Chapitre 9 - T'as caché où le plan?

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Dans le chapitre précédent : 

Avant de monter les escaliers, je demandai par politesse, s'ils voulaient venir à l'intérieur. Raphaël accepta de suite tandis que Gabriel restait muet. Mon âme-sœur se contenta de suivre. Ce mutisme de sa part me dérangeait réellement. Ses poings fermés et sa mâchoire contractée montraient qu'il se retenait d'ouvrir la bouche. Un léger sentiment de colère se dégageait de tout son être. En étais-je responsable ?

Je me rendis compte que je restais obnubilée par ces réactions. J'examinai tous ces gestes, je le redécouvris à chaque fois que je posais mon regard sur lui. Il était si différent des hommes que j'avais rencontré auparavant. Un loup-garou. Un Alpha. Un chef de meute et j'étais considérée comme son égale.

Qu'est-ce que les Dieux avaient encore prévu pour moi ? Parfois, je me disais qu'il devait bien s'amuser à nous balancer des épreuves dans nos simples vies de mortelles.

Le regard des deux loups-garous semblaient me trouer l'arrière de ma tête. J'étais tellement stressée. Et je ne savais même pas pourquoi. Je sentais que ces loups-garous n'allaient pas me laisser en paix tant que je ne leur avouai pas où j'étais et surtout avec qui. C'était encore plus embarrassant qu'avec mes parents. Parce que mes parents avaient le droit de me poser toutes ces questions et je faisais en sorte de leur mentir quand c'était nécessaire. Mais, avec mon âme-sœur, arriverais-je à mentir aussi aisément ?

C'est ainsi que je rentrais chez moi. Stressée et perturbée.

***

Heureusement, mon appartement était rangé. Il arrivait que je laissais traîner quelques affaires dans le salon mais cette fois-ci ce n'était pas le cas. J'étais même fière d'être aussi ordonnée. Même s'il n'y avait rien pour être fière comme je l'étais. J'arrêtai mon baratin mental et laissai mes invités prendre place sur le seul canapé. Je leur servis à boire avant de me cloîtrer dans la salle de bain.

Mon horrible visage était pire qu'un panda. Mon maquillage avait tâché mes joues leur donnant une teinte virant au noir. Je me démaquillai et me lavai le visage en profondeur. Malgré le fait que deux hommes dont je ne connaissais rien était derrière la porte, je me douchai en cinq minutes. Enfin rafraîchie, je me vêtis des seuls vêtements propres encore dans la salle de bain. Et ils étaient constitués d'un jean et d'un haut bleu. Comme Gabriel. Je ne savais pas si je devais adorer ou détester les Dieux...

Je sortis de la salle de bain sous un nouveau jour et les yeux de Gabriel sur mon visage m'affirmait ce constat. Je m'empourprai sous son regard puissant.

Raphaël jouait comme un petit gamin avec mes objets de décoration posés sur la table basse. Je secouai la tête en riant. Il arrêta ce qu'il faisait puis se ré-installa sur le canapé.

« Bon, pourquoi vous êtes là exactement ? C'est mon père qui vous envoie ? »

« Nous ne recevons d'ordre de personne, » répondit la voix tonitruante de Gabriel. Il avait l'air bien énervé. Je le fixai confuse puis compris que son excès de colère venait de son statut d'Alpha. Bien sûr qu'un chef de meute comme lui ne recevait d'ordre de personne d'autre et surtout pas d'un autre Alpha.

« Ce qu'il voulait dire, c'est que ton père ne nous a pas dit de venir te voir, d'accord... » tenta Raphaël en essayant d'alléger la tension. Je hochai la tête les croyant. Mais sa colère n'avait pas surgi de cet instant. J'avais senti ses émotions néfastes dès que son regard avait croisé le mien en bas de mon appartement.

« Alors tu as eu une nuit assez mouvementée non ? » dit Raphaël en riant gêné. Le faisait-il exprès ? Il voulait subir les foudres de son Alpha ? Je ne le comprenais pas.

« Oui, je suis allée en boîte hier. Tu es sûr que ce n'est pas mon père qui vous envoie ? » les taquinai-je. Gabriel ferma ses poings rapidement. Je fis semblant de ne pas le voir et rivai mes yeux vers Raphaël. Il rit.

« Non, je t'assure que non. Nous passions juste dans le coin pour visiter un peu la ville où nos loups allaient gambader... »

« Vos loups vont venir dans la ville ? » demandai-je avec une pointe de panique.

« Non ! Non ! » cria mon ami précipitamment. « Ils vont rester dans la forêt bien sûr. »

Soulagée, je relâchai mes doigts crispés ainsi qu'un petit souffle que je retenais.

« Tu n'aimes pas les loups, » déclara Gabriel. Sa voix de velours me donnait de bons frissons. Je relevai mes yeux pour le regarder. Et, il me fixait toujours aussi durement.

« Ce n'est pas que je n'aime pas les loups. C'est juste que j'ai du mal à accorder ma confiance à ces... créatures. Je viens à peine de commencer à bien m'entendre avec les loups de mon père et voilà que de nouveaux loups débarquent... »

Je mordis ma lèvre inférieure pour éviter de révéler plus de choses. J'avais l'impression d'être en faute pour être aussi méfiante envers eux. Une petite voix me soufflait de tout leur dire. De ne pas avoir de secret pour eux. Mais je la fis taire.

« Oh, » dit le jeune homme. « Bref, on va y aller et te laisser tranquille. Au fait, tu ne travailles pas aujourd'hui ? »

« Si, normalement. Mais je n'ai pas beaucoup dormi la nuit dernière donc je n'irai pas au travail aujourd'hui. J'ai de la chance d'avoir mon père comme patron, il me laisse un peu plus de liberté comparé à d'autres personnes de son rang. »

Je leur souris puis ils se levèrent pour partir. Raphaël avait déjà entamé les marches quand, tout à coup, Gabriel referma la porte avant de sortir. Nous étions seuls. Moi et Gabriel. Juste à quelques centimètres l'un de l'autre.

« Qu'est-ce que- »

« Tu m'avais dit que tu n'avais pas de petit-ami, » chuchota Gabriel d'une voix douce mais que je savais dangereuse.

« Je n'en ai pas, » affirmai-je doucement.

« Alors avec qui étais-tu la nuit dernière ? »

« Avec personne. Je suis allée en boîte puis je suis rentrée avec un homme mais je n'ai pas couché avec lui. »

Je ne savais pas pourquoi mais je devais absolument lui dire la vérité. C'était tellement dur de lui mentir quand il s'approchait de moi avec son regard de prédateur. Très vite, j'atteins le mur opposé et restai ainsi tandis qu'il continuait d'avancer vers moi. La gorge sèche j'avais du mal à parler et surtout à garder mon regard au niveau du sien. Ses yeux bleus tourbillonnaient avec une couleur ocre. Son loup voulait prendre l'ascendance sur son côté humain.

Son visage n'était plus qu'à quelques centimètres du mien. J'essayai de ralentir ma respiration. Sans réel succès. Son corps semblait se fondre dans le mien ou plutôt était-ce moi en train de fondre à son contact ? Ses doigts jouèrent avec mes cheveux bruns pendant qu'il m'envoyait un regard pénétrant.

« Tu es à moi. » Son souffle chaud me donnait des frissons de plaisir. Stupide lien !

J'en voulais plus. Je voulais qu'il me touche encore. Je voulais qu'il pose ses lèvres sur les miennes. Je voulais beaucoup plus.

Mais soudain, mon portable sonna et je me souvins où j'étais. Je posai mes mains sur son torse musclé et tentai de le repousser mais il ne bougeait pas. Un douce chaleur caressa ma joue et je ne pus m'empêcher de me pencher vers cette grande main rugueuse. Encore ce stupide lien !

Le téléphone fixe sonna cette fois-ci. Je n'en pouvais plus. Je commençai à étouffer.

« Stop, » murmurai-je. Il vit mon visage peinée et s'écarta instantanément. Il prit en coupe mon visage avec un air plus qu'inquiet.

« Lâche-moi. »

Il semblait ne pas comprendre ce que je lui disais. Mais il devait absolument me lâcher pour que je réfléchisse. Cette dangereuse proximité que j'avais avec Gabriel me rappelait trop ma relation avec Jonas. Non, je ne pouvais pas revivre la même chose. Jonas était un parfait manipulateur et je m'étais laissée avoir par ses belles promesses. Il n'était en fait qu'un menteur sournois. Il s'amusait de mes réactions, de ma dépendance. Je ne voulais plus subir.

« Je t'ai fait mal ? » demanda mon âme-sœur, inquiet. Je secouai la tête.

« Va-t-en, s'il-te-plaît, » répétai-je. Son regard me cherchait et devenait de plus en plus paniqué.

« Je... »

« Tu es l'associé de mon père, je ne sais rien de toi et je... je ne peux pas... ça va trop vite... » dis-je au bord des larmes. Bon sang ! Pourquoi était-ce si difficile de lui tenir tête ? Je détestais ce côté vulnérable que je lui montrais. C'était pathétique. J'avais l'air d'une fille faible et fragile.

« Kelly, je... » Je secouai la tête et ouvris la porte pour le pousser vers l'extérieur. Il se laissa faire de façon presque impuissante. Son regard triste me faisait sentir coupable de le rejeter ainsi.

Enfin seule dans mon appartement, je me glissai au sol. La tête sur mes genoux, les souvenirs avec Jonas remontaient à la surface. Mes yeux me piquaient atrocement. Mais je ne me laissai pas abattre. J'essuyai rageusement les quelques larmes qui avaient su se frayer un chemin jusqu'à mes joues, puis allais me coucher malgré la nuit passé à dormir. Toutes ces émotions m'avaient épuisée.

Je me réveillai quand on toqua à ma porte. Le sursaut m'avait fait tomber de mon lit. Je grognai sous l'impact alors que l'on continuait le concert de tambourin sur ma porte d'entrée. Sans faire attention à mon état, je me traînai jusqu'à la porte et l'ouvris puis me allais me recoucher sans même regarder qui était le percussionniste.

« Kelly ! Sérieusement ! » rouspéta Emily en franchissant mon palier. « Il est déjà 15 heures. Et tu n'es toujours pas réveillée apparemment. »

« Tu me connais, trop d'émotions me donne envie de dormir, » lui envoyai-je la tête dans mes coussins.

« Non ! Tu te lèves ! » cria-t-elle en me tirant le bras. Je me laissai traîner comme une poupée jusqu'au lavabo de la salle de bain. Je ne ressemblais vraiment à rien. Mes cheveux bruns étaient tout ébouriffés et emmêlés. Mes yeux marrons étaient bouffis par les pleurs de ce matin. Je soupirai et fis ma toilette.

Réveillée pour de bon, je ressortis de la salle de bain sous un nouveau jour. Emily avait fait quelques courses pour moi et avait rempli mes placards de nourriture en tous genre. Je lui disais toujours, de ne pas acheter autant de produits mais elle n'en faisait qu'à sa tête. Je m'installai à table et dévorait les pâtes qu'elle m'avait gentiment préparée.

« Tu vas bien ? » Je hochai la tête en faisant la vaisselle. « Tes parents ont essayé de t'appeler depuis ce matin mais pas de nouvelles. J'ai dit que tu avais dû t'effondrer dans ton lit dès que tu es rentrée chez toi. Puis j'ai dit que j'irai te voir, ça les a direct calmés. »

Je hochai toujours la tête en pensant au coup de fil que j'avais reçu quand Gabriel était là. Devant moi. Sur le point de m'embrasser. Je m'empourprai face à ce souvenir. Mais devins vite triste quand j'avais aperçus la tristesse dès que je l'avais rejeté. Ce n'était pas sa faute. C'était la mienne. Et pourtant, je me disais que c'était une bonne chose qu'il soit loin de moi. Je pouvais agir tranquillement avec les chasseurs. Mais cela n'enlevait pas la petite douleur au cœur que je ressentais.

Soudain, je reçus mon oreiller sur l'arrière de ma tête. Je me retournai en envoyant un regard noir à mon amie tout en lui rejetant mon pauvre coussin.

« Tu étais encore dans les nuages, » s'exclama-t-elle. « A quoi tu pensais ? A ta mission ? Elle s'est bien passée ? »

« Je devais entrer chez quelqu'un pour récolter des informations et j'ai réussi à trouver un plan qui était caché dans le tiroir d'un bureau. Il faut que je l'examine. »

Emily me regarda très intriguée par ma « découverte ». Avant, elle m'embêtait pour révéler mes missions mais après quelques temps, je me rendis compte qu'avoir un œil neuf pouvait m'aider. Ainsi, quand j'étais sûre qu'elle ne serait pas en danger, je lui montrai mes « découvertes » ou « trouvailles » comme elle l'aimait bien les appeler. Elle ne me posait jamais de questions sur ces objets que je rapportais des missions. Elle m'aidait simplement.

« Alors accouche ! Tu l'as caché où le plan ? »

« Je l'ai juste pris en photo pour éviter d'éveiller les soupçons. »

Encore une fois, je fus interrompue par la sonnerie de mon téléphone fixe. Je soupirai puis décrochai, agacée.

« Kelly... »

« Papa, je vais bien, d'accord ? Je suis désolée de ne pas avoir répondu au téléphone. Je suis sortie la nuit dernière et j'ai passé la nuit chez quelqu'un. Puis, je suis rentrée et je me suis direct endormie. Je... »

« Tu dois arrêter de faire ça, » annonça mon père d'une voix ferme. Autoritaire.

Je me tus un instant, ne comprenant pas sa phrase qui ressemblait bien à un ordre.

« Arrêter de faire quoi ? » demandai-je, intriguée.

« De sortir la nuit et de coucher à droite à gauche. Je ne veux plus que tu fasses ça. C'est... » Je n'entendis pas la suite car le téléphone a été pris par ma mère qui semblait lui crier dessus.

Estomaquée, j'éteignis l'appareil. Je n'en revenais pas qu'il venait de me dire une chose pareille. Il insinuait que j'étais une fille qui n'arrêtait pas de coucher.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda-t-elle paniquée par ma réaction. Encore sous le choc, je me laissai tomber sur le lit.

« Mon père vient tout juste de me dire d'arrêter de sortir la nuit pour coucher avec des mecs. »

Après un instant de silence où j'étais toujours abasourdie par ses mots, ma meilleure amie s'installa près de moi sur le lit. Il ne m'avait jamais prononcée des paroles aussi blessantes. J'avais l'impression d'être une traînée alors que je ne couchais pas à chaque fois que je sortais la nuit. La plupart du temps c'était pour entrer par effraction dans des appartements ou pour, comme la nuit dernière, endormir des personnes pour mieux fouiller dans leurs affaires.

« Peut-être que tu devrais lui dire que tu travailles avec la police... » suggéra Emily en plaçant une main sur mon épaule.

« Non, cette mission est différente des autres. Mon père est aussi en danger. Cette mission... Je dois juste trouver leur planque puis j'appelle Damien pour qu'il s'occupe d'eux. Ces types mettent en danger mon père et toute son entreprise. Ça va beaucoup plus loin que tu ne le penses. Je ne peux pas risquer un échec, Emily. »

Ma voix était décisive. Je ne lui laissai pas le choix de dire quoique ce soit et elle devait en être convaincue. Je ne pouvais pas laisser mes proches découvrir ma véritable nature. Surtout pas maintenant que j'étais sur une mission qui concernait les loups-garous de ma ville.

Emily compatissait puis un coup de fil de son mari nous interrompit. Au final, elle repartit chez elle sans que je ne lui montre le plan trouvé chez Eli. En plus, elle ne m'avait toujours pas parlée de l'enterrement de Julia. Il faudrait que j'aborde ce sujet la prochaine fois.

Je soupirai puis enfilai de quoi sortir dehors. J'avais envie de me détendre et une petite promenade ne me ferait que du bien. Aussi marchai-je jusqu'à mon pont favoris. On avait une belle vue sur le soleil couchant. Peu de bâtiment entravait ses rayons orangées, me caressant de sa douce chaleur. Je restai ainsi, un sourire au visage.

Mon petit moment de tranquillité fut dérangé par mon portable qui vibra de nouveau. Qu'est-ce que tout le monde me voulait tout d'un coup ? Je soupirai puis aperçus la réception d'un nouveau mail de Damien. Il était temps de reprendre les choses sérieuses.


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