Chapitre 23 : Alors c'était ça...

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Et bonne année un peu en retard UwU

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— Nous accueillons un nouvel élève dans la classe, même s'il était déjà dans ce lycée auparavant, annonça la professeure principale de la classe de Milo – de ma nouvelle classe. Noah, tu peux t'asseoir là où tu veux.

Milo, qui avait dégagé Karia de la chaise à côté de lui dans un éclat de rire partagé, m'adressa de grands gestes. J'allais donc m'asseoir à côté de lui, les yeux rivés vers le sol pour ne pas surprendre les regards intrigués des autres élèves tous tournés vers moi.

Je n'aimais pas ça du tout. C'était oppressant.

— Ça va ? me demanda mon acheteur à voix basse pendant que je sortais mes affaires.

— Oui, répondis-je avec une assurance feinte.

Ce matin, je n'étais vraiment pas près à supporter des regards curieux. Même si le week-end s'était tranquillement déroulé, les événements l'ayant précédé m'avaient tout de même ébranlé.

— Tu en es sûr ?

Je soupirai brièvement, ouvrant mon classeur avec un peu plus de brutalité que nécessaire.

— Non.

Je croisai son regard avec hésitation. Cela ne me coûterait rien d'être honnête, rien qu'une fois.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? me demanda-t-il avec inquiétude.

— Je n'aime pas le fait que les élèves de cette classe me regardent, avouai-je en détournant le regard. Non. Je déteste ça.

— Ils vont vite cesser, ne t'en fais pas. Et puis, s'ils ne le font pas, je leur jetterai des stylos dessus. Ça te va ?

Un très mince sourire amusé étira mes lèvres alors que je hochai la tête.

— Mais quand même, tu m'as pris ma place, râla Karia d'un air théâtralement blessé – il avait élu domicile au bureau derrière le nôtre, comme il était disponible.

— Heu... désolé ?

— Ce n'est rien, ce n'est rien !

C'était vraiment une drôle de personne, mais cela ne m'étonnait pas plus que cela qu'il s'entende bien avec Milo.

Au même moment, la professeure de français nous donna les numéros des exercices à faire.

Bon sang, j'étais vraiment moins bon en cette matière qu'en mathématiques... au contraire de Milo, qui finit toute la série alors que je n'en étais qu'à la moitié.

— Tu t'es trompé ici, me souffla-t-il en désignant le septième exercice. Attention aux accords.

Gêné à la fois par le fait qu'il me fasse remarquer mon erreur et par le fait que je ne l'avais pas vue même en me relisant plusieurs fois, je soupirai en m'écartant un peu – qu'il chuchote pour ne pas être entendu par notre professeure, d'accord, mais il n'avait qu'à chuchoter plus fort et à s'éloigner un peu.

Mon raisonnement était stupide mais la proximité dont il venait de faire preuve m'avait, elle aussi, gêné.

La sonnerie retentit enfin : nous allions à présent en mathématiques – toujours avec monsieur Nëja, même si je ne savais pas si ça me plaisait ou non.

***

Il n'avait pas semblé surpris de me voir dans cette classe là. Était-ce car l'administration l'avait prévenu, car il se doutait que Milo ne me laisserait pas plus avec Logan ou bien les deux ?

À mon plus grand désarroi, j'avais encore dû m'asseoir à côté de lui – et j'avais donc compris qu'il en serait de même pour toutes nos autres matières. Je ne sus si ça m'agaçait ou si ça m'arrangeait.

En tout cas, je me rendis bien vite compte que Milo était bien moins doué en mathématiques qu'en français.

— Noah, tu pourrais peut-être aider ton voisin au lieu de relire toutes tes réponses qui sont pourtant correctes, s'amusa monsieur Nëja depuis son bureau.

— Je me suis peut-être trompé quelque part. Je ne veux faire aucune erreur.

— Pas besoin d'aide, grommela Milo en se passant une main sur le visage, blessé dans son amour-propre.

Quelques élèves, dont Karia, ne purent retenir un léger rire amusé... ce qui signifiait qu'ils s'étaient retournés vers nous et je détestais cela.

Milo me lança un regard en coin, perplexe, et sortit sa trousse de crayons de couleurs. Il vida son contenu sur son cahier.

— Ils te dérangent encore ? me demanda-t-il.

Je hochai la tête, gêné qu'il l'ait vu si vite.

— Tant pis pour eux, j'avais prévenu !

Et, profitant du fait que monsieur Nëja ait le dos tourné, il bombarda quelques élèves de crayons multicolores en leur disant de regarder ailleurs.

Pour la deuxième fois de la journée, un léger rire amusé m'échappa.

Cependant, Karia fut celui qui réagit le plus vivement, car il renvoya presque aussitôt le crayon l'ayant atteint sur Milo, qui répliqua avec sa trousse principale – heureusement fermée.

Le premier lança ce qui lui passait le premier sous la main, aussi dit son classeur. Milo, se retenant d'éclater de rire pour ne pas attirer l'attention du professeur – qui, par miracle, écrivait toujours au tableau – renvoya sans délicatesse le classeur à son propriétaire.

— Y'a une feuille qui m'a coupée ! s'indigna Karia, ne pouvant plus se retenir de rire. La feuille m'a attaqué !

— J'espère que c'est une blague ? demanda lentement monsieur Nëja en constatant l'état des affaires de Milo et son ami, éparpillées partout sur le sol de la classe, retenant visiblement un rire qui lui aurait fait perdre son air faussement sérieux.

— Pardon, s'excusa Milo en baissant la tête pour dissimuler tant bien que mal son fou-rire.

— Monsieur, je saigne à cause de la feuille, rit Karia, montrant le dessus de son avant-bras.

— Je peux l'accompagner à l'infirmerie ? s'enquit mon acheteur.

— Ça arrive au moins une fois par semaine, soupira longuement notre enseignant. L'infirmière va finir par faire un rapport. Noah, accompagne Karia. Ça devrait laisser le temps à ces deux énergumènes de se calmer un peu et je te sais assez responsable pour t'assurer qu'il ne s'échappe pas du lycée sur le chemin de l'infirmerie, ne sait-on jamais.

Je hochai simplement la tête en sortant à la suite du "blessé".

— Vous êtes toujours aussi insupportables ? demandai-je sans avoir besoin de prononcer le nom de Milo pour être compris.

— Vous n'êtes toujours pas en couple ? me répondit-il simplement, le regard empli de malice.

Je m'arrêtai net dans le couloir, choqué et pris au dépourvu, les joues atrocement rouges.

— Mais ça ne va pas ?! m'étranglai-je, les yeux écarquillés. Pourquoi tu demandes ça ?

— Oh, pour rien, pour rien, fit-il avec une mine faussement innocente.

— Mais je... c'est n'importe quoi !

Continuant à marcher vers l'infirmerie – son avant-bras saignait toujours malgré le mouchoir qu'il avait plaqué dessus –, il laissa planer quelques secondes avant d'ajouter quelque chose.

— Tu remarqueras cependant que je n'ai prononcé aucun prénom et que tu as directement sauté aux conclusions. Je dis ça, je dis rien, bien sûr.

— Tu es stupide ! criai-je en réalisant qu'il avait totalement raison.

— Je sais, mais pas quand il s'agit de détecter ce genre de chose, répondit-il calmement.

Je préférai ne conserver en mémoire que la partie de la phrase où il avouait être stupide, car le reste était beaucoup trop gênant pour moi.

Il n'avait aucune raison de dire ça, déjà ! Ce n'était pas car Milo était amoureux de moi que...

Me rappeller de ceci colora de plus belle mes joues.

Bon sang, que cette situation était énervante. Je rougissais pour un rien quand il s'agissait d'une certaine personne.

***

Le reste de la journée dans ma nouvelle classe s'était déroulée sans autres événements notables, si ce n'était le fait qu'on ait fini les cours à treize heures. Il était désormais un peu plus de minuit et demi et je n'arrivais toujours pas à trouver le sommeil.

Je n'arrêtais pas de réfléchir au fait que Milo... m'aimait. C'était diablement étrange et je ne savais toujours pas comment réagir. De plus, les paroles de Karia avaient ravivé tous mes doutes.

Milo m'aime.

Rien que ces quelques mots me perturbaient. Je ne savais vraiment pas comment les appréhender, comment y réagir. Et ça m'effrayait. Je voulais tout contrôler, de la valeur de x dans un exercice à ce que mon réel créateur pensait. Or, tout m'échappait. J'avais une emprise sur ses sentiments que je ne maîtrisais pas le moins du monde.

La sensation de ne rien gérer était hautement anxiogène. J'avais déjà du mal à comprendre ce qui se passait dans sa tête, alors avec cette nouvelle information, mes tentatives de le cerner étaient réduites à néant.

Étais-je capable d'accepter le fait que Milo m'aime et qu'il espère que cela soit la même chose pour moi ? Non, c'était peut-être trop me demander. Je me retrouvais faible face à sa demande pas si implicite que ça.

Bon sang, quel bordel formaient mes pensées !

Décidément incapable de m'endormir pour le moment, je me redressai en position assise, jouant nerveusement avec le bord de mon drap. Je détestais cette situation.

Ma chambre était parfaitement silencieuse et la seule lumière l'éclairant provenait de la lune, dont les doux et pâles rayons n'étaient, pour une fois, pas interceptés par les nuages. C'était agréable. Je savais que je regretterais d'être resté debout aussi longtemps quand mon réveil sonnerait, dans à peine quelques heures. De toute façon, il m'était impossible de trouver le sommeil, alors je n'aurais pas à m'en vouloir.

La raison de mon insomnie me revient brutalement à l'esprit. Milo attendait toujours une réponse de ma part.

"Et toi ?"

Me rappeler de ces quelques mots me mit mal à l'aise. Je savais qu'il m'avait également dit que je pouvais mettre le temps que je voudrais à lui répondre, mais je sentais bien que cela ne me laissait pas non plus une marge trop large.

En soupirant une énième fois, je me levai et m'appuyai contre le rebord de la fenêtre, laissant ma vue se perdre sur tous les champs que je pouvais voir d'ici. Sous la lueur laiteuse de la lune, ils paraissaient décolorés, tirant vers une teinte étrangement argentée. Cela devait aussi être mon cas. Je devais presque ressembler à un fantôme.

À peine quelques secondes plus tard, je me rendis compte que j'étais face à un dilemme : essayer de réfléchir calmement et sans paniquer à ma situation avec Milo, ou jouer le sourd-muet quant à celle-ci pendant encore très longtemps.

À mon plus grand étonnement, je penchais plutôt pour la première option – même si la notion "calmement" risquait d'être compliquée à respecter.

Commençons par le commencement.

Depuis le début, Milo était bel et bien la seule personne avec qui je me sentais bien. Même Mélody ne comptait pas autant pour moi. C'était vraiment celui avec qui je me sentais tranquille, apaisé, et ce malgré nos quelques disputes, pourtant toutes plus ou moins violentes.

Ensuite... bon, ces faits là allaient être les plus compliqués à penser et assumer pour mon ego, mais Milo était très, très, beau, à mes yeux.

Rien que penser ces quelques mots me firent brusquement rougir. Je détestais penser au physique des personnes, mais le fait que je trouve Milo magnifique – mille fois plus que tout le reste du monde, presque – n'était pas une valeur à laisser de côté dans cette équation, à mon plus grand désarroi.

Par les dieux, avais-je vraiment pensé cela ?

Les joues brûlantes, je me passai une main sur le visage, comme pour chasser ces pensées extrêmement gênantes.

J'inspirai longuement pour me ressaisir. Je ne devais pas me déconcentrer de ce que je voulais, aussi dit assumer un minimum le fond de mes pensées pour pouvoir répondre honnêtement à Milo la prochaine fois – ou pas – que je le verrais.

Répondre honnêtement... plus facile à dire qu'à faire.

Autant abréger ces réflexions qui ne me menaient à rien. Je connaissais déjà le résultat de cette putain d'équation.

Il... il était fort possible que...

Je soufflai longuement. Si me l'avouer à moi-même était dur, je me voyais mal lui annoncer.

x = Milo + moi = POTENTIELLEMENT Anaëlle + moi

Il était fort possible que ce que je ressentais pour Milo... soit l'équivalent de ce que j'avais déjà ressenti pour Anaëlle.

Cette constatation me désempara au plus haut point.

Premièrement, n'était-ce pas horrible de laisser tomber Anaëlle, bien qu'elle soit décédée depuis quelques mois déjà ? Elle allait m'en vouloir, de là où elle était. C'était une trahison.

Mais la trahison semblait tellement plus douce que la douleur que, je le savais, je m'imposais...

Et deuxièmement, et si Milo en venait à disparaître, lui aussi ? Si tel était le cas, je mourrais, sans aucun doute. Donc, voulais-je vraiment prendre le risque d'indirectement remettre ma vie entre ses mains ?

Le souffle court, je posai ma tête contre la fenêtre. Bon sang. Je ne savais pas quoi faire.

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Salut salut !

Pour fêter le nouvel an, je me suis dit que je pourrais faire quelque chose en rapport avec Création 97... et j'ai donc opté pour une FAQ (Foire Aux Questions, pour ceux qui ne connaissent pas).

• Si vous voulez que Noah réponde à vos questions, écrivez les ici ->

• Si vous voulez que Milo réponde à vos questions, écrivez les ici ->

• Si vous voulez qu'un autre personnage (préciser lequel) réponde à vos questions, écrivez les ici ->

• Si vous voulez que je réponde à vos questions, écrivez les ici ->

Je répondrai et ferai répondre les personnages dans le prochain chapitre, donc demandez tout ce que vous voulez :)

Je posterai le chapitre si j'ai au moins une question pour Milo et une pour Noah (car sinon ce n'est pas drôle UwU)

Bonne année encore une fois !

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