plaie béante et sanglante

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Esteban était connu de tous, que ce soit les lycéens de son âge qu'il impressionnait, les enfants qu'il terrifiait, les parents qu'il exaspérait ou bien les personnes âgées que le critiquaient h24. Alors oui, Esteban était insolent, manquait de respect à tout le monde, et agissait pas vraiment comme il le fallait, mais c'était aussi quelqu'un de sympa. C'était un gars qui voulait tout cassé, il ne voulait pas de règles, de lois. Il voulait faire ce qu'il voulait quand il le voulait et où il le voulait. Ça n'allait pas plus loin, mais c'était déjà beaucoup trop pour la société et toutes les personnes bien civilisées, comme on disait.

Esteban était critiqué de partout, on jugeait sa passion pour le hard rock, son style vestimentaire punk, ou même ses cheveux rasés. Et ça lui faisait mal, tout ça, à Esteban. Alors, il a cherché des solutions pour ne plus vraiment être touché par des jugements puérils. Et la meilleure chose qu'il a trouvé à faire, c'est de prendre de vieilles bombes de peintures qui traînaient chez lui, et de taguer le gris de la ville. Il hurlait des "fuck" sur le bitume, dessinait le symbole anarchiste un peu partout, bref, Esteban, voulait casser les codes et il ne le cachait à personne.

Mais, malgré tous ces airs de gros durs, bien sûr ses positions et tout, Esteban était fêlé. Son cœur avait une grosse fissure qui le brisait de plus en plus. Et, Esteban ne savait pas comment la soigner. Peut-être ne pouvait-il pas ? Personne ne pouvait l'aider, pas même lui. C'était un peu pour ça que cette petite bande de bras cassés mais pas seulement, était une bénédiction pour lui. Un peu comme une bouffée d'air frais qu'il lui manquait pour ne plus suffoquer. Oui, Esteban étouffait. On le retenait prisonnier, et en essayant de se faufiler entre les mailles du filet que la société avait jeté sur lui, il s'est écorché maintes et maintes fois le cœur. Peut-être bien trop de fois, même.

Dans le groupe, Esteban appréciait tout le monde à peu près au même niveau. Il s'entendait plutôt bien avec tous et ne préférait pas spécialement l'un des quatre autres. Il était vachement solitaire, en fait c'était celui qui l'était le plus. Des fois, il s'envolait avec la musique et rien ne pouvait le ramener sur Terre. Les autres gars le voyaient bouger les lèvres en silence, et pis, de temps en temps, il se mettait à chanter, seul dans sa bulle, croyant que personne ne l'entendait. C'était vraiment de beaux moments. Et quand le cœur d'Esteban saignait sous le poids des remarques du monde, des fléaux de la société, les misères du monde, la musique semblait arrêter le temps et préserver le peu de batterie vitale qu'il lui restait.

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