Chapitre 34 : Ensemble

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Je suivis Karia, marchant juste à côté de Milo. Il poussa la porte grise avec une très légère hésitation qui me surprit. Néanmoins, je cessai d'y penser dès que les joueurs de l'équipe adverse nous rejoignirent.

Un silence pesant régnait dans la petite salle.

Je me rhabillai aussi vite que possible et, au moment de remettre mon sweat à capuche, je devinais plus que je ne le vis une présence derrière moi. Par réflexe, je reculai brutalement mon coude, qui heurta avec violence le ventre de Logan. Le souffle coupé, il s'éloigna d'un pas.

— Ne t'approche pas, le menaçai-je.

Instinctivement, Milo se plaça juste à côté de moi, bien vite imité par Karia.

— Je te recommande fortement de lui foutre la paix, dit mon petit-ami en le toisant avec dégoût.

Un rire échappa à la brute sans cervelle.

— Les rumeurs sont donc vraies, ricana-t-il. T'as besoin de deux autres tapettes pour te défendre, sinon, ça finit dans un délicieux et salace bain de sang pour d'autres pédales un peu plus fortes et bourrées.

J'écarquillai les yeux en reculant d'un pas.

— Elle s'appelait comment ? Je ne me souviens plus exactement de ce qu'on m'a raconté - je n'en ai rien à foutre, plutôt -, mais il me semble que c'était quelque chose comme Anna. Annabelle, peut-être ? Mon con de cousin n'articulait pas au téléphone. Son pote, un Wildstone, a été collé en garde à vue.

— Je t'interdis de parler d'Annaëlle ! criai-je d'une voix tremblante.

— Je t'interdis de hausser le ton, rétorqua-t-il. Depuis ton arrivée ici, tu ne fais que m'apporter des ennuis. Alors maintenant que je sais comment te faire taire, ne m'oblige pas à...

Il fut interrompu par le violent coup de poing que lui asséna Milo.

Ce fut comme l'étincelle de trop, faisant éclater toute la haine qui s'accumulait entre les deux camps. En moins d'une seconde, chacun de nous se retrouva à se battre contre un autre - nous étions en trois contre trois, en quelque sorte.

Je réussis à taper de toutes mes forces l'arrête du nez d'un des amis de Logan, le dénommé Enzo. Taylor, le second, me frappa brutalement dans le dos, ce qui me coupa le souffle quelques brèves secondes. Je répliquai en calant ma jambe derrière la sienne puis en le poussant, ce qui ne lui laissa aucune chance de garder son équilibre.

Tout allait si vite que je ne voyais pas vraiment ce que faisaient Milo et Karia, mais il me semblait qu'ils se bagarraient également avec acharnement.

Logan me mit un coup de poing au visage, assez fort pour m'infliger une grande douleur mais pas assez pour me faire abandonner. Il repoussa brutalement Karia, qui retomba sur Taylor, et m'attrapa par le col du T-shirt. Je frappai son coude dans le sens inverse à celui dans lequel il devait normalement se plier pour qu'il me lâche. Un nouveau coup dans le dos, sûrement en provenance d'Enzo, me fit serrer les dents. Précipitamment, je déviai la trajectoire du poing de ce dernier pour qu'il ne heurte que le vide au lieu de Milo, dont l'arcade sourcilière saignait déjà.

— Arrêtez, arrêtez bon sang ! hurla une voix du côté de la porte, presque hystérique.

Cette intrusion eut le mérite de nous immobiliser instantanément.

Mélody, madame Saphir et quelques autres élèves entrèrent en courant dans les vestiaires pour nous séparer. L'adrénaline retombée, je me rendis compte que j'avais été blessé à de nombreux endroits et que, pour être honnête, j'avais vraiment mal. Et le fait que Logan ait mentionné sans aucun scrupule Annaëlle et la soirée qu'on lui avait racontée me nouait la gorge.

— Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?! s'écria l'enseignante.

Je n'étais pas fier de m'être battu de la sorte, j'étais blessé et tristement inquiet.

Je me débattis pour m'échapper de l'emprise d'un élève perplexe, tremblant.

— Logan a fait référence à des faits personnels - judiciaires - de Noah et l'a menacé, commença Milo. C'était de la légitime dé...

Il s'interrompit en apercevant une larme s'échapper de mon œil droit et bondit pour me prendre dans ses bras. Je me retrouvais, encore une fois, à pleurer contre lui.

— Que se passe-t-il ? À quoi penses-tu ? s'inquiéta-t-il à voix basse en nous éloignant un peu.

— Excuse-moi, je ne sais pas, fis-je d'une voix tremblante en essuyant tant bien que mal mes joues humides.

Même moi, je n'arrivais pas à savoir pourquoi je lui demandais pardon.

— Milo, Noah, pourriez-vous venir un instant ? nous appela madame Saphir. Les autres, circulez, finissez vos matchs. Je convoquerai les fauteurs de trouble cet après-midi.

Mon petit ami m'attrapa la main et ne me lâcha pas même quand on eut rejoint l'adulte, enfin éloignés du brouhaha systématiquement que causaient des élèves ayant vu une bagarre.

— Pouvez-vous me réexpliquer ce qu'il vient de se passer ?

— Logan s'est mis à menacer Noah en se moquant des problèmes qu'il a eus. Je me suis emporté et je l'ai frappé, puis ça a dégénéré.

— Et... de quels problèmes riait-il ?

— Ylan Wildstone, intervins-je d'une voix neutre. Il riait du scandale véridique, contrairement à ce qu'ont dit les médias, ayant impliqué ce type, quelques-unes de ses fréquentations, mon ancienne petite amie et moi-même. Il riait de savoir qu'elle a été violée puis tuée et que je n'ai rien pu faire pour l'aider car on me menaçait avec un couteau.

— Excuse-moi, souffla-t-elle après quelques longues secondes silence. Je... ce petit con va vite repartir de ce lycée.

Je repris lentement mon souffle, secoué d'avoir révélé ce qu'il s'était en partie passé lors de la soirée. Elle n'avait pas à savoir ce qui me concernait directement.

***

Nous n'avions pas recroisé Logan de la journée ; elle s'était donc bien terminée. Mélody s'était faite discrète et, à ma plus grande surprise, ne m'avait pas de nouveau abordé.

Désormais, il était plus... tard. Vraiment plus tard.

— Je crois pouvoir définitivement affirmer que la notion de logique dans nos horaires est morte et enterrée, souffla Milo en réprimant de son mieux un fou-rire.

Allongés sur le dos, sur le sable froid de la petite plage avoisinant sa – notre – maison, nous regardions distraitement les étoiles depuis trois heures et demi déjà. Trois heures et demi après minuit, pour être exact.

Le bruit régulier des vagues me berçait sans m'assoupir, et l'odeur iodée avait le même effet sur moi.

C'était peut-être bien la première fois que nous étions ici dans un contexte désiré et loin de toute pensée négative.

— Je n'en ai clairement rien à faire de l'heure qu'il est, grommelai-je. Je suis tranquille ici et maintenant.

— Ce ne serait pas la première fois qu'on arriverait en cours en retard après avoir raté le réveil, en effet.

Cette remarque me fit doucement sourire. Depuis quand se souciait-il de notre assiduité scolaire ?

Un silence apaisant nous entoura de nouveau. Mon regard se perdit encore sur les trop nombreuses étoiles qui luisaient fièrement, quelque part dans l'espace. J'y repérais parfois des formes abstraites qui m'échappaient la seconde d'après. C'était intéressant.

Pris d'une soudaine envie de me montrer câlin, je cessai de prendre mes bras comme oreiller pour poser ma tête sur le torse de Milo. J'étais un peu fatigué, mais j'étais bien, tant mentalement que physiquement.

— Je t'aime, chuchotai-je.

Sa main effleura tendrement mes cheveux. Ce simple geste me fit plaisir.

— Et moi donc, souffla-t-il.

De nouveau, quelques secondes passèrent sans un mot.

— Tu sais, tu es le seul qui peut m'approcher comme ça, dis-je avec hésitation.

Les yeux clos, je me dis que je n'avais rien à perdre dans mon honnêteté. Milo... ne me critiquerait pas si je lui parlais de la soirée. Je lui faisais confiance.

Malgré tout, mon rythme cardiaque s'accéléra légèrement. Je n'aimais pas du tout l'idée d'en parler. Mais je voulais être honnête.

— Ylan et ses complices...

J'avalai ma salive avec difficulté.

— Ils... ils m'ont v... violé.

— Et ils le paieront, ils le paieront très cher, gronda-t-il en me serrant un peu plus fort contre lui.

— Tu... tu avais compris ?

Je le sentis hocher la tête.

— Et ils le paieront. Sans aucune chance de s'en sortir indemnes.

Il me redressa, et ses lèvres se posèrent sur les miennes avec une tendresse qui chassa ma peur.

— Plus personne ne te fera de mal. Plus jamais.

Ses mots me provoquèrent une drôle de sensation, comme une brise délicate le matin, la lumière de l'aube éclairant doucement la bibliothèque aux murs de verre de la maison, la main de Milo dans la mienne quand j'en avais besoin...

Ces mots agirent directement sur mon âme, comme un pansement parfaitement ajusté pour en recoller les morceaux.

Plus rien ne m'arriverait car je lui faisais pleinement confiance. Ensemble, nous nous protégerions.

— Je t'aime, répétai-je, mon front contre le sien.

Ensemble, nous étions invincibles.

*****

Joyeux anniversaire à cette histoire et à ma team ! ❤
Un an déjà... c'est dingue *^*

Chapitre publié à 23:59, j'ai réussi ! Je n'y croyais plus bon sang XD

Je vous aime fort !

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