21 : La libération

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SÉLÈNE


Sélène avait l'impression que les vacances précédentes venaient à peine de s'achever, et pourtant, les nouvelles commençaient ce soir-là. Elle ne s'en plaignait pas, loin de là, mais cela signifiait surtout qu'à la rentrée, les examens du second semestre débutait. Elle n'était pas du tout prête. Elle avait deux semaines pour préparer trois oraux, cinq partiels sur table, et rendre deux dossiers. Ce n'était pas humainement possible.

Elle s'était promis de se mettre à bosser dès le dimanche soir, et de ne pas lâcher tant que tout ne serait pas bouclée, et qu'elle ne serait pas sereine. Mais pour le moment, elle s'octroyait une soirée de détente, et une journée pour récupérer. Tout le groupe avait prévu de se rendre à un festival qui avait lieu à une heure de la ville, ils avaient pris leurs billets il y a déjà plusieurs mois, quand ils étaient alors bien loin de s'imaginer tout ce qui allait advenir par la suite. Sélène était enthousiaste à l'idée d'échapper aux ennuis le temps d'une soirée, c'était peut-être même l'occasion pour César de changer un peu d'air. Elle avait aussi un peu peur, car les festivals... n'était pas l'endroit le plus sûr quand on n'allait pas très bien. Ils allaient devoir garder un œil sur leur ami.

Elle devait passer chez elle avant de rejoindre toute la troupe pour le grand départ. Sélène prit une rapide douche, se changea, et ouvrit son ordinateur simplement pour faire un tour rapide sur ses réseaux, et pour checker ses e-mails. Elle en avait d'ailleurs reçu un, de la fac. Sélène fronça les sourcils, le lut.


« Madame SÉLÈNE BOUCHERAUT,

Suite à votre candidature ERASMUS dans l'université UNIVERSITÄT HAMBURG pour l'année scolaire 2019 – 2020, nous vous informons que votre dossier a été retenu par la commission. Vous trouverez en pièces jointes les démarches restantes à effectuer avant le 30 JUIN 2019... »


Elle resta près d'une minute devant son écran, abasourdie. Elle n'avait certes pas oublié avoir candidaté, mais elle avait enterré la possibilité d'être acceptée depuis longtemps. Les places étaient incroyablement limitées, et si son dossier n'était pas mauvais, d'autres en avaient des bien meilleurs. Pourtant, elle ne rêvait pas. C'était peut-être passé sur un malentendu, sur une erreur de saisie, ou bien peut-être ne croyait-elle pas assez dans ses capacités. Tout ceci importait bien peu, finalement, puisque le résultat restait le même : elle allait partir une année à l'étranger.

**


Sélène sonna chez les garçons, et on lui déverrouilla la porte sans un mot. Elle monta les escaliers, poussa la lourde porte en bois, et découvrit le salon bien animé. Samuel et Émile préparait leurs sacs à dos, Amina essayait de faire rentrer leur tente dans la housse – parce qu'ils ne l'avaient pas rangée quand ils étaient revenus du camping, et maintenant, il en payait les frais.

─ Salut, lança la jeune femme en refermant derrière elle.

─ Coucou ! répondit Amina.

Sélène croisa les yeux d'Émile, il lui fait un clin d'œil. C'était frustrant de ne pas pouvoir l'embrasser, surtout qu'ils étaient dans cette période des premiers émois, où ils voulaient passer chaque seconde de leur vie tous les deux, et sans cesse se toucher, se câliner, s'embrasser. Avec les problèmes de César, ils avaient préféré attendre un peu. Comme ils ne voulaient pas brusquer les garçons, ils avaient fait le choix de garder leur relation secrète jusqu'à ce que le moment soit le bon. Pas trop longtemps, c'était ce qu'espérait Sélène.

─ Tiens, l'interpella Émile. Tu peux me donner les Pom'potes qui sont dans le Frigo ?

Sélène fronça les sourcils, et s'exécuta.

─ C'est bizarre de ramener des Pom'potes dans un festival, non ? remarqua-t-elle en les tendant à Émile.

Pour seule réponse, le jeune homme retira le capuchon d'une des gourdes, et l'invita à y goûter. Soudain méfiante, Sélène aspira une gorgée du bout des lèvres. Elle grimaça aussitôt, c'était de la vodka.

─ Ne répète pas l'astuce autour de toi, dit Émile en reprenant sa Pom'pote.

Sélène soupira, et regarda autour d'elle. La porte de César était fermée, ce qui était étrange, puisque Samuel tenait à toujours la laisser entrouverte. D'ailleurs, leur ami n'était nulle part dans les parages, alors que tout le monde s'activait pour ne partir trop tard et louper le début des concerts. Sélène se risqua à demander.

─ César vient, hein ?

Samuel eut un sourire triste, avant de secouer la tête. La jeune femme eut un pincement au cœur, elle avait tellement espéré que le festival soit l'excuse pour le sortir de l'appartement – car il n'avait pas mis les pieds dehors depuis cinq jours. Elle aurait aimé qu'il puisse s'amuser un peu, même si... au fond d'elle, ce souhait était plus égoïste qu'autre chose. Elle voulait avant tout passer un bon moment entre amis. Elle soupira, il fallait bien comprendre César, aussi.

─ C'est peut-être mieux, en fait, lui assura Samuel, avant de chuchoter subitement, ce qui laissait deviner que César n'était pas loin, et pouvait les entendre. Je préfère savoir qu'il est là plutôt qu'il se bourre la gueule ou... je sais pas quoi, au milieu d'inconnus.

─ C'est pas tout aussi dangereux de le laisser seul ici ? s'inquiéta Sélène

Émile soupira bruyamment.

─ Mais lâchez-le, bordel ! s'exclama-t-il haut et fort, ce qui réduisit leur volonté de discrétion à néant. César est grand, il a pas besoin de baby-sitter. Il va pas faire de conneries, il a juste envie qu'on le laisse tranquille. Pas vrai, mec ?

─ Ouais, répliqua une voix molle de l'autre côté de la porte de la chambre.

Émile les regarda.

─ Vous voyez.

Sélène resta dubitative, elle ne savait pas si elle devait faire confiance à son petit ami, car il était toujours très nonchalant. Peut-être n'avait-il pas complètement pris conscience de la gravité de la situation, peut-être n'avait-il pas parlé avec César comme elle, ou Samuel l'avait fait. Il n'avait pas dû voir ses yeux éteints, son teint pâle, et le désespoir qui se lisait sur son visage. Sélène n'était pas d'accord. Soit César venait avec eux, soit ils n'y allaient pas. Elle attrapa la manche d'Émile.

─ Je peux te parler ?

Ils s'éclipsèrent dans le couloir qui menait aux deux autres chambres. De là, leurs amis ne pouvaient pas les apercevoir. Sélène murmura.

─ On annule, Émile, lui demanda-t-elle. On va pas le laisser seul, ça se fait pas.

Le jeune homme sembla agacé, elle se demanda s'il n'y avait pas une petite part de jalousie. Ces derniers jours, elle s'était sans cesse inquiéter pour César, même quand elle était avec lui, et à de nombreuses reprises, il avait dû la forcer à changer le sujet de la conversation, avec succès, par ailleurs. Émile secoua la tête.

─ Vous comprenez vraiment pas à quel point vous le faîtes chier, pas vrai ? Il veut juste être seul, et vous l'étouffez plus que jamais. Vous voulez être de bons amis, mais vous l'écoutez même pas quand il vous demande de dégager.

─ Mais, attends... T'es sur quelle planète ? Il mange pas, il boit presque pas, ça fait cinq jours qu'il a pas bougé de son lit ? Et si... et si quand on revient, il...

Les mots se perdirent dans sa gorge sour le poids des sanglots. Sélène tenta de les ravaler, mais les larmes lui montèrent quand même aux yeux, elle détourna son regard d'Émile, par réflexe. Elle détestait qu'on la voit pleurer. Émile lui attrapa les épaules, et les frotta pour la réconforter, machinalement, elle laissa tomber sa tête contre son torse. La chaleur l'apaisa un peu.

─ OK, murmura Émile. Je vois. Alors je vais rester. Moi. Et vous, vous allez vous amuser.

─ Non, attends, t'as vraiment envie d'y aller, à ce festival.

─ Ouais, je sais, mais j'ai pas envie que personne y aille, et qu'on soit tous sur le dos de César. Et si c'est pas moi, ce sera encore pire pour lui, parce que vous trois, vous avez tendance à tout dramatiser et vous inquiétez d'un rien. Moi, je suis cool.

La jeune femme leva les yeux au ciel dans un soupir, et finit par acquiescer. Il avait peut-être raison, mais elle était triste de savoir qu'il n'allait pas venir. Elle avait été impatiente à l'idée de partager une soirée avec lui. Ils n'auraient eu qu'à se perdre dans la foule et être ensemble. Qui sait, ils auraient peut-être même pu avouer leur relation aux garçons, et arrêter de se cacher ? Ce n'était pas pour ce soir, de toute évidence. Sélène sécha ses larmes, et allait retourner dans le salon quand Émile lui attrapa doucement la main.

─ Même pas un bisou ?

Dans un sourire, elle s'excusa, et se hissa sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Si au début, ça avait très certainement été bizarre d'embrasser Émile, son ami depuis vingt ans, désormais, elle ne savait pas comment elle avait pu rester aussi longtemps aveugle. C'était évident qu'ils étaient les bonnes personnes l'un pour l'autre. Elle n'espérait qu'une chose : que ça dure. À cette pensée, elle se rappela de l'e-mail qu'elle avait reçu un peu plus tôt.

─ Faut que je te dise un truc, ajouta-t-elle, hésitante, avant de se rétracter. Non, tu sais quoi, ça attendra.

─ OK, se contenta de répliquer Émile en fronçant les sourcils.

Ils retournèrent dans le salon, et Émile annonça qu'il allait rester à l'appartement, ce qu'Amina et Samuel mirent un temps à accepter. Émile confia avec difficulté les clés de sa voiture à Sam, et ils partirent à trois. Sélène était sur la banquette arrière, elle avait le cœur lourd : elle laissait les deux garçons qu'elle préférait le plus au monde. La musique avait au moins intérêt à être bonne.

Au bout de la rue, juste avant de tourner, ils tombèrent sur un visage familier. Amina tapota sur l'épaule de Samuel pour le forcer à s'arrêter.

─ Attends ! Attends !

Le jeune homme pila, et Amina baissa sa vitre pour parler avec la fille qui marchait sur le trottoir.

─ Camille ? l'appela-t-elle. Qu'est-ce que tu fais là ?

─ Ah bah tiens ! Je venais voir si je pouvais pas vous retrouver. Vu que vous étiez sympas, et que je m'emmerdais chez moi.

Samuel et Sélène échangèrent un regard intrigué. Elle semblait fidèle à elle-même, à savoir qu'elle avait l'air soûle même en plein milieu de la journée. Amina se tourna vers ses amis, et Sélène la connaissait trop bien pour deviner ce qu'elle pensait. Sam aussi visiblement, puisqu'il soupira, haussa les épaules, et fit un signe de la main pour montrer qu'il s'en fichait. Amina dit alors à Camille :

─ On va à un festival et on a des places en plus, ça te dit ?

─ Euh... hésita Camille. Genre là ? Bah, OK.

Elle n'avait pas de sac, pas de vêtements de rechanges, elle n'avait même pas de pull pour la nuit, mais elle monta quand même à côté de Sélène. Samuel ne dit rien, tout aussi dépassé qu'elle, et redémarra. Camille commença à parler, et ne s'arrêta pas. Le trajet allait être long.


**


─ Et ça explique pourquoi je ne vois plus ma mère. C'était une femme qui avait beaucoup de dignité, tu comprends, mais elle n'avait aucun recul sur ce qu'elle faisait. Elle foirait toutes ses relations parce qu'elle était trop naïve, et le pire, c'est qu'elle ne se remettait jamais en question ! Alors moi, tu vois, au bout d'un moment, j'ai dit stop, j'ai été la voir, et je lui ai dit : « Maman, je suis ta fille, certes, mais je ne suis pas une nouvelle version de toi, il faut que tu arrêtes de te projeter ». Ça a changé ma vie, de faire des ateliers de CNV, ça ouvre tes yeux sur tes capacités de t'ouvrir mieux à l'autre.

Sélène croisa les yeux d'Amina, et se retint de rire. À côté d'elle, Samuel n'en pouvait plus. Camille ne l'avait pas fermée depuis qu'ils étaient partis, et il leur restait au moins un bon quart d'heure de file d'attente avant de pouvoir entrer. Le garçon soupira quand Camille se lança dans un nouveau monologue. Il craqua.

─ Ta gueule ! Ferme-la ! Silence. Chut. Ferme ta boîte à camembert. Arrête de parler, je t'en supplie.

Camille haussa les sourcils, avant de se tourner vers les filles.

─ J'en connais un qui devrait en faire, des ateliers de CNV.

─ On aurait dû revendre les places et rester à l'appart', souffla Samuel.

─ Mais non, lui assura Amina. Les gars vont s'en sortir, arrête de t'inquiéter comme si t'étais sa mère.

Camille acquiesça.

─ Elle a raison, il a besoin de son espace intime. C'est très important pour se ressourcer. Vous avez essayé de lui proposer des retraites spirituelles ? Mon père en tient une, si jamais.

─ Des re... commença Samuel. Mais qu'est-ce qu'elle raconte, celle là ? Tu sais même pas le problème, d'où tu parles ?

─ Ah ouais, bah je peux déjà te dire qu'un des problèmes de votre pote, c'est que son coloc est ultra-relou.

─ Stop, stop, stop ! chercha à les calmer Amina. On arrête de parler de ça. On se détend. On passe un bon moment.

Samuel croisa les bras, comme un enfant qui bouderait dans son coin. Sélène était dépassée par la situation. C'était loin de ressembler à la soirée qu'elle s'était imaginée. Dans sa poche, son téléphone ne cessait de vibrer, car Émile lui envoyait des messages pour passer le temps. Chaque fois qu'elle regardait son écran, elle souriait bêtement, et à un moment, elle dut se retourner pour éviter qu'on ne le remarque trop.

Ils finirent par rentrer, et se dirigèrent vers le premier concert. Le long du chemin, Sélène était à la traîne, car elle pianotait sur son portable. Émile venait de lui envoyer une photo de lui devant la porte de la chambre de César, avec comme légende « Je suis devenu un chien de garde ». Comme elle ne regardait pas où elle allait, quand elle releva la tête, elle avait perdu les autres. Elle resta au milieu de l'allée, à les chercher du regard. Soudain, Samuel réapparut de nulle part, se dirigeant vers elle d'un pas décidé.

─ Va falloir nous suivre, cocotte, parce que je vais pas jouer les darons toute la soirée.

Il la ramena jusqu'aux autres, qui prenaient des éco-cups remplies de bière avant que le bar ne soit blindé de festivaliers assoiffés. Camille n'avait pas d'affaire avec elle, mais elle sortit miraculeusement un billet de vingt euros de sa poche, et paya des pintes à tout le monde. Sélène trouva un peu louche que cette fille s'obstine à les rincer en tournées de verre. Elle avait l'air d'avoir désespérément besoin d'amis.

Leurs verres à la main, ils s'enfoncèrent dans la foule pour écouter un groupe du Nord de la France qui affirmait dans ses chansons que la planète était en train de crever, et qu'il fallait abolir le système capitaliste. Ce qui pouvait s'entendre, mais dans un endroit qui vendait des centaines de tee-shirts et de portes-clé inutiles, c'était assez ironique. Sélène essaya de danser un peu, mais elle n'y arriva pas autant que Camille, bientôt rejoint par Amina, qui se balançaient au rythme de la mélodie. Sélène sourit.

Elle ne savait pas vraiment pourquoi son amie tenait autant à cette Camille. Est-ce qu'il y avait un jeu de flirt ? Est-ce qu'elle était juste attachée à elle ? Mais Sélène était tout de même heureuse qu'Amina voit du monde autre qu'eux, et qu'elle passe à autre chose. Surtout si elle devait partir l'an prochain... Ça l'aurait tué qu'Amina se retrouve sans personne à part les garçons.

Le téléphone de Sélène vibra, elle lut le message, et sursauta quand Samuel se pencha vers elle pour lui demander :

─ Tu regardes pas mal ton téléphone, tu nous cacherais pas un truc ?

Dans sa poitrine, son cœur s'emballa. Elle ne pouvait mentir, si ? C'était peut-être le moment de lui dire ? Elle aurait voulu faire ça de manière plus officielle, en présence d'Émile, mais à trop repousser et attendre le bon moment, il ne faisait qu'empirer les choses. À son sens, ils avaient déjà trop attendus. Plus longtemps, et les garçons risqueraient de se vexer.

─ Euh... peut-être, hésita-t-elle. Je...

C'était difficile à avouer, même si Sam était toujours bienveillant. Dire les choses, c'était vraiment officialiser pour de bon. Même si elle n'avait aucun doute que sa relation avec Émile n'était ni vide, ni un coup de tête, elle avait quand même une petite appréhension. Sélène finit par se lancer.

─ J'ai un copain, commença-t-elle doucement.

─ Ah ouais ? s'étonna agréablement Samuel. C'est Émile ?

─ Ah, euh, t... j... hein ? bégaya-t-elle.

Il lui fit un clin d'œil, mais Sélène n'y comprenait rien. Comment savait-il ? Ils avaient été super discrets, elle ne voyait qu'une seule possibilité : Amina lui avait raconté. Et dire qu'elle avait pensé pouvoir lui faire confiance ! Sélène était bouche bée, incapable de réagir. Samuel entoura ses épaules d'un bras, et la rassura.

─ Vous êtes pas très doués. D'abord, vous partez une semaine ensemble, et quand vous revenez, vous vous parlez plus. Après, du jour au lendemain, vous êtes à nouveau comme cul et chemise. Vous organisez des « repas », ou vous voulez nous « annoncer » quelque chose, continua-t-il en faisant les guillemets avec ses doigts. Et puis, Émile rentrait tard à la coloc. Et merde, Sélène, vous vous êtes embrassés dans le couloir tout à l'heure ! Tu connais l'acoustique de l'appart ? On entendait tout ! Tout !

La jeune femme devint toute rouge. Elle avait vraiment cru qu'ils avaient réussi à garder le secret, mais visiblement, ça ne fonctionnait pas, dans ce groupe. Samuel ajouta :

─ Je te jure, je me suis senti comme dans Friends, quand Phoebe découvre que Monica et Chandler sont ensemble. J'étais comme un gamin.

─ Tu l'as dit à César ? s'enquit-elle aussitôt.

─ Non. Déjà parce que j'étais pas certain avant aujourd'hui, et parce que... c'est pas à moi de dire ça.

Elle acquiesça, il avait raison. Sélène souffla, elle avait tout de même l'impression qu'un poids s'envolait de sa poitrine.

─ Mais, tu ne le prends pas mal ? s'inquiéta-t-elle.

─ Pourquoi ? Bah, non. Enfin, c'est bizarre, et il me faudra un temps, mais je suis content pour vous deux.

─ J'utilise pas Émile pour me remettre de César, hein ! clarifia-t-elle.

─ Je sais, lui assura Sam dans un sourire.

Sélène lui rendit son geste, soulagée. Elle ferma les yeux, et s'imprégna de la musique et du boom-boom des enceintes. Enfin, elle réussit à se laisser porter la musique.

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