Chapitre 1

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30 août 2020

0 jour

Ce jour-ci, Domination's scent avait fait un gros chiffre, l'un des plus importants qu'on ait pu constater ces derniers mois. Nous avions vendu près de quatorze Dolls, une vingtaine d'équipements de plaisir à utiliser avec nos produits, ainsi qu'une douzaine de nos sous-vêtements en dentelle confectionnés de nos mains. Tout était fait main ici et c'était pour cette raison que nos produits se trouvaient fortement appréciés dans le pays. Et son pouvoir ne cessait de s'étendre, grâce au génie d'Hans Kerberton. Dans la boutique, nous mettions un point d'honneur sur la qualité pour toujours satisfaire le client, dès son premier achat jusqu'à son prochain. Voilà ce qu'était la philosophie de Domination's scent : si un produit était ramené pour échange et non réparation, il était alors inutile et se retrouvait jeté. Que cela soit un des nombreux produits cosmétiques ou une Doll. Car de toute manière, y avait-il une différence entre un rouge à lèvres et une poupée bien éduquée ?

 
Un homme élégant franchit soudainement les portes du magasin, laissant retentir le petit carillon à son entrée. Son regard azur traversa le hall ocre et bordeaux d'un air ennuyé, tandis que sa main se faufilait entre ses boucles d'or et que sa langue humidifiait ses lèvres pulpeuses. Il resserra d'un geste gracieux le nœud de sa cravate noire, avant de tirer sur les pans de son blazer tout en s'avançant vers le comptoir d'accueil, où derrière se trouvait une jeune femme rousse, vêtue d'une chemise serrée blanche, surmontée d'une veste simple bleu marine et portant une jupe crayon de la même teinte.
« Je vous souhaite la bienvenue Monsieur. Comment puis-je vous aider ? Demanda-t-elle, le dos droit, les bras croisés devant elle le long de ses cuisses.
- J'ai rendez-vous avec Monsieur Kerberton, annonça-t-il simplement.
- Puis-je avoir votre nom, je vous prie ?
- Jimin Park, répondit-il en expirant longuement par le nez, démontrant par ce simple geste l'agacement qu'il avait de se retrouver ici.
- Nous allons tout de suite le prévenir de votre arrivée Monsieur Park, laissa-t-elle entendre en s'inclinant. Crystal, va chercher le Maître, ajouta-t-elle en se tournant dans ma direction. »

L'homme fronça les sourcils en l'entendant s'adresser à quelqu'un d'autre et porta son attention sur moi. Il écarquilla légèrement les yeux, ne m'ayant sûrement pas remarquée alors que je me trouvais près d'une porte à double battants depuis qu'il était entré dans la boutique. Je soutins son regard quelques secondes, puis m'inclinai devant le blond avant de tourner sur mes talons, abaissant silencieusement par la suite la poignée de la porte et sortis de la pièce principale de la boutique.

 
Je me dirigeai entre les couloirs carmin jusqu'à une porte spéciale teinte en dorée. Je toquai trois fois puis croisai mes bras dans mon dos, attendant que le battant s'ouvre ou bien qu'on m'autorise à entrer. De longs et profonds gémissements se firent entendre derrière l'ouverture. Bruits devenant de plus en plus forts tandis que je restais là à patienter, sans bouger d'un pouce, me tenant minutieusement droite et sérieuse. Un cri féminin résonna plus fortement avant qu'une voix n'intime le silence et que la porte ne s'ouvre sur un homme quarantenaire, une chevelure parfaitement brune et sans aucun défaut, un visage strict et à la peau lisse, sans aucune trace du passage de la vie et aux prunelles d'acier d'une clarté parfois déroutante. Non, il était parfaitement élégant et séduisant en passant. Derrière lui se trouvait une large pièce de couleur crème contenant un lit en son centre, où sur ce dernier s'exhibait un homme et une femme en plein acte, couverts de sueur et aux souffles saccadés par l'effort. Tout autour de ce seul meuble que contenait la salle étaient assises douze filles âgées d'une dizaine d'années, observant avec attention la scène sexuelle se déroulant devant leurs jeunes yeux. Je les regardai tour à tour, ces fillettes aux traits délicats et aux prunelles innocentes, mais très vite, mon attention se reposa sur l'homme face à moi qui affichait un sourire en me voyant. Quant à moi, mon expression faciale ne changea pas d'un cil.
« Crystal, que se passe-t-il ? Lâcha-t-il en s'adossant contre le seuil de la porte.
- Votre rendez-vous est arrivé Maître. Un certain Jimin Park vous attend dans la salle d'accueil, répondis-je simplement avec politesse.
- Il est déjà arrivé ? Fit-il en regardant sa montre. Il a une bonne dizaine de minutes d'avance... Est-ce qu'il avait l'air pressé ? Me demanda-t-il par la suite.
- Son attitude trahissait son impatience.
- Bon, très bien... Soupira-t-il en me tournant le dos. »

Je le fixais en gardant le silence, le voyant revenir dans la pièce. Il s'approcha des deux adultes et vint tapoter le dos suintant de sueur de l'homme qui se trouvait toujours au-dessus de sa partenaire.
« Tu as bien travaillé, lui dit-il avec un sourire avant de se redresser pour observer les filles autour de lui. J'espère que vous avez bien vu comment on simule les gémissements de plaisir et surtout l'orgasme, mes petites poupées. Entraînez-vous encore avec Jasmin à gémir au point de faire croire que vous ressentez du plaisir, les encouragea-t-il avant de me faire de nouveau face. »

Il passa à côté de moi en me tendant le dossier qu'il avait dans ses mains. Je le pris sur son passage et le suivis sans rien dire, mes talons claquant au rythme des siens. Le bloc contenant des feuilles collé contre ma poitrine, j'avançais sans faire voyager mon regard autour de moi, ce dernier figé sur Monsieur Kerberton. Des centaines de cadres photo avaient été accrochés sur les murs des couloirs, représentant toutes les Dolls qui avaient été vendues depuis le lancement de Domination's scent. Je ne les avais pas toutes connues, mais une grande partie d'entre elles avaient été formées en même temps que moi. Étais-je triste lorsqu'elles avaient été achetées ? Non... Mais la question devrait être plutôt : aurais-je dû être triste ? La réponse était négative, bien entendu. Être achetée était normal. Aucune de nous ne trouvait cela étrange qu'on soit élevée pour être des poupées vivantes, pour assouvir les besoins des hommes. Nous étions nées pour cela, alors pourquoi souhaiter un changement ?
« Avons-nous eu un bon chiffre d'affaires aujourd'hui ? M'interrogea soudainement mon Maître.
- Très bon.
- Bien. Nous pourrons alors fermer plus tôt aujourd'hui, après la visite de Monsieur Park, m'informa-t-il. Tu t'occuperas de la fermeture ce soir, ajouta-t-il en ouvrant une porte à double battants. »

Je ne dis rien, de toute manière, il n'attendait aucune réponse de ma part. Nous entrâmes dans une grande salle toujours dans les tons crème et blanc. Deux canapés clairs en cuir se trouvaient disposés en son centre, où était placée entre eux une belle table basse en verre et aux rebords en bois. Sur l'un des sofas, se trouvait assis le client qu'attendait mon propriétaire, jambes croisées mais les bras étendus confortablement sur le dossier, qui observait avec attention la pièce. Il se redressa d'un coup lorsqu'il nous vit entrer. Monsieur Kerberton alla se placer face à lui tandis que je le suivais toujours en restant plongée dans mon mutisme. Sans qu'il n'eût besoin de me le demander, je lui tendis son dossier qu'il attrapa sans un regard dans ma direction, pour l'ouvrir et en lire quelques mots.
« Crystal, va demander à Lilas de nous faire du café et va me chercher le catalogue dans mon bureau, m'ordonna-t-il en faisant glisser ses prunelles sur les lignes d'encre noire.
- Tout de suite Maître, acceptai-je en m'inclinant respectueusement. »

Je sentis le regard du blond sur moi mais ne laissais rien transparaître sur mon visage, ni gêne, ni timidité. Je quittai donc la pièce pour prendre la direction des cuisines. Je rencontrai plusieurs filles sur mon passage sans qu'aucune ne m'adresse la parole, sans que cela ne m'apporte un quelconque dérangement. C'était ainsi ici. Les Dolls n'avaient pas le droit de se parler entre elles. Il existait beaucoup de règles à Domination's scent et nous les respections toutes, sans rien dire. Nous avions été élevées ainsi et aucune de ces règles mises en place ne nous dérangeait. J'arrivai à destination. La cuisine laissait planer une odeur de poulet et de riz qui atteignit rapidement mes narines, me permettant alors de savoir quel était le repas du soir. Alors que je marchais entre les plans de travail, une main agrippa soudainement mon bras, me forçant alors à me retourner. Je me trouvais en face d'une jeune femme blonde aux prunelles chocolat, en tenue de cuisinière. En voyant qu'elle venait d'obtenir toute mon attention, elle lâcha mon bras et croisa les siens sur sa poitrine, attendant que je prenne la parole, sachant que je n'étais pas venue ici sans instruction à donner venant de notre Maître.
« Le Maître voudrait que tu lui apportes deux tasses de café dans la salle d'accueil, laissai-je entendre avant de lui tourner le dos. »

Je me mis alors en route vers le bureau à grandes enjambées, ne voulant pas faire attendre plus longtemps Monsieur Kerberton et son client. Comme le disait notre propriétaire, le temps était de l'argent et il fallait alors ne jamais faire patienter trop longtemps la clientèle. Je vis une petite fille courir soudainement dans le même couloir que le mien, se rapprochant de moi. J'attrapai soudainement son poignet lorsqu'elle voulut passer sur ma gauche et la retins fortement, la faisant grimacer de douleur.
« Il est interdit de courir dans les couloirs Marguerite, la sermonnai-je en fronçant les sourcils.
- Je suis désolée Crystal mais j'étais en retard pour... Commença-t-elle à se justifier.
- Aucune excuse n'est valable, la coupai-je sévèrement. Tu as enfreint une règle et tu sais ce qu'il va se passer si le Maître l'apprend, continuai-je sous son regard apeuré. Je laisse passer pour cette fois, mais si je te reprends à récidiver, tu ne t'en sortiras pas aussi bien. »

Je la relâchai avant de repartir en direction de ma destination initiale, étant le bureau de mon Maître. Cependant, mes oreilles perçurent une nouvelle action interdite venant de la part de Marguerite : elle reniflait, tentant sûrement de camoufler un sanglot. Dommage pour elle, elle transgressait à nouveau une règle de Domination's scent, celle qui nous interdisait de laisser transparaître une seule émotion, puisqu'elles étaient prohibées. J'irais rapporter cela au Maître plus tard, pour qu'elle subisse une correction et un redressement dans son éducation de Doll.

 
Je m'arrêtai devant une grande porte en bois massif sombre, avant d'actionner la poignée en or vers le bas et d'entrer dans le bureau de mon Maître. Je pénétrai doucement dans la pièce, refermant délicatement l'ouverture après mon entrée. Mon regard parcourut l'espace qui m'entourait et qui m'était familier, du fait que j'étais venue un nombre incalculable de fois dans ce lieu. Ce bureau noir en son centre, cette chaise en cuir derrière, cette bibliothèque bien remplie qui ornait tout un mur, ces grands rideaux rouges ressortant de ce carrelage crème et de ces murs blancs, ces portraits représentant le propriétaire de la boutique. Rien n'avait changé depuis que je vivais ici. Je m'avançai donc vers le meuble qui donnait le nom à cette pièce et me plaçai derrière pour en ouvrir un tiroir. Je sortis rapidement le catalogue demandé et le coinçai sous mon bras tout en refermant de mon autre main le compartiment. Alors que je me redressais pour m'apprêter à partir, mon attention fut happée par un cadre photo disposé sur le bureau. Une simple photo représentant Monsieur Kerberton tout souriant, fier et richement habillé en ma compagnie, sans aucun sourire de ma part, le dos droit et fixant l'appareil photo, car on me l'avait demandée. Je fixai cette image quelques secondes avant de partir de la pièce et de reprendre mon chemin en direction de la salle d'accueil, où m'attendaient mon Maître et son client depuis bien trop longtemps. Je me présentai de nouveau devant le quarantenaire, tendant poliment à deux mains le catalogue qu'il prit, après avoir déposé sur la luxueuse table basse sa tasse de café. Ses lèvres s'habillèrent du sourire qu'il avait chaque fois avant de vendre son plus beau produit et il ouvrit ce que j'étais partie chercher.
« Nous allons enfin pouvoir faire affaire Monsieur Park, dit-il avec enthousiasme tout en me faisant signe de la main de rester aux alentours. Avant que nous ne choisissions la Doll qui vous conviendra, j'aimerais vous poser quelques questions.
- Faites donc, accorda l'homme en s'adossant confortablement dans le canapé, avant de siroter une gorgée de sa boisson chaude caféinée.
- Pourquoi désirez-vous faire cet achat ?
- C'est un cadeau d'anniversaire pour un ami, répondit-il vaguement mais continua finalement à parler lorsqu'il voyait que Monsieur Kerberton demandait plus d'informations. Mon ami était un grand adorateur de femmes et surtout de sexe. Je n'avais jamais vu une personne prendre autant de plaisir dans les établissements de prostituées et surtout y passer autant de temps, ajouta-t-il dans un petit rire presque nostalgique.
- Pourquoi avoir employé le passé ? L'interrogea Hans en arquant un sourcil.
- Du jour au lendemain, il a arrêté toutes ses fréquentations, et même, il n'a plus eu une seule relation sexuelle. Enfin si, mais seulement des coups d'un soir sans aucun plaisir, presque seulement par nécessité, soupira-t-il. J'ai entendu dire que les Dolls étaient douées dans le domaine du sexe et j'espérais lui en acheter une pour qu'il redevienne lui-même.
- Vous avez frappé à la bonne porte. La Doll que vous choisirez l'aidera à coup sûr, assura le brun avec un grand sourire. Et elle lui apportera plus que ces putes ! Alors, maintenant que je sais quelle spécialité vous souhaitez, nous allons parler du physique qui pourrait lui plaire. A-t-il une préférence ?
- Non pas vraiment... Il était vraiment quelqu'un qui appréciait n'importe quelle femme tant qu'il pouvait la fourrer, laissa entendre Park en haussant les épaules. Mais je préférerais lui offrir une poupée mince mais avec de bonnes formes. »

Mon Maître feuilleta quelques pages du catalogue, observant les photos des Dolls avec attention avant de relever la tête vers son client, ayant une nouvelle question à lui poser.
« Souhaitez-vous une haut de gamme ? Laissa-t-il entendre.
- Qu'a-t-elle de plus le haut de gamme ? Répondit-il par une question en retour.
- Plus de spécialités. Les florissantes sont de la gamme moyenne et ont une spécialité sexuelle ainsi qu'une autre en fonction de la Doll, par contre, les précieuses sont bien plus douées dans la plupart des domaines. Mais le prix est plus élevé, cela va de soi, finit Hans avec un sourire en coin.
- Présentez-moi la gamme précieuse, lança le blond avant de prendre une gorgée de son café. »

Kerberton se tourna vers moi et, d'un mouvement de tête, me demanda d'aller chercher les produits. Je m'inclinai de nouveau et quittai la pièce pour m'approcher d'un tableau numérique. Je fis glisser mon doigt dessus avant d'appuyer sur un rectangle digital sur l'écran contenant un mot spécial, sûrement "précieuses", dans une case située en haut à gauche. Le bracelet électronique autour de mon poignet émit un bip sonore que les Dolls de la gamme précieuse reçurent aussi. J'attendis donc que toutes les poupées arrivent, les unes après les autres. Une fois sûre qu'elles étaient toutes bien préparées, je les fis entrer dans la salle d'accueil et pénétrai dans la pièce en dernière, refermant soigneusement les battants derrière nous. Notre propriétaire se leva en compagnie de l'homme et ensemble s'approchèrent de nous toutes présentes debout en ligne, le dos droit, les bras croisés dans le dos. Monsieur Park s'avança vers la première et la regarda de haut en bas avant de faire glisser ses prunelles bleues sur nous toutes.
« Seulement quinze ? Je m'attendais à plus de choix tout de même, fit remarquer le client.
- Oui, pour que la qualité soit maximale chez les précieuses, leur éducation prend énormément de temps, d'où leur petit nombre, expliqua Hans avec un sourire. Regardez-les. Aucun défaut sur leur visage et un corps parfait. Obéissantes, douées de leurs mains et bonnes au lit. Franchement, avec l'une d'entre elles, votre ami sera comblé, continua-t-il avec enthousiasme.
- Hum... j'espère. »

L'homme fut invité par notre Maître à observer comme il le souhaitait ses produits, ce qu'il fit sans attendre. Il s'approcha d'une fille, toucha ses cheveux, détailla ses yeux avant de faire une grimace et de passer à la suivante. Je vis Monsieur Kerberton me faire signe de venir auprès de lui. Je m'exécutai sans attendre et vins me placer à ses côtés, tandis que l'homme à la chevelure d'or continuait son inspection. Ce dernier se stoppa devant une jeune brune aux prunelles d'acier. Il fit glisser son pouce sur ses lèvres pulpeuses teintées d'un rose pâle avant d'attraper son menton et de tourner son visage sur le côté.
« Comment s'appelle-t-elle ? Questionna-t-il sans se tourner.
- Ambre. Je vois qu'elle vous intéresse. Elle a vingt-cinq ans et ... commença à dire mon Maître.
- Trop vieille, le coupa-t-il en regardant la prochaine. »

Il était sérieux, dépeignant chaque parcelle de peau en fronçant les sourcils. Mais il ne sembla pas trouver son bonheur, ce qui commençait à inquiéter légèrement le propriétaire de Domination's scent qui pinçait ses lèvres inconsciemment. Monsieur Park finit par se tourner vers nous, croisant les bras sur son buste, un air lassé peint sur son visage.
« Je n'arrive pas à me décider... Laquelle des quinze est la meilleure ? S'enquit-il dans un soupir.
- Il y a Topaze et Améthyste qui sont excellentes pour le sexe et... présenta-t-il en s'avançant vers les deux concernées.
- Pourquoi vous ne me présentez pas celle-ci ? Lâcha-t-il en me pointant du doigt. Elle n'est pas à vendre ?
- Oh si ! Bien sûr que si elle est à vendre. Mais même si au niveau du sexe elle est douée, ce n'est pas particulièrement sa spécialité maîtresse, se précipita à dire Hans.
- Hum... Elle a déjà été touchée ?
- Aucune des précieuses n'a été vendue. Elles sont toujours vierges, assura-t-il sérieusement. »

L'homme s'avança vers moi avant de s'arrêter à seulement un mètre. Il me regarda de haut en bas, comme il l'avait déjà fait avec les autres.
« Comment tu t'appelles ? M'adressa-t-il la parole pour la première fois. »

Mais je gardai le silence, soutenant notre échange visuel sans dire un mot. Il reposa une seconde fois la question et reçut de nouveau comme réponse aucun son provenant de ma bouche. Il fronça soudainement les sourcils, agacé par ce manque de réaction de ma part. Mais avant qu'il ne puisse dire un mot de plus, mon Maître intervint aussitôt avec un sourire amusé.
« Ne lui en voulez pas, mais les Dolls ne peuvent répondre que si elles ont reçu l'autorisation de leur Maître, qui pour l'instant reste moi, déclara-t-il dans un rire. Vas-y, réponds-lui, ajouta-t-il à mon attention.
- Je m'appelle Crystal, Monsieur, me présentai-je en inclinant respectueusement la tête.
- Tu as quel âge ?
- Vingt ans.
- Hum... Les autres sont plus jolies, alors qu'est-ce qui te rend si spéciale ? Souffla-t-il en arquant un sourcil.
- Elle a une spécialité que les autres n'ont pas, mais aussi, elle excelle dans de nombreux domaines, répondit mon Maître en enroulant une de mes mèches de cheveux autour de son index.
- Je suis curieux de connaître cette fameuse spécialité, répliqua l'homme avec malice. »

Un rire amusé se fit entendre, provenant de la bouche de l'homme à la chevelure de jais tandis qu'il venait me prendre par les épaules, me présentant comme un trophée devant Monsieur Park.
« Elle n'en a peut-être pas l'air mais cette poupée est un véritable garde du corps, susurra-t-il en se penchant légèrement en avant, comme s'il disait un secret à son client. Vous ne me croyez pas ? Ajouta-t-il en voyant l'air dubitatif dessiné sur les traits du visage du blond.
- Elle me paraît bien chétive pour vous croire sur parole... Quel est son prix ? Finit-il par demander.
- Quinze mille.
- Autant pour cette chose ? Pouffa-t-il, ne pensant pas avoir bien entendu.
- Sachez, Monsieur Park, que cette Doll est ma plus grande fierté. Vous n'en trouverez pas deux comme elle, argumenta-t-il en tapotant mon dos. »

L'homme renifla dédaigneusement avant de reporter ses prunelles sur moi. Il réduisit complètement l'espace entre nous, puis apporta l'une de ses mains sur l'un de mes seins qu'il prit bien dans sa paume, pour le malaxer deux fois avant de le lâcher. Il fit glisser ses doigts le long de mes courbes avant d'attraper ma fesse gauche, pour en palper la texture. Une fois sa découverte physique faite, il s'écarta en croisant les bras sur son torse, tout en faisant une moue dubitative, mais ayant une étrange lueur de doute dans le regard qu'il tentait de masquer derrière de l'assurance.
« Très bien... Je la prends, se décida-t-il.
- Vous faites une bonne affaire Monsieur Park ! Je suis sûr que votre ami sera ravi ! S'enthousiasma Kerberton. »

Alors que mon Maître et son client finalisaient la démarche administrative pour mon achat, les autres poupées quittaient la salle d'accueil pour repartir à leur occupation, tandis que je restais sur place jusqu'à ce que les deux hommes ne sortent à leur tour de la pièce. Nous retournâmes alors dans le hall, endroit où ils s'arrêtèrent pour parler et commencer les salutations. Quand tout à coup, des pas précipités se firent entendre, avant qu'une fillette ne passe rapidement à côté de nous pour s'enfuir en direction de la sortie. Je réagis aussitôt et me précipitai vers elle, attrapant vivement son bras que je tordis dans son dos, avant de prendre l'autre et d'en faire de même. Alors qu'elle se débattait pour s'extirper de mon emprise, je l'obligeais à me suivre pour qu'elle fasse face au propriétaire de Domination's scent.
« Crystal, je t'en prie ! Lâche-moi ! Me supplia-t-elle, les yeux baignés de larmes, cependant, je ne l'écoutais pas. »

Elle arrêta soudainement de gigoter dans tous les sens et de geindre lorsque Hans attrapa son menton entre ses doigts longs et fins, l'obligeant alors à le regarder.
« Qu'essayais-tu de faire Violette ? Laissa-t-il entendre simplement.
- R-rien Maître !
- Tu oses mentir à ton Maître ? Cela fait trop d'infractions en peu de temps Violette et tu sais ce qu'il va se passer, n'est-ce pas ? Continua-t-il en arquant un sourcil.
- Oui Maître...
- Va-t'en et attends-moi dans la salle de redressement, ordonna-t-il en la relâchant. Pardonnez-moi pour ce petit imprévu Monsieur Park, finit-il en retrouvant son sourire de commerçant.
- Imprévu qui m'a permis de me rassurer sur une chose. Mon argent n'a pas été dépensé pour rien, assura-t-il satisfait. Je viendrai chercher la poupée dans deux jours. Je veux qu'elle soit emballée, c'est tout de même un cadeau. Sur ce, bonne fin de journée Monsieur Kerberton.
- De même Monsieur Park. »

La porte se ferma et le patron de Domination's scent pivota vivement dans ma direction, frottant ses mains avec satisfaction tout en souriant. Une rentrée d'argent de quinze mille euros était considérable, et même si cela ne représentait rien comparé à la somme d'argent qu'il avait amassée tout au long de sa vie, cela restait tout de même un montant que seuls certains privilégiés pouvaient sortir de leur poche.
« Ferme la boutique Crystal, puis viens me voir dans mon bureau, m'ordonna-t-il en quittant la pièce. »

J'acquiesçai en silence, le regardant partir avant de m'attaquer à la tâche qu'il venait de me donner. Je m'avançai vers les vitrines où se trouvaient des poupées qui posaient en sous-vêtements en dentelle de notre fabrication pour donner envie aux clients d'entrer dans le magasin. Je les informai qu'elles pouvaient quitter leur poste puis tirai les rideaux carmin afin de montrer que nous étions fermés, en plus du petit écriteau que je retournais au niveau de la porte. Mais je ne fermai pas tout de suite cette dernière à clé, il me restait une chose à faire. Je retournai donc vers l'arrière-boutique et m'engageai dans un couloir plus sombre que les autres. Plus je m'approchais d'une porte rouge et dorée, plus l'expression de grognements rauques arrivait à mes oreilles.

 
Je poussai le battant et pénétrai aussitôt dans une salle dans laquelle l'atmosphère était pesante par sa chaleur intense et l'odeur puissante du sexe mêlée à de la sueur. Des hommes venaient assouvir leurs pulsions sexuelles ici en prenant les Dolls que Monsieur Kerberton mettait à disposition, avec un prix bien plus raisonnable que ceux des cocottes dans un bordel. Leurs gémissements de plaisir se faisaient de plus en plus forts au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient de l'orgasme, s'enfonçant toujours plus dans le corps de leur poupée et les maltraitant sous leurs assauts à travers des coups de bassins brutaux, des claques sur leur fessier ou bien en serrant fortement leurs seins. J'allumai soudainement la lumière, me faisant alors aussitôt insulter par les hommes que j'avais coupés dans leur quête du plaisir absolu, mais je n'y prêtais aucune attention.
« La boutique ferme, je vous prierai de quitter les lieux, déclarai-je en m'écartant du seuil de la porte pour bien leur montrer que je n'attendrai pas qu'ils finissent leurs affaires. »

Étant des habitués des lieux, ils savaient que je ne plaisantais jamais et qu'ils devaient obéir, au risque d'être renvoyés violemment de la boutique. Ils sortirent alors de la pièce nommée "la salle de l'orgie" et quittèrent ensuite Domination's scent en ayant sûrement déjà en tête l'idée de revenir le lendemain. Je portai ensuite mon attention sur les filles qui se rhabillaient tranquillement, dans l'intention de terminer leur journée dans leur chambre. Elles avaient rempli leur fonction sans qu'un client ne se plaigne, le Maître allait être content.

 
Je fermai à clé cette porte une fois qu'elles furent sorties puis fis de même avec celle de l'entrée du magasin. Je passai rapidement aux cuisines pour récupérer le repas de notre propriétaire, puis partis en direction de son bureau, là où il m'attendait. Je frappai quelques coups à la porte et entrai lorsqu'il m'y autorisa. Je le vis assis derrière son meuble principal, feuilletant les pages d'un livre qu'il lisait sûrement pour patienter jusqu'à ma venue. Lorsqu'il reporta ses prunelles sur moi, un sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'il déposait son bouquin sur le côté et qu'il attrapait les couverts de son repas, lorsque je plaçai ce dernier devant lui. Il coupa un morceau de son poulet, le porta à sa bouche avant de mastiquer quelques fois et d'avaler le bout de viande, pour finir par s'adosser confortablement dans sa chaise en cuir.
« Tu as enfin été achetée, ou devrais-je dire, j'ai enfin laissé quelqu'un t'acheter, se corrigea-t-il sur un ton amusé. Mais comment vais-je faire sans toi maintenant ?
- Vous allez simplement me remplacer par une autre poupée. Je ne suis pas irremplaçable Maître, je ne suis qu'une Doll, répondis-je en le regardant dans les yeux.
- En effet... Et quel petit bourgeon me proposerais-tu ? Laissa-t-il entendre avec un sourire en coin en prenant une bouchée de son riz en sauce.
- Je pense que Ruby conviendra. Malgré son jeune âge, elle n'a jamais manqué au règlement et apprend très vite, dis-je après une légère réflexion.
- Bon choix, accorda-t-il en buvant une gorgée de vin rouge. »

Il ne dit plus rien par la suite, perdu dans ses pensées en passant son doigt sur le verre du cadre photo sur son bureau. Je gardais le silence, bras croisés dans le dos, sans bouger et attendant patiemment qu'il reprenne la parole. Il reporta finalement ses iris clairs sur moi avant de soupirer en poussant son assiette encore pleine en avant, montrant qu'il n'avait plus d'appétit, et s'enfonça un peu plus dans son siège, prenant un air sérieux sur son visage.
« Parlons plutôt de ta future vie. Tu vas appartenir à un nouveau Maître dans deux jours et je veux m'assurer que tu seras parfaite. Quelle est la première règle que doit respecter une Doll ? M'interrogea-t-il en passant sa langue sur ses lèvres.
- La Doll doit satisfaire tous les besoins de son Maître. Faire en sorte qu'il ne manque de rien et qu'il soit toujours paisible dans son habitat. Elle doit faire de lui un homme heureux et faire disparaître par n'importe quel moyen ses tracas, laissai-je entendre sans aucune hésitation.
- S'il te touche, que fais-tu ?
- S'il me touche avec du désir sans aller plus loin, je dois simuler des gémissements de plaisir et lui rendre ses caresses. Si ses attouchements mènent à l'acte sexuel, je dois simuler l'orgasme et tout faire pour que lui l'atteigne. En aucun cas je n'ai le droit de ressentir du plaisir, cela reste simplement de la simulation.
- Bien... Mais s'il te touche pour te blesser ? Continue-t-il en arquant un sourcil.
- Je le laisserai faire, car tous ses désirs sont des ordres. S'il souhaite me blesser, je ne dois pas m'y opposer, récitai-je toujours sans aucune émotion sur le visage. »

Il hocha de la tête tout en se levant, faisant glisser sa main sur son bureau durant son passage pour se rapprocher de moi. En une fraction de seconde, je me retrouvai avec un couteau sous la gorge, la lame posée sur la peau fine de mon cou.
« Et s'il voulait te tuer ? Murmura-t-il à mon oreille.
- S'il désire me tuer, je me dois de respecter sa décision et de le laisser me détruire, répondis-je du tac au tac. »

Il garda son arme blanche contre mon cou quelque temps avant de se reculer, satisfait par ma réponse. Il vint s'asseoir sur le bord de son meuble, un sourire en coin sur ses lèvres, passant une main dans sa chevelure brune sans détacher ses globes oculaires des miens.
« Bien et maintenant, si tu tombes enceinte que dois-tu faire ? Me questionna-t-il en penchant la tête sur le côté.
- Je dois prévenir mon Maître pour ma grossesse et le laisser prendre une décision. S'il veut l'arrêter, je dois revenir à Domination's scent qui s'occupera de l'avortement. Dans le cas contraire, s'il veut attendre de connaître le sexe de l'enfant, je poursuivrai ma grossesse. Si je donne naissance à une fille, mon Maître décidera de son sort. Soit il la donnera à Domination's scent pour en faire une Doll, soit il la gardera. Dans tous les cas, l'éducation de l'enfant, garçon ou fille reviendra au Maître, dis-je ces mots que j'ai appris depuis ma tendre enfance.
- Très bien et pour quelle autre raison dois-tu prévenir ton Maître ?
- Si je ressens un mauvais fonctionnement en moi ou si je commence à avoir des doutes. Je dois alors le prévenir pour qu'il me ramène à Domination's scent pour une remise à zéro.
- Et que ne dois-tu absolument pas faire ? Finit-il par ma poser l'ultime question.
- Devenir inutile à mon Maître. Je dois lui être indispensable pour ne pas qu'il me ramène à Domination's scent autre que pour une remise à zéro, sinon je serai jetée dans la salle de l'orgie, lâchai-je la dernière règle d'une extrême importance. »

Un sourire entièrement satisfait se peignit sur son visage tandis qu'il se redressait en frappant dans ses mains. Il contourna de nouveau son bureau pour s'asseoir finalement dans son fauteuil en cuir et plonger sa main dans un tiroir. Il la ressortit aussitôt avec une boite blanche qu'il me tendit.
« Voici ta boîte de pilules. Il faudra que tu reviennes chaque début de mois à la boutique.
- Bien Maître, acquiesçai-je accompagné d'un hochement de tête, attrapant la boîte avant de me préparer à partir.
- Avant toute chose Crystal. Ta nouvelle vie de poupée ne commence que dans deux jours, j'aurai encore besoin de tes services, me prévint-il. »

Je m'inclinai respectueusement après sa déclaration avant de quitter la pièce, refermant silencieusement la porte après ma sortie. 


~ Domination's scent - Éclosion ~


Voici le premier chapitre de cette nouvelle histoire intitulée Domination's scent. C'est un sujet compliqué que j'ai choisi d'aborder et j'espère qu'il vous plaira du début jusqu'à la fin. 

Sachez qu'il y a des indices sur de nombreux mystères à venir dès ce premier chapitre donc gardez bien les yeux ouverts ! 

À qui pensez-vous qu'elle sera vendue ? 

Que pensez-vous qu'il va arriver ? 

Comment sont éduquées réellement les Dolls ? 

Que pensez-vous de la situation de ces poupées humaines ? 

J'espère que vous vous posez pleins de questions ! J'ai hâte de poster de nouveau chapitre pour y répondre lentement mais sûrement ! 


Merci d'avoir lu ce chapitre et à bientôt pour la suite !


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