Chapitre 93 : Départ en stage

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Point de vue extérieur

Le grincement de la fermeture éclair provoqua un frisson au garçon.

Yumeko hissa son sac sur ses deux épaules et réajusta la coque en métal de ses gants autour de ses poignets. Shoto lui jeta un regard en biais. La jeune fille se préparait depuis une dizaine de minutes déjà. Elle contrôlait et réajustait sans cesse les différents éléments de son costume, prétextant leur vérification pour cacher son anxiété.

Malgré son enthousiasme, Shoto percevait clairement sa nervosité, s'ajoutant à l'inquiétude qui l'habitait depuis quelques jours.

- Tu as tout ce qu'il te faut ? Demanda-t-il sans grande volonté.

Il regretta aussitôt sa question.

Depuis quand lui parlait-il juste pour la forme ? Ils ne s'embarrassaient jamais de dialogues futiles tous les deux, mais visiblement le bicolore avait eu besoin de combler ce silence pesant.

- Oui, je crois. Il faut que je vérifie.

Shoto lui intercepta le poignet.

- Calme-toi, tu l'as déjà fait plusieurs fois. Viens par là.

L'adolescente hésita un instant, avant de finalement passer ses bras autour de la taille du garçon. Elle enfouit son visage contre son pull et huma pleinement son odeur. Yumeko n'avait aucune idée du temps qu'elle passerait loin de lui. Elle s'imprégna donc de chacun de ces détails ; son parfum, sa chaleur et son réconfort. Bien qu'il leur avait été demandé de revenir à la fin de chaque jour, l'ébène ne savait en réalité pas si elle en aurait l'occasion.

Ils le savaient tous les deux.

C'est pourquoi ils profitèrent pleinement de ce moment intime.

Quelques jours plus tôt, le Championnat Inter-Lycées avait été interrompu et une catastrophe avait secoué le pays entier. L'émergence du Front de Libération du Paranormal avait éveillé la peur parmi les gens du peuple. Cette angoisse, ajoutée à l'agression de Kyoka Jirou, avait poussé la direction de l'académie à laisser les apprentis exercer dans leurs agences. Cela avait bien évidemment provoqué la surprise des filières générales, assistances et gestions mais peu d'élèves avaient finalement contesté cette décision.

Les apprentis-héros de Yuei avaient l'autorisation de rejoindre les premières lignes.

Quant au sujet de Yumeko, Nezu, Eraser Head, Midnight et Vlad King avaient tenu un comité d'urgence pour décider de son cas. Si au début son professeur principal avait catégoriquement refusé la proposition de stage de l'héroïne Miruko, il avait vite reconsidéré sa position. En effet, en prenant nouvelle de cette réunion, la jeune fille n'était pas passée par quatre chemins et avait presque enfoncé la porte du bureau pour y assister.

Nezu ne s'était pas offusqué, l'invitant même à y prendre part.

La fille de Midnight avait alors expliqué en long et en large pourquoi ils devaient la laisser rejoindre la lapine. Yumeko tenait réellement à ce « stage » qui n'en était désormais plus vraiment un. Elle avait tenu tête à Aizawa des minutes durant, et ne s'était pas démontée face à son regard destructeur.

Au final, la brune avait eu gain de cause et avait fini par signer une convention de stage qui fut aussitôt envoyée à l'héroïne. À la grande surprise des professeurs, Miruko n'avait pas annulé son invitation et avait même accepté la venue de l'élève en fin de semaine.

L'adolescente était donc actuellement sur le départ, sa nervosité en croissance exponentielle.

- Tout va bien se passer, prononça le bicolore près de son oreille.

Shoto posa sa main dans le creux de ses reins. L'ébène tremblota.

- C'est mon premier stage, la peur m'habite depuis l'instant même où elle a posé son regard sur moi. Imagine si elle me considère comme un boulet ? Elle n'a pas l'air très tendre et facile de conversation.

- Je comprends, d'autant plus que la situation actuelle peut rapidement tourner au vinaigre. Ce sera difficile, je ne te le cache pas. Il va falloir que tu gardes la tête froide en toute circonstance. Tu tomberas peut-être sur des missions difficiles, ou pas du tout. Dans tous les cas, ne cède jamais à la panique et remémore-toi les cours de Super-Héros 101. Et si tu te retrouves acculée, appelle à l'aide.

Yumeko resta silencieuse, fébrile.

- Je ne sais pas quel secteur couvre Miruko. En réalité, il me semble qu'elle n'en a pas, cette femme ne fait que vagabonder. Elle bouge tellement qu'elle n'a pas d'agence.

- Je sais bien, elle m'a donné rendez-vous à une adresse de Shibuya.

Le bicolore retint une grimace.

Il s'écarta de Yumeko et coinça une mèche derrière son oreille.

- C'est un quartier de Tokyo très fréquenté, fais attention où tu mets les pieds.

Elle ne put retenir un soupir.

- Tu es motivée ?

- Bien sûr ! S'exclama-t-elle soudainement. Je ne sais juste pas dans quoi je m'engage. C'est la première fois que je vais agir sans vous à l'extérieur de Yuei...

- Ne t'en fais pas, comme tu l'as dit nous sommes formés à l'héroïsme. Ton rôle ne sera pas d'intercepter des vilains, tu vas simplement assister Miruko. Sois tranquille. Je ne serais pas loin de toute manière. L'agence Endeavor est à Tokyo.

L'adolescente acquiesça et se sépara du garçon.

- Je vais devoir y aller, les bus sont un peu longs pour rejoindre le centre et je ne veux pas être en retard.

Shoto lui caressa tendrement la joue et Yumeko quitta la chambre. Elle ne manqua pas de saluer ceux qui se reposaient dans la salle commune avant de filer à l'extérieur de l'internat. La jeune fille enfonça la capuche de sa nouvelle veste sur sa tête, de peur qu'on la reconnaisse. Depuis la rediffusion du championnat, Yumeko devait s'assurer de son invisibilité pour ne pas se faire reconnaître dans la rue. De ce fait, dès que son stage fut validé, elle s'était empressée de faire la demande d'une nouvelle veste en coton noir plutôt simple, afin de passer inaperçu. Celle-ci remplaça sa bien-aimée soie rouge et cette séparation lui déchira le cœur.

Son costume se résumait maintenant à son body-short, cette large veste sombre et ses bottes en cuir noires. Cela lui permettait de cacher ses gants et protections en métal, et lui permettait ainsi de se fondre dans la masse avec une facilité déconcertante.

Elle ne s'embarrassa pas d'un détour par la salle des professeurs et s'empressa de quitter le campus de l'académie. Musutafu n'était pas loin de Shibuya mais il lui fallait tout de même prendre les transports en commun.

Le soleil était déjà haut dans le ciel et sa chaleur ne manquait pas de réchauffer les cœurs. L'hiver se terminait et le printemps pointait le bout de son nez depuis un moment. Les températures regrimpaient doucement. Les apprentis-héros n'allaient bientôt plus avoir besoin de leurs costumes d'hiver. Les rayons chaleureux traversaient les nuages et s'écrasaient sur la silhouette sombre de Yumeko, qui attendait le prochain bus en sautillant de stress.

Point de vue Yumeko

Je n'allais pas tarder à dégobiller mon déjeuner.

Mon angoisse était revenue à la charge après avoir quitté Shoto. Malgré ses efforts pour me détendre et sa petite visite avant mon départ ne suffisaient pas à calmer mes nerfs. J'avais la sale habitude de me laisser envahir par mes inquiétudes même si les autres me rassuraient en permanence.

J'inspirais et expirais profondément.

Le bus pointa le bout de son nez et je m'engouffrais rapidement à l'intérieur. Son départ sur les chapeaux de roues faillit me faire tomber sur un passager mais j'avais vite retrouvé mon équilibre. Le véhicule fut coincé dans un bouchon de circulation reliant Musutafu à Shibuya. Cela ne fit qu'accroître mon malaise. Je guettais le petit indicateur de l'heure sur mon téléphone toutes les vingt secondes en me demandant comment diable allais-je rejoindre Miruko. Je ne pris même pas le temps d'observer le paysage urbain à travers les fenêtres et à l'instant même où le bus ouvrit ses portes, je me précipitais comme une malade à l'extérieur.

Miruko devait m'attendre depuis un moment.

Je me faufilais sur le trottoir, l'adresse écrite sur un papier en main. L'héroïne m'avait donné rendez-vous sur la terrasse d'un café dans une rue annexe du grand carrefour de Shibuya. Assez reculer pour ne pas être dérangé par la foule mais pas perdu dans les petites rues désertes.

C'était un bon choix.

Nemuri avait entré l'adresse de l'établissement sur une application étrange de mon téléphone. Je ne comprenais pas le fonctionnement ni de quelle manière il pouvait détecter ma position en direct mais heureusement, ma mère avait pris le temps de me montrer la façon de l'activer pour éviter que je ne m'égare.

J'appuyais sur un bouton et une voix puissante jaillit dans mes écouteurs. Elle me grilla les tympans en même temps qu'elle m'ordonna de suivre le trottoir sans faire de détour. Cela m'arracha une grimace et me mit instantanément de mauvais poil.

Cette technologie me dépassait.

Je suivis l'application durant quelques minutes jusqu'à ce qu'elle me conduise sur la gigantesque avenue de Shibuya. Mon cœur rata un battement en voyant toute cette foule se ruer dans tous les sens. Les gens allaient et venaient sur d'énormes passages piétons, certains se précipitant dans les commerces et d'autres sur la route. À cela s'ajoutait la cohue des voitures qui tentaient de leur mieux de passer ce carrefour.

Mon anxiété grimpa à nouveau d'un cran et une sueur froide s'écrasa sur ma cicatrice brûlante.

Les lieux trop fréquentés étaient définitivement ma bête noire.

Mes jambes m'empêchaient de m'engager sur les larges bandes blanches qui traversaient la route, comme si du béton avait coulé dans mes pieds. J'étais complètement paralysée et incapable de bouger. Mes repères étaient chamboulés et les informations me parvenaient en masse de tous les côtés.

Les bruits et les lumières occultèrent mes sens, me laissant au bourdon infernal de la foule.

Un passant me bouscula par mégarde et m'arracha un sursaut de frayeur.

- Excusez-moi ! M'écriais-je.

- T'inquiète, me répondit l'inconnu sans se retourner.

Sa voix grave résonna en moi dans un écho fracassant. Elle ne m'était absolument pas familière mais ce timbre laissa instantanément son empreinte en moi. La silhouette de l'homme, couverte de la tête aux pieds par de larges vêtements noirs, et d'une capuche de la même manière que moi, se fondit comme une ombre dans la masse humaine, invisible aux yeux de tous.

J'eus à peine le temps de l'apercevoir.

Mais mes yeux s'accrochèrent sur un détail aussi intriguant que sordide ; seules ses mains dépassaient des manches de sa veste. La peau de cet homme avait été calcinée jusqu'à ses poignets et la largeur de sa cicatrice laissait penser qu'elle s'étendait au-delà, certainement sur le reste de ses bras. Et le paroxysme de l'horreur était sans doute les agrafes plantées dans sa peau entre les tissus bons et tissus morts.

Mon attention fut complètement happée par cet individu. Et alors que je m'apprêtais à le suivre sans aucune raison, une main puissante m'attrapa l'épaule et me fit pivoter sur moi-même. La réalité me frappa brutalement comme la surface de l'eau. Mes yeux captèrent à nouveaux les lumières, mes oreilles retrouvèrent les sons environnants et mon regard d'or s'écrasa contre deux prunelles aussi noires que l'obsidienne.

- Yoichi ?

- T'es perdue ou quoi ? T'es aussi pâle qu'un cadavre, tu vas clamser ?

Je fronçais les sourcils, vexée.

- Oui bonjour, ça va, je vais bien merci, et toi ?

Yoichi leva les yeux au ciel, déjà agacé par ma réponse. Il lâcha enfin mon épaule et m'observa de haut en bas. Il avait troqué son costume pour une tenue plus modeste. Un col roulé noir lui montait jusqu'au cou, surplombé d'un manteau chic de ville qui chatouillait ses cheveux blancs.

- Tu te caches ?

- Disons que je fais dans le sobre maintenant. Il me faut être discrète tant que les médias ne m'ont pas oublié. Mon but n'est pas d'être médiatisé.

Main sur le menton, l'adolescent sembla réfléchir quelques instants.

- Je ne comprends pas vraiment, mais c'est pas comme si le sujet m'intéressait de toute manière. Bref, qu'est-ce que tu fais là ?

- C'est à moi de te poser cette question. Kihei est presque à des centaines de kilomètres d'ici alors pourquoi es-tu à Shibuya, un sac de courses à la main ? Lui demandais-je en pointant l'objet en question.

Le garçon claqua mon front du doigt, m'arrachant une grimace de surprise.

- Yoichi ! M'indignais-je.

- Je suis encore assez grand pour faire ce que je veux, non ?

Je fis la moue, agacée. L'adolescent me regarda de haut en bas, dans le doute, les sourcils plus froncés que d'habitude.

- Tu fais du boudin là ?

Yoichi céda en quelques secondes devant ma tête de mule. Il soupira fortement, comme s'il ne pouvait se coltiner un fardeau plus lourd que moi en cet instant. Il se gratta nerveusement la nuque alors que je l'observais, les bras fermement croisés sur ma poitrine.

- Bon, si t'es vraiment perdue je peux t'aider.

Mon visage s'illumina aussitôt, heureuse d'avoir enfin trouvé un guide dans cette jungle urbaine. Je lui tendis immédiatement le papier que j'avais massacré par le stress et il s'exaspéra une fois de plus.

- C'est l'adresse d'un café à l'autre bout de la rue, m'indiqua-t-il du doigt.

- Accompagne-moi.

- Hein ? Et puis quoi encore ? Y'a écrit « âme généreuse » sur mon front ?

Je désignais le gigantesque passage piéton du menton, embarrassée. Il fallut quelques – longs – instants à Yoichi pour comprendre l'origine du problème avant qu'il ne s'esclaffe, hilare :

- A-Attends, t-t-t-tu ne sais pas traverser la route ?!

- Exactement, alors arrête de te moquer de moi !

Il s'essuya une larme invisible.

- D'accord d'accord, suis-moi.

Lorsque les indicateurs de passage passèrent au vert, la foule se mut en une vague et nous emporta dans son courant. J'attrapais un pan du manteau de Yoichi, de peur de le perdre dans ce raz-de-marée humain. Il me jeta un regard en biais mais resta silencieux, se contentant de ses yeux pour me transmettre son sarcasme.

Il ne nous fallut que quelques minutes pour rejoindre le petit établissement, dont la devanture de charme ne laissait nul doute quant à ce que nous pouvions trouver à l'intérieur. Une tasse surplombait un immense « Mokka Café » inscrit en une belle calligraphie sur toute la longueur de la vitrine. L'odeur âcre des grains de café qui s'échappa de la boutique me piqua aussitôt le nez et j'eus un mouvement de recule. Malgré l'ambiance chaleureuse qu'il dégageait, les senteurs n'avaient rien à voir avec celui que Midoriya et moi fréquentions à côté de Yuei de temps à autres.

- Qu'est-ce qu'il y a encore ? Soupira le prince.

Je dissimulais mon nez dans le col de ma veste.

- Ça pue.

- T'es vraiment chiante, hein. T'attends quelqu'un ?

- Oui, mais il n'y a encore personne à l'intérieur visiblement.

- Bon, alors je t'offre une boisson chaude en terrasse. Prends ce que tu veux.

Il s'assit à une table devant la vitrine, nonchalant. Je ne le quittais pas des yeux, essayant de comprendre cette gentillesse qu'il avait à mon égard depuis notre réconciliation. Il s'installa plus confortablement dans sa chaise et laissa tomber sa tête en arrière. Ses fines mèches couleur neige glissèrent contre son front alors qu'il ferma les yeux, l'air épuisé.

- T'as le droit de t'asseoir, précisa-t-il sans bouger d'un pouce.

Je m'exécutais comme un pantin lorsqu'un homme sortit du café, plateau et carnet en main. L'homme âgé d'à peu près une cinquantaine d'année nous observa tour à tour, un petit sourire aux lèvres. Dans toute son élégance, il nous salua poliment d'un hochement de tête avant de s'approcher de la table :

- Que puis-je vous servir, les enfants ?

Yoichi tiqua à cette appellation et je ne pus retenir mon pied lorsqu'il s'apprêta à l'envoyer balader. La pointe de ma botte s'écrasa contre son tibia, ce qui le fit sursauter comme un chat. Il retint un grognement de douleur en se redressant d'un coup, rouge de colère.

- Un chocolat chaud s'il vous plaît, demandais-je timidement.

- La même chose, agonisa-t-il.

Le serveur disparut aussitôt, sentant probablement la tension monter entre nous.

- Tu allais être désagréable, me justifiais-je en haussant les épaules.

- Un jour je te ferais la peau, grommela-t-il.

- Oui oui, j'y crois.

- Tch, je te déteste.

On se toisa comme deux bêtes prêtes à se sauter dessus. Nous n'avions pas fait énormément de progrès depuis le championnat. Nous ne cessions de nous chercher inconsciemment. Nos personnalités ne s'accordaient pas du tout et peu importait la bonne volonté que nous y mettions. Nous étions les plus grands opposés de cette terre.

L'homme mit un terme à ce combat de regard en déposant ni vu ni connu notre commande sur la table. Il s'éclipsa tout aussi vite en laissant la note sur le côté. Je m'emparais de la tasse et profitais de sa chaleur pour me réchauffer les mains. Un silence étrange que Yoichi ne chercha pas à combler s'installa entre nous, seulement interrompu par le tumulte de la rue adjacente.

On s'ignora jusqu'à ce que le garçon pose enfin la question qui lui brûlait les lèvres depuis un moment :

- Qui doit te rejoindre ici ?

- Miruko, répondis-je du tac au tac.

Un ange passa.

Enfin, sa mâchoire se décrocha littéralement de sa bouche.

- Pardon ? Miruko, l'héroïne ? Venir te voir ? C'est la plus grosse connerie que j'ai entendu de ta part depuis le permis provisoire.

- Ça a l'air d'être une blague ? J'ai signé un stage avec elle durant le championnat. Elle m'a fait une proposition et je devais la retrouver aujourd'hui dans ce café. Malheureusement, je pense qu'elle est en retard... Ou dans le pire des cas, qu'elle m'a oublié.

Yoichi m'observa avec de grands yeux en constatant mon sérieux.

- J'y crois pas... Comment t'as pu décrocher une proposition pareille ? C'est incroyable...

Je restais silencieuse, n'y croyant toujours pas non plus. Le garçon soupira, l'air désespéré, avant de se pencher en arrière. Il se frotta nerveusement le visage comme pour se réveiller, avant de lâcher soudainement :

- Il va falloir qu'on se cale un rendez-vous.

- Pardon ?

Il leva les yeux au ciel devant ma confusion.

- Pas le genre auquel tu crois là. J'ai une dette envers toi depuis le championnat et je dois te remettre une chose sur laquelle je travaille depuis quelques jours, c'est pour ça que je t'ai demandé ton numéro la dernière fois.

Là, il m'avait complètement perdu. À mon sens, il ne me devait rien et nous n'avions plus rien à voir l'un avec l'autre. Nous nous étions expliqués et il n'y avait logiquement plus de raison de se voir.

- Ah ! Tu es là ! S'écria soudainement une voix familière.

Miruko déboula comme une furie devant notre table.

Un sourire terrible lui fendait les joues. Son arrivée ne passa pas inaperçu et aussitôt, des passants se mirent à l'appeler pour avoir un tantinet de son attention. Cependant , elle n'était focalisée que sur moi alors qu'elle me dévisageait, les poings sur les hanches.

- On a des choses à faire, bouge-toi de là ! S'exclama-t-elle, enflammée.

- Quoi ? Déjà ? Mais vous venez juste d'arriver et-

- J'ai dit... On bouge de là ! Sauf si tu veux croupir ici, ça ne me pose pas de problème.

Je me tournais vers Yoichi, en détresse.

Mon cœur rata un battement lorsque nos regards se heurtèrent.

- Vas-y, Yumeko.

L'adrénaline coula instantanément dans mes veines alors qu'un sourire tout aussi fier que la lapine me déchira le visage. Comprenant que j'étais enfin disposée à la suivre, Miruko m'attrapa l'avant-bras sans douceur et ignora le pauvre garçon. Elle fléchit les jambes et bondit de toutes ses forces, nous propulsant sur le toit du café en une seconde. Je n'eus aucune occasion de remercier Yoichi pour son aide qu'elle m'embarqua de bâtiment en bâtiment.

- Les médias sont relous, pas envie de me les coltiner.

- Je vois. Que sommes-nous censés faire du coup ? Patrouiller ? Capturer un vilain ? S'occuper d'une mission ?

Miruko éclata de rire à s'en tordre les boyaux.

- Il n'y a absolument rien de prévu pour toi ! Se moqua-t-elle.

Je fronçais les sourcils, surprise.

Qu'entendait-elle par « rien » ?

Cette rencontre était censée être dans le cadre d'un stage et je ne comprenais déjà pas un traître mot de ce qu'elle racontait, et de ce qu'il m'arrivait. L'épreuve la plus difficile à laquelle j'étais confrontée se dressait désormais devant moi et prenait le nom de Miruko, l'héroïne la plus solitaire de tous les temps. 

Je l'observais, perdue, les pensées déjà bien loin de la situation.

Qu'est-ce que Yoichi entendait par me remettre une chose importante ?

__________

Bonjour tout le monde ! 

Désolée pour cette publication décalée, je suis malade depuis le début de la semaine ! 

Le stage de Yumeko débute enfin malgré le contexte oppressant qui règne en ce moment à Yuei. À votre avis, Miruko a-t-elle réellement prévu de traîner notre Yumeko comme un petit toutou ? Et Yoichi, que doit-il lui donner ? 

Important : Je viens tout juste d'ouvrir un discord pour vous, les amis ! Voici le lien, que j'ajoute également dans la section commentaire : https://discord.gg/eatvEMqPWa
Il est là pour que vous puissiez vous amuser, me parler plus facilement et suivre les actualités de CRIMSON ! Je vous attends nombreux ! 🥰🔥 (Vous m'y trouverez en tant que YPark !♥)

Bisous ღ

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