Chapitre 51 : Douceur et passion

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- Fais un peu attention à toi quand même !

Je grinçais des dents aux remontrances de Kyoka.

Cela faisait une heure que le réveil avait sonné et depuis, je me faisais sévèrement remonter les bretelles par la musicienne. Momo avait déjà abandonné et s'était simplement pincée l'arête du nez en soufflant de mécontentement. Et pour cause, j'avais dû me justifier sur ma blessure. Les filles avaient vu ma cheville enflée comme jamais et s'en était suivit un bombardement de questions à en faire trembler les murs de la chambre.

Sans parler d'Aizawa.

Par obligation, j'avais été contrainte de leur expliquer ce qu'il m'était arrivé et Kyoka avait été horrifiée d'apprendre que j'avais frôlé l'hypothermie. Depuis, je n'avais pu mettre un pied en dehors de la pièce, trop occupée à me faire secouer comme un prunier.

- Comment as-tu fais pour revenir au temple, alors ? S'enquit Tsuyu, un doigt posé au coin des lèvres.

À cette question, mon visage piqua un fard et je trouvais immédiatement un grand intérêt pour les planches rectilignes du parquet. Bois ciré, interstices impeccables et pas une seule poussière... Oui, vraiment très intéressant.

- Todoroki est venu me chercher, bredouillais-je d'une voix inaudible.

Mon regard croisa ceux de Momo et Kyoka et rien que les sourires doux qui retroussaient leurs lèvres me donnèrent envie de m'enterrer six pieds sous terre. Mes rougeurs ne devaient pas être passées inaperçues et elles avaient comprit que ce n'était pas un hasard que ce soit lui qui soit venu à mon secours. Heureusement, les autres n'avaient rien remarquer et avaient balayé le sujet en s'attelant au pliage de leurs futons.

Cependant, je ne pouvais juste pas passer à autre chose. Maintenant que le nom de Todoroki était réapparu dans mes pensées, mon cerveau en bouillie ne pouvait tout bonnement pas s'arrêter de me défiler les images de la veille comme un vieux disque. Je n'avais pas trouvé le sommeil de la nuit et mes méninges n'avaient cessé de s'entrechoquer en me rappelant ce qu'il s'était passé.

En effet, juste après avoir... «parlé» à Todoroki, il m'avait porté dans une des salles de bain du temple pour soigner ma blessure. Il avait fait preuve d'une tendresse incroyable et mon cœur s'en affolait encore. Je me rappelais de l'effleurement de chacun de ses doigts contre ma peau abîmée lorsqu'il y avait appliqué une crème et un bandage épais. Et je me souvenais encore de son regard inquiet au moment où il m'avait laissé à l'entrée de notre chambre pour ne pas réveiller les filles.

Et... Ses lèvres qui n'étaient qu'à un frôlement des miennes !

J'étais certaine que si de la fumée pouvait s'échapper de mon visage, j'aurais depuis longtemps embrumé toute la pièce. Déstabilisée par mes pensées dépravées, je cachais mon visage dans la paume de mes mains en m'affaissant contre ma valise. Si j'avais pu hurler ma gêne, on m'aurait très certainement entendu du pied de la montagne. Mais j'étais juste là, affalée sur le sol et ma valise en métal alors que les filles rangeaient aussi mes affaires à cause de mon pied blessé.

Momo s'accroupit à mes côtés et me gratifia d'un sourire doux avant de me tendre la main.

- On y va ?

J'acquiesçais silencieusement et elle passa un bras autour de ma taille pour m'aider à me lever. Faute d'avoir des béquilles, je devais attendre que Recovery Girl me soigne à notre retour à Yuei. Comme une mère, Kyoka m'emmitoufla dans mon manteau et attrapa ma valise avant que nous quittions la chambre.

Cette semaine était passée plutôt rapidement mais j'avais l'impression d'être restée ici des mois. Tellement d'événements m'avaient bouleversé que je n'en revenais toujours pas. Cela allait me faire bizarre de rentrer pour une dizaine de jours et de n'être qu'avec Nemuri alors que je vivais en permanence avec mes camarades depuis des mois.

J'étais cependant très heureuse de rentrer à la maison. Nemuri me manquait beaucoup et je n'avais pas eu beaucoup de ses nouvelles durant la semaine. Elle avait apparemment été débordée de travail et nous n'avions eu que quelques rares conversations téléphoniques lorsque Psychic ne m'engloutissait pas dans son pouvoir quand j'avais le dos tourné.

Je mourrais d'impatience de lui raconter cette sortie scolaire puisque je savais d'avance qu'elle n'en reviendrait pas.

- Madame, merci beaucoup pour votre travail.

Notre professeur se courba devant la vieille dame pour lui témoigner tout son respect.

- Allons Eraser Head, votre front va bientôt toucher le sol, plaisanta l'héroïne.

Si cette femme m'en avait fait voir de toutes les couleurs, elle avait cependant bien veillé sur nous tous. Je n'avais pas été la seule à en baver ces derniers jours et bon nombre de mes camarades n'avaient pas été dans leur assiette après les entraînements. Notamment Bakugo, il avait été particulièrement virulent lors de nos dernières escapades et n'avait pas hésité à me fumer comme il le hurlait à chaque fois.

J'en gardais d'ailleurs quelques bleus par-ci par-là.

Cette héroïne était incroyable. En à peine quelque jours, elle avait ramené l'enfant que j'étais sur le chemin qui lui était tracé. Non pas celui qui avançait dans les flaques de sang de Kamaryuu, mais celui qui scintillait d'espoir et dont je ne connaissais pas encore la destination. Sa frêle petite main avait aussi été là pour moi à sa manière et je comprenais maintenant bien mieux qui elle était.

Alors, en balayant toute la colère que j'avais ressentis à son égard, je me courbais aux côtés de notre professeur.

- Merci beaucoup, prononçais-je d'une voix timide.

Je l'avais jugé trop vite et m'en voulais terriblement. Et visiblement, mes amis ressentaient la même culpabilité que moi puisque tout le monde, sans exception, nous rejoignit et témoigna son respect pour cette étrange héroïne qui nous avait fait grandir bien plus que nous ne le savions encore.

D'un geste silencieux, elle nous intima de partir et ce fut la dernière fois que nous rencontrions Madame Naisei, l'héroïne du sauvetage psychologique.


Dans le bus, un silence apaisant régnait. Nous nous étions habitués à cette dégringolade des décibels entre nous rien qu'à cause de ce voyage. Tous mes camarades étaient épuisés et se reposaient les uns sur les épaules des autres, bien que nous ne soyons qu'en début de matinée.

Momo s'était affalée sur moi alors que nous regardions une vidéo sur son téléphone. Il s'agissait d'une interview d'Uwabami, l'héroïne responsable du stage de Momo l'année dernière. Ses étranges cheveux de serpents m'hypnotisaient complètement, perdue dans le vague, la bouche ouverte et la joue mollement écrasée dans la paume de ma main.

- Ce n'est pas très intéressant, constata Momo d'une voix fatiguée.

Devant mon manque de réponse, elle se tourna pour me faire face et je sentis sa main se poser sur mon menton. Je fermais la bouche et me laissais complètement retomber contre mon siège comme une vieille limace, n'ayant même plus la force de regarder cette vidéo.

- Quelque chose te préoccupe ? Me demanda-t-elle dans un murmure.

À cette question pourtant très simple, la vie sembla me revenir d'un coup.

Je me redressais promptement sur mon fauteuil, alerte, et ma réaction suscita les rires de Momo. Elle avait probablement comprit mais essayait tout de même de me faire avouer. Je ne pouvais pas lui en vouloir, j'aurais fais exactement la même chose. Les potins étaient très intéressants et je ne pouvais pas le contester. Je me triturais les doigts en me remémorant pour la énième les paroles de Todoroki. 

Je suis sous la même lune que toi.

Cette fois-ci, ce fut à mon tour de m'affaler sur la grande brune, le visage en feu.

- Momo... Gémissais-je presque.

- Il s'est passé des choses intéressantes ?

En prenant tout de même garde de ne pas parler trop fort, elle passa ses doigts fins dans mes cheveux, un grand sourire plaqué sur le visage.

- I-I-Il...

Mes paupières se fermèrent très fort.

- On en parlera plus tard, ce n'est pas le moment propice. 

Effectivement, ce n'était ni le lieu ni le moment et pour toute réponse, je hochais timidement la tête.

- Merci Momo pour tout ce que tu as fais pour moi, je ne m'en serais pas sortie sans toi durant ce voyage.

Elle me prit dans ses bras, me rassurant silencieusement dans son étreinte. N'y penses plus, était le message qu'elle me transmettait. Quand bien même j'avais été infecte avec elle par pure jalousie ou par peur de la perdre, elle ne m'avait jamais abandonné. C'était maintenant à mon tour de lui montrer mon affection et je me promettais intérieurement de tout faire pour la rendre heureuse dès à présent. Elle était une jeune fille extraordinaire et je n'en avais jamais douté, mais elle me l'avait démontré à tellement d'occasions que mon cœur se serrait encore en me rappelant le comportement que j'avais eu avec elle.

On resta ainsi jusqu'au prochain arrêt d'autoroute, alternant entre discussions et vidéos tendances sur le téléphone de Momo. Une fois que tout le monde eut le temps de faire une pause aux toilettes, le calme matinal qui régnait dans le bus fut bien vite pulvérisé par le vacarme des élèves réveillés. Les criailleries fusaient çà et là, par groupes ou même individuellement pour des personnes comme Aoyama, tandis que j'attendais tranquillement que Momo revienne des cabinets. Avec une jambe en moins, je ne me sentais pas de sortir et demander à ce qu'on m'y accompagne. J'étais donc restée à ma place en patientant tranquillement, le téléphone de mon amie en mains alors que j'explorais le fabuleux monde d'Internet.

C'était une création tout à fait unique dont Nemuri avait oublié de me donner accès sur le mien, et je trouvais cela extrêmement fâcheux. Il y avait tellement d'informations qu'une vie entière ne suffirait pas pour tout découvrir.

Momo revint tranquillement et je fus surprise de la voir prendre son sac à dos et son manteau. Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas pourquoi la jeune fille changeait de place. Je fus contrainte de lui redonner son téléphone, une moue évidente plaquée sur le visage.

- Ne fais pas la tête, s'amusa-t-elle, je ne te laisse pas toute seule, tu seras en bonne compagnie pour le reste du trajet.

Dubitative, je secouais vigoureusement la tête de gauche à droite, les bras croisés sur la poitrine pour l'inciter à rester sur ce fauteuil et pas un autre. Elle eut une petite moue déconcertée à son tour avant de se pencher vers mon oreille, un nouveau sourire sur les lèvres.

- Pardonne-moi, je dois encore jouer les cupidons !

- Hein ?

Je n'eus pas le temps d'en demander plus qu'elle me fit un petit clin d'œil et s'échappa pour s'asseoir aux côtés de Kyoka, juste derrière Kaminari. À mon tour, j'eus un rictus malicieux, comprenant alors les intentions de la brune. J'espérais qu'elle arrive à faire avouer Kyoka ce qu'elle ressentait comme elle l'avait fait pour moi. La rockeuse n'aimerait sans aucun doute pas que l'on se mêle de ses affaires, mais si j'avais appris quelque chose, c'était qu'il ne fallait pas tout garder pour soi, au risque terrible d'être consumée de l'intérieur.

J'eus un petit soupir. 

Quand même, j'allais m'ennuyer sans Momo et Internet maintenant.

- Je peux m'asseoir ?

À cette voix, mon cerveau cessa de fonctionner. Premièrement, en croisant le regard de Todoroki, il n'y eut plus aucune pensée cohérente dans mon esprit, mais le pire, sans aucun doute, fut la contraction involontaire de tous les muscles de mon visage. À l'heure actuelle, cette crispation incontrôlée devait juste me faire ressembler à une carpe sortie de son bassin, manquant d'oxygène.

Il fut déconcerté et me dévisagea étrangement, ne comprenant pas le moins du monde mon expression faciale. Je dus faire un effort monstre pour enlever ma veste qui s'était entre temps échouée sur le fauteuil de Momo, sachant pertinemment qu'elle était allée d'elle-même chercher le garçon. Il s'assit, perplexe, et s'attacha correctement avant que le bus ne démarre.

- Tout va bien ? S'enquit-il, atone, alors que je fixais atrocement le siège devant moi.

Je crois qu'à cet instant, mon corps se replia dans ses instincts primaires de survie, n'ayant aucune autre réaction possible. Comment pouvais-je lui faire face alors qu'hier encore j'étais dans ses bras ?! Mon envie d'hurler me frappa à nouveau tellement fort que je dus pincer mes lèvres entre elles pour éviter ce carnage.

Je hochais silencieusement la tête et Aizawa indiqua au chauffeur que nous pouvions repartir. Certains de nos camarades se lancèrent dans des jeux de cartes, négligemment penchés sur les sièges les uns des autres. Certains n'avaient que faire de ce bazar et tentaient de se rendormir. Quant à moi, j'oubliais tout ce qui se passait autour de moi, jusqu'à la douleur lancinante de ma cheville et ne sentais plus que la présence de Todoroki à mes côtés.

Il fallait que je dise quelque chose ! Il fallait que j'ignore le nœud qui s'était formé dans mon estomac et que j'engage la discussion avec lui. Mais je n'avais de toute évidence pas la moindre idée de quoi lui parler. Cependant, je fus soulagée qu'il prenne les devants et tente une fois de plus d'entamer la conversation.

- Comment va ta cheville ?

Je me penchais au-dessus de mes genoux et lançais un rapide coup d'œil au bandage légèrement défait.

- Ça devrait aller, Recovery Girl se chargera certainement de moi avant que nous ne rentrions chez nous.

- Je vois, acquiesça-t-il d'un hochement de tête.

Je réfléchis quelques instants, une soudaine idée me traversant l'esprit pour continuer de discuter avec le garçon.

- D'ailleurs, je ne t'ai pas demandé, comment se sont déroulés tes entraînements avec Psychic ?

Mon regard dévia sur mes mains croisées, les joues rougies d'embarras après avoir trouvé le courage de prononcer cette simple petite question.

C'était incroyable à quel point mon cœur battait fort, il en était presque à s'échapper de ma poitrine.

- Bien.

Durant quelques instants, ses yeux s'échappèrent des miens pour se poser sur le paysage. Il était visiblement plongé dans ses pensées et observer ce visage aux traits si calmes et paisibles réveilla à nouveau ces habituels papillonnements dans mon estomac. Je sentis qu'un petit sourire se fraya un chemin sur la commissure de mes lèvres et décidais de le laisser tranquille.

Ma tête retomba contre le fauteuil et je fermais les yeux, profitant de cette bulle de douceur dans laquelle nous étions retenus pour me reposer. Loin de moi l'envie de déranger le garçon, je préférais cesser de lui parler pour le moment. Toutefois, quelque chose d'inattendu me cloua soudainement sur mon siège.

- Même si j'ai eu dû mal à me concentrer durant les premiers jours...

Il l'avait simplement murmurer d'une voix faible et délicate, très clairement embarrassé d'avouer une telle chose, mais je compris immédiatement ce qu'il entendait par là. J'avais été la source de distraction et d'inquiétude qui l'avait tourmenté tout le début de la semaine et l'avait empêché de s'entraîner correctement.

Ce n'était pas étonnant et je savais même déjà que j'avais tracassé plusieurs de mes camarades. Mais savoir que lui également...

Après ce qu'il s'était passé la veille, je comprenais maintenant les signes plus qu'évident que j'avais naïvement rejeté.

Tout doucement, pour me tirer de mes pensées ou simplement me témoigner de sa présence, Todoroki déplia sa veste entre nous alors qu'une main hésitante et timide se posa délicatement sur la mienne, les enveloppant toutes les deux sous le manteau du garçon.

À cet instant, nos visages s'enflammèrent. Ou plutôt le mien évidemment, Todoroki lui n'avait que les oreilles qui rosissaient. Il contrôlait toujours plus ou moins ses expressions faciales alors que je n'étais même plus maître des réactions de mon corps en sa présence. On resta ainsi quelques instants, bien trop timides et embarrassés pour nous adresser la parole.

Toutefois, malgré cette gêne, j'appréciais grandement la chaleur de sa main autour de la mienne, m'apportant douceur et sérénité.

Je ne pouvais pas prendre tous les devants que s'efforçait de faire Todoroki. Il était bien plus courageux que moi d'oser faire ça. Me prendre la main pour me calmer ou m'étreindre pour me rassurer, c'était quelque chose que lui savait faire alors que je ne savais même pas comment lui prouver mon affection.

Mais je pouvais également répondre aux pulsions de mon corps.

Alors je déposais doucement ma tête contre son épaule et fermais les yeux, estimant que ce geste ne dévoilait en rien à nos camarades qui nous observaient discrètement ce que je ressentais pour le jeune homme. Il ne rechigna pas ma soudaine proximité et laissa même un soupir s'échapper de ses lèvres avant de s'adosser plus confortablement sur le siège.

Ce n'était pas grand chose.

Nous nous tenions juste la main.

Mais j'avais l'impression que ce geste décelait des messages que nous seuls pouvions comprendre. Todoroki avait toujours été ainsi. Il n'exprimait pas toujours par des paroles ce qu'il ressentait et me le démontrait à travers des attentions comme celle-ci. Peut-être trouvait-il les bons mots en s'adressant à d'autres personnes, comme Midoriya ou ses autres amis, mais en ma présence, c'était ainsi qu'il agissait. Et je ne pouvais que le comprendre. Je n'avais jamais été une personne de mots, ne connaissant qu'une infime partie de ce que recelait le langage en raison de mon enfance totalement privée d'éducation.

Alors par moments, exprimer par les gestes était bien plus facile et révélateur de vérité.

Peut-être était-ce parce que je réfléchissais toujours à débordement, mais une légère migraine vint grignoter mes pensées, réchauffant mon front et mes tempes d'une douleur progressive. Elle n'était pas aussi pénible que celles que Psychic me provoquait, mais je me sentais tout à coup bien moins à l'aise.

Todoroki resta à mes côtés jusqu'à la fin du trajet et ne lâcha pas ma main, la caressant quelques fois de son pouce lorsqu'il pensait que je m'endormais. Je fus également surprise de sentir sa tête se caler contre la mienne au bout d'un moment et d'entendre sa respiration paisible alors que lui s'endormit réellement.

Lorsque Momo m'aida à sortir du bus, n'ayant même pas laisser le temps à Todoroki de se proposer, il ne me fallut que quelques instants pour que mes tympans explosent lorsqu'un cri strident résonna sur tout le parking du lycée.

Et je n'eus même pas le temps de comprendre ce qu'il m'arrivait qu'un poids m'agrippa soudainement au cou, manquant de me faire tomber à la renverse. Ce fut Momo et Todoroki qui eurent le réflexe de me rattraper avant que mon corps ne rencontre malencontreusement le sol.

- Yumeko !

- N-Nemuri ?!

Ses joues étaient rougies par le froid et sa respiration saccadée m'alerta. Mes sourcils se froncèrent mais encore une fois, elle ne me laissa pas le temps de comprendre avant de me serrer si fort dans ses bras que je m'étouffais dans sa poitrine opulente.

Fâcheuse habitude ça aussi, d'ailleurs.

- Tu m'as tellement manqué ! C'était vraiment ennuyant sans toi et je n'ai pas arrêté de m'inquiéter ! Tu m'as dis que tout irait bien pour toi avant de partir ! Tout ça pour quoi ? Pour que j'apprenne ce matin que tu t'étais également foulé une cheville ? Ah vraiment, tu vas me donner des rides plus tôt que prévu, toi !

J'eus un rire gêné.

- Excuse-moi...

- Tant pis, ce n'est pas grave, le plus important c'est que tu sois là, se calma-t-elle enfin, mais sérieusement, j'étais vraiment inquiète.

- Nemuri.

Elle releva la tête et je déposais ma main sur sa joue douce et rosée.

- Rentrons à la maison, lui souriais-je.

Elle opina vigoureusement du chef et m'attrapa par la main pour me conduire à sa voiture. Mais la migraine revint tout à coup à l'assaut. Je flanchais légèrement, une main sur le front alors qu'une sueur froide me dévala la nuque.

- Tout va bien ? S'enquirent simultanément Momo et Todoroki.

Ils s'étaient tous les deux penchés vers moi alors que Nemuri s'inquiéta tout à coup bien plus de mon état de santé. Elle replaça une mèche derrière mon oreille et reprit son sérieux.

- Allons voir Recovery Girl avant tout.

Elle m'incita à la suivre mais j'eus un léger mouvement de recul, la surprenant au passage.

- Attends, il y a quelque chose que je dois faire avant ! M'exclamais-je soudainement.

Je fis difficilement volte-face sur un pied pour voir les mines préoccupées de Todoroki et Momo. Alors pour les rassurer, je déposais une main sur leurs joues comme je l'avais fais avec Nemuri. Un sourire difficile entrecoupé par la douleur de ma cheville et mes maux de tête réussit tout de même à retrousser mes lèvres.

- Momo, Todoroki, merci à tous les deux. Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi durant ce voyage. Non, depuis le début de l'année, merci du fond du cœur. Vous êtes tout aussi chers pour moi que l'est Nemuri. Alors j'espère que lorsque nous nous reverrons après la nouvelle année, vous accepterez encore de fréquenter une fille comme moi.

Leurs mains attrapèrent les miennes.

- On se revoit vite, me sourit Momo à son tour.

Todoroki hocha la tête silencieusement.

- Bonnes vacances, réussis-je à dire malgré un petit trémolo dans la voix.

Et sans plus tarder, je les quittais tous les deux en compagnie d'une Nemuri impatiente de connaître tous les potins de la classe qui avaient dû naître cette semaine, et qui ne cessait déjà de déblatérer les inepties typiques de l'héroïne interdite aux moins de dix-huit ans. 

_____________

Bonjour tout le monde ! 

J'espère que vous allez bien ! 

Pour aujourd'hui, c'est un petit chapitre sans trop d'actions et tout en douceur 😊 Le titre de ce chapitre fait parallèle à un autre, peut-être que vous devinerez pourquoi ❤️ 

Bisous ღ

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