21. Observation

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N.D.A : ça va tellement vite ! Je ne peux qu'être heureuse, de vos mots, de vos ressentis et du fait que vous aimiez autant que moi cette histoire. 


« Aux débuts de la physique quantique, on avait coutume de dire que, dans le domaine de l'infiniment petit, le physicien se trouve un peu dans la situation d'un homme qui voudrait étudier un oiseau de nuit inconnu. Pour ce faire, il a deux possibilités : ou bien il braque un projecteur sur le volatile et peut alors décrire parfaitement sa morphologie, mais pas son comportement, car l'oiseau, ébloui, se tiendra immobile ; ou bien il n'utilise pas de projecteur et peut alors observer dans la semi-obscurité le comportement de l'animal, mais pas sa morphologie. [...] Donc, toute opération de mesure d'un système microphysique provoque automatiquement une altération de ce système. »

Le cantique des quantiques : le monde existe-t-il ? Sven Ortoli, Jean-Pierre Pharabod.

Le livre à la main, les yeux vérifiant toutes les cinq secondes qu'il n'allait pas finir par heurter quelqu'un, Milan ne cessait de relire le même passage. Les mots n'étaient pas le problème. En soit, le jeune homme avait rapidement compris qu'il s'agissait de vulgarisation scientifique, histoire de faire comprendre la physique quantique au grand public.

Et bien que ce ne soit clairement pas le domaine du jeune étudiant en médecine, il était encore capable de saisir une comparaison. Ce n'était pas non plus comme si le passage en question avait pour objectif d'expliquer en long et en large un phénomène scientifique abstrait. Non, c'était juste un moyen de comprendre avec des mots plutôt simples ce qu'impliquait la physique quantique.

Alors, non, ce n'était ni les mots ni la formulation qui l'embêtaient. Milan n'arrivait tout simplement pas à se concentrer. Il était persuadé qu'Emile ne lui avait rien cassé, cependant cela ne voulait pas dire qu'il était dans un meilleur état pour autant. Il aurait sans doute dû aller passer quelques examens – comme des radios, par exemple, ou des points de suture pour sa lèvre – plutôt que de suivre Alice.

Mais Milan savait ses blessures superficielles et, comble du comble, le jeune homme n'aimait pas vraiment se rendre chez le médecin. Moins il le voyait, mieux il se portait, d'après lui. Il se contenterait de désinfecter tout cela plus tard en rentrant chez lui, et de s'appliquer plusieurs pansements d'alcool pour faire diminuer les bleus. Il dormirait, aussi, pour se réparer, un peu.

Le lendemain, il aurait sans doute de nouveau un œil au beurre noir – voire deux – et plusieurs bleus sur le torse. Mais ce n'était pas grave. Ce n'était pas la première fois qu'il se prenait des coups. Toujours était-il que cela ne l'aider pas à se focaliser sur le contenu du livre qu'Alice venait de lui prêter.

D'ailleurs la présence de la jeune fille à ses côtés ne l'aidait pas vraiment, non plus. Son parfum irritait ses narines. Et il ne pouvait censurer les questions d'affluer son esprit quant aux réactions qu'elle avait.

Tout être humain normalement constitué se serait inquiété plus longuement de son état. Pas Alice. N'importe quelle fille se serait excusée du comportement de son frère. Pas Alice. Mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Il n'avait pas besoin de cris, de réaction hystérique ou de quelqu'un qui ne cesserait de le toucher pour s'assurer qu'il allait bien.

Et puis, il ne pouvait s'empêcher de sourire en pensant à la tête d'Emile s'il apprenait que Milan se tenait là, à côté d'Alice. Il le voyait déjà serrer son poing, prêt à lui foutre une seconde raclée. Ce n'était évidemment pas le but de départ, et c'était sans doute stupide et immature mais c'était un plus, une sorte de bonne réponse.

Il releva définitivement les yeux quand ils arrivèrent devant l'amphithéâtre. Et dire qu'à l'origine, il était censé sortir de la faculté pour aller manger un bout. Voilà qu'il était revenu sur ses pas. Il n'était même pas au courant qu'elle avait cours dans le même bâtiment que lui. Mais, après tout, Emile n'avait pas complètement tort. Milan ne savait rien d'Alice. Il ne savait même pas quelles études elle suivait, sinon qu'elle avait à cet horaire un cours de physique quantique.

Il entra dans la pièce à sa suite et se contenta de suivre ses pas. Alice n'était pas vraiment le genre à se retourner pour lui demander son avis quant à la place qu'il préférait. D'ailleurs, elle ne semblait pas avoir ce genre de préoccupations. Milan devinait qu'elle avait sans doute une place favorite qu'elle ne quittait jamais.

Il descendit les escaliers et tourna après elle sur la droite. Il s'assit à côté sous les regards ébahis de plusieurs étudiants. Certains faisaient les yeux ronds, d'autres semblaient essayer de lui faire comprendre que ce n'était sans doute pas une bonne idée. Milan comprit qu'Alice devait généralement être toute seule, et qu'elle devait même avoir du mal avec la proximité d'une autre personne pendant les cours. Vu comment elle mettait de la distance avec tout le monde autour d'elle, ce n'était pas vraiment étonnant.

Il ne fit cependant pas de commentaires, mais posa le livre, fermé, devant lui tandis qu'Alice sortait un cahier de notes. De ce point de vue, Alice était une étudiante tout ce qui a de plus normal. Sauf qu'elle semblait utiliser exclusivement un stylo mauve et qu'elle se fichait du sens dans lequel elle écrivait. Sa trousse était pourtant remplie de crayons en tout genre et son cahier, ligné.

Milan approcha sa main de la trousse d'Alice pour prendre un crayon bic. Il remarqua que la jeune fille suivit son geste attentivement, se mordant la lèvre, se retenant pourtant de dire quoi que ce soit. Il aurait très bien pu s'arrêter, comprenant que ça ne lui plaisait pas mais Milan était loin de l'image du petit garçon sage. Alice s'apprêtait à dire quelque chose quand le professeur arriva et commença le cours.

Le jeune étudiant n'écouta pas un seul des mots qui sortit de sa bouche, bien qu'il regardât, parfois, vaguement, vers l'estrade afin de ne pas se faire virer du cours. Il passa le plus clair de son temps à jouer avec le stylo qu'il avait emprunté à Alice, tout en observant cette dernière du coin de l'œil. Il faisait cependant attention à ne pas se montrer insistant afin qu'elle n'angoisse pas plus que nécessaire.

Cela faisait déjà vingt minutes qu'il était coincé ici et il avait remarqué qu'elle prenait régulièrement des pauses pour dessiner ce qui lui venait à l'esprit et que cela ne semblait pas la gêner plus que ça de ne pas suivre le cours entièrement. Parfois, elle raturait simplement une feuille et finissait par la déchirer, sans se préoccuper du bruit que cela pouvait occasionner, avant de pousser les morceaux sur le côté. Une petite pile de ces bouts de papier était en train de s'entasser sur son côté droit.

Le même manège continua pendant les deux heures de cours magistral. Milan comprit qu'elle notait que ce qu'elle trouvait réellement intéressant sans que cela n'ait forcément un lien avec ce qu'elle avait écrit précédemment. « Etudier à l'alicienne » avait à présent une définition.

- Alice, vous pouvez venir me voir s'il vous plaît.


MERCI ENCORE MILLE FOIS DE TOUT VOTRE SOUTIEN.

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