Chapitre 13 - "Tout ça était terminé, bien terminé."

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« Camille », hein. C'était donc bel et bien moi, ce Camille. Les mains moites, je déclarai d'une voix tremblante qui trahissait ma peur :

– T'es là pour finir le travail, hein ? demandai-je avec le plus d'assurance possible.

Après un silence plutôt bref, il ricana.

– Tu n'as pas perdu de ta fougue malgré tout ça, n'est-ce pas .

Des pas retentirent près de moi, puis je vis une paire de chaussures, là, juste sous la porte. Il m'avait trouvé.

– Eh bien oui. Et je vais le finir en beauté. continua-t-il.

Sans perdre une seconde, je déverrouillai la serrure et bondis en avant, lui envoyant la porte dans le visage. Je l'entendis jurer, et tomber en arrière, tandis que je fuyais vers le hall. J'espérais juste qu'il restait quelques gendarmes, embusqués quelque part. J'avais déjà assez tourné de malchance comme ça.

Je me stoppai net en voyant la scène macabre que se tenait devant moi. Les infirmiers, tous les infirmiers, étaient au sol, maculés de sang. J'eus besoin de quelques secondes avant de reprendre mes esprits, et de continuer vers le couloir que j'avais emprunté en fuyant le gendarme qui me poursuivait tout à l'heure. Je le retrouvai, dans ce même couloir, égorgé.

Je fis volte-face. Je ne devais pas rester ici une minute de plus... mais c'était sans compter l'autre maniaque, qui n'avait décidément pas bien pris le coup de porte, vu ses traits déformés par la rage. Il avait, dans sa main droite, la même lame que le psychopathe de l'usine. Bon, tant qu'il n'avait pas d'arme à feu, ça m'allait. Pourvu que ça dure.

Il me rejoignit en quelques secondes, en soulevant la machette, de manière à, je suppose, me fendre le crâne. Je levai les bras devant moi, espérant stupidement me protéger du coup. La brutalité de l'homme me fit perdre l'équilibre, et je tombai en arrière, l'accompagnant dans sa chute. La douleur du choc sur le bas de mon dos n'était rien comparé à celle que procurait la sensation d'une lame plantée dans la chair, jusqu'à l'os. Je poussai un cri, en lui envoyant mon pied dans le ventre, lui coupant le souffle. Je profitai de cet instant de flottement pour me retourner, et tenter de m'enfuir, mais c'était sans compter les réflexes de l'autre, qui bondit en avant pour attraper le manche de l'arme, dont, je le rappelle, la lame était toujours plantée dans mon bras. Elle glissa le long de ma plaie, l'ouvrant encore un peu au passage. Le sang coulait à foison de l'ouverture. Je tombai sur le côté, en pressant la blessure avec ma main gauche, gémissant de douleur.

Je le vis se relever, un sourire satisfait au visage, serrant son ventre à cause du coup de pied que je lui avais mis.

– Alors, il te suffit d'un pauvre bobo au bras pour te tortiller de douleur ?

Il se pencha vers moi, et soulevant mon visage avec sa chaussure. Un rictus mauvais fendit son visage pâle comme la mort.

– Tu es pathétique.

Un élan d'adrénaline m'envahit soudainement. Je m'allongeai sur le dos pour prendre de l'élan, puis m'élançai en avant, écrasant de toutes mes forces son pied avec mon coude. Dans le même temps, pendant qu'il vociférait de douleur, je sautai sur mes pieds et lui envoyai mon poing dans son visage. Il tressaillit, mais ne perdit pas l'équilibre. Il fallait dire que j'étais affaibli partout ça. Visiblement très énervé, il fit un grand geste avec son bras, à l'aveuglette, envoyant sa lame me couper la joue et le nez. Bon, ok. Je n'avais aucune chance face à lui : le mieux serrait donc de prendre la fuite sans plus tarder.

Heureusement pour moi, la douleur à mon bras ne m'empêchait en rien de courir. Les quelques gouttes de sang qui tombaient sur le carrelage blanc, par contre, trahissaient mon itinéraire. Et comme je ne portais qu'une chemise et un pantalon blanc, je n'avais rien pour faire cesser le saignement. J'essayais tant bien que de mal d'appuyer la plaie contre le tissu de ma chemise, pour que celle-ci absorbe le sang, mais vint le moment où celle-ci était trop gorgée pour en absorber plus... d'ailleurs, je pensais en avoir perdu un peu, de sang. Ma vision était légèrement trouble. 

– Camille ! hurla-t-il, semblant être devenu complètement fou.

Paniqué, autant par lui que par la peur d'avoir une nouvelle crise d'asthme, je m'arrêtai et me retournai. J'attendis quelques secondes qu'il me rejoigne. J'étais en sueur, la respiration haletante.

– Pourquoi tu n'as pas pris ton flingue ? demandais-je, avec un sourire nerveux.

– Je n'avais plus de munitions. me répondit-il, presque sur le même ton, avec supplément envie de meurtre pressante.

– Pourquoi tu veux me tuer, d'abord ? Je n'ai pas touché à ton précieux argent, pourtant.

Il eut un sourire mauvais.

– Oh, mais c'est qu'il a retrouvé la mémoire. Eh bien, disons que je sais qu'il t'a parlé, qu'il t'a dit la vérité sur la mort de tes parents.

Il semblait s'être calmé. Mon Dieu, il semblait encore plus tordu que l'autre psychopathe. Je pensais qu'il allait m'envoyer paître, mais non, au lieu de ça, il répond tranquillement à ma question.

– Ton père n'était qu'une sale fouine, tout comme ta mère. Ils n'avaient pas à fourrer leurs nez dans des affaires qui ne les concernent pas.

– Qu'est-ce que ma mère t'a fait au juste ? demandais-je, pris d'une soudaine assurance.

Il ricana.

– Je viens de te le dire, c'était une sale fouine. Elle n'arrêtait pas de se plaindre, partout autour d'elle. J'étais violent, paraît-il. 

–... qu'est-ce que tu lui as fait ? 

– Je n'ai fait que la remettre à sa place... comme la chienne qu'elle était.

J'écarquillai les yeux. 

– C'est toi qui l'as tué ? 

– Non non, ils sont morts ensemble, dans l'"accident". Comme c'est émouvant. Sourit t-il, en faisant tournoyer la lame à côté de lui. Elle n'en a parlé à personne, d'ailleurs. Heureusement pour elle... et pour moi.

– Tu l'as-... 

Son rictus se déforma d'un coup. Sa patience avait des limites. J'allais faire volte-face, lorsque, d'une soudaine impulsion, il se jeta sur moi, la lame devant lui. Je n'eus pas le temps d'esquiver le coup : l'arme se planta brutalement dans mon épaule. Je m'écroulai en étouffant un cri de douleur. Tout devint flou, et j'eus à peine le temps de voir une silhouette, au fond du couloir, s'élancer vers l'homme.


* * *


– Monsieur ? Monsieur Auswald ?

J'ouvris péniblement les yeux. Lorsque ma vision devint enfin nette, j'eus un profond soupir. Encore ce plafond et ces murs blancs. Je tournai la tête avec un effort surhumain : la pièce était bel et bien une chambre d'hôpital, mais... ce n'était plus le même bâtiment. Où m'avait-on encore emmené ? Je retournai ma tête, pour voir à ma gauche l'homme qui m'avait parlé. C'était le gendarme  qui m'avait accueilli au commissariat le soir dernier.

– Ah, c'est vous... fis-je péniblement, avec un faible sourire.

– Vous me reconnaissez ? C'est une bonne chose. Comment allez-vous ?

– J'ai un mal de chien à... l'épaule et au ventre... j'imagine que vous vous en doutez.

– Mh. 

Un blanc s'installa pendant quelques secondes. Ma tête tournait légèrement, mais ce n'était rien comparé à la douleur qui me lançait l'épaule. Je grimaçais à chaque mouvement, aussi doux soient-ils.

– On vous a placé sous protection policière, et on vous a déplacé dans l'hôpital  du centre-ville. Ce sera plus compliqué pour lui de vous retrouver.

– Qui ça "lui" ? demandais-je soudain inquiet.

– L'homme qui vous a attaqué. Il s'appelle Johan O'Connor, c'est un anglais. Il dirigeait une entreprise qui fabriquait des pièces de moteur. 

– Ah, oui... c'était là où travaillait ma mère. soufflais-je.

Il eut une expression étonnée.

– Vous avez retrouvé la mémoire ?

– Non, enfin, partiellement. On va dire. Je ne me souviens pas du visage de mes parents, ni de leurs noms.

– Je vois... dites-moi, vous avez une idée de pourquoi il cherchait à vous tuer ?

Je réfléchis quelques secondes.

– Si j'ai bien compris,  c'est parce que ma mère était au courant de ses magouilles, et qu'elle voulait en parler à mon père, qui était journaliste. Elle voulait qu'il paie pour ce qu'il lui avait fait... ce "Johan". Mais ils sont morts, tous les deux, dans ce que je croyais être... un accident. Mais en vérité, il avait engagé un tueur, pour les assassiner. Mais ce tueur était en fait mon ami. Je savais qu'il travaillait là-bas, mais il ne m'avait jamais raconté qu'il était son tueur à gages. C'était ça, ses magouilles... je crois.

Le gendarme buvait mes paroles.

– Et votre ami, qu'est-il devenu ?

– Il est mort.

– Ah... comment le savez-vous ?

–...J'ai vu son cadavre...

– C'était lui qui vous avait poursuivi dans l'usine ? 

Je hochais la tête en guise d'acquiescement.

– Et donc, continua le gendarme, il vous a retrouvé parce que vous aviez découvert la vérité ? 

– Oui, c'est ça... c'était mon ami, qui m'avait tout révélé... c'est pour ça qu'il est mort.

– Et cet ami, comment s'appelait-il ? 

– Aucune idée... répondis-je avec un petit sourire triste.

Il se releva de sa chaise, et avança vers la porte. 

– Reposez-vous bien, me lança-t-il, et surtout, ne vous inquiétez pas : vous être sous notre protection.

Je hochais à nouveau la tête, trop fatigué pour répondre. Puis, je m'endormis. Tout ça était terminé, bien terminé.



FIN 


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Heyyy ! 

Déjà, je voulais remercier tous ceux qui ont pris la peine de lire cette histoire jusqu'au bout ! Faut dire que c'était laborieux haha ! Après une première version commencé à l'arrache, et bien avancée surtout, j'ai fais une réécriture qui m'a bouffé du temps et du stress. J'ai un peu eu l'impression de me forcer sur certains chapitres, notamment le 11, et... je crois que ça se ressent en plus.

Bref, déjà je voulais remercier Concoursfrenchtouch, qui m'a permis de m'améliorer, autant dans la syntaxe que dans l'orthographe ! Avec notamment la grande aide de Saphyrea23, qui m'a fait une correction béton !

Bref, encore une fois merci, et bonne continuation sur cette sympathique plateforme qu'est Wattpad ;) 





Fun fact : Avant la correction, j'avais fais une faute à "orthographe". Comme quoi.

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