Chapitre 112 : Guérison

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Shigaraki et ses compères avaient apparemment libéré les vilains les plus dangereux des prisons japonaises. Ceux sortant du Tartaros proliféraient le plus. La dernière chaîne télévisée restante du pays répétait cette information en boucle tous les jours. Elle nous assommait de mesures préventives et nous rappelait sans cesse la haine grandissante envers nous, les héros.

Le proviseur Nezu avait apparemment transformé UA en un refuge ultra-protégé pour les élèves, leurs familles et pour de nombreux citoyens de la région. L'école était devenue une forteresse imprenable mais je n'avais pas encore regagné les rangs de l'institut.

Je glissais une mèche de Nemuri derrière son oreille. Ma mère ne bougea pas d'un poil. Cela faisait une semaine que je l'avait découverte et je ne parvenais toujours pas à me remettre de ce que j'avais sous les yeux.

Aucun signe de réveil jusque-là.

Les ecchymoses sur son visage étaient un peu plus rosées que bleues mais ses blessures étaient toujours aussi inquiétantes.

La seule différence était la rage primaire que je contenais. Elle avait dominé toute tristesse. Je me rongeais les sangs à l'idée de rester à l'hôpital de Jaku une journée de plus. Tout était si étouffant. Les chambres, les couloirs, le bruit incessant des machines et l'odeur nauséabonde de désinfectant.

Il m'était tout simplement insupportable de rester ici.

Nous avions également eu des nouvelles de nos maîtres de stage. Beaucoup était lourdement blessés et recevaient des soins dans un autre hôpital non loin d'ici. Le professeur Aizawa avait beaucoup souffert, tout comme Hawks ou encore Miruko. La pauvre avait même perdu un bras apparemment, j'allais devoir lui rendre visite prochainement. Quant à celui de l'agence où Momo travaillait... Il avait perdu la vie dans l'affrontement. Je n'imaginais pas comment elle devait se sentir à l'heure actuelle.

Les brûlures dont j'avais été victimes guérissaient très rapidement grâce à Recovery Girl qui venait nous voir tous les jours. Je n'avais désormais plus de bandages, afin de laisser respirer les plaies, mais il était déjà possible de voir d'affreuses cicatrices sur mes bras.

- Oï, l'idiote. Tu comptes rester ici encore combien de temps ?

En me retournant, je vis Yoichi sur le pas de la porte. Il attendit que je l'invite à entrer avant de se frayer un chemin jusqu'à moi.

- Tu sais que Midnight n'aimerait pas te voir te morfondre comme ça, dit-il en posant une main réconfortante sur mon épaule.

- Je sais. J'envisage de retourner à Yuei, peut-être pourrais-je me rendre utile là-bas.

- Peut-être ?

Un silence se fit entre nous.

Yoichi se dirigea vers la fenêtre, les mains croisées dans le dos. Jusqu'ici, je n'avais pas remarqué à quel point il semblait fatigué. Ses joues étaient creusées, ses cernes noires et ses yeux étaient vides. Il avait lui aussi vécu des horreurs, comme chacun d'entre nous. Quand ce n'était pas l'inquiétude qu'il portait à sa mère ou encore l'histoire macabre de son père qui le tourmentait sans cesse, c'était les vilains qui détruisait peu à peu notre pays.

Il devait constamment être en alerte depuis des années.

- Yumeko, j'ai tellement les nerfs d'être enfermé dans cet hôpital alors qu'on a faillit tous y passer et que les citoyens nous crachent ouvertement dessus. Les statues d'All-Might son profanés et des sigle de haine envers les héros sont tagués partout dans les rues. La télévision et la radio n'ont aucune pitié à retransmettre cette haine envers nous.

- Nous avons faillit à notre devoir, à nous d'en assumer les conséquences.

- Rien n'aurait pu nous préparer à ça. On a fait ce qu'on pouvait !

Je haussais les sourcils.

- Parce que laisser Gigantomachia détruire des dizaines de villes et Shigaraki délivrer les prisonniers du Tartaros n'est pas une erreur, peut-être ? Ne te décourage pas pour si peu, Yoichi. La fidélité des gens va à celui qui pourra les protéger et nous n'avons pas tenu notre engagement. Aucun d'entre nous n'a pu faire quoi que ce soit contre le FLP. Il ne faut pas s'étonner que le peuple se rebelle contre nous.

- Tu acceptes que les citoyens te demande de mourir en l'écrivant sur les murs ?

Je me levais, agacée, et lui fit face.

- Des dizaines de héros ont rendu leurs capes, Yoichi. Beaucoup ont démissionné en voyant qu'ils perdaient le contrôle de la situation. Au lieu de s'atteler à la tâche et tenter de faire basculer à nouveau la balance de notre côté après un tel échec, ils ont tout simplement décider d'abandonner. Tu ne trouves pas que ça, c'est lâche justement ? Un nombre incalculable de vilains sillonnent désormais le Japon en détruisant tout sur leur passage. Des gens meurent tous les jours. Aujourd'hui, à notre époque, alors qu'on se disait protecteurs de l'humanité et à l'âge d'or des héros ! On laisse ces pauvres gens à leur merci sans se bouger d'un pouce ! Tu m'étonnes que leur haine est dirigée envers nous ! Et ça m'est insupportable de rester ici et que Yuei nous ait formellement interdit de faire quoi que ce soit ! Imagine si ta mère n'était pas en centre haute sécurité ? Qu'est-ce que tu ferais si c'était elle qui était là, dehors, à leur merci ?

Son visage se ferma, il m'adressa un regard noir. Mais ce regard n'était pas vraiment dirigé vers moi. Il venait simplement de s'imaginer ce que je venais de dire et de toute évidence, ça ne lui plaisait pas du tout.

- Si ma mère était dehors, j'outrepasserais le mandat d'arrêt des étudiants et irais la chercher.

- Exactement. Je ne compte pas rester sans rien faire. Ma mère préférerait me savoir en sécurité mais elle comprendrait que je sorte pour leur venir en aide.

On se dévisagea. Au fond, je savais très bien que Yoichi ne détestait pas tous ces gens qui nous critiquaient. C'était un apprenti-héros, lui aussi.

- Yumeko ! S'écria une voix grave que j'appréciais particulièrement.

- Kirishima ?

Mon ami aux cheveux rouges s'immisça dans la pièce, tout sourire. Ah décidément, rien ne pouvait entacher ce grand sourire. Cela me mit du baume au cœur. Une vague de tristesse passa dans son regard lorsqu'il aperçu ma mère mais son attention se dirigea rapidement vers moi. Il s'approcha et posa ses deux mains sur mes épaules, souriant à nouveau. Un gros pansement recouvrait sa joue droite et son vilain œil au beurre noir commençait doucement à guérir.

- En sachant que tous les élèves de la classe sont désormais sur pieds, Nezu nous convoque tous à Yuei ! On va pouvoir rentrer !

- Aujourd'hui ? Demandais-je en lançant un regard paniqué au corps inerte de Nemuri.

- Oui, dès que possible ! Apparemment, il a une grande annonce à nous faire !

J'acquiesçais. Les choses allaient peut-être enfin changer. Le principal envisageait-il déjà une contre-attaque ? Impossible. Nous revenions tous plus ou moins d'entre les morts et Nezu ne prendrait pas le risque de nous mettre en danger, sachant que peu d'héros professionnels acceptaient encore de retourner sur le terrain. Qu'est-ce que cela pouvait donc dire ? All Might et Endeavor seraient-il également de la partie ?

Yoichi m'encouragea a aller préparer mon sac.

- On dirait que je suis encore coincé à l'hôpital pour un moment.

- Yoichi, viens avec nous. Je sais que ça t'es insupportable de ne rien faire. Je parlais au principal pour justifier ta présence.

Il hésita mais Kirishima passa un bras brusque autour de ses épaules.

- Mais oui, allons-y !

Il ne nous fallut que très peu de temps pour rejoindre l'académie. A vrai dire, lorsque mes camarades de classes entendirent que Nezu nous avait convoqué, ils s'étaient tous préparé sur le pied de guerre. J'avais aperçu Momo et Kyoka et avait pu discuter rapidement avec elle. Le voyage en auto-bus s'était étrangement bien passé et aucun vilain ne s'était montré ou avait tenté de percer le périmètre de sécurité qui avait été érigé dans la région.

Shoto était resté dans son coin, à bavarder d'un air sérieux et presque confidentiel avec Midoriya et Bakugo. Je ne sais pas ce que ces trois-là avaient en tête mais ce n'était pas le moment de s'en occuper. J'étais moi-même très curieuse de savoir ce que notre proviseur avait à dire.

Aussitôt arrivés à l'école, la présence de Yoichi qui ne me quittait pas d'une semelle avait soulevé de nombreuses questions mais personne ne s'y était trop attardé. J'avais discuté quelques minutes avec notre professeur All Might et celui-ci lui avait gentiment sourit en lui disant qu'il était le bienvenu à Yuei en ces temps tragiques.

De nombreuses familles étaient également présentes. Je reconnus les mères de Midoriya et Bakugo qui discutaient un peu en retrait, observant leurs enfants d'un air protecteur. Elles aussi semblaient épuisés.

Un petit animal à mi-chemin entre l'ourson et la souris se hissa sur l'estrade de la cour de l'école et tapota le micro qui résonna en un écho désagréable.

- Mes chers élèves, je suis si heureux de vous voir tous ici. Vous avez vécu et vu des choses innommables. Vous vous êtes montré plus courageux que nous, adultes, dans ce qui est devenu une guerre sans merci. Je vous ai tous rassemblé ici pour vous présenter mes plus plates excuses ainsi que celles de tout le corps enseignant. Yuei a été irresponsable d'autoriser les agences à vous engager dans ce combat. Je suis... sincèrement désolé, prononça-t-il en baissant piteusement la tête.
- Oï, Monsieur Nezu ! On est pas là pour jouer aux maracas ! S'écria Bakugo à travers la foule en faisant crépiter ses mains. Ce sont pas des excuses qui protégeront les citoyens dehors ! C'est quand qu'on va dégommer du vilain ?!

Je ricanais et Yoichi haussa un sourcil.

- Mon cher Bakugo, je sais combien vous tenez tous à sortir, car vous êtes vaillants et brillants. Cependant, je ne crains que l'embargo sur l'activité des étudiants soit maintenu. Nous ne pouvons pas vous laissez vous battre quand on sait le danger qui rode.

L'embargo était maintenu ? Il nous avait donc ramené ici pour nous confiner ? J'espérais sincèrement que c'était une blague. Bon nombre d'entre nous allait devenir fou, cet idiot de Bakugo le premier. Je jetais un œil à Shoto et rien de tout cela ne semblait le déstabiliser. Il s'y attendait. Ou plutôt, il n'écoutait pas vraiment.

Je compris alors ce que ce regard signifiait.

Shoto n'avait aucune intention de rester à Yuei. Il devait être décidé à affronter son frères et à régler ses comptes. Mon coeur rata un battement. Etait-il prêt à braver les règles ? Lui qui était d'ordinaire si sage ? Bien évidemment. Les enjeux allaient au-delà de l'école.

Lorsque je parcouru du regard l'ensemble de mes camarades de classe, je compris que tous avaient déjà prévu de passer à l'action. Une lueur de détermination et de colère brillait dans leurs yeux. L'académie n'allait pas avoir le choix. Les élèves retourneraient dans les agences.

Quand était-il de Miruko ? Etait-elle en capacité de reprendre le travail ? De ce que j'avais entendu, cela allait devoir attendre un petit moment. Je n'avais donc plus de mentor jusqu'à nouvel ordre.

- Quoi qu'il en soit, poursuivit Nezu, vous serez en sécurité ici en attendant que les autorités nous donne leurs directives. Tenez-vous prêt, jeunes héros, votre tour arrivera très bientôt. Bien évidemment, les structures d'entraînement de l'école sont toujours ouvertes, les cours resteront cependant suspendus jusqu'à nouvel ordre. Sur ce, je vous remercie pour votre attention.

Des murmures commencèrent à s'élever, notamment du côté des familles et des citoyens présents. Un sentiment d'indignation général régnait mais tous se dispersèrent. Je me dirigeais vers Shoto et lui pinça la manche pour attirer son attention. Il m'observa étrangement, comme si je venais de le sortir d'une longue réflexion.

- Yumeko ? Et... Yoichi ?

- Shoto, dis-je en prenant sa main, qu'as-tu en tête ?

Il sembla interdit. Le jeune homme pesait le pour et le contre de m'en parler. Or, j'avais besoin qu'il me parle. J'avais besoin qu'il me partage ses pensées quant à la situation car je ne supporterais pas l'idée de le voir partir seul ou avec les garçons pour retrouver Dabi. Yoichi ne pipa mot, il continua d'observer, se demandant bien pourquoi il était là.

- Que comptes faire Endeavor ?

A voix basse, le jeune homme se rapprocha pour éviter que quiconque n'entende et que cette conversation reste entre nous deux. Il ne voulait visiblement pas que Yoichi entende et celui-ci le comprit rapidement. Il s'écarta et tenta d'aller faire la conversation ailleurs, sans doute embarrasser de se trouver ici et sans connaître personne.

- Nous avons discuté avec Endeavor, il voulait abandonner et laisser son titre de numéro un.

- Pardon ?! M'offusquais-je.

- Bakugo a réagi de la même manière sauf qu'après il l'a attrapé par le col en lui hurlant dessus. Par chance, nous avons pu nous réunir en famille après ça et même ma mère a accepté de le rencontrer. Ils ont discuté tous les deux. Ça lui a fait se bouger les méninges et il a finit par nous dire qu'il n'arrêterait pas de se battre, au moins jusqu'à ce que Shigaraki soit derrière les barreaux et qu'on ait eu une discussion avec Toya.

Toya.

Il l'avait appelé par son prénom. Cet homme qui avait voulu massacré son père et son frère sans aucun remords. Pour moi, c'était impossible d'accepter une telle chose. Que quelqu'un souhait la mort de Shoto me rendait juste folle. Mais si j'étais dans sa situation, comment réagirais-je ? Que ferais-je si Hisobe ou Teruko réapparaissaient en souhaitant à tout prix me tuer ? Même si l'idée était macabre, jamais je n'arriverais à leur vouer une once de haine.

Je ferais même tout pour les sauver.

- Mon père a donc prit sa décision, l'agence va reprendre du service et nous avec. Le principal n'est pas encore au courant.

- Laisse-moi devenir apprentie à l'agence de ton père.

Il me regarda avec les yeux ronds.

- Yumeko, il vaut mieux que tu restes en sécurité ici.

Je le tirais vers moi avant qu'il ne continue et le fixais droit dans les yeux.

- Que tu le veuilles ou pas, je ne resterais pas ici. Tu as vu dans quel état est Nemuri, n'est-ce-pas ? Impossible de rester les bras croisés à attendre patiemment que les derniers héros qui osent encore sortir de chez eux se bougent pour rétablir l'ordre.

- Yumeko, je ne te laisserais pas devenir une apprentie d'Endeavor, c'est beaucoup trop dangereux.

Je perdis patience.

- Tu n'as pas le choix. Il vaut mieux ça que de savoir que depuis que j'ai découvert ma mère, je planifie de m'enfuir pour agir seule de mon côté. Oui, j'y ai pensé Shoto. Un soir, j'ai même préparé mon sac et c'est Yoichi qui m'a arrêté avant que je ne sorte par la fenêtre. Rien ne m'empêche encore de passer la barrière de sécurité de Yuei en prétextant de rendre visite à Nemuri. C'est facile pour nous de nous échapper d'ici et crois-moi que je suis persuadée que beaucoup de nos camarades y songent aussi !

Shoto fit la grimace. L'idée ne l'enchantait pas. Mais comme dit, il allait devoir composer avec. Il se pencha et me prit alors dans ses bras, me serrant fort contre lui. Le jeune homme enfouit son nez dans mon cou et caressa tendrement ma main du pouce.

- Ma fée, ne fait rien d'aussi stupide. Je ne le supporterais pas. Tu ne me donnes vraiment pas le choix, nous allons devoir négocier avec mon père. Ça me semble compliqué, il ne voudra peut-être pas mettre en danger un autre élève de Yuei. Il va vouloir s'adresser à des professionnels.

Je le serrais à mon tour contre moi et lui embrassais la mâchoire.

- Ou je pourrais bien signaler tout ce que tu m'as dit à Nezu pour qu'il te mette toute seule en quarantaine afin d'éviter tout débordement de ta part.

Je le frappais à l'épaule et il ricana. Un premier sourire depuis la tragédie que nous venions de vivre, cela me réchauffa le coeur.

- N'y penses même pas !

- Allons parler à mon père dans ce cas, dit-il en se détachant.

On se dirigea vers l'internat, main dans la main, prêts à contacter Endeavor. Soulagée que Shoto accepte ma présence à ses côtés, je le remerciais en déposant un baiser rapide sur sa joue. Il était temps de passer à l'action. Nous ne pouviosn plus nous reposer sur nos lauriers lorsque les citoyens mouraient dehors. J'allais pouvoir agir et retrouver les fumiers qui avaient fait ça à ma mère. J'allais pouvoir trouver Himiko Toga aussi et détruire ce sourire machiavélique qu'elle adorait arborer.

Un feu d'une nouvelle nature brûlait désormais en moi.

Une haine néfaste qui, je ne le savais pas encore, allait engendrer de nombreuses catastrophes.


____________

Je vous avais dit que je préparais la suite et elle n'aura pas trop tardé ! 

Que pensez-vous de la situation ? Les élèves devraient-ils rester à Yuei ? Ou devraient-ils contre-attaquer après un tel échec ? 

Yumeko a beaucoup de plans en tête et je vous assure, ça sent pas forcément bon ahah 

Merci d'avoir lu ! 

Petit sondage, depuis tout ce temps d'absence, je prépare le plan d'une fiction originale style fantasy, drame, romance, est-ce que vous seriez intéressé ? 

Bonne journée à vous ! 

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