CHAPITRE 23

Une semaine était passée depuis.

Au final le père de James était rentré dans la nuit, et son fils qui avait au final dormit sur le canapé avait eu le meilleur réveil dont il puisse rêver, son père, vivant, lui caressait les cheveux assit sur la petite table du salon.

À ce moment-là, il ne demandait rien de plus.

Pendant la semaine, Lily avait réussi à avoir un semblant de calme, quand les garçons ne décidaient pas de lui lancer des bombabouses expérimentales dans la tête. Elle avait aussi eu l'occasion d'envoyer du courrier, une lettre pour chacune des amies, ainsi qu'une pour ses parents où elle s'était vue obligé de rajouter un « embrassez Pétunia pour moi » ainsi qu'une à l'attention de Liv dans laquelle elle la remerciait tout particulièrement.

Elle avait aussi pu s'entrainer avec son set de potion, et la mère de James s'était fait un plaisir de l'assister dans la tâche.

Elle avait aussi réussi à convaincre les garçons de faire quelques séances de révision à condition qu'elle essaie de monter sur un balai.

Lily ne voulait pas au départ, et elle leur avait dit, mais quand James l'avait supplié une cinquième fois après ses deux jours de convalescence obligatoire, elle avait fini par dire oui. Et avait aussitôt regretté sa décision.

Non seulement elle avait dû s'y prendre à trois fois pour réussir à décoller, mais en plus de ça, les garçons prenaient un malin plaisir à se moquer d'elle, mais honnêtement, elle ne pouvait pas leur en vouloir, elle avait l'air d'un cachalot échoué sur un balai.

Ça ne s'était pas amélioré lorsqu'ils l'avaient emmené dans la forêt qui bordait le petit village, afin de rejoindre une plaine où ils pourraient voler sans être dérangé.

Elle avait bien demandé à Euphemia de les accompagné pour s'assurer qu'elle reste en vie, mais l'Aurore avait du travail. Lily s'était donc résolue à mourir sans que monde ne connaisse ses exploits.

Résultat ; elle se prit trois arbres et tomba au moins cinq fois de son balai.

Au bout d'un moment, James eu pitié d'elle, et décida de la faire monter avec elle. Tout deux avaient ignoré le plus possible ce que ce moment rapproché leur procurait, pour que Lily puisse profiter le plus possible.

Elle n'aurait jamais cru que voler lui procurait ce sentiment, mais elle ne voulait pas descendre.

Plusieurs fois James avait accéléré, et elle avait poussé un cri de panique, mais à chaque fois elle avait arrêté.

-On peut rentrer ? -Non.
-Je le dirais à Bathilda. -Non.
-À Euphemia alors ? -ON ARRIVE.

Elle rit en entendant la paniquer des garçons dans leur voix alors qu'ils descendaient en flèche. Elle leur adressa un sourire satisfait auquel ils répondirent avec une grimace.

Sur le chemin du retour, elle marchait devant eux, en trainant son balai alors que les garçons disaient des bêtises derrière elle.

Il y avait des moments où elle se demandait s'ils avaient vraiment dix- sept ans et s'ils savaient qu'ils étaient censés être majeur.

Pendant l'après-midi, ils firent tous la sieste, trop fatigué pour essayer de lutter.

Lily se réveilla la première, et lorsqu'elle arriva dans la cuisine, elle fut bien surprise d'y voir Euphemia déjà en train de cuisiner.

-Qu'est-ce que vous êtes en train de faire ?

La sorcière se redressa dans un sursaut, elle ne l'avait pas entendu arriver.

-Je préparer des petits toasts pour ce soir. -Ce soir.
-Nous sommes le trente-et-un-décembre, Lily. -Oh.

Elle rit en se redressant proposa à Lily de s'asseoir sur une des chaises, alors qu'elle leur servait à toutes les deux un verre d'eau. Une fois assise à son tour, Lily questionna la mère de James.

-Pourquoi ne cuisiniez-vous pas avec la magie.

-Ça me permet de passer le temps, et d'oublier, dit-elle avec un sourire. Tu sais, le métier d'Auror est loin d'être de tout repos, bien sûr il te donne l'apparence d'un héros pour la société, mais les gens ont souvent l'air d'oublier que nous sommes aussi des personnes de chaires et de sang qui ont besoins de repos et de se nourrir. Des fois aussi, je me dis qu'on aurait certainement besoin d'aide psychologique, ce n'est pas toujours très beau sur le terrain.

À ces mots, elle adressa un sourire triste à Lily, et la jeune fille se dit qu'elle avait déjà dû voir des choses qu'elle souhaiterait oublier.

-J'imagine qu'avoir un mari dans le métier n'aide pas non plus ?

-Oh, tu n'imagines même pas. Et c'est encore pire de savoir que son fils et que le garçon que je considère comme tel veulent aussi le devenir. Tu sais, dit-elle après une pause, la naissance de James m'a pas mal aidé, elle m'a permie de faire une pause, de dire stop pendant un moment. Je sais que certaines sorcières se battent jusqu'à une semaine du terme, et travail sur des documents en étant encore à l'hôpital. Moi, j'ai préféré me couper de tout ça, je ne sais pas si plus jeune je l'aurais fait, mais vu mon âge, je me dis que c'était la meilleure chose à faire.

-Votre âge ? demanda Lily.

-Tu as sans doute remarqué que Fleamont et moi ne sommes plus tout jeunes, s'amusa-t-elle. Le fait est que nous avons eu beaucoup de mal à avoir des enfants, au moment où j'ai finalement appris que ma grossesse irait jusqu'à son terme, la plupart de nos amis avaient déjà

des enfants qui entraient à Poudlard. James a été pour nous un bol d'air frai, un espoir. Je n'ai pas pu retomber enceinte après cette grossesse, expliqua-t-elle alors qu'elle laissait une larme couler sur sa joue.

Elle prit les mains de Lily posées sur la table dans les siennes et lui dit avec un faible sourire.

-La vie est précieuse Lily, chérie-là autant que tu peux, tu as la chance de vivre, alors vis pour de vrai, pour de bon.

Lorsque la nuit commençait à tomber, ils se retrouvèrent finalement autour de la table du salon, sur laquelle avait été disposé les toasts d'Euphemia, quelques tartes, des chocolats ainsi que des boissons. Il y avait de la bière au beurre, du Whisky-Pur-Feu, et même du cidre, James avait dû dire à sa mère qu'elle aimait ça, elle sourit devant cette attention, et se saisit d'une coupe.

Alors qu'ils s'asseyaient tous sur les fauteuils et canapé, les clefs tournèrent dans la porte, et une bourrasque de vent et neige laissa alors apparaître M. Potter. Sa femme se leva et vint l'embrasser. C'est à ce moment précis que Lily se rendit compte que les deux s'aimaient vrai. Elle détourna le regard, et se faisant vit les sourires sur le visage des garçons, qui tout deux après quelques secondes se détournèrent.

-Non, je n'en prendrais pas !

-Allez Lily, cria James, juste une gorgée.

-James, arrêtes donc d'embêter cette pauvre fille.

-Pff, je sais que même maman aimerait voir sa réaction lorsqu'elle en boira.

Son père rit, et commenta :
-Soit déjà heureux que nous vous laissions en boire !

Lorsque la nouvelle année fut célébrée, il y eu des câlins, des embrassades, des effusions de joie et de bonne humeur. Vers une heure et demie cependant, les parents de James décidèrent d'aller se coucher, laissant les jeunes seuls dans le salon.

James rejoignit Lily sur le canapé, alors que Sirius bougeait pour aller dans le fauteuil le plus proche.

Ils restèrent un moment à rire aux blagues nulles des garçons, à leur première farce à Poudlard, et de la façon dont ils avaient essayé de faire sauter le château une dizaine de fois.

-Je t'ai déjà dit que ce n'est pas moi qui ai volé le livre de Peter à ce moment-là, Patmol.

-Alors c'est qui ? Le calamar géant ?

À ses mots, ils s'adressèrent un regard complice, elle Lily soupira, se demandant pourquoi elle avait accepté de passer les vacances avec ces fous.

-Tu te souviens...
-De la fois dans le lac noir...
-Quand on avait lancé à manger au calamar géant... -Et que –

Lily ne connue jamais la suite parce que les garçons étaient deux idiots qui étaient incapable de rester calme deux secondes, et ils explosèrent une nouvelle fois de rire, et Lily se demanda pour au moins la cinquième fois si c'était une bonne idée de les avoir laissé boire ce soir-là.

Elle arrêta un instant de penser le temps de bayer.
-Tu veux aller te coucher ? lui demanda James à ses côtés.

Elle répondit par la négative en bayant à nouveau. Alors qu'il allait faire un commentaire, Sirius se leva et prétexta devoir aller chercher un verre d'eau dans la cuisine. Ils attendirent un instant d'il revienne, mais en entendant le plancher craquer au-dessus d'eux ils comprirent que Sirius était sans doute allé se coucher.

Restés seuls tous les deux, James et Lily fixaient le feu en silence. C'était la première fois depuis Poudlard qu'ils ne se retrouvaient rien que tous les deux, et ça avait le moyen de les mettre mal à l'aise.

À un moment Lily laissa tomber sa tête sur le dossier du canapé, bien trop proche de l'épaule de James. Mais elle ne recula pas. Au contraire, vu que cinq minutes plus tard elle se rapprochait de lui et se calait dans ses bras sans quitter le feu des yeux.

James ne sû pas comment réagir, mais il décida finalement de resserrer son bras autour de la jeune.

-Tu sais, dit-il dans un souffle, j'ai vu la photo.
Elle redressa la tête et le regarda. Il se tourna vers elle. -Je l'aime bien aussi. En fait je l'aime beaucoup.
Ils se fixèrent encore un moment, puis James se recula.

-Écoutes Lily, je... je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas comment agir avec toi. Des fois on est proche, mais deux minutes après tu t'éloignes et j'ai l'impression que ça redevient comme avant. Alors ce que je te demande c'est ; pourquoi est-ce que tu as accepter de venir ici, de m'accompagner au bal alors que tu m'as détesté ces six dernières années ? Pourquoi tu as d'un coup accepter mon aide alors que tu ne m'avais jamais rien demandé ? Pourquoi est-ce que d'un coup d'un seul j'ai l'impression de ne voir que toi. On a beau ne pas être d'accord, se disputer à ne pas en dormir de la nuit, je finis toujours par avoir envie de te voir et de t'avoir à côté de moi.

Il se tut un instant, attendant la moindre réaction de la part de Lily, mais la jeune fille ne parlait pas, et attendait attentivement qu'il continu.

-Tu es merveilleuse Lily, tu...tu ne t'en rends peut-être pas compte mais tu comprends les gens sans même qu'ils aient ouvert la bouche, tu acceptes leurs différences sans leur porter aucuns préjudices, tu es celle vers qui tout le monde se tourne pour trouver du réconfort, alors que même toi tu n'es pas fichu d'en demander parce que tu es bien trop têtue pour ça mais je ne sais pas pourquoi... pourquoi...

Il savait bien qu'il s'était égaré à la fin, et qu'il avait sans doute fichu tout son discours en l'air, mais au moins il avait dit ce qu'il avait à dire.

-Je ferrais tout Lily... je ferais tout pour toi je –

Il fut coupé dans sa tirade par la bouche de Lily qui venait de se plaquer contre la sienne. Il ne réalisa ce qui venait de se passer seulement lorsqu'elle s'éloignait de lui.

-Tu m'as demandé pourquoi j'ai accepté de t'accompagner au bal, de venir ici ? dit-elle d'une voix douce. Tu m'as demandé pourquoi j'avais accepté ton aide sans trop ciller. C'est parce que j'ai compris James. J'ai compris que tu n'étais pas que cet imbécile arrogant que j'ai toujours cru voir. Tu es attentif aux autres, tu observes toujours avant d'agir, du met du cœur dans tout ce que tu fais, tu es... tu es parfait en tout. Enfin presque tout, ajouta-t-elle en riant, tu as un caractère de cochon et tu es têtu comme une mule toi aussi. Mais, mais... même si je pense que j'ai accepté d'aller au bal avec toi en parti parce que tu danses extrêmement bien, je... j'ai dit oui parce que... Parce que ...

En réalité, elle était terrifiée de devoir dire ces mots, elle ne voulait pas bafouiller, elle voulait lui montrer qu'elle était sûr d'elle à ce moment-là. Alors, elle choisit la facilité et l'embrassa à nouveau.

Mais ce baisé n'avait pas le même gout que le précédent, il était plus puissant, plus osé et moins gêné, ce n'était pas le premier. James ne tarda pas à lui répondre, et elle enfonça ses mains dans ses cheveux. Alors qu'ils s'embrassaient, James la serra fort contre lui, ne voulant plus la lâcher une seule seconde.

Leur baiser se fit plus fort encore, et James fini par étendre Lily sur le canapé. Lorsqu'ils se séparèrent, il couvrit son visage de baisers alors qu'elle explosait de rire.

Ils se regardèrent dans cette position en souriant comme les deux idiots qu'ils étaient, et lorsque James rit, il tomba par mégarde sur Lily qui à cause de l'étouffement se mit à rire elle aussi.

Alors ils s'installèrent ainsi, allongés l'un à côté de l'autre dans ce canapé beaucoup trop petit pour que leurs pieds ne dépassent pas, mais ils s'en fichaient.

Ils se regardèrent dans les yeux un moment, avant que James ne lui embrasse le front. Lily le prit dans ses bras et se serra contre lui, alors qu'il nouait les siens autour d'elle.

La tête sur son torse, elle entendait son cœur battre. Il était vivant, elle était vivante.

-Je t'aime.
Elle l'avait dit, elle n'avait pendant un instant plus eu peur.

Elle senti ses bras se serrer un peu plus autour d'elle, et elle l'entendit murmurer à son tour.

-Moi aussi. Je t'aime.

Lily Evans aimait James Potter, James Potter aimait Lily Evans, et rien ne pourrait changer ça.