était illuminée par les rideaux ouverts à ma gauche. Les rayons du soleil m'aidaient à distinguer la chambre. Un grand lit trônait devant moi tandis qu'un bureau se trouvait dans mon dos. Les tons restaient dans les gris métallique et autre couleur sombre.

Une odeur familière envahissait la pièce, mais elle était faible, ce qui ne me facilitait pas la tâche. Je n'arrivais pas à la sentir complètement. Je m'approchai du bureau où une fine couche de poussière reposait. J'allai me diriger vers la fenêtre pour me repérer, mais la porte s'ouvrit d'un coup.

Surprise, je me retournai vers l'homme qui me regardait avec animosité. J'allai parler, lui demander où je me trouvais, mais il ne semblait pas très porté sur la discussion. Le blondinet s'avança vers moi avec un regard menaçant. Je reculai en observant ses moindres gestes.

C'était un loup-garou, et il pouvait utiliser sa vitesse pour m'avoir. J'en étais certaine, mais moi aussi je pouvais utiliser ma vitesse prodigieuse. J'étais fatiguée car la téléportation m'avait vidée de mon énergie, mais la pierre à mon cou possédait une réserve dont je pourrais me servir.

Il commença à grogner quand il vit que je n'allais pas me soumettre. Je le fixai dans ses yeux avec une détermination sans faille. Et il n'appréciait pas cela.

L'homme se jeta sur moi rapidement, mais je l'évitai en sautant sur le côté. Je me retrouvai près du lit et sautai dessus pour me rapprocher de la porte tandis que mon agresseur resta un instant surpris devant la fenêtre.

J'ouvris la porte, mais une masse me projeta sur le mur de gauche. Un cri sortit de ma bouche quand je le percutai. Mon bras gauche et mes cotes ont subi les conséquences du choc. Je le sentis derrière moi pour me sauter dessus. D'un bond, je me projetai de l'autre côté du lit, ce qui lui valut de foncer contre le mur que j'avais percuté plus tôt. Essoufflée, je me relevai. Nos regards se croisèrent, chacun posté d'un côté de cet immense couchage soigneusement drapé.

« Ecoutez, je ne veux pas vous faire de mal, je... » essayai-je de l'apaiser, mais il était énervé que je puisse lui tenir tête.

Il bondit vers moi avec une rage qui l'animait, son loup avait pris le contrôle et me voyait comme une bonne chasse à avoir. Je lui donnai un coup de poing au niveau du larynx. Le souffle coupé, il s'étala sur le lit avec une expression de souffrance. J'ouvris grands les yeux face à sa détresse.

« Je suis désolée, je ne voulais pas vous faire de mal, je veux juste parler... » expliquai-je affolée qu'il y ait une fracture du larynx, ce qui serait mortel.

Sa respiration se fit plus lourde, et plus dangereuse. Il allait se transformer. Sa fourrure commençait à recouvrir sa peau humaine. Je ne voulais pas être là quand il serait un loup. Paniquée, je regardai autour de moi. La porte était trop loin alors que la fenêtre était juste derrière moi. Je me précipitai vers cette sortie sans pendre la peine de l'ouvrir et en mettant les bras devant mon visage.

Je grinçai en sentant les éclats de verre déchirer mes vêtements et trancher ma peau fine. Je fis une roulade en avant dès que j'atterri sur le sol tendre et terreux pour amortir ma chute. Un grognement déchira mes oreilles. Je déglutis avec peine, puis courus. Je ne savais pas où, car je me rendis compte que je venais de sauter d'un bâtiment qui ressemblait à un immense château. Un manoir comme celui de mes parents, mais en plus spacieux.

Je détalai comme un lapin en faisant le tour. En regardant devant, je m'aperçus que certaines parties étaient en reconstruction. Des échafauds traînaient encore avec des hommes torse nus dessus. Certains détournaient leurs regards quand je vins près d'eux.

J'admirai maintenant le devant du manoir. Beaucoup de parties semblaient avoir été effondrées ou pulvérisées. La forêt qui entourait le bâtiment semblait elle aussi avoir été ravagée par le feu. Je contemplai la scène avec tristesse. Où avais-je atterri ?

Normalement, à chaque fois que j'étais triste et que je me volatilisais, je pensais à mes parents, à mon père, puis j'arrivais à mon pont préféré. Mais là, j'avais atterri dans un bâtiment dont je ne me rappelai pas avoir connaissance. J'étais convaincue que je n'avais jamais mis les pieds dans ce manoir. Cet endroit ne me vint dans aucun souvenir.

« Qui êtes-vous ? » entendis-je derrière moi. Je me retournai vers un homme qui ressemblait trait pour trait à l'homme d'un millier d'années que m'avait présenté Eli dans leur planque.

« Oh ! Vous avez réussi à sortir de la prison ! » criai-je, heureuse de le voir en vie. « Comment avez-vous réussi à vous échapper ? Et vous avez réussi à libérer les autres prisonniers ? Les enfants surtout ! »

« Je crois que vous me confondez avec mon frère, ma chère enfant, » déclara sagement l'homme.

J'ouvris grands les yeux. « Oh, vous êtes jumeaux... »

« Puis-je vous demander ce que vous faîtes ici ? » demanda-t-il avec curiosité.

« Je... »

Le grognement d'un loup fendit l'air. Je me figeai tandis que certains loups-garous le maintenaient en place pour éviter qu'il ne m'attaque. Je tournai la tête, effrayée par la bête. Je n'avais jamais été friande des combats entre loups.

« N'ayez pas peur. Il semblerait qu'il soit un peu hors de lui, » stipula nonchalamment l'homme âgé en laissant échapper un rire. Il prenait cette affaire avec légèreté. Trop de légèreté.

Le blond devenu un loup me grogna dessus avec vivacité. Heureusement que ses amis le gardaient à terre. Pour le coup, il devait vraiment avoir une dent contre moi.

« Euh... »

« Bon sang ! Qui êtes-vous et que faîtes-vous ici ?! » demanda un jeune homme qui arriva avec cet air énervé. Il semblait être de la même famille que cet ancêtre.

Le vieil homme qui n'en avait pas l'apparence éclata d'un rire rauque. Un rire qui semblait usé par l'âge.

« Père, je ne vois pas ce qu'il y a d'amusant, » déclaré l'homme aux cheveux aussi noirs que l'ébène avec un air agacé.

« Ne sens-tu pas ? »

Tout le monde se mit à humer l'air. Certains me regardèrent les yeux grands ouverts comprenant quelque chose que je ne comprenais pas.

« Puis-je ? » demanda le fils en tendant une main vers mes cheveux. Méfiante, je le laissai néanmoins les pousser.

« Gabriel vous a marqué, » chuchota-t-il, ébahi.

« Ah ! La marque, » dis-je en frottant ma nuque de ma main. J'étais toujours gênée qu'il soit là et qu'ils me fixent ainsi. Chaque loup-garou me fixait, étonné.

« Vous êtes l'âme-sœur de notre Alpha ? » demanda une jeune femme blonde.

« Votre Alpha ? Je suis l'âme-sœur de Gabriel, » énonçai-je confuse. Puis je jurai à voix haute. « Gabriel ! Mince ! »

Je fermai les yeux et essayai de communiquer avec lui par le lien, mais je ne touchai rien. Que du vide.

« Foutu lien ! » murmurai-je, désespérée. « Ah ! Vous auriez un téléphone ? Il faut absolument que j'appelle Gabriel. Il doit s'inquiéter et mon père aussi. Oh non, quelle idiote ! »

Alors que je m'injuriais, l'homme âgé posa une main sur mon épaule pour me calmer, et cela marcha. Je le regardai tandis qu'il me rendit un sourire bienveillant.

« Tout va bien, mon enfant. Je viens de contacter notre Alpha Gabriel. »

« Votre Alpha Gabriel ? Vous êtes la meute de Gabriel ? Vous êtes restés pour continuer les réparations... » constatai-je en regardant le manoir.

« Exact, et vous êtes la compagne de notre Alpha, » déclara le fils en croisant les bras.

Je le regardai comme s'il avait perdu la tête. J'allai répliquer, mais l'homme qui m'avait attaqué dans la chambre fut forcé de venir devant moi et de s'agenouiller. Il était redevenu un être humain et semblant plus désolé qu'en colère.

« Que faîtes-vous ? » demandai-je sans comprendre. Il me montrait sa nuque.

« Il doit être puni pour vous avoir attaquée, » énonça le fils avec force.

Mais je ne voulais pas le punir. Il m'avait attaqué, car il avait cru que j'étais une chasseuse ou un simple intrus. C'était légitime. En plus, il m'avait semblé lui avoir fait mal. Je m'accroupie et lui levai la tête qui était baissée. Je mis une main sur son cou, à l'endroit où je l'avais atteint. Une petite marque rouge ornait ce point. Puis je m'excusai.

« J'espère que votre respiration va mieux. Ça prend un peu de temps avant que l'on respire mieux, mais ça fait toujours un peu mal, » expliquai-je, désolée.

L'homme blond me regarda avec un visage ahuri. Je lui souris et me relevai en lui tendant une main. Etant un loup-garou avec une certaine fierté, il se releva seul sans mon aide. Je ne le pris pas mal, mais certaines personnes le réprimandaient par leur regard.

Le vieil homme rit tandis que les autres hommes me regardèrent avec étonnement. Je m'approchai de l'homme âgé et lui demandai ce que les autres avaient. Il gardait ses yeux souriants, amusés par la situation. Je trouvais ces personnes étranges.

« Comment vous appelez-vous ? » demandai-je alors que l'on entrait à l'intérieur de la bâtisse.

« Oh pardonnez-moi, je me nomme Luc, mon frère prisonnier des chasseurs se nomme Lucas. Et je vous présente Nahel, le frère de notre Bêta et aussi l'homme qui s'occupe des réparations pendant que Gabriel et Raphaël sont avec cet Alpha. »

A y regarder de plus près, je vis que Nahel avait des traits ressemblants à ceux de Raphaël et ils avaient les mêmes cheveux noirs ébène, mais son allure était assurément plus sérieux que son frère.

« Oui, cet Alpha est mon père adoptif, » dis-je en souriant. Il me regarda avec étonnement puis hocha la tête, pensif.

Après m'être rafraichie, nous nous installâmes dans un salon pour que je puisse leur raconter tout ce que j'avais déjà avoué à mon père et Gabriel avant d'atterrir accidentellement dans ce lieu. Après mon récit, j'appris que la chambre était celle de Gabriel.

Maintenant, ils surent ce que j'étais et ce que je devais faire.

« Bien. Nous devons absolument trouvé un moyen d'avoir ces chasseurs. »

Je ne pus qu'hocher la tête. Mais je n'avais aucun plan, aucune idée qui germait dans mon esprit. Le blanc total restait accroché à mes pensées. J'espérai que Luc pourrait me proposer un plan.

« Oh ! Il semblerait que notre Alpha soit en route, » déclara Luc, pensif.

« Mais pourquoi ? » demandai-je.

« Pour toi bien sûr ! » répliqua Nahel. « Deux âme-sœurs doivent être ensemble. »

« Nous devons te protéger. Les chasseurs sembleraient te vouloir, » dit Luc.

« Comment ça ? »

Nahel me regarda étonné. « Gabriel ne t'a pas prévenu ? Il a trouvé une lettre de menace. Ils te veulent. »

« Je... Je ne savais pas... Je comprends maintenant pourquoi il voulait absolument que je reste dans ma chambre. »

Jonas avait envoyé une lettre de menace. Il me voulait. Je le savais. Je l'avais toujours su. Maintenant qu'il savait où j'étais, il utilisait mes proches pour m'avoir. Il voulait ce que je refusais de lui donner depuis toujours.

Mon lien avec Damien. Un lien unique qui pouvait donner à quiconque le voulait, la position de celui-ci ainsi que ses pouvoirs. Parce que les purs Verndari pouvaient partager leurs pouvoirs avec des êtres humains sans difficulté. Mais jamais je ne devais lui donner cette opportunité.

Jamais jusqu'à maintenant... Sauver des loups-garous et risquer que Jonas obtienne ces pouvoirs ou laisser périr ces loups pendant que je me cachais de ce chasseur redoutable...

Le doute glissa doucement pour jouer avec mon esprit. Je devais trouver une solution et vite.

 




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