Chapitre 58# : La mer

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Je sens mes joues chauffer. Je sens chaque poil sur mon corps frémir et s'hérisser. Je sens mon coeur accélérer follement, je l'entends résonner dans ma tête. Je vois chacune de mes pensées prendre le large de cette mer bleue que sont ses prunelles. Je ne les quitte pas. Je ne veux pas. Elles me fixent aussi. Pétillantes ! Amusées ! Et toutes ces autres choses que je ne peux pas encore déchiffrer mais qui traversent ses yeux pour venir allumer les miens. Je ne sais pas si ça marche. Je ne sais pas ce qu'il voit. Voit-il seulement quelque chose ? 

-Dit Zerator, je vois tellement de choses dans tes yeux quand je m'y plonge, ça veut dire quoi ?

Je vois ces yeux merveilleux s'écarquiller avant que de rouge ses joues se colorent. C'est toujours amusant de le voir rougir, c'est un être si sensé réfléchi, droit et juste, même si son esprit s'égare dans le flou de ses vagues par moments, il est bon. Vraiment bon. Avec un grand cœur. Alors c'est touchant de le voir rougir. Ses lèvres se mettent à se fermer et à s'ouvrir rapidement et son visage fait de drôles de grimaces.

-Zera ?

-Attend t'as dit que-

Une voix m'appelant le coupe dans sa phrase alors que je me tourne vers cette personne qui court vers moi et.. Je ne sais toujours pas qui elle est,faut vraiment que je fasse un effort pour ça ! Je soupire de moi-même puis redresse la tête lorsqu'elle s'arrête juste devant moi.

-Aypierre veut te voir. 

Là, je sais déjà que ça ressemble à tout sauf une bonne nouvelle. Ma gorge se sert comme si une boule l'obstruée. En plus le visage visiblement inquiet de la personne venue me quérir est loin d'être rassurant. Je suppose, ou j'espère, qu'il veut me parler de ce qui s'est passé au repas. Et pas de mon départ.. J'ai cette peur qui me monte du plus profond de mon être. Si il me demande de partir qu'est ce que je vais faire ? J'ai.. J'ai cette impression de nid. De cocon dans mon arbre. Et dans ses bras je me sens tellement à ma place. Je ressens cette chaleur. La même qu'il y a si longtemps me permettait de dormir la nuit, de sourire le jour, de rêver avenir. Cette chaleur que j'ai chasser avec tous ces souvenirs douloureux. Cette rage que j'ai cultivé à la place. Cette tristesse. Cette solitude qui en a découlé. 

Je vais devenir quoi sans lui !?

Une grande chaleur m'embrase brusquement lorsque de doux doigts enlacent les miens. Je tourne immédiatement la tête et le vois, mon sauveur, mon ami même, je le vois à côté de moi ma main dans la sienne. Nos yeux dans ceux de l'autre. Mon angoisse qui me tétanisait s'évapore lentement dans le brouillard de ses yeux. 

-On devrait y aller, déjà qu'il est grincheux ce matin si tu le fais tarder il va nous faire la gueule jusqu'à demain !

Et son rire, doux et chaleureux m'apaise, me réconforte, me réchauffe jusqu'à l'esquisse de mon sourire. Ces ailes dont il est le seul à pouvoir les faire apparaître se raccroche à mon dos et son  énergie traverse la mienne. J'hoche la tête. Il est là. Près de moi. Rien ne peut m'arriver. 

Nous traversons le village à nouveau. Toujours main dans la main. Et cette fois la sienne ne quitte pas la mienne à l'approche de la grande place au contraire, ses doigts se ressert plus fort autour de ma main qui s'unie à la sienne. Il me donne cette force d'avancer vers cette grande maison de bois blanc où l'homme imposant m'attend, debout, dos droit, bras croisés contre son torse et le regard perçant, transperçant. Nous nous approchons jusqu'à être face à lui. Ses yeux me fixe durement, longuement, puis viennent m'explorer et me détailler. Jusqu'à trouver intrigue sur nos doigts liés, lui valant un froncement de sourcils. Je sais grâce à Bill que cela reflète souvent un signe de réflexion. Son visage jusqu'alors dur et pressé se détend un peu en se relevant. Puis c'est mon camarade qu'il regard.

-Zera..

-Aypierre.

Il soupire en levant les yeux aux ciels puis se concentre à nouveau sur moi. Je n'aime pas son regard, je n'aime pas ce qu'il dégage. C'est fort et écrasant. Je me retrouve contraint à baisser la tête face à lui. Je sers cette main qui m'apporte ma force vitale. Jusqu'à la perdre à ces mots tranchant.

-Tu nous laisse je te prie ? J'ai appelé Fukano, pas Zerator tu aurais oublier ton nom ?

-Non je.. 

Sa mains me lâche trop douloureusement pour moi mais heureusement ses deux bras m'entourent pour me transmettre une dernière fois la force nécessaire. Je ressens à nouveau le bouillonnement dut à son étreinte, à son corps chaud contre le mien de pierre. Je respire à nouveau l'odeur enivrante qui s'envole de son cou. Les battements de son cœur attrapent les miens et les ralenti, pour ne battre plus qu'à l'unisson. C'est magique. C'est forcement de la magie. Une autre forme de magie que celle qui m'a frappé mais une magie toute aussi puissante et belle. Belle et attirante ! Qui nous protège. Nous enveloppe dans cette bulle féerique et nous transporte loin de ces terres battues pour ce sable fin et cette mer calme. 

Notre mer.

-Ça va aller, je reste là, et ici aussi..

Conclu t-il en posant sa main sur ma poitrine. Il a raison. Évidement qu'il est toujours en moi, dans mes pensées. C'est même lui qui rythme mes battements de cœur. Je le sers aussi. C'est tous ce que je peux lui répondre, mais, c'est déjà beaucoup non ? Pour moi oui. Et, je ne sais pas encore ce que je pourrais répondre d'autre en réalité.. Peut-être :

-Alors moi aussi je suis là ?

Je pose incertain ma main sur sa poitrine, je l'entends pouffer puis sent ses lèvres douces se poser sur ma joue.

-Depuis le premier regard...

Il y a quelque chose dans cette phrase. Je l'ai senti cette fois ! Un je ne sais quoi mais qui.. Ses yeux me font oublier mes interrogations et son clin d'œil me fait me concentrer sur ma tâche. Aypierre. Peu importe ce qu'il dit. Je me battrai pour Zer- Pour rester dans ce village.

-Tu peux entrer Fukano.

C'est ce que je fais en laissant mon soleil devant l'habitation alors que j'entre, et que le froid de la pièce m'enveloppe. La porte se ferme. Sans un bruit. Il fait sombre ici. Il a cette noirceur.. Je n'aime pas l'endroit. Vraiment pas !

-Assit toi je t'en prie.

Son ton est ferme. J'ai peur.. Je l'avoue. J'ai peur. Je m'assois avec crainte et m'assoit sans regarder cet homme imposant. L'air me glace la peau. J'entends ses pas s'approcher . Je vois son ombre s'avancer vers moi. J'aperçois les fines brises du soleil tapant dans les vitres quitter le sol devant moi. Je relève la tête avec une certaine craintes. Et me fige devant ce visage souriant éclairé par ces tranches de lumières réchauffante.

-Je t'offre un thé Fukano ?

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