Chapitre 12 - "Quelle blague."

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Il restait abasourdi. Il ne croyait pas un mot de ce que lui disait son ami, et pourtant il avait l'air terriblement sérieux.

 – Je te demande pardon ? souffla-t-il.

Le plus grand ne répéta pas tout de suite. Il baissa les yeux, puis releva la tête, pour tomber nez à nez avec l'expression, tordue de colère, de son ami. Il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche, qu'il se prit un violent coup de poing dans le visage. Perdant l'équilibre, il tomba en arrière. Sonné, il se contenta de porter sa main à sa mâchoire en poussant un léger gémissement de douleur. Camille, loin d'être calmé, et surtout bien imbibé, entra dans une colère folle. Malgré sa petite taille, il était doté d'une grande force, surtout quand il avait bu. Il attrapa son ami par le col, et le souleva à son niveau.

– Qu'est-ce que tu dis ? hurla-t-il, hors de lui.

– Calme-toi, s'il te plaît... supplia l'autre, au bord des larmes, un filet de sang coulant de sa lèvre meurtrie par le coup. Je vais t'expliquer...

– M'expliquer quoi ? répliqua le plus petit. Que tu as descendu mes parents à cause d'une foutue histoire de fric ?

– Je... son argent ne me concernait pas... et je n'avais pas le choix... tenta le plus grand.

Il ne pouvait plus retenir ses larmes. Celles-ci coulèrent lentement sur ses joues, voilant ses yeux bleus océan. Il n'avait jamais voulu leur faire de mal. 

– Écoute, Camille, murmura-t-il, je ne savais pas, je te le jure. J'étais habitué à ce genre de... travaux. Il m'en donnait souvent, pour...s'éviter des ennuis avec la justice. Au début, ce n'était quasiment rien... mais ça allait de plus en plus loin, et je ne pouvais pas faire marche arrière... j'en serais mort, tu comprends ....

Camille ne parlait plus. Il desserra son emprise sur lui, jusqu'à le lâcher complètement. Il ne mentait pas. Son meilleur ami venait de lui avouer qu'il avait tué ses parents. Il se redressa, et prit une grande inspiration. 

– D'accord. Ok. C'est ça, alors. C'est pour ça que tu n'es pas venu, hein . Tu te sentais coupable.

Il resta à genoux sur le sol, à se tenir la mâchoire. Il ne savait pas quoi faire, ni quoi dire. Il voyait que son ami était en détresse, mais, après ce qu'il venait de lui avouer, il ne pouvait pas se permettre d'essayer de l'aider. Ce serait hypocrite. Alors qu'il pensait son ami calmé, celui-ci se tourna vivement vers lui, lui lançant un regard meurtrier.

– Quelle blague. persifla-t-il.

Il lui envoya brutalement son pied au visage. Touché au nez, le blessé étouffa un cri de douleur. Il vacilla sur ses jambes, il s'écroula sur le côté. Camille avança d'un pas rapide vers le canapé, où était déposé son téléphone portable. Il l'attrapa, et composa le numéro de la police. Une tonalité retentit. Il allait livrer son ex-meilleur ami à la justice. Mais, obnubilé par sa brûlante envie de vengeance, il ne l'entendit pas arriver vers lui, et n'eut pas le temps de se rendre compte qu'il brandissait un lourd chandelier. Sentant, à la dernière seconde un mouvement derrière lui, il se retourna. Le chandelier s'abattit avec violence sur son crâne.

Camille s'écroula en lâchant le téléphone. Un fracas retentit, couvrant la voix de l'agent qui avait décroché. Son ami resta debout quelques secondes, le temps de se remettre. Son regard passait frénétiquement du chandelier, à Camille étendu, et à la flaque de sang qui s'étendait maintenant sur le plancher en bois. La voix énervée de l'agent le sortit de sa torpeur. Ne sachant pas vraiment comment réagir, il se pencha, et posa son doigt sur le bouton rouge, coupant toute liaison avec la police. Ce n'était pas la première fois qu'il faisant ce genre de chose, loin de là... mais il n'avait jamais agressé un ami, surtout sans préméditation. Il fallait néanmoins agir, et très vite. L'agent avait dû entendre la chute. Les policiers seront là d'une minute à l'autre.

La première chose qu'il fit fût de mettre en désordre l'appartement. Il pouvait toujours faire croire à un cambriolage qui avait mal tourné. Ensuite, il prit les verres, et courut à la cuisine. Il les lava au liquide vaisselle, mais les déposa délicatement dans le placard destiné aux verres. Ensuite, il attrapa un sac plastique, dans lequel il jeta la bouteille d'alcool et le chandelier. Il astiqua la poignée de la porte pour effacer les traces. 

Après s'être assuré que rien ne pouvait le trahir, il prit Camille dans ses bras, enfila son manteau, attrapa le sac, et quitta l'appartement. Il prit l'escalier, pour être sûr de ne pas être filmé. Il prit néanmoins l'initiative de mettre sa capuche. Heureusement pour lui, il l'avait gardé à l'allée, la pluie étant battante. Il n'avait donc pas trop de risques d'être reconnu si les policiers décidaient d'inspecter les caméras de surveillance, déjà très peu présente dans l'immeuble.

Une fois dehors, il jeta des regards inquiets dans les ruelles alentour. La sirène de police était audible, mais ils n'étaient pas encore là. Il déposa Camille, assis côté passager, il jeta le sac sur la banquette arrière. Ceci fait, il démarra en trombe, échappant de justesse à la police, arrivée après qu'il ait quitté le quartier. 

Sur le chemin, il inspira un grand coup, puis expira. Il s'en était un peu près sorti. Il jeta un coup d'œil au corps de Camille. Il était inconscient, mais on pouvait clairement voir qu'il respirait. Ses mains moites tremblaient sur le volant. Qu'allait-il faire ensuite ? Il s'en voulait terriblement. Peut-être que Camille avait perdu la mémoire à cause du choc, ou pire...

C'est là qu'il eut un déclic. S'il s'avérait que son ami était devenu amnésique, cela pourrait lui sauver la mise. Il n'aura qu'à l'abandonner dans un endroit désert, mais où il aura toujours une chance de s'enfuir. Il pensa alors à l'usine désaffectée, perdue aux tréfonds de la campagne environnante.

Une fois arrivé sur place, il stoppa le véhicule. Il sortit son téléphone, tremblant. Il allait en parler à son patron. Ce n'était peut-être pas la meilleure idée, mais c'était mieux que rien.

Quelques minutes plus tard, il reposa son téléphone, en soupirant. Le chef avait été formel : hors de question de laisser un témoin potentiel en vie. Il devait l'éliminer. Mais, il avait tout de même accepté de le laisser « gambader » dans l'usine, même s'il n'y voyait aucun intérêt. Sous les supplications de son mercenaire, il avait tout simplement cédé en pestant contre son sentimentalisme mal placé. Mais il refusait totalement de le laisser en vie, ce qui le blessait profondément.

– Qui... où je suis ? marmonna une voix endormie juste à côté de lui.

Il sursauta, et se retourna vivement. Camille s'était réveillé. Il se massait le crâne, les yeux mis-clos. Terrifié, le tueur ne bougea pas, jusqu'à que son ami ne lui jette un regard perdu. Il eut, à son tour, une expression de peur.

– Ah ! Qui êtes-vous ? cria-t-il presque.

L'autre fut immédiatement soulagé. Il avait bel et bien perdu la mémoire. Il en avait déjà fait l'expérience. Il avait cogné un « client », au même endroit, avec le même genre d'objet. Le coup ne l'avait pas tué, et la victime s'était retrouvé à déambuler sans but dans la rue, complètement amnésique. Il lui semblait que cela était dû à un choc violent au niveau du lobe frontal, ou temporal... il ne savait plus vraiment, et ce n'était pas franchement ce qui lui importait le plus pour le moment.

Sans lui répondre, il le fit sortir de la voiture, sous les montagnes de questions de l'amnésique, complètement confus. Il le traîna jusqu'à l'intérieur de l'usine abandonnée. L'intérieur était sombre, sans électricité. Il monta l'une des passerelles métalliques du hangar où ils se trouvaient, et poussa son ami dans un couloir sombre, doté d'une multitude de portes, pour la plupart condamnées. Enfin, il en trouva une ouverte. La pièce était sûrement un ancien dépôt, toutes sortes d'ordures s'y trouvaient. Enfin, il lâcha Camille, qui s'éloigna de lui d'un seul coup.

 – Qui êtes-vous, à la fin ? Qu'est-ce que vous me voulez ? cria-t-il, visiblement terrifié.

Sans lui répondre, il le poussa en arrière, le faisant tomber sur le dos. Il s'agenouilla à côté de lui, prenant une expression compatissante. Il prit un objet qui ressemblait à une bouteille, ayant l'intention de l'assommer à nouveau. 

 – Bon, écoute. Je vais t'endormir, d'accord ? Tu vas dormir.

Camille écarquilla les yeux. L'homme le décala un peu brutalement contre le tas d'ordure.

– Je suis désolé, Camille. Vraiment désolé.

Il caressa la joue de son ami, qui eut un mouvement de recul.

– Ne... ne me touchez pas !...

Il eut un petit sourire triste. Puis, prenant son courage à deux mains, il le frappa à nouveau. Camille s'affaissa sur le carrelage glacé de la pièce. Comme il l'avait dit, le tueur poussa légèrement son corps vers le tas. Il déplaça quelques objets pour lui coincer le bras, puis essuya sa plaie au front, qui avait déjà complètement arrêté de saigner. 

Avant de partir, il se repencha à nouveau sur lui. Il déposa un baiser sur ses lèvres, laissant tomber une larme sur la joue de l'endormi.

– Bon courage, Camille.

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