31. Formidable

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« Tu peux toujours passer à la maison avec des croissants. A la maison. Avec des croissants. Des croissants. »

Les mots ne cessaient de tourner en boucle dans l'esprit de Milan, lui donnant le tournis. Sentant le mal de crâne pointer, il avait hésité un instant à rentrer chez lui, à l'appartement, pour se mettre directement au lit. Cependant, il savait que s'il se retrouvait seul, il allait cogiter une bonne partie de la nuit. Et ce n'était pas forcément la meilleure option alors il avait pris la route du bar, pour rejoindre ses coéquipiers.

Après tout, ces deux-là n'allaient tout de même pas lui gâcher la soirée. Aujourd'hui, il avait gagné un match important, il en avait même été un élément décisif, alors il avait le droit de fêter cette victoire. Toutefois, plus il avançait, plus la colère refermait son emprise sur lui. Elle bouillonnait dans ses veines, y circulant de plus en plus rapidement.

C'est donc énervé qu'il arriva au bar et tout le monde comprit vite que l'humeur de Milan n'était pas au beau fixe. Ils ne comprirent pas vraiment ce qui s'était passé entre temps, il aurait dû être excité comme un poux. Il avait marqué un des plus beaux buts de la saison et il avait donné la victoire à l'équipe. Ils ne posèrent pourtant pas de questions, se contentant de faire des blagues, de le charrier et même de le féliciter pour son exploit.

Mais Milan continuait d'enchaîner les verres, les uns après les autres, l'air taciturne, le coude appuyé contre le comptoir. A peine avait-il fini un shot de tequila qu'il en recommandait une rangée entière. Si personne ne l'arrêtait, il allait se réveiller avec un découvert sur son compte bancaire et les pâtes à l'eau, ce n'était pas vraiment son plat préféré.

Les gars ne s'inquiétèrent pas tout de suite de son état. Certes, il était un peu grincheux et ne participait pas vraiment aux discussions mais, en même temps, il savait que l'étudiant tenait bien l'alcool et qu'il connaissait ses limites. Jusque-là, il ne les avait jamais franchis. Malgré tout, les heures avançaient et les verres continuaient à se vider.

Finalement, Yann repoussa le dernier verre que le barman venait de poser devant son colocataire. Mais ce dernier ne semblait pas du même avis. Il lui lança un regard noir, reprenant le shot quasiment de force.

- Putain, Milan, arrête. Tu as assez bu, là.

- Lâche-moi.

Milan n'avait pas l'alcool mauvais. Non, bourré, il devenait un brin séducteur, et racontait des blagues. C'était l'aigreur coupée à la tequila qui le rendait mauvais. Yann avait récupéré le verre et cette fois-ci, il l'avait éloigné de manière rapide, comptant sur les réflexes quasi inexistants du jeune homme sous influence. Ce dernier s'affala sur le comptoir, en essayant de le récupérer, le bras en avant.

- Charmant.

La voix d'Aurore lui semblait tout sauf charmante à ce moment-là. Elle était même plutôt cassante, mais il n'était pas vraiment sûr d'être en état pour la décoder.

Il ne prit pas la peine de détourner la tête. Il était misérable, il le savait. En revanche, il ne voyait pas vraiment comment il en était arrivé là, aussi vite. Les shots de tequila avaient sans doute aidé.

- Pourquoi tu es là ? Pourquoi tu es toujours là quand il ne le faut pas ?

Sa voix était pâteuse, le mal de crâne était revenu, et la fatigue semblait avoir empli son être après le maigre effort qu'il venait de faire pour récupérer son verre. Toute l'adrénaline qu'il avait jusque-là ressentie était retombée.

- On fréquente la même université, Milan, alors, oui, parfois, je me rends dans les mêmes endroits que toi.

- Tu es en médecine, toi aussi ?

Aurore soupira, visiblement lassée par le comportement du jeune homme.

- On va vraiment avoir cette conversation maintenant ?

- Pourquoi tu es venue avant le match ? Pourquoi tu m'as dit tout ça ?

Il avait beau tourner tout ça dans sa tête, il n'arrivait pas à comprendre les raisons de la jeune fille. Aurore souffla légèrement, le regard sur le côté. Elle prit finalement place sur le tabouret à la droite de Milan. Elle piocha des serviettes dans un des distributeurs miniatures posés sur le comptoir afin de les déposer sur la surface lisse. Puis, elle pencha la tête, la joue contre le papier, histoire de regarder Milan dans les yeux. Le jeune homme n'avait en effet toujours pas bougé. Elle reprit la parole, la voix adoucie, calme.

- Parce que je pensais que tu comprendrais, mais vu ton état, c'est loin d'être le cas.

- Que je comprendrais quoi ?

- Depuis quand tu es aussi curieux, Milan ?

- Depuis que je te connais, Aurore.

Elle sourit faiblement, comprenant le jeu que Milan entreprenait. Elle vit la lassitude dans son regard et sut qu'elle lui devait bien quelques réponses. Elle se releva pour annoncer au reste de l'équipe qu'elle le ramenait chez lui. Ils se proposèrent pour l'aider, Milan était fortement alcoolisé, elle devrait peut-être le tenir par les épaules. Elle déclina l'offre, leur répondant qu'elle comptait prendre un taxi.

Ils l'aidèrent tout de même à le sortir du bar, assurant qu'ils payeraient pour les verres qu'il avait bu. L'air frais eut l'effet d'une claque sur Milan et il dut s'appuyer contre le mur de l'immeuble pour ne pas tomber.

- Tu es sûre que tu ne veux pas qu'on vienne avec vous ?

- C'est bon, il va dessoûler, au pire il vomira dans le taxi.

- On peut attendre le taxi avec vous.

- Je crois qu'on va plutôt parler lui et moi.

- Ok.

Yann regarda ses pieds avant de retourner dans le bar. En tant que colocataire de Milan, il pensait qu'il allait rentrer avec lui mais la jeune blonde semblait décider à avoir le dernier mot.

- Alors, qu'est-ce que je devrais comprendre ?

Milan avait déjà repris des couleurs. Les bras croisés sur sa poitrine, il avait le regard fixe sur Aurore. Mais elle n'était pas dupe, elle savait qu'il essayait de se concentrer pour faire en sorte que son environnement ne tangue plus autour de lui.

- Si tu n'arrives pas à t'en rendre compte toi-même, je ne sais pas ce que je peux faire pour toi, Milan.

- Me le dire, tout simplement ?

- Tu refuserais de me croire.

- Essaie toujours.

- Dessoûle toujours.

Elle avait ce petit sourire en coin, elle le narguait. Mais comme toujours, quand il s'agissait d'Aurore, ça ne l'énervait pas comme ça aurait dû.

- Quand j'aurais dessoûlé, tu me diras ?

- On en est aux promesses ?

- Il faudrait déjà que je te fasse confiance pour cela.

Un taxi arriva à ce moment-là et Aurore le héla. Milan comprit le pouvoir que des cheveux blonds pouvaient avoir quand le véhicule s'arrêta devant eux. Il n'avait jamais eu autant de chance pour trouver une voiture capable de le ramener à Paris.


NDA : C'était un chapitre plus difficile à écrire, que j'aime moins mais qu'il fallait. Après tout on en est déjà à la 31ème partie. Comme toujours : Merci ♥ 

Sinon j'ai créé ma page auteur : https://www.facebook.com/manonhellf/ si vous souhaitez suivre mon actualité ^^ 

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