Chapitre 10 - J'aime les défis

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Dans le chapitre précédent :

Emily compatissait puis un coup de fil de son mari nous interrompit. Au final, elle repartit chez elle sans que je ne lui montre le plan trouvé chez Eli. En plus, elle ne m'avait toujours pas parlée de l'enterrement de Julia. Il faudrait que j'aborde ce sujet la prochaine fois.

Je soupirai puis enfilai de quoi sortir dehors. J'avais envie de me détendre et une petite promenade ne me ferait que du bien. Aussi marchai-je jusqu'à mon pont favori. On avait une belle vue sur le soleil couchant. Peu de bâtiment entravait ses rayons orangées, me caressant de sa douce chaleur. Je restai ainsi, un sourire au visage.

Mon petit moment de tranquillité fut dérangé par mon portable qui vibra de nouveau. Qu'est-ce que tout le monde me voulait tout d'un coup ? Je soupirai puis aperçus la réception d'un nouveau mail de Damien. Il était temps de reprendre les choses sérieuses.

***

De nouveau chez moi, je dînai tout en scrutant mon ordinateur. J'ouvris le mail que m'avait envoyée Damien en faisant preuve d'attention concernant son contenu. Je vis le plan avec des annotations. Des couleurs avaient été ajoutées, m'indiquant les différentes issues d'entrées et de sorties ainsi que la pièce principale où se trouvait peut-être leur planque. Mais je ne trouvais aucune indication sur le ou les possibles lieu du bâtiment.

Déçue, je restai néanmoins éveiller une bonne partie de la nuit pour apprendre par cœur tous les passages et salles inscrits sur le plan. Vers le milieu de la nuit, j'étais rendue dans la cuisine mais je m'arrêtai avant car une lumière ou plutôt un éclat de lumière à travers la fenêtre avait attiré mon attention.

Je soulevai un peu le rideau et fus surprise de voir qu'une voiture noire se trouvait sur la chaussée en face de la mienne, juste devant mon immeuble. C'était sûrement Gabriel. Je soupirai puis partis me coucher sachant que je devrais affronter mon père demain ainsi que Gabriel s'il était aussi à l'entreprise. Je devais aussi reparler à Eli. Heureusement qu'il m'avait donnée son numéro avant que je ne le drogue...

Le lendemain matin, je partis au travail en gardant une attitude calme. Mais, à l'intérieur, j'étais stressée de revoir mon père et surtout Gabriel. Après notre petit moment dans l'appartement, je ne savais pas comment réagir face à lui.

Je garai ma voiture puis montai dans l'ascenseur jusqu'au deuxième étage. Étage où logeait mon bureau. Je marchai sans réellement regarder aux alentours mais je sentais des regards se river sur ma personne. A quelques mètres de la porte de mon bureau, je me stoppai net. Gabriel et mon père. Ils étaient postés à une distance raisonnable l'un de l'autre mais j'étais quand même troublée de les voir ensemble. Deux Alphas. Ensemble.

Tous les deux continuèrent de me fixer quand je passais devant eux en affichant un visage de marbre.

« Vous avez besoin de dossiers ? » demandai-je en ouvrant la porte. C'était horrible de ressentir la présence de deux chefs de meute qui vous fixaient comme si vous étiez sa proie. Ça me donnait des frissons. Mon cœur battait très vite et j'était persuadée qu'ils pouvaient l'entendre.

« Non, on est venu te parler Kelly, » annonça prudemment mon père qui me suivit quand j'entrais dans mon petit espace.

« Vu que j'étais absente hier, j'ai beaucoup de documents à signer et vérifier maintenant. Je vais chez toi ce soir, je dois parler à Eleonore. »

Je fis en sorte de le dire avec un ton professionnel digne d'une personne... professionnel. Ce que je faisais pas souvent en venant ici. Mon manteau enlevée, j'avais même opté pour un look plus classe. Une chemise blanche avec un tailleur mais avec une simple paire de ballerines. Un chignon bien tenu surmonté ma tête avec sur mon visage, un maquillage très léger. Cela devait être une des rares fois où je m'habillais bien pour ce travail de comptable.

Je pris mon portable et le déposai près de mon ordinateur de travail que j'allumais de suite. Quand je relevai enfin les yeux pour les regarder, mon père me fixait comme si je venais d'une autre planète alors que Gabriel arrivait à garder un visage neutre où aucune émotion ne paraissait. Mon père avait bien le droit d'être étonné comme il l'était. Si je n'étais pas en froid avec lui, j'aurais sûrement ri.

« Monsieur Wolff ? » questionnai-je mon père. Il reprit vite ses esprits.

« D'accord, à ce soir. » Il partit mais me laissa seule avec Gabriel. Ce qui était bien pire.

Mon assurance se dissolvait comme de l'eau. Mon cœur recommençait ses battements frénétiques. Je m'assis sur ma chaise derrière mon bureau, assez gênée par le silence.

Je me tendis quand il commença à s'approcher de moi.

« Gabriel, s'il-te-plaît... » Je n'eus pas le temps de finir ma phrase.

« Je suis désolée Kelly. Je te jure que je ne voulais pas te faire du mal. Mais tu me plaît vraiment et je... je t'attendrai le temps qu'il faudra pour conquérir ton cœur, » annonça-t-il solennellement.

Je fronçai les sourcils après ses mots. Avais-je bien entendu ?

« Mon cœur n'est pas à prendre, » répondis-je amusée. Il me regarda en allant répliquer mais ne tenant plus, je ris. Gabriel me regarda avec un air complètement perdu.

« Désolée, mais on aurait dit qu'on était dans un film qui se passait au moyen-âge ! Il manquerait plus que je fasse une révérence à messire Blackwood en portant une magnifique robe d'antan et on y était ! »

Comprenant de quoi je parlais, il paraissait tout d'abord embarrassé puis sourit tendrement en me voyant rire. Il approcha sa main de ma joue, ce qui me fit arrêter net. J'éloignai mon visage avant qu'il ne me touche. Je savais que s'il tentait une approche, je risquais de l'aimer encore plus que je ne le voulais à cause de cette attraction qui nous liait. Peiné, il retira sa main.

« Il faut que tu partes, » dis-je refermée de nouveau sur moi-même. Il soupira puis s'en alla sans un mot.

Dès que la porte fut fermée, mes épaules s'affaissèrent d'un coup, me libérant d'une pression énorme. Je restai toute la journée dans mon bureau et avait mangé un sandwich acheté avant de venir au travail pour éviter de rejoindre la cafétéria où bon nombre d'employé y déjeunait.

Des papiers à remplir et signer ainsi que des calculs à faire étaient le lot de ma journée. Le soir venu, certains employés vinrent me passer une bonne soirée avant de rejoindre leur famille. Je restai jusqu'à ce que la plupart des salariés rentrent chez eux.

Le travail fini, je commençai à pirater le gouvernement pour trouver une correspondance avec mon plan de bâtiment qui était en fait, un plan de construction. Je recherchai aussi si un quelconque Eli figurait dans les archives de la police.

La reconnaissance du plan avec d'autres plan de bâtiment prenait beaucoup de temps donc je téléphonai à Ethan pour lui demander de l'aide.

« Salut ! J'ai besoin de toi. »

« D'accord. Attends juste deux minutes. » Je l'entendis poser sa fourchette et allumer son ordinateur. « Vas-y. De quoi as-tu besoin ? »

« Je vais t'envoyer le plan de construction d'un bâtiment. Je pense que c'est le rez-de-chaussée ou le sous-sol et je voudrais que tu me trouves où est ce bâtiment... C'est possible ? »

« Oui ça m'a l'air possible... »

« Ok, je t'envoie ça et je voudrais que ça reste entre nous. »

« Oui, bien sûr, » chuchota-t-il presque.

« Tu as l'air fatigué. »

« Désolé, je suis sur un cas de disparition et j'ai passé toute ma journée à courir mais rien de concluant au final. On ne sait même pas si c'est un enlèvement ou une fugue. Les proches ont été interrogés mais rien ne ressort de ce côté-là. »

« Tu veux que je t'aide dans l'enquête ? »

« Non, ça va aller. Tu es chez toi ? »

« Non, encore au travail. Je vais dormir chez mes parents ce soir. »

Je l'entendis bailler et donc je raccrochai en lui souhaitant une bonne nuit. Cette histoire de disparition m'intriguait. Peut-être que je pourrais les aider à avancer mais étant donné que j'étais déjà dans quelque chose de dangereux, je ne pensais pas que Damien me laisserait la possibilité de me risquer sur une enquête qui mêlait disparitions et enlèvements.

Je soupirai puis me levai en voyant l'heure sur mon ordinateur. Mon logiciel cherchait toujours la correspondance avec mon plan de bâtiment. J'éteignis mon appareil en espérant que Ethan soit plus chanceux que moi. Je rangeai mes affaires et éteignis la lumière avant de fermer la porte à clé.

Une fois dans ma voiture, je me rendis compte que j'étais encore suivie. Je devrais avoir l'habitude maintenant. Mais je ne pus m'empêcher de les remarquer. Enfin arrivée, les immenses grilles de la propriété de mes parents s'ouvrirent. J'entrai à l'intérieur de la maison puis me dirigeai vers ma grande chambre sans saluer personne.

Une bonne douche me faisait beaucoup de bain et m'aidait à me détendre. Après cela, ma mère entra dans ma chambre sans un bruit et me contempla. Je souris en la voyant et la pris dans mes bras. Nous restâmes ainsi pendant quelques secondes avant qu'elle ne me lâche pour qu'on s'installe sur mon lit.

« Ton père ne voulait pas te dire tout ça Kelly, » commença ma mère d'un ton doux. Ses cheveux blonds encadraient parfaitement son visage. Elle s'était coupée les cheveux en un carré qui la rajeunissait.

« Je sais, » soupirai-je. « Mais la façon dont il m'a parlée, j'avais vraiment l'impression d'être une... »

« Non ! Je t'interdis de penser comme ça. Il a eu tort de te dire ce genre de chose. Tu es devenue une femme sublime Kelly. Ne laisse personne te rabaisser. »

J'étais surprise par la véhémence de ma mère. C'était quand même son mari, son âme-sœur qui m'avait, en quelque sorte, rabaissée. Je savais qu'il m'aimait et qu'il ne pensait pas vraiment ce qu'il disait.

Je lui souris tendrement en posant ma tête sur ses genoux. Elle joua distraitement avec mes cheveux bruns. Cela me détendait vraiment. Cette femme avait une voix si douce et était si compréhensive. J'avais vraiment eu de la chance d'être tombée sur cette famille de loups-garous.

« Je ne couche pas avec tous les hommes avec qui je sors la nuit, » murmurai-je. Elle arrêta un instant de me caresser les cheveux puis recommença. « Et je ne couche pas avec les hommes qui puent l'alcool à plein nez. »

« Alors tu sors juste pour t'amuser ? Il y a d'autres moyens pour... »

« Non. Je le fais parce que je dois le faire. » Elle me regarda confuse. Je soupirai. Pouvais-je lui dire que je récoltais des informations ? Je me rassis en face d'elle.

« Je ne comprends pas, » dit ma mère en fronçant les sourcils. Cela lui donnait un air strict que je ne m'aimais pas du tout.

« Tu ne diras rien à personne ? Même pas à papa ? » demandai-je en la regardant droit dans les yeux.

Elle sembla hésiter avant de dire oui. Je savais qu'elle n'avait même pas besoin de dire quoique ce soit à son mari puisqu'il nous écoutait derrière la porte de ma chambre en ce moment même. Je devais faire attention à ce que j'allais révéler. Je pris une grande respiration avant de parler.

« Je suis comme un détective privé... en quelque sorte. Je recherche des informations sur des personnes et vu que je suis une femme, j'utilise ça pour les attirer pour qu'ils soient plus amemne à me donner des informations. Je te le répète, je ne couche pas avec tous les hommes que je rencontre. Et surtout pas des gars complètement saouls. J'essaye juste d'aider... ça m'a vraiment blessée quand papa m'a dit toutes ces choses. Je sais que je ne suis pas une traînée mais je sais pas, ça m'a blessée... je... »

Ma mère me prit dans ses bras avant que je ne dise plus de mots. Elle avait l'air tellement ému.

« Mais pourquoi fais-tu cela ? »

J'haussai les épaules. « J'aime aider les gens. J'aime le danger. J'aime les défis... Je ne sais pas quoi te répondre maman. »

Elle soupira puis déposa un baiser sur mon front. « Tu es vraiment impossible ma chérie. »

Ma mère fit un sourire qui faisait resplendir son visage et je fis de même. Elle sortit ensuite de la chambre, me laissant seule avec mes réflexions. Il était peut-être temps que je parle à mon père et, surtout à Eleonore puisque c'est à cause d'elle ou plutôt pour elle que j'étais ici.

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