Chapitre 36 : Un peu de tendresse

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Oaw... j'estime qu'il ne reste plus qu'une poignée de chapitres (5 ou 7 ?)...

Bref, on n'y est pas encore. Bonne lecture !

☆☆☆☆☆


Je restai quelques minutes avachi contre Milo, ce qui me rappela étrangement la nuit – matinée – précédente où nous nous étions mis ainsi des heures durant.

— Allez-vous retourner au lycée pour finir la journée ? questionna Sarah en rentrant. Il n'est que quatorze heures vingt. Si vous ne tardez pas, vous pourriez assister à votre cours de mathématiques. Monsieur Nëja a bien besoin d'élèves logiques, la plupart sont des imbéciles.

— Comment connais-tu notre emploi du temps ? s'étonna Milo comme moi quelques temps plus tôt, ne relevant même pas l'insulte adressée à la majorité des autres élèves qui me fit pourtant sourire.

— Je suis policière, bon sang, rit-elle, faussement agacée.

Il rigola aussi. J'en profitai pour me rasseoir normalement.

J'appréciais de plus en plus les compagnons de monsieur Nëja. Leurs caractères différaient totalement, mais ils formaient un trio atypiquement agréable : un professeur de mathématiques au grand esprit de profiler, un avocat souvent silencieux mais aux répliques intelligentes et une policière diablement sympathique qui, avec Milo, se comportait tant comme une mère qu'une meilleure amie.

Même si nous nous étions rencontrés dans des circonstances, disons, improbables, ils s'étaient toujours montrés indulgents et n'avaient jamais reparlé du fait qu'ils nous avaient repêchés dans une attraction de Disneyland. Cela augmentait logiquement la sympathie que j'éprouvais envers eux.

— Pourquoi vous agissez comme des parents ? ne pûs-je m'empêcher de demander, toute notion de tact envolée.

Cette question surprit Raphaël, qui écarquilla les yeux, et accentua le fou-rire de Sarah.

— Va savoir, finit-elle par dire avec amusement. Vous êtes de chouettes gamins. À l'histoire atroce, certes, mais de chouettes gamins quand même. Et vous êtes un couple adorable ! Sûrement que si la loi autorisait les trouples à adopter, nous vous l'aurions demandé pour l'un de vous. Les adultes Wildstone n'auraient clairement pas été en position de se défendre comme ils ont fait travailler leurs enfants avec eux même quand ils étaient encore mineurs, si je ne me trompe pas.

— Oh, fis-je, surpris d'avoir en quelque sorte visé juste.

— Vous pensez que si on met deux, trois ou quatre baffes au président, ça serait possible ? s'esclaffa Milo.

— Pas de ça dans un commissariat, le réprimanda l'avocat sans dissimuler son sourire.

Cramés, pensai-je avec amusement.

***

Nous étions finalement rentrés chez nous sans repasser par le lycée – tant pis pour monsieur Nëja, nous le reverrions toute l'année et notre fatigue avait reprit le dessus sur notre motivation.

— Tu sais que j'ai le numéro des trois, maintenant ? m'informa Milo, agitant son portable dans ma direction pour me faire relever la tête du livre que je tenais.

Je l'attrapai et jetai un bref coup d'oeil à sa liste de numéros. L'onglet "ajoutés récemment" montrait les contacts "La flic sympa 😝", "Le prof Einstein 🤓" et "L'avocat qui gère 🧐". Les smileys me firent autant rire que les noms.

— Tu leur as mis des identifiants plus respectueux que ceux de tes propres parents, rigolai-je en me rappelant de "Connard" et "Connasse".

— Qui ne l'aurait pas fait ? demanda-t-il en reprenant son téléphone, fier de sa propre bêtise.

Dans un soupir amusé, je lui lançai un regard exaspéré et repris ma lecture.

Il attrapa un livre au hasard dans sa bibliothèque – il avait largement le choix, après tout – et fit de même.

— Tu sais que je te détestais, au début ? finis-je par dire.

— Il me semble bien m'en souvenir, en effet !

Son ton gentiment moqueur me convainquit de poursuivre.

— Tu me faisais vraiment peur, à être tout le temps content et à te foutre des problèmes du monde.

Il haussa les épaules, une moue coupable sur le visage.

— Je me demande à quel moment ça a cessé d'être le cas.

Pour toute réponse, il se leva, embarquant son livre avec lui, et se vautra presque sur moi pour me serrer tendrement dans ses bras.

— Je ne me pose même pas la question car elle appartient au passé, souffla-t-il. Là, j'ai juste envie de penser au présent et de plus en plus à l'avenir.

— Et on pourra très bientôt, fis-je, soudainement nerveux. Dès la fin du procès.

Il hocha la tête et se redressa pour poser ses lèvres sur les miennes.

— C'est vrai.

On se regarda longuement droit dans les yeux, étonnamment calmes.

— Tu viens, on va prendre le goûter ? s'exclama-t-il alors.

Je ne pus m'empêcher de sourire en le suivant. C'était un véritable gamin, par moments.

Ledit gamin s'affaira à recouvrir quelques tranches de brioches avec de la pâte à tartiner – de marque, évidement. On les mangea en silence. Ce fut un moment relativement agréable.

Après cela, il reçut un appel de Karia qui, à son habitude, le réprimanda de ne pas lui avoir demandé les cours et finit par le faire de son plein gré. Il était vraiment patient.

Quand, quelques heures plus tard, vint le moment d'aller dormir, mon mal-être me rattrapa. Je n'avais définitivement pas envie de me rendre au procès du lendemain. Il me faudrait faire face à des monstres clamant leur innocence sous le regard perplexe de leur avocate dès huit heures du matin. Ça n'allait pas le faire.

Nerveux, je me passai une main sur le visage. Quelle drôle d'idée avais-je eu ! J'étais le seul du côté de la défense comme depuis la soirée, la famille d'Annaëlle ne s'était jamais manifestée. Ç'aurait été beaucoup plus agréable de rester à la maison pendant que les coupables étaient déclarés, mais sans ma présence, c'était impossible.

Je me rendis de nouveau dans la petite bibliothèque et m'affalai sur un siège transparent dans un soupir. Je n'étais absolument pas fatigué mais le lendemain, comme toujours, mes cernes me donneraient un air de panda.

— Va donc te mettre en pyjama et va dormir, me réprimanda faussement Milo en entrant.

— Je te retourne tes conseils, soupirai-je en avisant sa tenue actuelle. Je n'ai pas sommeil.

— Ah.

Il réfléchit quelques secondes avant de trouver une nouvelle affirmation :

— Dans ce cas, je viens squatter ta chambre.

— Pardon ?

La vitesse à laquelle j'avais répondu nous fit éclater de rire.

— Si tu gardes cette rapidité pour demain, le procès sera fini avant même qu'il ne commence, s'esclaffa-t-il bruyamment en se laissant tomber sur une autre chaise, incapable de rester debout tant il riait.

Honnêtement, même si sa phrase n'avait aucun sens, elle était véridique.

— Mais plus sérieusement, je ne change pas d'avis. Je dors avec toi et c'est non négligeable !

— Hum, non ? tentai-je sans grande conviction.

— Si ! Allez, hop, va te mettre en pyjama... sauf si tu veux aussi que je me change dans ta chambre, rit-il.

— Putain, tu vas la fermer ? répliquai-je en m'empêchant de le suivre dans son fou-rire, les joues rouges.

Néanmoins, je ne rechignai pas plus longtemps et montai me changer – cet adorable imbécile était vraiment capable de me faire faire n'importe quoi.

— Toc toc ! s'écria-t-il en ouvrant la porte de ma chambre quelques minutes après.

— Au pire, frappe avant d'entrer ?

On éclata encore de rire. C'était agréable. J'aimais bien le sentiment d'être heureux qui m'envahissait de plus en plus fréquemment.

Milo me sortit de mes pensées en se vautrant sur mon lit. Il s'enroula presque aussitôt dans les draps.

Bon sang, il ressemblait à un sushi.

— Laisse-moi de la place dans mon propre lit, veux-tu ? râlai-je sans pouvoir m'empêcher de sourire.

— Évidemment, mon pafa.

J'avais parfois envie de m'énerver quand il m'appelait comme ça à cause du "mon", mais cela aurait été stupide : pafa était un mot littéralement constitué des premières lettres de Petit Ami Fantastiquement Adorable, alors logiquement, je ne pouvais rien dire à propos du déterminant trop possessif qui précédait cette appellation.

En soi, la langue française gagnait toujours... comme Milo.

Tch. Rageant.

Ledit gagnant me serra contre lui et nous enroula tant bien que mal dans la couverture. Mon peu de mauvaise humeur fondit comme neige au soleil. Cieux, il était adorable.

Je ne pus m'empêcher de me blottir un peu plus contre lui, apaisé.

— Je croyais que tu n'aimais pas les câlins, rit-il en passant tendrement son bras dans mon dos, faussement choqué.

— Ne te fais pas d'illusions. Tu es juste un bon oreiller.

Mon sourire pas si discret me trahit.

— Admets la vérité, tu es aussi tactile que moi, mais pas avec les autres.

— Tu es un privilégié, admis-je avec amusement.

Je relevai la tête vers lui, m'en écartant un peu par la même occasion.

— Je t'aime, me souffla-t-il avant de poser ses lèvres sur les miennes.

— Moi aussi, je t'aime.

Il me serra de nouveau contre lui.

— Tu vois que tu as sommeil, rit-il à voix basse.

Je devinai qu'il tendit le bras pour atteindre l'interrupteur de ma lampe de chevet car la seconde d'après, on se retrouva plongés dans une obscurité plaisante.

— Je te dis que tu es un très bon oreiller, me justifiai-je.

— Alors je te crois, sens-toi libre de faire ça autant de fois que tu le veux, s'amusa-t-il. Bonne nuit, Noah !

— Bonne nuit, chuchotai-je.

Autant de fois que je le voulais, hein ? Et bien, il allait déjà pouvoir commencer à vider sa chambre ! J'aimais vraiment l'idée de dormir avec lui plus régulièrement, sans ambiguïté. J'étais heureux dans ses bras et, même si j'étais toujours trop fier pour l'avouer, il m'apaisait et m'aidait rien que par sa présence.

Son sourire me faisait plaisir, ses blagues me faisaient rire, ses câlins réchauffaient étrangement mon cœur et la façon qu'il avait de passer sa main dans mes cheveux...

Oh, ça, plus aucun doute. J'étais inconditionnellement amoureux de lui.

☆☆☆☆☆

Un petit chapitre mignon un peu répétitif, mais bon, j'ai l'impression que ça ne déplaît jamais xD

De base, le procès devait aussi y commencer, puis je me suis dit que non, j'allais vous laisser apprécier (ou non) un peu de tendresse avant d'attaquer (littéralement, en justice même xD) la suite !

Après, j'espère sincèrement que vous ne vous attendiez pas à plus qu'un "câlin" pour cette fois. On va quand même rappeller que c'est la première fois que Noah laisse volontairement Milo se rapprocher physiquement de lui, et que pour le coup, il est content. On y va étape par étape xD, cette histoire est censée être un minimum réaliste contrairement à beaucoup de fanfictions bizarres où d'un coup, le narrateur accorde sa confiance à un beau gosse et paf, plus de traumatisme, il vit sa meilleure vie !

Enfin bref, rien d'autre à dire ! Passez une belle journée 💙

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