22. Plaies et contrariétés

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N.D.A : Merci, merci, merci ♥

Le cours était fini depuis une bonne dizaine de minutes à présent et la majorité des étudiants était déjà sorti de l'amphithéâtre. En effet, dès que le professeur les avait libérés, ils n'avaient pas traîné, prenant leurs sacs et vestes avant de s'échapper dans le grand corridor de la faculté.

Alice, elle, semblait prendre tout son temps pour ranger ses affaires. Elle avait refermé son carnet de notes, page par page, et non d'un seul coup comme l'aurait fait n'importe quel autre élève. Milan l'avait ensuite observé remettre ses crayons en ordre dans sa trousse, alors qu'elle n'avait sorti que le mauve et qu'il lui avait déjà rendu celui qu'il lui avait emprunté en début de cours.

Elle n'avait d'ailleurs pas su comment lui demander de le lui rendre et cela avait fait sourire du coin des lèvres le jeune homme qui avait fini par poser le stylo à côté d'elle, sans plus de cérémonie.

Le professeur avait interpellé Alice alors qu'elle avait enfin son sac sur le dos. Elle avait relevé la tête vers l'homme de cinquante ans, les traits du visage soudainement tendus, avant de se retourner vers Milan. Etait-elle en train de lui poser une question muette ? L'insistance de son regard et ses doigts qui ne cessaient de s'entremêler lui laissaient penser que c'était le cas. Il y répondit avant même qu'un seul mot ne soit sorti de sa bouche.

- Je t'attends dehors.

Il ne savait pas si c'était la réponse qu'elle souhaitait. Peut-être qu'elle préférait qu'il reste dans la salle, ou qu'il parte carrément de l'université sans l'attendre. Cependant, il ne préférait pas s'immiscer dans ses histoires. C'était le dernier moyen qu'il avait trouvé pour ne pas la connaître davantage, même s'il commençait à comprendre que c'était peine perdue. C'était totalement illusoire mais il y accrochait tout de même de l'importance.

Ainsi, il se dirigea vers la sortie alors qu'Alice atteignait le bureau du professeur. Il n'entendit que les premiers mots de leur conversation avant de pousser la porte. Milan n'était pas curieux et il préférait leur laisser l'intimité nécessaire à une discussion entre prof et étudiant.

- Alice, je vois que vous êtes de plus en plus attentive. C'est une bonne chose. Mais ce n'est pas de ça dont je voulais vous parler.

Milan s'appuya contre le mur, le sac posé à terre. Il n'était donc pas le seul à avoir remarqué qu'Alice avait du mal à se concentrer dans une salle de classe. Il ne savait même pas pourquoi cela l'étonnait, après tout il s'agissait d'un de ses professeurs. Peut-être que du fait du cours magistral, Milan pensait que les professeurs ne faisaient pas vraiment attention à leurs étudiants, de manière individuelle. Même si c'était certain qu'Alice ne devait pas passer inaperçue.

Le couloir était désert, le cours n'avait pas duré longtemps, une petite heure et demie, et était placé à cheval sur l'heure du déjeuner. Les autres étudiants devaient avoir rejoints leurs cours de l'après-midi à présent.

Milan profita de l'accalmie impromptue pour relever son tee-shirt et constater pour la première fois les dégâts causés par Emile. Heureusement, ces derniers n'étaient que mineurs. Comme il le pensait, c'était surtout superficiel. Il n'avait qu'à tâter certaines parties de son torse et de ses abdominaux du bout de ses doigts pour savoir qu'il n'aurait que quelques bleus le lendemain. Avec des pansements d'alcool sur les zones ciblées, tout cela ne serait plus qu'un mauvais souvenir à mettre de côté.

Il fit ensuite quelques pas jusqu'au déclencheur de l'alarme incendie, placé sur le mur d'en face pour constater, grâce à son reflet sur la vitre qui protégeait ce dernier, que le frère d'Alice n'avait pas épargné sa lèvre. Pendant le cours, il avait appuyé pendant plusieurs minutes avec sa manche sur la blessure, ce qui avait suffi à stopper l'afflux de sang. Son tee-shirt était tâché mais c'était bien la dernière de ses préoccupations.

Il allait toutefois falloir nettoyer le sang séché et poser un pansement pour éviter que la plaie ne se rouvre. Il voyait quelques éraflures sur son visage causées par les coups répétitifs mais rien de bien grave. Finalement, ce n'était peut-être pas parce qu'Alice était généralement seule que les étudiants l'avaient regardé avec des yeux ronds, c'était peut-être simplement dû à l'état actuel de son visage.

Il jeta enfin un coup d'œil à son portable, chose qu'il n'avait pas encore pris le temps de faire depuis son cours d'anatomie, pendant la matinée. Comme il le redouté, il avait de nombreux appels en absence ainsi que des dizaines de messages de la part d'Evan et des membres de l'équipe de handball. Il soupira avant d'ouvrir les premiers.

Evan : « Tu avais un truc urgent à faire ? on se rejoint quand même au RU ? »

Evan : « Tu es où ? Je suis devant l'entrée du RU ? Je t'attends ? »

Antoine – attaquant : « Putain mec, je viens d'entendre les nouvelles. Il s'est passé quoi avec Jacob ? Tu es à l'infirmerie ? Evan te cherche partout. »

Yann – colocataire : « Tu es rentré à l'appart ? Tu as besoin d'aide ? Tu veux que je passe à la pharmacie te prendre quelque chose. »

Evan : « Merde, Milan, réponds à ton foutu portable. »

Il ne lut cependant que ces messages-là, se contentant de faire défiler les autres sans même les regarder. Toute cette histoire commençait à lui prendre la tête et il n'avait pas vraiment envie de se chopper une migraine pour la fin de la journée. Il n'était tout de même pas si fragile que ça. Certes, il avait pris de mauvais coups et Emile s'était bien défoulé, mais il n'était pas fait en sucre.

Alors qu'il refermait sa messagerie, il entendit le grincement de la porte. Alice apparut à ses côtés, le visage plus renfermé encore que d'habitude, si c'était possible. Elle tourna la tête à gauche, puis à droite, avant de l'apercevoir. Ses traits semblèrent se détendre légèrement mais Milan ne sut dire si c'était parce qu'elle avait cru qu'il ne l'avait pas attendu ou si c'était parce que la jeune fille venait de mettre un masque. Il ne prit cependant pas le temps de se questionner davantage.

- Tu as d'autres cours cet après-midi ?

Elle tourna négativement la tête et il lui proposa de partir de l'université avec elle. Comme la première fois qu'il l'avait ramené chez elle, à pied, elle ne le contredit pas. Cependant, de nouveau, Milan ne savait pas si ça voulait dire que cela lui convenait.

Alice semblait contrariée par quelque chose et Milan devina que c'était certainement lié à ce que venait de lui dire son professeur. Cependant, la jeune fille ne pipa mot de tout le trajet en métro et Milan ne lui posa pas de questions. Ils avaient miraculeusement trouvé des places assises, et Alice avait choisi celle qui était le plus près de la sortie.

Elle fut d'ailleurs la première à sortir, insistant pour que Milan ne l'accompagne pas. Il passa sa langue sur ses dents, agacé, mais ne la suivit pas Il changea néanmoins de ligne afin de rejoindre son appartement. Derrière la porte, Yann et Evan l'accueillirent, les yeux inquiets et furieux.

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