Chapitre 17 : Douceur et sérénité

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- Aller porte-le, je suis certaine que ça t'irais comme un gant !

- Mais oui, c'est beaucoup trop mignon !

- Impossible, je ne porterais pas ce truc ! M'exclamais-je en essayant de les repousser.

- Oh, aller !

- Regarde, en plus ça irait super bien avec tes cheveux !

Je bataillais encore de longues minutes contre Mina et Toru mais capitulais bien rapidement lorsque toutes les filles se liguèrent contre moi. Elles avaient gagné et actuellement je devais porter un serre-tête avec des oreilles de chats blanches sur la tête et ce n'était pas pour me réjouir.

Récapitulons.

Aujourd'hui nous étions dimanche, c'est-à-dire la veille de la rentrée des classes de septembre. Toutes les filles étaient rentrées à l'internat dans la journée et Momo avait eu l'extraordinaire idée de tenir une "réunion spéciale fille" dans sa chambre pour la soirée. Toutes les filles avaient été conviées, même Eri.

Nous nous étions donc toutes rassemblées sur son gigantesque lit à baldaquin et Toru avait apporter un étrange sac difficilement fermé. Nous lui avions donc demandé de quoi il s'agissait et l'invisible avait sortit tout un tas de bandeaux et serre-têtes mignons dans le but de prendre une photo toutes ensembles. Les filles avaient adoré l'idée mais j'avais catégoriquement refusé de porter celui que Toru avait acheté spécialement pour moi.

Malheureusement, j'avais abandonné et devais donc porter cette chose sur ma tête.

Toutes les filles en avaient enfilé un et je déposais un bandeau avec des oreilles de lapin sur la tête d'Eri. Elle était à la fois surprise et ravie et mon cœur ne pouvait que fondre face à son sourire radieux.

On se rassembla donc pour prendre la photographie lorsque les filles crièrent soudainement un "Plus Ultra!" qui fit vriller mes tympans. Je m'empressais de retirer les oreilles de chats au sommet de ma tête une fois la photographie prise.

- Plus Ultra ? Demandais-je.

- Oui ! Plus Ultra, au-delà des limites ! Affirma Uraraka en bombant le torse avec fierté.

- C'est le slogan de l'école, m'éclaira Tsuyu. Tu ne le connaissais pas ?

- Non, pas vraiment... répondis-je en me frottant nerveusement la nuque.

- Ne t'inquiète pas, moi non plus je ne le connaissais pas avant l'année dernière ! S'exclama soudainement Eri.

Elle savait. Elle avait comprit que les filles ne connaissaient pas mes antécédents et même si elle non plus ne connaissait rien de moi à part l'existence de mon marquage, elle m'avait évité une situation embarrassante. Je la gratifiais d'un hochement de tête et elle y répondit de manière entendue.

-H-heu... Les filles ? Nous interrompit Momo.

Nos regards se posèrent sur elle et la jeune fille devint tout à coup toute timide. Uraraka l'encouragea à parler et la grande brune rougit jusqu'aux oreilles.

- Que se passe-t-il ? Lui demanda Tsuyu, soudainement inquiète pour son amie.

Elle fouilla quelque chose dans un de ses placards et en sortit plusieurs petits paquets emballés dans du papier kraft. À notre grande surprise, la brune en donna un à chacune d'entre nous.

- D-des souvenirs d'Amérique, comme promit... dit-elle en se triturant les doigts.

- Oh mais Momo c'est super !

- Oui, merci tu es vraiment géniale !

Les filles s'exclamèrent une à une en remerciant la grande brune pour son attention. Quant à moi je restais bouche-bée. Momo m'avait donné un petit emballage et je ne savais pas comment réagir. Personne ne m'avait jamais offert de cadeau à part Nemuri et j'étais vraiment touchée par le geste de la grande brune.

Légèrement hésitante, je retirais l'adhésif au sommet du petit paquet pour l'ouvrir et découvrais un magnifique ruban rouge en satin.

Je savais encore moins ce que je devais dire.

- Ça ne te plait pas ? S'inquiéta subitement Momo face à mon manque de réaction.

Je relevais la tête et remarquais que tous les regards étaient posés sur moi. Alors, les mains tremblantes, j'apportais le petit ruban à mes lèvres et fermais les yeux. Je ne voulais pas qu'elles remarquent mes yeux embués de larmes.

- Si, je suis juste vraiment heureuse...

- Tu m'en vois ravie, alors ! Le rouge ira parfaitement avec la couleur de tes yeux, déclara-t-elle.

- Merci infiniment, Momo.

- Câlin général ! S'écria alors Mina.

Et les filles se jetèrent toutes sur moi dans une étreinte plus qu'étouffante. Encore hostile à autant de contact humain, j'avais lâcher un couinement de surprise sans m'en rendre compte, provoquant l'hilarité des filles. Elles refusèrent de me lâcher et je capitulais à nouveau devant leur entêtement.

- Vous êtes vraiment incroyables vous toutes, soufflais-je.

- Approche, m'interpella Tsuyu.

Je me rapprochais doucement d'elle et la jeune fille se saisit du ruban que Momo m'avait offert. Elle entreprit ensuite de nouer mes cheveux dans une queue de cheval basse et d'y attacher le ruban en satin.

- J'avais raison, ça te va vraiment bien ! S'exclama Momo.

- M-Merci...

Il était désormais minuit passé et le silence régnait dans l'internat. Nous avions tous dîné ensemble et cela m'avait procuré un étrange sentiment de soulagement d'entendre à nouveau toutes ces voix. L'internat avait été bien vide durant l'absence de tous les élèves de la classe A. Je m'étonnais à me demander comment j'avais supporter le calme durant autant de temps.

Tout le monde semblait revigoré et prêt pour un nouveau cycle d'étude à Yuei. La totalité de mes camarades avaient profité de ce long congé pour s'entraîner malgré l'interdiction de l'usage des alters en dehors de l'école.

Bakugo avait été le premier à s'indigner lorsqu'il avait apprit que "le fantôme" et "double-face" étaient restés au lycée et avaient pu s'entraîner tout en utilisant leurs alters.

Sur le coup, je n'avais absolument pas compris qu'il avait fait référence à Todoroki et moi jusqu'à ce que Kirishima tente de calmer l'explosif. Le garçon avait prit ma défense en affirmant que je n'étais pas tant un "fantôme" que ça et je m'étais demandé quel était le plus offensant entre être traité de fantôme ou qu'on essaie à peine de le démentir.

Mais à ce moment-là, j'avais franchement explosé de rire et tous les regards s'étaient posés sur moi. Ensuite, j'avais plutôt explosé de honte. Mon visage avait violemment viré au rouge et j'avais tellement fixé le sol que j'avais cru me confondre avec. Je n'avais plus rien dit de tout le repas et j'avais passé l'heure entière à me tortiller sur ma chaise.

J'étais actuellement en train de relire mes leçons afin de me préparer à la rentrée du lendemain quand mes pensées commencèrent à s'égarer.

J'avais passé des semaines en compagnie de Todoroki. Et coïncidence malheureuse, nous nous étions découverts par pur hasard dans nos pires positions de faiblesse. Nous n'avions ni reparlé de sa famille, ni du marquage dans mon dos qu'il avait vu par erreur. Je crois que nous savions tous les deux que nous étions prématurément entré dans le jardin secret de l'autre.

Mais d'un autre côté, j'avais l'impression que Todoroki était la personne la plus proche de moi parmi tous les gens de la classe. Quel relation entretenais-je avec le bicolore ? Les filles m'avait dit de les considérer comme des amies et je m'entendais bien avec le reste des garçons de la classe. Je ne saurais pas vraiment définir ce que les filles appelaient "lien d'amitié". Mais ils étaient tous mes précieux camarades dorénavant. Amis ou quoi que ce soit qu'ils considéraient.

Mais qu'en était-il de Todoroki ? Il avait découvert la pire facette de moi comme j'avais découvert la sienne mais nous n'avions jamais discuté d'amitié.

Soudain, trois petits coups résonnèrent contre ma porte et me tirèrent aussitôt de mes pensées. Qui pouvait bien me vouloir quelque chose à une heure aussi tardive ? Je me levais et ouvrais la porte. Étais-je fatiguée à ce point pour penser à mon camarade et le voir apparaître à ma porte à peine quelques minutes après ? Je me frottais les yeux et observais le bicolore. Non, je ne rêvais pas et Todoroki était bel et bien en face de moi.

- Todoro-

Je me stoppais net. Quelque chose clochait.

J'avais l'impression d'avoir fait un bon en arrière et de me retrouver à nouveau face au Todoroki désemparé du début des vacances. Son regard était le même. Creusé par les cernes comme si il s'était livré à une réflexion intense mais cette fois-ci, ses pupilles était vides d'émotions. Par réflexe sans doute, j'attrapais son avant-bras et l'emmenais avec moi à l'extérieur.

Je fus surprise par son manque de réaction. Il n'avait pas du tout bronché et s'était laissé emmener, sans un mot, dans le jardin de notre internat. Un bol d'air lui ferait le plus grand bien, enfin j'aimais à penser que cela allait aider mon camarade.

Je trouvais un coin peu exposé aux fenêtres des autres et du professeur, à côté d'un arbre proche de la façade. Je me laissais glisser contre le pan du mur et mon camarade me suivit, sans rien dire, tel une poupée de chiffon et c'en était presque effrayant.

Je me retournais lentement vers lui. Les étoiles de la nuit se reflétaient dans ses iris grises et bleues et la peau laiteuse de son visage paraissait bien plus douce lorsqu'elle baignait de cette manière dans les rayons de la lune.

- Je ne sais pas quoi faire pour t'aider Todoroki... Mais je suis là...

Mon cœur s'accéléra furieusement. J'avais parlé sans filtre en espérant que mes paroles l'atteignent. Je n'étais pas une personne de mots, je ne l'avais d'ailleurs jamais été.

Il ne répondit pas et regardait encore les étoiles.

- Todoroki, un jour quelqu'un m'a dit que les actes valaient bien plus que les mots. Je ne sais pas ce qui t'arrive à l'heure actuelle et j'aimerais pouvoir te prouver que tu peux me faire confiance mai-

- C'est pour ça que j'ai frappé à ta porte, me coupa-t-il soudainement. Je ne sais pas si je peux te faire confiance.

Cette fois-ci mon cœur se serra et, bizarrement, une boule d'amertume remonta dans ma gorge. J'entrouvris les lèvres pour parler mais me ravisais bien vite. Que pouvais-je répondre à ça ? C'était tout à fait normal. Je ne le connaissais que depuis quelques mois, je ne pouvais pas me permettre d'intervenir dans sa vie comme une fleur en affirmant qu'il pouvait me faire confiance. Et j'avais été frappée par sa franchise.

Mais pourquoi ressentais-je une si forte déception ?

- Je ne sais pas qui tu es, pardonne-moi si je t'ai blessée. Mais après autant de temps, j'aimerais croire que je peux te faire confiance.

Le garçon tourna la tête vers moi et je croisais ses yeux hétérochromes. Ils n'étaient plus vides, non, loin de là. Son regard reflétait un mélange d'émotions indescriptibles. Était-ce de la colère ? De la douleur ? Ou bien du regret ? Non, ce n'était pas ça. Ses iris brillaient d'une lueur nouvelle que je ne saurais décrire.

Il avait un regard magnifique.

Mais Todoroki rompit tout à coup notre contact visuel et se passa énergiquement une main dans les cheveux.

- Mon père fait des efforts, avoua-t-il, nerveux. Il m'a envoyé beaucoup de messages durant les vacances.

- Et tu ne peux pas cracher là-dessus, c'est ça ?

Il soupira bruyamment et continua de passer sa main dans ses cheveux. Un tic de nervosité, sans doute. De plus, il semblait cette fois-ci ne plus savoir quoi dire.

- Tu pourrais peut-être avoir une discussion avec lui ? Suggérais-je.

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée, me répondit-il, peu sûr de lui.

C'était rare de voir le garçon d'habitude si confiant, être aussi perturbé que ce soir. Il était habituellement un des meilleurs dans bien des domaines depuis que je le connaissais à Yuei. Mais ce soir, sa carapace froide et flegmatique semblait s'être brisée en éclat.

Ou plutôt, je découvrais une nouvelle facette de mon camarade.

Perdue dans mes pensées, je réfléchissais à ce que je pouvais bien lui dire lorsqu'une idée me traversa soudainement l'esprit.

- Tu pourrais rentrer chez toi vendredi après les cours, non ? Lui proposais-je. Et si jamais ça ne se passe pas bien, tu as toujours possibilité de rentrer à l'internat, même si ce n'est pas le but.

Il sembla réfléchir à ma suggestion.

- Tu penses que ça pourrait être une solution ? Me demanda-t-il.

- Et bien, je ne sais pas ce qu'il en est avec ton père. Mais si il n'a pas arrêté d'essayer de te contacter pendant les vacances, ce n'est sans doute pas pour rien. Je pense que vous devriez avoir une discussion et que tu lui communiques tes sentiments.

- Mes sentiments... souffla-t-il, à nouveau dans ses pensées.

Je m'étais recroquevillée sur moi-même, mes genoux contre ma poitrine. J'espérais pouvoir aider Todoroki mais la réalité était bien là. J'avais parlé sans connaître réellement toute la situation et je me permettais de proposer à Todoroki de faire face à son père. Je n'avais pas le droit d'émettre mon avis sur ce qui lui arrivait quand bien même j'avais envie de l'aider dans sa détresse.

Tout à coup, je sentis une main réconfortante se poser sur le sommet de mon crâne. Je tournais lentement la tête pour croiser le regard de mon camarade. Il était à nouveau serein. Il avait retrouvé son calme et ne se triturait plus les cheveux à s'en arracher. Il me fixait et je ne pouvais tout simplement pas me décrocher de ce regard. Ce regard qui en avait bien trop vécu pour un garçon si jeune. Ce regard hétérochrome aux mille-et-une émotions.

- Merci, Yumeko, j'irais le voir vendredi et on verra bien.

Je sentis quelque chose se tordre à nouveau dans mon estomac mais cette fois-ci, j'étais certaine que ce n'était pas de l'amertume ou de la déception.

Non, loin de là même.  

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