Chapitre 49 : Elle

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Nous étions rentrés au temple pour le dîner et il avait été franchement difficile de remonter tout le flanc de la montagne à pieds. Tout d'abord parce que je n'avais pas une endurance assez développée pour escalader des centaines de mètres d'altitude, mais surtout parce que mes jambes étaient bien trop serrées dans ce kimono de malheur que j'avais vraiment eu du mal à enfiler. Les filles avaient été obligées de m'aider pour m'habiller de long en large dans ce tissu qui m'enroulait comme un véritable bout de viande.

Sérieusement, quelle élégance.

Cependant, lorsque je m'étais laissée aller dans un ramassis de plaintes à cause du vêtement, j'avais surpris le regard fixe de Todoroki sur moi. Mes joues s'étaient alors enflammées et j'avais rapidement brisé ce contact visuel à cause de mon embarras. Il avait été bien plus facile de me détourner du bicolore comme une véritable couarde et d'engager la discussion avec Midoriya jusqu'au sommet du mont.

Les habits que nous avait généreusement offert notre principal étaient vraiment somptueux. Je n'avais jamais vu une chose pareille. Bien sûr, il y en avait dans les manuels d'histoire et j'en avais déjà vu porté par des troubadours de Musutafu qui dansaient dans les rues. Mais en réalité, en porter un soi-même était vraiment très palpitant. La soie était fine et douce, mais suffisamment chaude pour nous protéger un minimum du climat.

Si j'avais esquivé à ce point Todoroki, c'était uniquement parce que j'avais encore eu des pensées coupables.

Me trouvait-il jolie ?

Est-ce que le mot «coquette» qu'utilisaient Momo et Nemuri pouvait également me refléter ?

Lorsque je m'étais rendue compte de mes réflexions, j'avais eu une telle envie de me gifler qu'il avait mieux valu que je m'en aille.

Je me laissais aller dans un long soupir contre le dossier de ma chaise, le ventre rempli d'une portion abominable de riz d'Aizawa. Je restais dans cet état léthargique un bon moment, incapable d'esquisser le moindre mouvement tant la fatigue et la paresse s'étaient emparées de mon corps.

Cependant, une petite pression sur mon épaule me sortit de cette catalepsie et me fit relever la tête. Je croisais les pupilles douces de Momo alors qu'un léger sourire ornait ses lèvres.

- Tu peux venir ? Me souffla-t-elle dans l'oreille.

Je soupirais intérieurement.

Après notre escapade aux bains, je ne pouvais plus jouer l'animal craintif et effrayé de perdre son amie. Elle était de toute évidence au courant de ce que je ressentais et il n'y avait plus aucune raison de la fuir. Momo était intelligente et futée, si elle avait essayé de me parler depuis le week-end dernier, je devais arrêter de la laisser tourner autour du pot et lui dire ce que je ressentais à mon tour.

Je me levais péniblement, grinçant des dents à mes os ankylosés à force d'être assise et m'étirais avant de quitter la pièce en compagnie de la brune. Nos camarades étaient trop occupés à discuter pour remarquer notre petite sortie et c'était sans aucun doute mieux que ce soit comme ça. Je n'avais vraiment pas envie que la discussion qui allait suivre s'ébruite dans les potins curieux de la classe.

- Tu as apprécié tes premières sources ? Me questionna la brune.

Une petite rougeur colora ses joues rebondies, autant de froid que d'enthousiasme. Je ne savais plus laquelle de nous deux était la plus heureuse d'avoir fait un tour aux bains. Je hochais doucement la tête dans un petit sourire.

Cette journée, et ce camp également, allaient pour sûr me rester en mémoire. Les questions de Nemuri vrillaient déjà dans mes tympans et je savais que j'allais devoir tout lui raconter à notre retour, dans la mesure où elle n'avait pas déjà harcelé en secret notre professeur.

- Momo, je dois te parler.

Mon ton ferme surprit la jeune fille plus que je ne l'imaginais.

Les mains fourrées dans les poches d'un gilet que j'avais enfilé par-dessus cette épaisse couche de vêtements, je m'avançais entre les plates-bandes enneigées où j'avais surpris Psychic jouer de son instrument. Néanmoins, après avoir pris le temps d'observer la chute de neige qui avait enfin débuté ce soir, je me tournais cette fois-ci entièrement pour lui faire face.

Je ne devais pas la fuir, quand bien même c'était difficile et douloureux. Elle n'avait jamais été furieuse contre moi et même ce soir, elle avait fait preuve de tellement de gentillesse qu'il était évident que j'étais celle qui intoxiquait notre relation.

À refuser mes sentiments, c'était Momo qui en pâtissait.

- Momo, écoute...

- Non Yumeko, c'est à toi de m'écouter.

Je sursautais à mon tour, les yeux ronds de stupeur en l'observant. Ses sourcils se froncèrent et elle s'avança d'un pas déterminé, réduisant la distance entre nous. Je déglutis difficilement lorsqu'elle fut bien plus proche et qu'elle me surplombait de ses quelques centimètres en plus. Pourtant, son expression sévère se radoucit d'un léger sourire.

- Pardonne-moi, je ne voulais pas être brusque, mais ne t'enfuis plus s'il-te-plaît. Toi et moi, nous savons que cette situation dure depuis trop longtemps et que nous avons besoin de cette discussion.

S'il y avait un point où je m'accordais enfin avec elle, c'était que cette conversation était nécessaire et qu'il fallait en finir pour de bon.

- Très bien, acquiesçais-je, je m'excuse à mon tour d'avoir été aussi désagréable ces derniers temps.

Je me courbais considérablement dans une révérence d'excuses, bien décidée à lui faire comprendre. C'était Momo que je voulais retrouver. C'était cette amie qui était toujours là pour moi malgré mes sauts d'humeurs et mon acerbité. Celle qui me redonnait confiance. Celle dont le sourire faisait même fondre la glace que j'avais à la place du cœur. Alors m'incliner devant elle n'était en rien un acte de soumission à mes yeux.

- Je sais que tu as découvert ce que je ressentais. Je m'en doutais, tu es une des personnes les plus intelligentes de notre classe, après tout. Mais si je t'ai tant évité, c'était parce que j'avais peur que tu t'éloignes de moi. Excuse-moi, j'ai fais mon choix et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que cela ne se reproduise plus. Mon souhait le plus cher, Momo, c'est que tu restes mon amie.

Elle s'affaissa à ma hauteur et attrapa mes épaules pour nous redresser toutes les deux. Tout doucement, ses bras m'encerclèrent dans une étreinte chaleureuse et mon visage trouva refuge dans les longues et douces mèches de sa queue de cheval. Mais contre toute attente, ce sont les soubresauts de ses sanglots qui m'alertèrent.

- Je me doutais que tu faisais ça pour moi...

- Momo ?! Oh Momo, pourquoi tu pleures ?

Je l'attrapais fermement à mon tour, caressant son dos dans une vaine tentative de réconfort.

- Si tu savais à quel point c'est à moi de m'excuser ! J'ai vu ta souffrance, je l'ai comprise, mais je n'arrivais tout simplement pas à te dire les choses... Moi aussi, Yumeko, mon vœu est de rester ton amie le plus longtemps possible. Je ne veux plus jamais te voir t'éloigner de moi et te renfermer comme ça.

Oui, c'était mieux ainsi.

Ce garçon ne devait plus jamais être un rempart entre nous. L'amour était une belle chose, je ne doutais en rien des paroles de Nemuri, mais il avait fait bien plus de ravages qu'escompté.

- Mais il y a une chose que tu ne comprend toujours pas, Yumeko. Il y a une erreur, et elle t'est fatale depuis trop longtemps. Tu t'es enfermée dans une spirale de supplice et je ne supporte plus de te voir comme ça.

Pour le coup, je ne compris rien de ce qu'elle voulut me dire. Il me semblait que la conversation prenait un tournant étrange et des coups de nerfs traversèrent mes membres sous l'angoisse.

- Que veux-tu dire ? Trouvais-je la force d'articuler malgré ma gorge tout à coup asséchée.

Elle quitta mes bras et plongea son regard dans le mien. Un mélange inexplicable de pitié et d'enthousiasme éclaircissait ses pupilles sombres. La jeune fille défit lentement le ruban rouge à mon poignet et s'empara de mes cheveux pour les nouer dans mon habituelle queue basse.

Je me laissais faire, appréciant le toucher délicat des doigts de Momo, et attendait qu'elle me réponde. Lorsqu'elle eut terminé, elle la passa sur mon épaule et s'approcha de mon oreille pour y murmurer la chose la plus insensée de tous les temps.

- Je ne suis pas amoureuse de Todoroki, arrête de t'en persuader. Ce que j'essaie de te dire depuis des semaines, c'est que je ne l'aime pas de cette manière. Quand tu es venue dormir dans ma chambre ce soir-là, je t'ai en effet parlé de mon faible pour lui, l'année dernière. Tu as mal interprété les choses. Mais ce pour quoi je voulais m'excuser, c'est que je savais qu'il fallait que je lui avoue ce que j'ai ressentis pour te libérer. Et si cela a prit autant de temps, c'est uniquement à cause de ma lâcheté et mon manque de courage à lui dire.

Non, c'était bien trop insensé.

Je restais figée, le regard dans le vide, perdue.

C'était totalement dépourvu de sens. 

Hein ?

Un rire clair s'échappa de ses lèvres.

- Je-Je ne comprends pas.

Mon cœur se serra, compressant terriblement ma poitrine comme pour me hurler que je devais le protéger. Le protéger des paroles de Momo. Je ne devais pas les écouter, je devais les refuser, rester derrière mes remparts, ceux que j'avais dressé pour me préserver de ce trop plein de sentiments qui m'avaient complètement noyé.

Mais pour la première fois, je n'eus pas le temps d'ériger ma carapace qu'elle s'effondra pour me laisser à la merci de ce que ça signifiait.

Totalement déconnectée de la réalité, je sentis seulement le petit baiser que la jeune fille déposa sur mon front.

- Je n'ai rien d'autre à ajouter, Yumeko. Tu n'es pas l'obstacle que tu crois être et tu as le droit de l'aimer. Tu n'as jamais eu besoin de choisir entre lui et moi. Arrête d'essayer de te tromper et de fuir ce que tu ressens pour lui.

Mes réflexions se bloquèrent sur cette dernière phrase, complètement statiques, incapables d'aligner leur fréquence à celles de Momo.

Et ce fut à mon tour d'éclater en sanglots.

Tel un véritable tsunami, une tornade de larmes dévala mon visage et s'écoula sur la neige à mes pieds, incontrôlable, irrépressible. Elles ne s'arrêtèrent plus, affolant Momo et lui faisant perdre tous ces moyens alors que je ne la voyais déjà plus à travers mes yeux noyés.

Le poids de ses paroles ne m'affectait que maintenant et je réalisais enfin l'ampleur de ce que ça voulait dire.

- Ça-ça-ça v-veut dire qu'on est bien amies ? Q-qu'il n'y a pas de garçon entre nous ?

Ses yeux s'embuèrent à leur tour une nouvelle fois et elle se jeta dans mes bras.

- Non, il n'y en a jamais eu ! Yumeko, je t'en prie, libère-toi des chaînes que tu t'es attachée...

Un râle douloureux franchit la barrière de mes lèvres tandis que je m'effondrais misérablement dans les bras de la brune. C'était impossible. Je m'étais tellement persuadée pendant tout ce temps d'être un boulet pour elle qu'entendre cela semblait utopique. Je pensais qu'elle aurait préféré faire une croix sur moi et sur l'envie et la jalousie que j'avais horriblement incarné durant tout ce temps. J'avais cru devoir m'éloigner autant d'elle que de ce garçon que je désirais tant. Mais là, maintenant, elle était en train de me dire que rien n'était plus entre elle et moi et que nous pouvions enfin nous libérer de cette oppression.

Elle caressait mes cheveux et je la serrais fort contre moi, effrayée de la perdre une nouvelle fois. Elle sortit un mouchoir de sa poche, toute tremblante, et le porta à mon nez alors que je soufflais grossièrement dedans pour évacuer le... le trop plein de mucus accumulé des pleurs, hein.

Sérieusement, quelle élégance.

- A-Arrête de pleurer, je-je pleure aussi...

- C'est-C'est toi qui pleure, c'est pas moi...

Je reniflais monstrueusement.

Nos regards se croisèrent et on se fixa quelques instants avant qu'un sourire ne retrousse inévitablement nos visages défigurés par les larmes. Pour le moment, je retrouvais ma belle Momo et c'était tout ce qui importait.

Nos genoux cédèrent et on s'écroula dans la neige.

On resta ainsi pour ce qu'il sembla être une éternité. En reniflant, pleurant, riant, sanglotant et profitant simplement du poids qui s'était enfin échappé de nos épaules.

- Tu dois penser à ça, Yumeko, promet-le moi, prononça-t-elle, son front contre le mien.

- Promis.

- Alors on rentre ?

Je secouais doucement la tête.

- J'ai encore besoin de réfléchir un peu, vas-y sans moi, lui souriais-je.

La brune caressa tendrement mes cheveux avant de se lever et de me tendre une main. Je l'acceptais volontiers et me redressais doucement sur mes deux pieds, encore sonnée par tout ce que je venais d'apprendre.

J'incitais Momo à rentrer à l'intérieur et lui promettais de ne pas rentrer trop tard. Il me fallait encore un peu de temps pour tout assimiler. Après tout, c'était normal, retrouver ceux qui nous étaient chers était toujours bouleversant. Les émotions étaient fortes et des papillons étranges me remuaient encore l'estomac.

Ce qui venait de se passer était tout bonnement incroyable. Je sentais mes yeux bouffis par les larmes alors que la peau de mon visage était tiraillé par la sécheresse des sanglots et du froid. Je marchais, lentement, entre les glycines qui nous séparaient du reste de la montagne. Tout doucement, de nouvelles perles glacées s'échappèrent de mes paupières pour s'enfuir dans la légère brise de nuit. Mes mains vinrent caresser la bande de soie qui ornementait mes cheveux, heureuse d'avoir pu éclaircir les malentendus.

Mes joues ruisselaient de larmes de bonheur et mes muscles étaient encore affreusement contractées. Depuis le début de ce camp, je crois que je n'avais jamais vécu autant d'émotions en si peu de temps. Mes états d'âmes s'étaient littéralement cassés la gueule dans un éventail d'angoisses à peine nuancées çà et là de bonheur. Je m'en voulais de ne pas avoir pu lui faire face avant et d'avoir refuser la vérité alors que Momo tentait tout son possible de me la dévoiler noir sur blanc.

Quelle idiote avais-je été. 

Tu as le droit de l'aimer.

J'avais commis une terrible erreur, incapable d'écouter ma propre amie pendant si longtemps. Mais à force de me persuader que je devais m'éloigner de Todoroki, ses paroles sonnaient affreusement étrange en moi. J'avais l'impression d'être un véritable animal à qui on aurait retiré toute barrière d'enclos. C'était une étrange sensation qui me tiraillait l'abdomen.

Je ne savais en réalité pas quoi faire de ce qu'elle m'avait dit.

Tout semblait être trop beau pour être vrai. Elle avait donc déclaré ses sentiments passés et Todoroki ne lui avait pas demandé de sortir avec elle. La jeune fille ne m'avait pas mentit non plus et je me retrouvais juste là, bête, penaude, ne sachant absolument plus quoi faire.

Parce que tout ne sonnait plus comme une évidence.

C'était un dilemme atroce.

Avais-je réellement le droit d'aimer ce garçon ? Cet adolescent si incroyable dont je m'étais éprise depuis plusieurs mois maintenant ? Était-ce vraiment une bonne chose ? Était-ce à présent si facile d'aimer quelqu'un ? Je n'avais connu de ce sentiment que la douleur et l'envie, n'imaginant pas un seul instant au bonheur tangible que cela était censé procuré. J'avais basculé à un tel point dans la souffrance que l'écho de la libération hurlait encore faux.

Non, il n'y avait plus de dilemme.

Je n'étais plus un obstacle.

Néanmoins, le chemin escarpé que j'avais pris l'habitude de dévaler en furie dans des courses contre Bakugo ne sembla pas attirer mon attention. Je m'avançais, oubliant que mes jambes avaient indéniablement perdu de leur mobilité dans ce kimono trop serré.

Perdue dans mes pensées, hypnotisée, ensorcelée par Todoroki, je ne pus voir la terrible couche de glace qui s'était déposée sur les pierres encastrées dans la terre.

Mon pied glissa, entraînant mon corps lourd dans une chute évidente alors que je n'eus aucune chance de me rattraper.  

________________

Bonjour tout le monde ! 

BIM 

Elle s'est cassée la gueule jusqu'en bas de la montagne. 

Je vais me faire défoncer, c'est ça ?

Alors tout d'abord, pardonnez-moi pour mon retard aujourd'hui ! En plus le chapitre est court et à peine corrigé, j'aurais pu faire mieux mais j'espère que ça vous a plu. (En vrai je vais peut-être le réecrire quand même un de ces quatre donc bon)

Bisous ღ

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