Chapitre 110 : La Fin du Chaos II

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Le brouillard.

Tout n'était que brume.

Tout était complètement flou.

J'étais coincée dans un état léthargique que je ne connaissais que trop bien. Je l'avais vécu de si nombreuses fois que j'avais fini par m'y habituer. Mais cette fois-ci, c'était différent. Mon corps entier me hurlait que si je regagnais la surface, que si je me réveillais, ce serai encore plus difficile. Mon cœur m'ordonnait fermement de rester blottie dans les ténèbres. Il était plus en sécurité ici que dans la tristesse du monde extérieur.

Ah... Comme le jour où j'ai perdu mon petit frère.

Depuis combien de temps étais-je ici ?

J'étais déchirée de peur et d'appréhension. Qu'est-ce qui m'attendais au-delà de ces ombres ? Qu'est-ce qui me briserait le cœur à nouveau ? Je n'étais pas dupe. Inconsciente mais toujours présente, je savais parfaitement que mon instinct crieur ne faisait pas fausse route.

Dehors, là où la vie suivait son cours, quelque chose de grave m'attendait.

Que s'était-il passé lorsque je m'étais précipitée dans le brasier ?

Je ne me souvenais que de peu de choses.

Il y avait Shoto, puis le feu, et puis plus rien. Rien du tout. Aucun repère physique ou chronologique dans ces abysses. Je savais simplement que je n'étais pas morte. Il m'arrivait d'entendre des voix lointaines mais rien de précis, seulement des sons étouffés. Je sentais l'odeur des draps frais et du désinfectant. J'étais probablement coincée dans un hôpital épargné par la guerre.

Des mois s'étaient peut-être écoulés.

Du moins, c'est ce que je ruminais jusqu'au moment où on me tira de force de mon sommeil. Je sentie une aiguille dans mon bras insensible depuis des lustres et un liquide traversa aussitôt mes veines, m'obligeant à regagner la surface. Cela me fit l'effet d'une percée dans la glace. Mes poumons se remplirent d'air comme si j'étais resté en apnée tout ce temps et de grosses sueurs chaudes coulèrent contre mon front.

- A-Ah..

Ma voix hachurée me surprit moi-même. Si on pouvait appeler ça une voix bien sûr. J'avais mangé mes mots dans un râle rauque et sec. Une quinte de toux me prit alors aussitôt. Le médecin -sans doute était-ce un docteur si celui-ci s'amusait à foutre une aiguille dans ma peau après tout- marmonna quelques paroles que je fus incapable de comprendre. Je toussais, crachais et bavais sans pour autant être capable de distinguer ce qui se passait autour de moi. Une chape de plomb m'écrasait le crâne et la poitrine. Il me semblait que j'allais m'évanouir et sombrer encore une fois.

J'entendis un puissant claquement. Une porte sans doute, ou peut-être une fenêtre, je ne savais pas trop. Des pas sourds se précipitèrent dans ma direction et quelqu'un m'aida à retirer le masque pénible qui m'étouffait plus qu'autre chose. Ce n'était pas le médecin puisque sa silhouette blanche se précipita à l'extérieur en aboyant ce qui me paraissait être des ordres. Une main se glissa dans ma nuque pour retirer les dernières sangles du masque.

- Yumeko ! Brailla mon sauveur.

Mes yeux étaient congestionnés. Il m'était difficile de les ouvrir en raison des croûtes prises entre mes cils. Dieu du ciel, combien de temps étais-je restée dans le coma ? Ma respiration était saccadée et une douleur vive me tailla les côtes lorsque je voulus bouger. Le genre de douleur qui vous donne envie d'en dégueuler de souffrance.

- Eh oh, te force pas, rallonge-toi. Le médecin est allé chercher des infirmières pour s'occuper de toi.

La voix me parut soudain plus familière. Je levais les yeux, surprise, et tombais nez-à-nez sur un regard loin d'être inconnu.

L'or plongea aussitôt dans l'obsidienne.

Yoichi était à côté du lit, sur un siège en faux cuir bleu pastel, et me fixait de son air si typiquement désagréable. D'innombrables bandages couvraient son corps mais son état ne semblait pas critique. Un hématome violacé couvrait le bas de sa mâchoire fine et délicate. Ses cheveux étaient légèrement plus courts et de gros cernes noirs voilaient son regard. En dépit de ça, il paraissait en bien meilleure forme que je ne pouvais l'être.

Dans mes souvenirs, Himiko Toga l'avait suffisamment poignardé pour qu'il en perde connaissance.

Avait-il gardé des cicatrices ?

- C'est normal si la terre tourne un peu, m'assura-t-il. Ça faisait deux semaines que t'étais inconsciente, ma vieille. T'aurais pu rester dans le coltar un peu plus longtemps d'ailleurs, j'appréciais le silence.

Le sourire que je tentais déforma mon visage en une grimace.

J'étais couverte de tissu blanc. Ce n'était pas des vêtements mais des bandes en tulles servant à envelopper les brûlures. J'en avais déjà vu sur des victimes lors de mon stage avec Miruko mais je ne pensais jamais en porter. Elles étaient imbibées d'un produit médicamenteux à l'odeur nauséabonde et les bords jaunissaient de transpiration.

Je relevais légèrement le buste, essayant tant bien que mal de parler. Ma voix s'évanouit dans un souffle alors qu'une remontée de sang ronfla dans ma gorge, m'obligeant à cracher dans le minable petit haricot en carton fournit par l'hôpital.

L'inquiétude traversa le regard du blanc mais il le dissimula derrière une fausse mine dégoûtée.

- Beurk, sympa le vomi dès le réveil.

En proie à une fatigue extrême et certainement pas d'humeur à parler, je lui fis ma plus belle grimace avant d'essayer une deuxième fois de me lever. Comprenant aussitôt ce que j'essayais de faire, Yoichi bondit de sa chaise et m'attrapa par les épaules pour me forcer à me rallonger.

- Sérieusement, t'essaies de te lever là ? Tu vas m'avoir à l'usure ! Espèce de maudite mule, va ! J'ai jamais vu aussi têtue ! T'as pas intérêt à bouger de ce lit avant d'être complètement remise sinon je te jure que tu vas avoir à faire à moi !

D'ordinaire, ses plaisanteries m'auraient arraché un rictus mauvais ou un gloussement. Mais cette fois-ci, je ne pus retenir mes larmes alors que je poussais faiblement contre ses mains. J'attrapais ses poignets, le cathéter planté dans mon bras s'entortillant entre mes doigts.

- Sh... Sho... Sh-Sho ! Tentais-je à travers mes gémissements plaintifs.

- Shoto, oui je sais. Il est vivant, il est dans la pièce d'à côté avec l'autre bombe et le brocoli. Alors maintenant tu la fermes et tu dors ! Je veux plus jamais te voir gisante comme un cadavre !

J'ignorais ses paroles, les pensées bien loin de cette chambre d'hôpital bien trop étouffante à mon goût. Il fallait que je vérifie que tout le monde aille bien. Shoto, Nemuri, Midoriya, Bakugo, Miruko, Momo, Present Mic, Eraser Head... Tout le monde ! Il fallait que je vois tout le monde. Physiquement. Devant moi, en chair et en os. Il le fallait absolument. Les images de la bataille affluaient comme de l'acide désintégrant chaque parcelle de mon cerveau et de mon cœur. Je me rappelais tout. De l'hôpital de Jaku, de Naya, du Docteur Ujiko, des Noumus, de Miruko en sang, du message radio des héros, de Gigantomachia, de Shigaraki, de Toga et de Dabi. Je me souvenais aussi du désespoir d'Endeavor et de la colère de Shoto. De la tentative d'assassinat de l'aîné Todoroki et... du brasier.

Avec le peu de forces que j'avais, j'attrapais la perfusion et tirais sur les quelques électrodes branchées à ma poitrine d'un coup sec.

- Tu m'emmerdes, Yumeko ! S'énerva Yoichi dans son langage bien à lui.

- Yoichi... Je t'en supplie, croassais-je.

Il attrapa ses mèches courtes dans un geste d'agacement avant de râler haut et fort son mécontentement :

- Pourquoi je peux rien lui refuser à cette nana ? Elle me tuera un jour !

Il passa son bras autour de mes épaules et de l'autre main, il dégagea la couverture de mes jambes. Je lui jetais un regard interrogateur, pas vraiment sûre de comprendre ce qu'il était en train de faire.

Il claqua de la langue et détourna le regard.

- Quoi ? Me regarde pas comme ça, tête de nœud. Tu veux le voir ? Je préfère presque te porter que te voir ramper jusqu'à lui. Il le mériterai pas.

Mes larmes redoublèrent alors qu'il me souleva comme un poids plume malgré ses blessures. Je glissais mon bras autour de son cou et bredouillais un vague remerciement qu'il ignora.

Shoto.

Mon corps pouvait me lâcher des centaines de fois. Mon cœur pouvait s'arrêter. Mes jambes et mes bras pouvaient tout aussi bien brûler. S'il fallait que je traverse les flammes de l'enfer pour le retrouver, alors peu importe que mon corps soit réduit en miettes. Je l'avais fait une fois et je recommencerai autant qu'il le faudrait.

J'affronterais mes pires craintes sans hésitation pour ne serait-ce que sentir une nouvelle fois sa main dans la mienne.

Yoichi traversa d'un pas tranquille les quelques couloirs qui nous séparaient de la chambre des garçons. Je le soupçonnais de prendre ses précautions pour moi. Ses mains n'appuyaient sur aucune zone douloureuse. Finalement, je retins tout de même un gloussement lorsqu'il envoya paître une pauvre infirmière qui n'avait rien demander et qui s'était déplacée après avoir eu vent de mon réveil.

Mon ami s'arrêta au pied de la porte coulissante et aussitôt, la tension qui régnait dans la chambre nous sauta à la figure. Nous pouvions clairement les entendre. Endeavor était présent et semblait se disputer avec les trois garçons. Leurs cris me parvinrent dans un son strident auquel mon ouïe n'était plus habituée.

- Je maintiens ma décision, prononça solennellement le héros de feu.

- Bordel de chien mais y'a intérêt qu'on bouge notre petit popotin d'ici parce que les vilains nous attendrons pas eux ! Y'a un tas de civils en danger dehors et des prisonniers en cavale dans toutes les rues ! S'écria Bakugo. Et vous, vous voulez arrêter notre stage ? Mais ça va pas ! Vous croyez que ça me réjouit de devoir rester là alors que Tartarus a été dépouillé de ses détenus ?!

- K-Kacchan, calme-toi !

- Papa, il a raison ! Nous devons garder notre contrat d'apprentissage. Il faut qu'on se batte et qu'on arrête Touya tous les deux. On passera cette épreuve ensemble.

- Je refuse catégoriquement de vous mener à nouveau sur le front. Nous avons subis trop de pertes et quand bien même votre niveau dépasse celui d'un héros certifié, vous n'êtes que des microbes d'apprentis-héros. Ne tentez rien par vous-même, vous ne faites plus partie de l'agence Endeavor. Est-ce que je me suis bien fais comprendre ?

- Quoi, mais je rêve ?! Rugit Bakugo.

Les garçons.

Ils étaient là, tous les trois, sains et saufs, juste derrière cette porte.

Tous les regards se braquèrent sur nous lorsque Yoichi décida d'entrer. Je passais de l'émeraude de Midoriya au rubis féroce de Bakugo avant de retrouver les deux prunelles singulières de Shoto. Immédiatement, sa présence occulta le reste de la pièce et je tirais inconsciemment le col de Yoichi, le suppliant à travers ce geste de me porter jusqu'à lui. Nous interrompions une conversation importante mais la peur que j'avais ressenti lors des combats surpassait tout le reste. Mon petit-ami était assis sur un des lits et me fixait comme deux ronds de flan, plus que surpris de me voir sur le seuil de sa chambre.

- Oui oui, j'ai compris. Force pas comme un bourrin, grommela mon acolyte.

Cependant, Endeavor fit immédiatement barrière et mon regard perdit celui de mon partenaire pour s'échouer sur le torse massif du numéro un. Il me toisait du haut de son un mètre je-ne-sais-pas-combien. Je voulus protester mais Yoichi ne perdit pas de temps pour cracher son venin :

- J'ai porté cette idiote jusque-là parce qu'elle me cassait la tête pour voir votre fils, j'ai certainement pas fait ça pour rien. Agence Endeavor, contrat de stage ou blablabla, je m'en tape. Bougez-vous de là, j'ai un colis à jeter et elle pèse son poids la petite mère.

J'écarquillais les yeux, impressionnée par l'audace et l'orgueil du blanc. Même avoir le numéro un en face de lui ne le faisait pas redescendre de ses grands chevaux.

Endeavor fronça sévèrement les sourcils, les coins des lèvres affaissés.

- Oï gamin, je te conseille de-

- Papa.

Le père se tourna vers son fils alors que celui-ci lui intima de ne pas se mettre en travers de notre chemin.

- Cette gamine devrait être dans sa chambre ou en soins intensifs, que sais-je, peu importe, mais pas ici. Tu as vu l'ampleur de ses blessures ? On peut être heureux qu'elle respire encore !

Shoto n'en démordit pourtant pas. Il somma silencieusement son père de dégager du chemin, et c'est ce qu'il fit. Il lâcha un long soupir, se décalant d'un pas sur le côté pour nous laisser passer.

Yoichi avança d'un pas ferme malgré ses bras blessés qui frémissaient sous l'effort.

Le bicolore était lui aussi rafistolé de partout. Un large bandeau couvrait le côté gauche de son visage. Il s'agissait des mêmes bandes qui couvraient mes bras et mes jambes mais le soulagement prima en constatant qu'il n'était plus entre la vie et la mort.

- Je te préviens, fulmina le blanc à l'attention de Shoto, plus jamais tu la met dans cet état, c'est compris ? Vous avez tous été des abrutis fini et y'en a pas un pour rattraper l'autre dans votre lycée de tarés. Yumeko vous a bien sauvé les miches cette fois-ci et plus jamais je fais partis des dommages collatéraux de vos pulsions suicidaires ! Si elle avait pas blessé Gigantomachia, il vous aurait roulé dessus comme la bande de moucherons que vous êtes !

Et sur ses mots, il me déposa comme un paquet sur le lit du jeune homme. Il marmonna dans sa barbe avant de tourner les talons et dégager le plancher.

- Bon, nous aurons cette discussion tous ensemble à votre sortie, soupira Endeavor. Je repasserais plus tard.

Il sortit. Lorsque la porte se ferma derrière le costume flamboyant du héros, un silence pesant envahit la pièce. Bakugo et Midoriya se jetèrent un coup d'œil alors que Shoto posa sa main sur ma joue. Mon cœur rata un battement alors qu'il passa un bras autour de mes épaules, me forçant doucement à m'allonger.

- Tu n'aurais pas dû sortir de ton lit, tu es dans un état bien pire que le nôtre. Tu as vu le docteur ?

Je secouais doucement la tête et un voile d'inquiétude se posa sur son regard. Il en fit finalement abstraction et passa ses doigts bandés contre ma nuque ; geste qui m'aurait provoqué un frisson délicieux si je n'étais pas tiraillée par la douleur de mes plaies.

- Tch. Ça y est, ça pue le bécotage de tronches à dix kilomètres. J'aurais dû demander à ton daron de me changer de chambre.

- Kacchan ! S'offusqua le vert.

Je me raclais difficilement la gorge, prononçant d'une voix grasse :

- Bakugo... Midoriya... Je suis heureuse que vous vous en soyez sortie... Shoto, je...

Le bicolore s'allongea à mes côtés et tira la couverture sur nous.

- Ne te forces pas. Essaie de dormir, on discutera plus tard.

- OÏ, LE FANTÔME ! Hurla Bakugo. Écoute-bien parce que je le dirais qu'une fois et que ce foutu nerd m'y a obligé avant que tu te réveilles ! C'était stupide de nous rejoindre ! Mais au moins, t'as enfin servie à quelque chose ! La prochaine fois soit plus prudente parce que y'a rien de plus stupide qu'un héros qui se jette la tête la première dans un barbecue pour sauver quelqu'un, ok ?! Tu vas crever plus vite que tout le monde à ce rythme-là !

L'explosif me pointait du doigt d'un faux air agressif, ce qui me tira un rire épuisé et peu emballé.

- C'est trop aimable...

Shoto passa un bras autour de ma taille et me rapprocha faiblement de lui. Il essuya du pouce mes paupières rougies par les larmes et planta un doux baiser sur mon front, m'ordonnant en silence de me reposer avant toute chose.

C'est ce qu'il me demandait.

Mais j'avais besoin de savoir.

Qu'était-il advenu du Front de Libération après ma perte de connaissance ?

- Racontez-moi comment ça s'est fini, priais-je.

Midoriya et Shoto se jetèrent un regard inquiet, ne sachant pas vraiment comment aborder le sujet. Ils hésitèrent suffisamment pour que Bakugo se décide à prendre la parole à leur place :

- Y'a rien de fini, justement. C'est que le début d'une foutue guerre civile. Tu veux savoir ce qui s'est passé après que tu aies volé au secours de Double-Face ? Les vilains nous ont échappé et se sont volatilisés ! T'y crois à ça toi ? Un géant d'une dizaine de mètres qui s'enfuit avec sur son dos toute la ribambelle du FLP et qui disparaît dans la nature sans laisser de trace ? Quelle merde, je te jure !

Hein ?

Comment était-ce arrivé ? Pourquoi les vilains nous avaient-ils échappé ?! Cela voulait-il dire que Toga était toujours en liberté ? Remarquant mon incompréhension, Midoriya prit la peine de me retranscrire la fin du combat. Il m'expliqua l'arrivée de Tenya qui les avait aidé lui et Bakugo à nous sortir des flammes de Dabi. Endeavor avait tenté de le retenir mais s'était heurté à plus fort que lui. Quant à Best Jeanist, son alter avait fait mouche lorsque Shigaraki avait ordonné à Gigantomachia de leur ouvrir une voie de fuite.

J'attrapais la couverture de Todoroki et m'enfouis dedans, dépitée. Comment l'opération avait-elle pu virer à un tel fiasco ? Où étaient-ils désormais ? Est-ce que le Docteur Ujiko était lui aussi en cavale ? Si c'était le cas, alors des tas de Noumus seraient encore créés et terroriseraient les citoyens.

- Tant de personnes ont été blessées inutilement alors, quelle catastrophe, soufflais-je.

- Ce n'est pas tout, reprit le vert d'un air épouvanté, Shigaraki et sa bande ont repris la main et ont envoyé leurs forces sur les prisons les plus dangereuses du Japon.

- Pardon ?

J'avais du mal à comprendre ; Midoriya se racla la gorge.

- À l'heure actuelle nous sommes vraiment coincés dans une guerre civile. Ces deux dernières semaines, les criminels les plus dangereux -dont ceux enfermés au Tartarus- ont été libérés et sévissent en ville sans personne pour les arrêtés. Les civils sont livrés à eux-mêmes et ne permettent plus aux héros de leur venir en aide. Ils affirment que nous n'avons pas été à la hauteur et qu'ils se défendront eux-mêmes.

Son regard s'assombrit et il peina à reprendre.

- Quand bien même la plupart de la population ait été évacuée dans les centres d'urgences, de nombreux groupes réticents ont prit les armes et se sont isolés dans des bâtisses abandonnées. Ils refusent de laisser les vilains leur prendre leur chez-eux mais refusent tout aussi catégoriquement notre aide. Nous sommes dans une impasse. À chaque minute qui s'écoule, un homme, une femme ou même un enfant peut mourir sous les mains d'un vilain. Les symboles héroïques, dont les statues d'All Might, sont profanés de message de haine. Les héros ne sont plus ce qu'ils étaient.

- Oï, maudit nerd. Tu crois pas que y'a plus important que les profanations de statues ? Je parle de toutes les pertes qu'on a subit. Pleins de héros ont rendu le costume alors que beaucoup d'entre nous ont été blessés ou ont perdu la vie durant cet affrontement !

Midoriya baissa encore plus la tête, si désespéré que s'il l'avait pu il se serait évaporé de la pièce.

Je tiquais.

- Q-Qui est décédé ? Toute la classe A va bien, hein ? Et ceux qui étaient sur le deuxième front ? D'ailleurs, comment va Miruko ? On a soigné ses blessures ? Et ma mère, comment va-t-elle ?

Un profond malaise emplit soudainement la pièce.

Les garçons se regardèrent tour à tour sans savoir par où commencer. À chacune de mes questions, ils se raidissaient tous les trois un peu plus. Je les observais. Midoriya, Bakugo, puis Shoto. Et mon estomac se contracta si fort que je crus m'effondrer à nouveau. J'attrapais la manche de Shoto et tirais dessus sans ménagement, alerte.

- Q-Quelqu'un est blessé ?! M'étranglais-je, la voix enrouée. Dites-moi !

Je tentais déjà de me relever mais Shoto fit obstacle. Malgré ses bras frêles, il me retint avec force et me plaqua presque contre le lit.

- Bakugo, Midoriya, ne parlons pas de ça maintenant, c'est clair ? Leur siffla-t-il si froidement que le vert en eu des frissons.

- Shoto ! Dis-moi ce qui leur est arrivé ! Est-ce que Momo va bien ?! Et ma mère ?! Peinais-je à prononcer, la gorge sèche et la bouche pâteuse.

Le garçon se pencha sur moi et déposa un tendre baiser sur mon visage en sueur. Ma respiration était saccadée et sifflante. Je paniquais. J'allais faire un malaise. Mon petit-ami me caressa doucement le bras, le regard tendre.

- Mon amour, aucun mort n'a été recensé dans notre cercle proche rassure-toi. Il y a toutefois quelques blessés, c'était à prévoir. On ira les voir quand tu seras rétablie alors repose-toi pour le moment, d'accord ? Tu ne peux pas encore quitter l'hôpital et tu es loin d'être guérie. On fera le chemin ensemble quand tu seras sur pieds.

- M-Mais ça ne peut pas attendre...

Shoto planta un second baiser sur la commissure de mes lèvres. Il se releva légèrement, trifouillant quelque chose sur sa table de chevet.

Mais je n'étais pas dupe.

Sa comédie ne prenait pas et je savais que les dégâts devaient être considérables. N'y avait-il vraiment aucun mort ? Pouvais-je me permettre de le croire ? Je savais qu'il disait ça pour me rassurer mais je n'avais qu'une envie : filer de cette chambre et m'assurer en personne de la sécurité de mes proches.

- Tiens, bois un peu d'eau.

Je pris le verre, sonnée, perdue et essoufflée, et le bus d'une traite. Shoto me caressait les cheveux avec beaucoup d'amour et je me sentis légèrement mieux. Il mettait tout en œuvre pour me calmer et je ne pouvais que le remercier pour ça.

- Shoto... Comment va Nemuri ?

- Ne t'inquiète pas, dors petite fée, répondit-il à côté de la plaque. Tout ira bien, on verra ça plus tard.

Hein ?

Je me sentis vaseuse. Anormalement fatiguée, comme attirée par les bras de Morphée alors que nous étions en plein après-midi et que je venais juste de me réveiller.

- Shoto, ce verre c'est-

Il m'embrassa le front et je compris.

Un somnifère.

Un médicament servant à vous endormir mais à prendre avec modération. Lorsque je vis la quantité de poudre blanche dans le fond du verre, je compris immédiatement que la dose avait été augmentée et que je ne pourrais rien y faire maintenant que je l'avais avalé.

- Shoto, tu-

- Excuse-moi Yumeko, tu n'es pas encore prête pour ça et à aucun moment je ne veux que ton processus de rétablissement soit interrompu. J'espère que tu me pardonneras.

Sa voix était déjà lointaine. Mes paupières étaient si lourdes, si bizarrement pesantes. Le jeune homme avait fait en sorte que je lâche prise sans mon consentement. Mais pour quelle raison ?

Je ne pus malheureusement pas réfléchir à une réponse.

Je sombrais l'instant d'après dans un sommeil si profond que je n'avais aucune chance de me réveiller avant plusieurs heures.  


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Bonjour tout le monde ! 

La plupart d'entre vous avait flairer la douille arriver, vous la voyez venir de plus en plus n'est-ce pas ? 
Nous entrons dans la phase post-combat que vous redoutiez le plus alors accrochez-vous. 

N'hésitez pas à commenter et liker ! 

Bisous <3

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