Les vacances d'été étaient maintenant bientôt terminées et je pouvais désormais affirmer que grâce aux efforts de Nemuri, Ectoplasm et Todoroki, mon niveau avait considérablement augmenté. Enfin, j'arrivais à invoquer des armes bien sûr, mais il y avait toujours quelque chose qui bloquait. Mon corps ne supportait toujours pas certaines utilisations et je m'étais souvent retrouvée dans le lit de l'infirmerie du lycée à me faire réprimander par Recovery Girl qui s'acharnait à me dire de ne pas pousser mon corps au-delà de ses limites.

Lorsque je lui avais expliqué le blocage de mon alter, elle m'avait parlé du cas de Izuku Midoriya. Il était arrivé en seconde avec un alter surpuissant mais totalement inutilisable. Celui-ci se brisait systématiquement les os et l'adolescent avait fait de nombreux aller-retours dans le cabinet de Recovery Girl tout au long de l'année. Il s'était trop surmené et à l'heure actuelle, ses bras ne supporteraient pas de nouvelles fractures.

Son cas était donc plutôt similaire au mien et la petite infirmière me conseilla d'en parler avec le vert lorsque je le reverrais.

En parlant de Midoriya, Todoroki et moi étions fortement surpris de le revoir une semaine avant la rentrée des classes. Il était revenu à l'internat, tout sourire, et une partie de moi était rassurée de le voir en meilleur forme que lorsqu'il avait quitté Yuei. Cependant, il était accompagné d'une enfant que je n'avais jamais vu. La fillette devait avoir environ sept ans et elle avait de magnifiques longs cheveux bleuâtre. Elle ne quittait pas le vert d'une semelle et je crois bien que j'étais celle qui l'intimidait car elle semblait déjà connaître Todoroki.

- Yumeko, je te présente Eri ! S'exclama Midoriya.

Légèrement timide aussi, je m'approchais de la petite fille et m'abaissais à sa hauteur avec un sourire se voulant rassurant.

- Enchantée Eri, je m'appelle Yumeko. Je suis une nouvelle élève dans la classe de Midoriya et Todoroki, me présentais-je.

Elle hocha timidement la tête et je n'insistais pas plus. Loin de moi l'envie de forcer cette petite fille à me parler, j'invitais tout ce beau monde à entrer dans l'internat.

Midoriya m'expliqua qu'Eri avait été recueillie par Yuei et que si je ne l'avais pas rencontré avant aujourd'hui c'était parce qu'elle passait son temps avec un ami à lui. Midoriya appréciait beaucoup la petite fille et souhaitait donc passer la plupart de son temps avec elle pour cette fin de congés d'été.

Nous avions donc profité de notre dernière semaine tous ensemble, allégeant nos entraînements Todoroki et moi pour apprécier la compagnie d'Eri et Midoriya. La fillette semblait craintive des étrangers et je ne pouvais que la comprendre. J'étais exactement comme elle. La plupart du temps, je perdais mes moyens dès que je rencontrais de nouvelles personnes.

Le troisième jour, Midoriya nous invita tous les trois à jouer à un jeu, notamment pour occuper Eri qui était encore une enfant et qui pouvait rapidement s'ennuyer. Nous nous étions donc rendus sur le terrain de sport de l'école avec un ballon et avions essayé de jouer à quelque chose ressemblant à du football. Le seul but du jeu était d'amener la balle derrière une ligne tracée au sol de chaque côté du terrain et nous avions découvert à Eri un véritable sens de la compétition.

Pour notre deuxième partie, Midoriya nous encouragea Eri et moi à être dans la même équipe. Nous avions donc affronté les garçons qui étaient des adversaires redoutables mais pas très coordonnés. J'avais supporté Eri pour qu'elle marque quelques points mais Todoroki et Midoriya ne nous avait pas laissé gagner.

Malheureusement, nous avions perdu mais Eri avait exigé sa revanche. C'est pourquoi j'avais à mon tour accepté de faire à nouveau équipe avec elle lorsqu'elle me l'avait demandé de sa petite voix toute timide. Je n'avais pas pu refusé et puis, honnêtement, j'avais espéré gagner aussi.

Et notre vœu se réalisa. Eri et moi avions affronté les garçons autant de fois que nécessaire et nous avions finis par gagner notre dernier match. Nous étions complètement épuisées et la journée avait été bien entamée.

On s'était donc décidés de tous rentrer à l'internat avant qu'il ne se fasse trop tard pour prendre une bonne douche.

- Eri, tu as une tenue de rechange ? Lui demandais-je lorsqu'on arriva.

- Oh, non je n'en ai pas désolée...

- Ne t'excuses pas, la rassurais-je. J'ai tout ce qu'il faut, viens avec moi.

Je pris au hasard deux tenues dans l'armoire de ma chambre et l'emmenais à la salle de bain du dortoir.

Je verrouillais la porte des douches féminines et donnais sa tenue à la petite fille. Elle me remercia timidement et je la laissais entrer dans une des douches. Je fis de même et retira mes vêtements moites de sueur à cause de nos jeux de cette après-midi.

L'eau tiède ruisselante sur mon corps me fit un bien fou et je laissais mon cerveau faire le vide. Je chassais mes inquiétudes et mon stress par rapport au permis provisoire et ne pensais plus à rien. Je ne sais pas combien de temps je restais ainsi mais une petite voix me tira de ma transe.

- Y-Yumeko, qu'est-ce que c'est que cette marque dans ton dos ? M'interrogea Eri d'une voix tremblante.

Je me figeais littéralement sur place. Les douches n'avait pas de portes et j'avais complètement oubliée que je n'étais pas seule l'espace d'un instant. Il était évident qu'Eri verrait le sceau dans mon dos. Ses traits du visage étaient d'ailleurs tirés d'inquiétude. Que devais-je faire ? Lui mentir pour ne pas l'inquiéter ? Mais elle en parlerait sûrement à Midoriya et la présence de cette marque pourrait m'attirer des ennuis si je ne me justifiais pas.

Non, du calme.

Eri n'était qu'une enfant.

Je fermais le robinet de la douche et saisis la serviette suspendue sur le côté de la paroi. Je m'agenouillais à sa hauteur et captais son regard rouge vermeil.

- Eri, j'aimerais que tu gardes ce que tu as vu pour toi s'il-te-plaît, lui demandais-je.

Elle hocha tout doucement la tête, ne quittant pas mon regard.

- Tout va bien ? Me demanda-t-elle.

J'attrapais ses petites mains dans les miennes et acquiesçais.

- Eri, la marque que tu as vu et bien, c'est un peu l'endroit d'où je viens et je n'aime pas trop m'en souvenir... Alors ne t'en fais pas.

Je tentais de la rassurer mais elle fit une chose à laquelle je ne m'y serais jamais attendu. Elle passa ses petits bras autour de mon cou et me serra doucement contre elle. Surprise, je passais mes bras sur sa petite taille et fermais les yeux pour profiter de son réconfort.

- Tu sais, Izuku et Mirio m'ont sauvé des yakuzas qui se servaient de moi pour mon alter depuis que je suis toute petite. Ils voulaient créer une drogue destructrice d'alters alors ils ont détruit mon corps beaucoup de fois. J'ai beaucoup souffert mais ils m'ont secouru et aujourd'hui je suis à Yuei, me révéla la fillette.

Je resserrais les pans de son t-shirt trop grand dans mes mains et la serrais plus fort contre moi.

- Oh Eri, je suis tellement désolée...

- Alors c'est pas grave si tu as cette marque sur ton dos, continua-t-elle. Maintenant, tu es à Yuei et plus rien ne peut t'arriver !

J'essayais de cacher mes bras qui tremblaient autour de son petit corps. Cette petite fille était tellement gentille. Et elle avait eu le courage de me parler de ce qui lui était arrivé pour me rassurer moi.

- Merci, Eri. Tu es une enfant très courageuse.

Je m'écartais pour la regarder et un sourire naquit sur ses petites lèvres. Pas exubérant, non. Mais je le trouvais adorable. Elle me laissa me rhabiller et je coiffais ses cheveux bleus en une longue natte. Elle me demanda si elle pouvait à son tour brosser mes cheveux noirs et je la laissais faire. Je terminais en les rassemblant dans un chignon brouillon et on sortit des douches communes.

Je sentis sa petite main froide se glisser dans la mienne alors que nous rejoignions le salon et les battements de mon cœur s'accélérèrent légèrement.

Cette journée semblait nous avoir rapprochées, Eri et moi.

Todoroki et Midoriya étaient déjà sur un canapé à regarder la télévision quand on s'installa avec eux. Eri à droite de Midoriya et moi à gauche du bicolore.

- Au fait, il n'y a rien à manger ce soir, remarqua Todoroki.

- Sérieusement ? S'exclama Midoriya. On est quatre en plus...

Je me levais doucement du canapé.

- Je vais aller acheter de quoi manger avant que la boutique à côté du lycée ne ferme, proposais-je. Nemuri nous a laissé de quoi s'acheter deux ou trois bricoles.

- Je viens avec toi, déclarèrent le vert et le bicolore à l'unisson, ce qui nous fit rire Eri et moi.

- Merci mais je sais me débrouiller seule, les garçons.

Je tournais les talons sans leur laisser le temps de répondre et quittais le salon en direction de ma chambre. J'enfilais une large veste de jogging et ajusta les lanières du sac sur mon dos avant d'y fourrer mon porte-feuille et mon téléphone.

En sortant du bâtiment, Todoroki m'interpella.

- Laisse-moi t'accompagner, il fait nuit.

Son ton était plutôt catégorique et je connaissais le garçon comme têtu alors je ne trouvais rien à y redire.

On quitta l'enceinte du lycée grâce à nos cartes étudiantes et on fila rapidement jusqu'au magasin encore ouvert le plus proche. J'attrapais un panier à l'entrée et avançais entre les rayons du magasin à la recherche d'une idée pour le dîner. Midoriya aimait le porc et Todoroki les sobas mais je ne connaissais pas les goûts d'Eri.

Je choisissais donc quelques légumes frais et rejoignais Todoroki près des étalages de nouilles à cuisiner.

- Les sobas sont vraiment ton plat préféré, me moquais-je.

Il me regarda et hocha timidement la tête. Je pris donc les sachets qu'il fixait et les fourrais dans le panier.

- On devrait pouvoir faire quelque chose de bon avec ça ! M'exclamais-je en ajoutant d'autres aliments dans notre sac.

Il ne répondit rien à nouveau et je continuais jusqu'à la caisse. Todoroki se manifesta uniquement pour payer nos courses et je refusais en premier lieu. Nemuri nous avait donné de l'argent pour ça. Mais mon camarade insista et je ne pus refuser. On sortit ensuite du magasin et il m'aida à porter un des deux sacs contenant nos achats.

- Merci, Todoroki.

Il eut un moment de flottement et je lâchais un rire discret.

- D'avoir payé, précisais-je.

- Ah, oui. Ne t'inquiètes pas.

Il faisait désormais nuit noire et seuls les quelques lampadaires sur le trottoir éclairaient notre chemin. On rebroussa rapidement chemin jusqu'au lycée pour éviter que Midoriya et Eri ne s'inquiètent d'une trop longue absence. Nous arrivions donc bien vite devant le portail du lycée lorsque la sonnerie de mon téléphone m'interpella. Intriguée, je me stoppais et le sortis de mon sac à dos pour regarder qui pouvait bien m'envoyer un message à une heure aussi tardive. Je n'avais pratiquement aucun contacts à part Nemuri et Momo qui m'envoyait des messages de temps à autre sur son voyage aux États-Unis.

J'ouvris la messagerie de mon téléphone et mon cœur rata un battement. Je laissais subitement tomber le sac en plastique que je tenais au sol et son contenu s'éparpilla partout par terre.

"Avance."

Il s'agissait d'un numéro inconnu. Cette étrange personne s'était sans doute trompé de destinataire. Oui, c'était forcément ça.

Todoroki me ramena à la réalité en saisissant brusquement mes épaules. Je croisais son regard surpris et avalais difficilement ma salive.

- Que se passe-t-il ? S'empressa-t-il de me demander.

Je rangeais immédiatement mon téléphone dans la poche de ma veste et secouais la tête.

- Rien de grave... Dis-je en baissant le regard.

- T'en es sûre ?

- Oui, pardonne-moi, je vais ramasser tout ça.

Je m'abaissais pour récupérer les aliments par terre, tremblante, et Todoroki m'aida sans rien dire. Ou plutôt c'était moi qui ne disais rien. Une affreuse boule d'anxiété naquit au fond de mon estomac et je sentais que si je parlais maintenant, je pourrais vomir mes tripes sur le trottoir.

Todoroki savait pertinemment que j'étais perturbée et je ne pouvais plus le cacher après avoir bêtement fait tomber toutes nos courses sur le trottoir. Mais je lui en était reconnaissante de ne pas insister sur le sujet.

- Rentrons, dit-il seulement.

Il récupéra mon sac pour me décharger et, silencieusement, on regagna les dortoirs.  

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Bonjour tout le monde ! 
Le chapitre suivant aura un jour de retard dans sa publication car je souhaiterais le réécrire entièrement, je n'en suis pas du tout satisfaite. 
J'espère que l'histoire vous plait pour le moment et le mini-arc des vacances touche bientôt à sa fin :)