Chapitre 35 : Une rude épreuve

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Salut, ma team ! 😊


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On resta longuement ainsi, serrés l'un contre l'autre sous la pâle lueur des étoiles. C'était tellement agréable ! Ce genre de câlin me plaisait bien plus que ce que je n'aurais bien voulu avouer. Damn it, je n'aurais plus jamais d'excuse valable pour en refuser de sa part.

— On devrait peut-être aller dormir, fit-il après avoir déchiffré avec difficulté, en raison du faible éclairage, l'heure qu'affichait sa montre.

— Je confirme. Mais bon, demain, on commence par un cours anglais, alors ce n'est pas un drame si on arrive en retard.

— Tu penses vraiment que cette matière est négligeable ? rit-il en se décollant de moi pour me regarder droit dans les yeux.

— Fuck you if you think that I can't speak english, grommelai-je, vexé. Johnson was a bad teacher but I can learn on my own.

Son fou-rire s'accentua et il s'excusa en même temps, décrédibilisant tout seul ses paroles.

Un mince sourire amusé étira mes lèvres. Cet idiot n'arrivait même pas à me vexer.

***

Mon réveil sonna à six heures du matin, m'ayant à peine laissé dormir deux heures et demi.

En tant que personne normale et pas en personnage de roman cliché, je ne le frappai pas pour qu'il cesse son exécrable bruit et me contentai de l'éteindre en appuyant sur le bouton.

— Je suis fatiguééééé, grommela Milo, ratant presque la première marche de l'escalier tant il avait les yeux plissés à cause de la désagréable lumière du soleil.

— Fais attention, rigolai-je en le rattrapant.

Il me répondit par une sorte de grognement épuisé que je compris comme étant un "j'ai faim". Décidément, le manque de sommeil ne lui réussissait pas : il était pire que moi à ce sujet.

Une sonnerie retentit alors. J'attrapai son téléphone pour qu'il puisse déjeuner - je n'avais pas faim, alors autant répondre.

Allô ? fit la voix de Sarah.

— Comment avez-vous eu le numéro de Milo ? répondis-je aussitôt, surpris.

Je suis policière, Noah, s'amusa-t-elle, peu surprise de m'entendre à la place de mon petit ami. Si je veux savoir quelque chose, je le sais. Pourrais-tu mettre le haut-parleur ?

J'obéis, attirant d'un geste l'attention de Milo.

La garde à vue d'Ylan a été prolongée jusqu'à demain.

— Pourquoi ?

Pour qu'il reste enfermé jusqu'à huit heures, pour le début du procès, annonça-t-elle. Vous devriez recevoir la lettre dans la matinée. Tout s'est organisé très vite comme c'est une affaire "scandale".

Stupéfait, je ne sus que répondre.

Toutefois, vous devrez rater les cours cet après-midi. L'avocate du parti adverse veut tenter un accord à l'amiable et requiert vos deux présences pour faire face à tous les "suspects", si l'on peut dire. Je serai avec vous, comme Raphaël. Vous pourrez ne rester qu'une minute mais vous devez avoir fait acte de présence.

Le téléphone me glissa des mains et Milo le rattrapa de justesse, toujours réactif malgré sa fatigue.

— Merde, soufflai-je, horrifié.

Tous les suspects. Donc tous les complices d'Ylan.

Noah, concentre toi sur ta respiration. De toute façon, cela devait arriver, que ça soit aujourd'hui ou demain.

— C'est... c'est vrai, balbutiai-je en me passant une main sur le visage.

Tout se passera bien, tenta-t-elle de me rassurer. Tu n'auras même pas besoin de leur parler, juste de dire "non" à l'avocate.

— D'accord, répondis-je, mal assuré. Est-ce que Raphaël la connaît ?

Oui, on peut dire ça, mais ce n'est pas important. Ça n'influencera aucunement la façon dont il te défendra. Enfin, si : ça lui donnera même encore plus de motivation que déjà fait pour démolir le parti adverse, crois-moi. On en a déjà parlé et tout est OK.

Je n'ajoutai rien. J'allais devoir lui faire pleinement confiance.

Je ne vous embête pas plus longtemps, dit-elle alors. Désolée de vous avoir appelés si tôt. On se revoit à quatorze heures au commissariat - je suis contente d'y être rentrée, j'ai détesté celui de Paris.

— Au revoir, conclut Milo pour nous deux.

Il raccrocha.

— Ça va aller ?

Je hochai pensivement la tête, inquiet.

— De toute façon, ce n'est pas vraiment comme si on avait le choix.

Secoués par cet appel matinal qui avait chassé notre fatigue pour la remplacer par de l'appréhension, il ne nous fallut pas longtemps pour finir de nous préparer et nous rendre au lycée. Le bruit que faisaient les autres élèves me tapait déjà sur les nerfs. Pourquoi étaient-ils insupportables dès le début de la journée ?

Je n'écoutai pas un seul mot du cours d'anglais, trop perdu dans mes pensées pour simplement songer à participer. Je m'efforçai d'imaginer toutes les tournures que pourraient prendre l'entrevue qui nous attendait. Évidemment, les autres n'oseraient pas s'en prendre à moi, verbalement ou physiquement, en présence de leur avocat. En revanche, ils risquaient d'être fortement énervés par mon refus de négocier pour leur éviter un procès. Mais pourquoi diable espéraient-ils échapper à la loi ?! Certes, la justice de notre pays était encore bancale, mais ce n'était pas une raison ! Ils avaient tué, ils avaient violé, et ils souhaitaient discuter à "l'amiable" ?! Ils souhaitaient mon accord pour reprendre une vie normale alors qu'ils avaient détruit le début de la mienne ?!

Mon pied, qui tapait nerveusement contre le mur à côté de moi pour évacuer ma nervosité, le frappa véritablement. Cela eut au moins le mérite de me ramener à la réalité.

— Monsieur Wildstone, un problème ? interrogea la professeur.

— Auquel parlez-vous ? s'amusa Milo, assit juste à côté de moi.

Elle soupira longuement et reprit son cours monotone.

— Garde ta colère pour cet après-midi, me chuchota-t-il.

Je hochai la tête.

— Je suis terriblement énervé, admis-je. Mais je pense que j'aurais plus peur qu'autre chose en les voyant.

— Je serai avec toi, ne t'en fais pas.

Messieurs Wildstone, arrêtez de perturber mon cours, ou vous prendrez la porte !

— Avec plaisir, madame, mais ce serait pour la mettre où ? se moqua-t-il, joueur, en se retournant vers elle.

Sa réflexion déclencha l'hilarité de la classe. En soi, ce n'était pas une réponse stupide. L'enseignante n'avait qu'à mieux choisir ses mots.

***

Vers treize heures et demi, on s'échappa du cours de latin pour passer à l'administration afin de signaler notre départ.

— Quelle est votre motif ? demanda le secrétaire, suspicieux.

— Oh, un rendez-vous obligatoire au commissariat pour préparer un procès et faire inculper quelques personnes pour meurtre et viol, rien de bien inhabituel, rétorqua-t-il nonchalamment.

Décidément, il était d'humeur à faire taire les autres, aujourd'hui. Tant mieux.

— Euh, je... je vous justifie en "rendez-vous extérieur impérieux". Bonne journée.

Sans plus attendre, on quitta l'établissement.

— Tu sembles particulièrement déterminé à faire taire tous ceux qui t'énervent, fis-je remarquer.

— On peut dire ça, sourit-il.

Pendant le trajet, je ne pus empêcher ma crainte de revenir. J'allais devoir me trouver dans la même pièce que tous ces... monstres. Certes, il y aurait aussi Milo, Sarah, Raphaël et l'autre avocate, mais cela ne changeait rien aux faits. J'allais devoir faire face aux visages que je tentais d'oublier depuis que je les avais rencontrés.

On arriva trop vite à mon goût, et on entra dans le commissariat. Sarah nous repéra aussitôt et nous fit signe de la suivre avec un petit sourire encourageant.

Je m'arrêtai face à la porte en face de nous, effrayé. Il me fallut quelques secondes pour me convaincre d'entrer.

— Bonjour, me salua une femme qui s'était levée.

Elle était plutôt grande et sa peau noire mettait en valeur ses lentilles de contact vertes, ce qui lui conférait un étrange regard que je m'empressai de fuir. Je choisis que je la détestais. Elle défendait le parti adverse et ses yeux, pourtant très jolis, me fixaient trop.

Sans même relever la tête pour ne pas voir les cinq personnes assises de l'autre côté de la table, je pris place à côté de Raphaël.

— Vous êtes en retard, déclara finalement l'avocate en s'asseyant juste en face de lui.

— Normal, nous étions au lycée, rétorqua amèrement Milo en se penchant en avant. C'est même logique puisque Noah est mineur. Oh, surprise, vous avez agressé un mineur !

— Nous le savons bien, souffla-t-elle, dépitée. Gardez votre calme, je vous prie.

— Avocate du diable, cracha-t-il, juste assez bas pour qu'elle ne puisse pas affirmer l'avoir entendu.

— Noah Wildstone, je vous ai fait venir pour tenter de négocier et éviter l'inutile procès de demain. Mes clients seraient d'accord pour vous verser d'énormes dédommagements si cette affaire s'arrêtait ici et maintenant, ce qui arrangerait tout le monde.

— Des... dédommagements ?! ne pus-je m'empêcher de m'exclamer en la regardant droit dans les yeux. Vous... ce... je ne veux pas d'argent, merde ! Je... ces... ces types doivent être enfermés pour ce qu'ils ont fait ! Ils sont coupables ! Ils doivent assumer !

– C'est trop mignon, rit quelqu'un. Tu penses peut-être gagner ce procès ? C'est sûr que si ton avocat te défend aussi bien que tu te défends tout seul, on n'ira pas loin.

Ces paroles me figèrent. Cette voix...

Soudainement tremblant, je repliai mes bras contre moi.

— Je vous interdit formellement de parler à mon client de la sorte, menaça Raphaël. Je vous rappelle que cet entretien est enregistré. Tout ce que vous dites sera utilisé contre vous demain.

— Je n'ai rien insinué, répondit nonchalamment l'autre. Il se défend très mal verbalement, aujourd'hui, et je lui souhaite simplement que vous soyez meilleur.

— Cessez, leur conseilla leur avocate. Ne jouez pas avec le feu. Vous n'êtes pas coupables, vous ne plaidez pas comme tels, alors ne vous faites pas passer pour.

Du coin de l'œil, j'aperçus le compagnon de Raphaël croiser les bras et secouer négativement la tête, exaspéré par celle en face de lui.

— Noah, Noah, Noah, souffla un garçon en face. Tu vas perdre ce procès. Tu ferais mieux d'accepter l'argent et de nous foutre la paix, sinon...

— Oh toi, ta gueule, le coupa brutalement Milo.

— Je note que vous venez de menacer mon client, releva l'avocat en écrivant quelque chose sur un petit carnet aussi noir que ses cheveux. C'est très intéressant quand l'on sait que vous plaidez non-coupable.

— Non, ce n'est pas valable, répliqua la femme. Milo ne lui a pas laissé le temps de finir sa phrase.

— Pourquoi suis-je ici, d'ailleurs ? intervint celui-ci, les bras croisés.

— Tu comptes témoigner demain de la violence dont serait capable l'un de mes clients, répondit-elle. Or, tu sembles oublier qu'avec le temps, les personnes changent. Tes arguments ne seront pas valables.

— Oh, vraiment ? Il me semble pourtant que des violences remontant à à peine quelques semaines ne soient pas si vieilles que ça. Et tiens, ça me donne également envie d'inculper Lys dans cette histoire, comme tu lui racontes toujours tout et qu'elle ne vaut pas mieux que toi. Complicité au même titre que tes stupides amis, donc.

— Laisse-la en dehors de cela ! cria Ylan.

— Et si l'on continue, elle serait aussi arrêtée pour menaces de mort, sur Noah, remarqua-t-il. Je n'y pensais pas avant, mais... Sarah, si quelqu'un potentiellement au courant de l'histoire menace de saboter l'Écran de Contrôle d'un HC, c'est lié à cette affaire, non ?

— Absolument, répondit-elle avec sérieux. Si elle est bel et bien au courant de ce qu'a fait Ylan, c'est entièrement en rapport avec le procès de demain. Elle sera donc convoquée en tant qu'accusée demain, au même titre que tous ceux déjà présents ici.

Milo lança un regard innocent à quelqu'un juste en face que je n'eus pas le courage d'observer. J'en déduisis que c'était Ylan.

— Madame, réagit-il aussitôt. Laissez-la en dehors de tout ça. Je vous donnerai ce que vous voulez si vous effacez cette partie de l'enregistrement.

— Cela sera inutile, ricana Raphaël en se levant, écrivant une dernière note dans son carnet. Nous avons là une tentative de corruption. C'est une charge de plus à votre encontre. Maintenant, nous allons vous laisser. Passez une agréable journée, messieurs dames.

Il me prit par la main pour m'aider à me relever. Je sortis donc, suivant Milo de près.

— C'était un fiasco total pour eux et une bonne chose pour nous, me dit-il en s'asseyant à côté de moi sur un banc de la salle de repos du commissariat quand Raphaël me lâcha, sûr que je ne tomberais pas.

— Je confirme, renchérit ce dernier. Ils ont une très bonne avocate, mais ils ne lui facilitent pas du tout la tâche.

— Je ne me sens pas très bien, avouai-je en laissant ma tête tomber sur l'épaule de mon petit ami. J'ai la tête qui tourne et j'ai du mal à respirer.

À vrai dire, pour ce dernier point, c'était partiellement de ma faute. Après que le premier enfoiré ait pris la parole, j'avais commencé à hyperventiler, mais comme ils avaient tous mis du parfum, cela avait aggravé ma crise. Ils n'en avaient pas changé depuis la soirée. Entendre leurs voix et reconnaître leurs parfums m'avait poussé à faire n'importe quoi de ma respiration, la retenir au maximum mais n'inspirer que très peu. Maintenant, j'avais du mal à me calmer.

— Ça va passer, me rassura Milo en me serrant contre lui.

— Ils ont tué Annaëlle et ils ont voulu réparer ça avec de... l'argent. Ça me dégoûte. Je les déteste.

— C'était un meurtre prémédité, donc, celui qui a porté le coup devrait être enfermé jusqu'à la fin de ses jours.

Je me tournais avec hésitation vers l'avocat.

— Et... et les autres ?

— Guet-apens, bande organisée et complicité d'homicide volontaire, énonça-t-il. Ils prennent tous la même peine. Lys reçoit la même que celle du tueur, aussi dit Ylan.

— Oh, soufflai-je, ébahi.

— Et bien, vous avez intérêt à ne pas vous rater, fit mon petit ami.

— Cela n'arrivera pas. Natasha compte me laisser gagner ce procès. Elle ne les défendra pas comme elle le pourrait, je lui fais confiance là-dessus.

– Comment pouvez-vous le savoir ?

— Je le sais, c'est tout, sourit-il.

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Rebonjour ! Alors, vos avis sur ce chapitre ?

Je n'ai pas aimé écrire la scène de la discussion entre les deux partis, donc je trouve l'avoir un peu bâclée 🤔

Je voulais simplement vous montrer ça, pour que vous voyiez grâce à quels supports j'ai résonné quant aux peines des coupables :

J'ai trouvé ça sur un site d'avocats, alors ce ne sont pas des paroles en l'air ! J'aime bien me justifier xD mais si j'ai fait une erreur quelque part, n'hésitez pas à me le signaler, je fais de mon mieux mais je n'y connais rien en justice ! Je m'y intéresse vraiment à cause de cette histoire xD

Encore une petite précision, car je m'inquiète à l'idée qu'un certain paragraphe soit mal interprété : celui où Noah dit qu'il déteste l'avocate dès le moment où il la voit. Noah n'est pas raciste ou quoi que ce soit du même genre, et clairement, peu lui importent la couleur de peau et des yeux qu'elle a. Il est juste un peu radical car nerveux, et la façon dont elle le regarde ne lui plaît pas du tout. Voilà, c'est tout ce que je voulais dire xD, mais j'avais vraiment peur que certains lecteurs comprennent mal sa réaction !

Je vous souhaite une très belle journée !

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