Chapitre 101 : Liens Brisés

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Tout ce que j'avais retenu de ces trois derniers jours, c'était la profonde frustration de ne rien pouvoir faire.

Alors que j'avais obtenu la note maximale au bilan des capacités, je n'arrivais à trouver de satisfaction nulle part. J'allais pouvoir continuer à exercer aux côtés de Miruko et mettre un terme au problème que représentait l'organisation de Shigaraki. Mais même en ayant ce droit, il m'était encore interdit de faire quoi que ce soit.

Yumeko l'héroïne n'était plus l'esclave ou l'élève à Yuei.

Elle était celle qui avait sa place dans la prochaine guerre et qui pourrait librement régler leur compte à ces vilains.

Enfin, librement était un grand mot.

Ma mentor m'avait cloué sur place sans aucun champ d'action possible. Elle m'avait appelé pour me dire tout bêtement que mes camarades étaient en mauvaise posture. Comme s'il s'agissait de la chose la plus naturelle du monde. Et à ça, elle m'avait simplement ordonné de ne rien faire et de veiller sur eux.

Mais bon sang, comment pouvais-je rester sur la touche alors que mon petit-ami faisait partie du groupe ?!

Non pas que je négligeais la priorité de Midoriya mais l'éventuelle perte de Shoto était tout bonnement impensable.

Plus je restais à l'école à les surveiller, plus je devenais folle.

Folle de rage.

Folle de ne pas pouvoir agir pour effacer cette menace. Cette ombre néfaste qui planait au-dessus de leur tête. Au-dessus de Shoto. L'être le plus important à mes yeux.

Et le pire, c'était que je ne pouvais rien lui dire. Rien du tout, sous peine de faire éclater la couverture du mentor de Tsukuyomi : Hawks ; qui se démenait jour et nuit pour nous faire parvenir des informations à sa manière.

Nous nous étions fréquentés en permanence ces derniers jours et j'avais dû rester silencieuse. Lui et moi nous étions rendus avec nos agences à la réunion des héros tenu par la commission générale et là aussi, j'avais dû rester bouche cousue.

Muette comme une tombe.

Nos missions respectives nous avaient été attribuées et peu étonnant que ce soit, nous n'étions pas affectés aux mêmes tâches. Dès lors, ma fonction de protectrice ne tenait plus. Shoto, Midoriya et Bakugo étaient d'ores et déjà hors de ma portée. Ils avaient repris leur activité aux côtés de Endeavor ce matin et se préparaient à l'affrontement.

La seule chose qui m'était permise était de repasser le plan d'attaque dans ma tête.

Au niveau stratégique, la commission avait divisé les héros en deux groupes. Ceux qui attaqueraient leur base et ceux qui s'occuperaient du créateur de Noumus. La plupart des élèves de la filière héroïque de Yuei avait été mandatée pour participer à l'assaut du quartier général du FLP.

De mon côté, je devais rester avec Miruko et débusquer un potentiel hub à Brainless au sein de l'hôpital de Jaku.

Celui-ci était tenu par le supposé créateur de ces monstres : le Docteur Daruma Ujiko, ou bien Kyudai Garaki de son vrai nom. Ce vieillard se faisait passer pour un bon samaritain le jour tandis qu'il était celui qui tirait les ficelles de cette machinerie la nuit. Il était le nouveau maître de Shigaraki maintenant que All For One moisissait à Tartarus.

Il était vraiment le pire de tout ça.

Comme Yukimoto.

La même vermine.

À dire vrai, tous ces gens étaient terribles à leur façon. Je n'avais aucune envie de connaître leurs raisons. Ceux qui faisaient souffrir les autres méritaient qu'on leur rende le double. Et quant aux personnes qui blessaient ceux qui m'étaient cher, alors il était hors de question de les laisser agir à leur guise.

Kyoka avait souffert.

Donc Toga succomberait.

Et Dabi, dont j'avais appris le nom entre-temps, tâterait également -et je l'espérais- de mes armes.

Ce n'était pas uniquement un désir de vengeance qui m'animait. C'était aussi une envie irrépressible de pouvoir régler ce problème. Nous devions rétablir l'ordre. Le peuple devait retrouver une vie plus calme et plus sereine, moins empreinte de panique. Il en valait de notre devoir et tout ce que je voulais, c'était de ne plus entendre parler de l'angoisse générale mentionnée par Yoichi lors de notre dernière rencontre.

Alors que je ruminais dans la pénombre de ma chambre, je ne vis pas le soleil se coucher.

J'avais passé le reste de ma journée ici, au dortoir, pendant que d'autres étaient allés travailler. Tout ça parce que Miruko faisait tout de son côté et que je devais faire attention à des amis qui n'étaient même pas ici. J'avais eu tout le temps nécessaire pour étudier le dossier des généraux de Detnerat qu'elle m'avait envoyé et j'étais donc actuellement en train de jouer avec l'épée noire de mon alter, esquissant de légers gestes dans l'air, profondément ennuyée.

De toute manière, je n'avais que ça à faire.

Sauf lorsque soudain, trois petits coups résonnèrent contre la porte. Je fronçais les sourcils, surprise, avant de me détendre aussitôt. J'invitais donc le nouvel arrivant à entrer d'une voix plus claire que mon humeur :

- Oui ? Entrez !

La poignée s'abaissa et une tête bicolore s'immisça.

- Je te dérange pas ?

Mes joues prirent immédiatement quelques couleurs.

Je m'empressais de faire disparaître mon arme et de tirer la porte.

Shoto entra alors, me saluant d'un petit hochement de tête.

Son expression était toujours aussi neutre. Même en cherchant, il n'y avait pas une once d'inquiétude dans ses yeux et quelque part, c'était très rassurant.

La journée avait dû bien se passer.

- Bonsoir, Shoto ! Vous venez tout juste d'arriver ?

Le jeune homme acquiesça tranquillement, avant de demander d'une voix calme :

- Comment vas-tu ? Ton jour de congé s'est bien passé ?

Je grimaçais aussitôt à cette question, ce qui fit rire le garçon.

Il s'approcha et coinça une mèche rebelle derrière mon oreille. Il se pencha ensuite pour planter un léger baiser sur ma pommette, ce qui ne manqua évidemment pas de me faire rougir de plus belle. Des bouffées de chaleur me figèrent sous le regard à la fois amusé et attendri de l'adolescent.

- C'était très long. J'attendais ton retour avec impatience, soufflais-je.

Il avait le don de m'apaiser.

Toute la frustration accumulée s'évapora à l'instant même où il me prit dans ses bras.

Son étreinte était douce et bienveillante. Elles l'étaient toujours à vrai dire. Et ça, c'était la meilleure des sensations. Je pouvais enfouir mon nez dans son cou et humer son habituel parfum : un mélange de lessive et de menthe.

Un long soupir de soulagement franchit mes lèvres.

- Et bah dis donc, ça c'est du soupir. C'était si pénible que ça ?

- Tu peux pas imaginer ! M'exclamais-je. Tu étais loin de moi, à faire je ne sais quelle nouvelle mission dangereuse alors que Miruko ne me contacte plus du tout...

Il me caressa doucement le dos.

- Du calme, du calme. Je suis là maintenant.

On resta ainsi pendant un moment avant que je ne l'invite à s'asseoir sur mon lit. On discuta longtemps, heureux de se retrouver. Nous avions rarement eu le temps de rester tous les deux ces derniers jours. Cet instant était donc très précieux et nous devions en profiter.

Je devais profiter de la présence de Shoto sans me soucier de ce qu'avait dit Miruko. Je devais oublier le dossier sur les généraux de Detnerat, les Noumus et le Docteur Ujiko. Il n'y avait rien d'autre que nous et c'était amplement suffisant.

Inconsciemment, mes bras trouvèrent refuge autour de la taille de Shoto qui bascula sur les draps, nos jambes toujours dans le vide. Il poussa mes cheveux sur le côté pour qu'ils ne me tombent pas en plein visage et reprit ses légères caresses dans mon dos.

- Tu me manques, lâcha-t-il dans un soupir. L'apprentissage prend tous nos temps libres. Ce n'est plus comme avant. J'adore ce que je fais et je me donne toujours à fond pour être un meilleur héros mais sans toi ça devient compliqué. Du moins... Au fond de moi je sais qu'il me manque un truc quand tu n'es pas à mes côtés.

- Shoto... soufflais-je en me redressant au-dessus de lui, ce n'est que temporaire. La frénésie de ces derniers temps va se calmer bientôt et on pourra en profiter. Il nous sera enfin permis de passer du temps rien que tous les deux.

Ma main trouva refuge sur sa joue. Nos regards se cherchèrent et s'ancrèrent, toujours aussi indissociables. La tendresse que je percevais dans ses yeux était inqualifiable. Il me regardait comme si j'étais ce qu'il avait de plus précieux sur cette terre et cette sensation là, elle me faisait énormément d'effet.

Des papillons virevoltèrent dans mon abdomen, me hurlant de retrouver mes promises.

Celles que j'aimais tant.

Mais malheureusement, je n'eus pas le temps d'y songer que Shoto posa sa main derrière ma tête et m'attira contre lui pour m'embrasser.

Nos lèvres s'entrechoquèrent dans un doux baiser, se mouvant l'une contre l'autre avant de se reculer, puis de se retrouver. Nous transmettions nos sentiments respectifs. Notre manque, notre inquiétude, notre tendresse et notre amour. C'était un échange vital. Un échange emprunt d'émotions si différentes que ce mélange était un véritable cocktail explosif.

Si bien que ce baiser devint plus assoiffé, plus avide et impatient.

Shoto passa sa main sur le bas de mon dos avant d'agripper ma hanche, et inévitablement, il me colla contre lui. On ne se sépara pas immédiatement. Nos langues vinrent même se rencontrer, un peu plus timides, et aussitôt mon visage devint rouge carmin.

Ce fut moi qui y mit fin.

Je me redressais un peu brusquement, à la recherche d'un oxygène absent pendant trop longtemps. Shoto m'observait, quelque peu surpris parce qu'il s'était passé, ses joues légèrement rosies. Nos cœurs battaient à tout rompre et il était presque possible de les entendre distinctement.

Embarrassée, j'enfouis ma tête dans son torse alors qu'il ricana.

- Shoto... Comment veux-tu que je survive à une attaque pareille ?

Un sourire releva ses lèvres.

- Une attaque, hein ? C'est toi qui a mené l'offensive dis donc.

Je m'offusquais.

- Pardon ? Tu as poussé ma tête, brigand !

Son sourcil se leva tandis que son sourire se mua en un rictus malin.

- Tu n'as pas aimé ?

De la fumée sortit littéralement de mes oreilles. J'étais plus rouge que la couleur en elle-même et mon cœur battait si vite dans ma poitrine qu'il ne tarderait pas à s'en échapper. Je boudais de sa taquinerie, le réprimandant de me faire tourner en bourrique.

Cela le fit rire et je ne tardais pas à le rejoindre. On se moqua de nous-même et Shoto m'apprit le mot « auto-dérision ».

Après ça, la discussion reprit tranquillement.

Je me sentais l'observer d'un air niais et mielleux, complètement amoureuse de lui. Je l'écoutais me parler de sa nouvelle technique, le « Prominence Burn », tout droit tiré de l'arsenal de son père, et lui répondait en lui posant des questions sur le sujet. Puis à mon tour, je lui contais mes aventures avec Miruko, cette folle dingue du combat et du cassage de figures.

Il me fit remarquer que mon style d'attaque avait légèrement changé. Apparemment, Midoriya l'avait souligné durant mon passage au bilan des capacités la dernière fois et l'avait qualifié comme « une imitation de la façon de se déplacer de Miruko ».

Les minutes défilèrent et on passa une bonne partie de la soirée ensemble, oubliant nos devoirs de héros. Nous étions simplement deux petits « canards amoureux » comme disait si bien mon rival aux cheveux blancs.

Et au final, cela m'allait très bien.

- Ah.. J'étais inquiète aujourd'hui, soufflais-je en lui caressant la joue.

- Pourtant, il ne s'est rien passé d'horrible cet après-midi. On a simplement arrêté des délinquants dans les rues. Des gens qui se menacent avec des petits couteaux, une vieille dame qui se fait arracher son sac à main... Des banalités quoi. On a même croisé Hawks qui nous a devancé dans la course poursuite des voleurs. C'était franchement tranquille.

Je me reculais soudainement à l'entente de ce nom.

- Hawks ? Vous avez vu Hawks ? Qu'a-t-il fait ?

Shoto fut surpris de ma réaction. Il resta quelques instants à me fixer, perplexe, alors que j'attendais une réponse en scrutant son regard hétérochrome.

- Rien de plus que ce que je viens de te dire. Il a arrêté des voleurs.

- C'est tout ? Que ça ? Insistais-je.

Il se répéta à nouveau, sans trop comprendre ce qui me prenait. Mais au moment où je fis l'erreur de détourner le regard, la mine aigre, il réagit immédiatement. Shoto fronça les sourcils et me força à le regarder, alerte :

- Qu'y a-t-il ? Quelque chose te préoccupe ?

Ça recommençait.

Je ne pouvais rien lui dire. J'étais enchaînée à cette promesse que j'avais faite à Miruko. Celle de garder le secret quoi qu'il arrive afin de les préserver.

Et si par malheur je révélais ce que Hawks nous avait transmis, Shoto ne resterait pas sans rien faire. Il ne respecterait pas les consignes. Il ignorerait le fait d'être dans le lot des cibles et foncerait retrouver Midoriya pour jouer les gardes rapprochés.

Mais je ne voulais pas de ça.

Shoto avait démontré plusieurs fois dans le passé qu'il était prêt à tout pour ses camarades. Il avait rejoint le combat lors de l'apparition du premier Noumu au SCA l'année dernière. Mais pas que. Il faisait également partie de la riposte lorsqu'un escadron de l'Alliance avait saccagé le camp d'été ; et non seulement il s'était battu contre eux, mais il avait également participé à une mission de sauvetage quand Bakugo s'était fait enlever.

Il ne serait pas comme moi. L'adolescent ne serait jamais resté les bras croisés si son maître de stage le lui avait demandé.

Il se serait jeté dans la gueule du loup.

Et il en était hors de question.

Je devais le protéger.

- Non, tout va bien ! Répondis-je d'un sourire grotesque.

- Tu penses mentir à qui là ? Rétorqua-t-il du tac au tac.

Je restais silencieuse, les poings serrés, et il me lâcha.

- Ça se voit comme le nez au milieu de la figure, Yumeko. Tu ne sais pas mentir. Il y a bel et bien quelque chose, déclara-t-il en posant une main sur ma joue. Dis-moi tout, je t'écoute.

Je me mordis puissamment la lèvre inférieure avant de secouer la tête.

- Je ne peux pas te le dire maintenant.

Il soupira et retira sa main.

Le bicolore me poussa légèrement et se leva du lit. Il s'avança jusqu'à la fenêtre de la chambre et jeta un œil à l'extérieur. Le ciel était si sombre et criblé de nuages qu'il était impossible de distinguer la lune et les étoiles. Les astres stellaires étaient absents ce soir et nous privaient de leur lumière chatoyante et protectrice.

Shoto prit quelques instants de réflexion alors que je fixais son dos, immobile et le cœur serré.

- Écoute, finit-il par reprendre, tu devrais m'en parler maintenant. La mission débute demain matin et il est hors de question qu'on aille sur le champ de bataille sans s'être tout dit. Ne garde pas tes inquiétudes pour toi et fais-moi en part. Parce que si jamais je viens à succom-

- À quoi ?! Rugis-je soudainement.

Sa pupille azurée me dévisagea au-dessus de son épaule.

- Si jamais tu viens à quoi ? Me répétais-je en grinçant des dents.

- Si jamais je viens à succomber, articula-t-il trop franchement à mon goût. Il faut que tu me parles, afin de n'avoir aucun regret.

Ce fut la goutte qui fit déborder le vase. Je m'approchais à pas de géants de lui, tout à coup en colère. La rage bouillonnait depuis trop longtemps dans mon estomac et je ne pouvais d'ores et déjà plus la contenir. J'attrapais brusquement Shoto par la manche pour le faire se retourner et lui fit face, plantant mon regard enflammé dans le sien.

- Répète ça une seule fois et ça va pas le faire. Succomber ?! Tu as bien dit le mot succomber ?! Non non non, ça c'est même pas une chose envisageable. Ne dis plus jamais ça.

Il resta impassible.

- Faut se rendre à l'évidence. On va affronter le Front de Libération du Paranormal. Ils ont des dizaines et dizaines de Noumus, une armée monstrueuse et un mec appelé Gigantomachia, autrement dit une arme de destruction massive. Sans parler de Shigaraki. Tu es au repérage alors je ne m'inquiète pas pour toi. Mais nous on fait partie de l'affrontement. Ça ne va pas être beau à voir.

La réalité me gifla violemment.

Il avait parfaitement raison.

Nous avions des chances de nous perdre dans cette bataille.

La panique me gagna soudainement. Je secouais frénétiquement la tête, refusant de comprendre ce qu'il venait de me dire. Le monde autour de moi s'occulta alors que je plaquais mes mains sur mes oreilles, déstabilisée. Ma respiration devint lourde et sifflante. Des sueurs froides dégoulinèrent le long de mon dos alors que de violents frissons me hérissèrent l'échine. Je ne m'entendais même plus car il me semble même qu'à ce moment-là un gémissement de douleur m'arracha la gorge.

Shoto se précipita vers moi et me répéta des choses inaudibles.

J'étais en pleine crise d'angoisse.

L'adolescent me fit asseoir sur la chaise de mon bureau et s'agenouilla devant moi. Il attrapa mes mains et m'obligea à soutenir son regard. Il essayait de rester calme et de ne pas montrer son inquiétude pourtant lisible dans ses yeux.

- Yumeko, regarde-moi. Hé calme-toi, je suis là, souffla-t-il en caressant ma paume du pouce. Pardonne-moi si j'ai été cru. Je ne voulais pas te faire de mal.

- Ne pas me faire de mal ?! Braillais-je en réprimant un sanglot. Tu te fiches de moi ? Tu acceptes la possibilité de perdre la vie dans cette bataille et tu ne veux pas me faire de mal ? Dois-je te rappeler qui j'ai perdu il y a à peine quelques mois ?! Est-ce que j'ai besoin de te rappeler qui était le petit garçon que tu as vu mourir toi aussi ?!

Une grimace de souffrance lui déchira le visage. Cependant, il ignora la mention de Hisobe et poursuivit égoïstement, convaincu de ses dires :

- Yumeko ! S'écria-t-il à son tour. Ouvre les yeux, ce sont des monstres qu'on va affronter !

Je ne comprenais pas pourquoi il disait ça. Tout cela me paraissait terriblement cruel. Il n'essayait même pas de me rassurer ni même de me promettre de revenir en vie. Non, tout ce qu'il répétait était l'éventualité de sa mort et de celle des autres.

Devais-je vraiment perdre quelqu'un d'autre ?

J'étais en colère. En colère devant son impassibilité. Devant son visage qui n'exprimait rien malgré ce qu'il s'efforçait de me faire comprendre.

Pour moi, il était totalement impossible que Shoto meurt. Il ne pouvait pas. Il ne devait pas. Il n'avait pas le droit d'envisager de me laisser seule dans ce monde. De me laisser à une vie et à un futur sans lui.

- Et tu penses à moi ? T'imagines l'inverse ? Si c'était moi qui te parlait de mon possible décès ? Tu ferais quoi hein ? Ce serait douloureux, pas vrai ? Alors n'oublie pas que je suis sur la toute première ligne de cette guerre et que je fais partie des éclaireurs ! Et que si par malheur le docteur comprend nos petites manigances et qu'il y a réellement un tas de Noumus sous l'hôpital de Jaku, je serais celle qui me les prendrait en pleine face ! Ça y est, tu comprends un peu comment je me sens là ?

Shoto serra les poings et me dévisagea avec colère. Il se leva soudainement et tourna les talons pour sortir de la chambre. Je l'arrêtais dans son élan en l'attrapant encore par la manche mais il dégagea vivement ma main, l'air lugubre.

- Shoto !

- Aizawa aurait dû suspendre ton stage finalement. Même si cet idiot de Yoichi t'a fabriqué une arme surpuissante, tu ne devrais pas faire partie de cette bataille. Je ferais en sorte de rester en vie alors toi aussi. Et si j'apprends que tu es en mauvaise posture, j'abandonnerai mon poste pour te rejoindre, prononça-t-il d'une voix grave avant de fermer la porte derrière lui.

Mon cœur se brisa en mille morceaux.

La douleur qui me lacéra la poitrine fut si vive que je crus m'être faite transpercer par les instruments de Benji. La torture à laquelle j'étais en proie était si violente que mes jambes flanchèrent, me faisant inévitablement rencontrer le sol. Je n'eus pas le réflexe de me rattraper et tombais violemment sur les genoux, désespérée et attristée.

Mon plexus chauffa violemment.

Quelques instants plus tôt nous échangions un incroyable baiser et pourtant j'étais là, au sol, a retenir mes larmes.

Je déboutonnais ma chemise en vitesse et remarquais la lumière rouge vive de mon tatouage.

J'étais bouleversée. Complètement perdue.

Pourquoi tout devait être si difficile ?

Je plantais mes ongles sur l'encre de ma poitrine, le suppliant de se calmer.

Vraiment, pourquoi devais-je me disputer avec lui la veille de la catastrophe ?

La veille du jour où, inévitablement, Shoto m'abandonna. 


_______________

Bonjour tout le monde ! 

Voici le chapitre 101, j'espère qu'il vous a plus ! N'hésitez pas à laisser vos avis en commentaires ♥

Note d'auteur : Yumeko a vécu à répétition la souffrance de perdre quelqu'un au cours de sa vie. Teruko a succombé en premier et Hisobe est mort deux fois devant elle. De ce fait, savoir que Shoto envisage de mourir dans l'affrontement contre Shigaraki est inacceptable pour elle. À ses yeux, Shoto fait preuve d'un grand égoïsme en acceptant la possibilité de la laisser seule. Ils entretiennent une relation qu'elle n'a jamais vécu auparavant et qui représente tout pour elle. Cela fait à peine 3 ans que Yumeko a obtenu le droit de vivre et un avenir alors pas un seul instant elle ne s'imagine un futur sans les gens qu'elle aime. Et surtout pas sans Shoto. Il fallait donc instaurer un côté tragique en les faisant se disputer afin de rendre les enjeux plus conséquents. 

Avec ceci, j'ai la grande chance de vous présenter non pas un mais trois sublimes dessins de Yumeko !! 

Le premier, gentiment fait par night_demonia devait être posté dans le chapitre précédent mais l'andouille que je suis ne l'a pas fais en temps et en heure. Alors voici notre petite bouille avec un mini-shoto tout mignon sur son t-shirt ! 



Le deuxième, fait par XxSixxxis est un sublime dessin digital de notre Yumeko ! J'ai assisté à une partie de la création en stream et je peux vous dire que dessiner prend un temps fou et demande un coup de main de maître ! Vraiment, tous ceux.celles qui dessinent sont des oufs à mes yeux ahahah 
Sur ce dessin, le détail a noté c'est la présence dans le background du feu et de la glace, représentatifs des alters de Shoto !! Aaaaah j'aime beaucoup trop ! Encore merci !


Et enfin le troisième, *roulement de tambour*, un dessin de la très gentille yuukiebabie qui y a passé toute sa nuit hier ! Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais elle avait déjà fait un dessin digital de Yumeko publié dans un autre chapitre ! 
Mais regardez moi çaaaaaaaaaa j'en pleurerais presque tellement c'est beau ! Sur ce dessin on retrouve Yumeko en compagnie de Maï Misaki et Rina Sakurai, les deux OC's de Yuukie ! N'hésitez pas à faire un bond sur son profil pour ajouter ses fanfictions à votre bibliothèque ! 


En attendant le prochain chapitre, je reste ici à admirer ces chefs-d'œuvre 😭💖

Bisous ღ 

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