Chapitre 18

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22 septembre 2020
21 jours


Cette nuit, je n'avais pas eu un seul rêve et la raison était simple : je n'avais pratiquement pas dormi. Le sommeil m'avait fui ou peut-être était-ce l'inverse... Je n'avais pas vraiment envie de dormir, surtout après ce que j'avais appris la veille de la part de mon Maître. Il partait en voyage d'affaires quelque part et avait décidé que je resterais à la maison. Il me laissait seule ici, loin de lui et sans avoir la possibilité de le protéger du moindre danger. Je ne serai pas à ses côtés et cela m'inquiétait. Cette peur d'apprendre durant mon absence qu'il ait eu un accident, qu'il décède pour une quelconque raison, m'avait complètement retiré l'envie de me reposer cette nuit. J'aurais très bien pu lui dire toute la vérité, lui dire qu'il était la cible d'une personne inconnue et surtout de toute la gent féminine, mais non, les mots ne voulaient pas se former sur le bout de mes lèvres même si la volonté était présente.

Quelque chose me retenait, une chose invisible mais puissante. Un lien tenace et sans véritable nature. Et pourtant, je savais que c'était un risque bien trop grand pour lui si je restais silencieuse sur certaines choses, malheureusement, contre mon gré.

Je poussai au bout de mes pieds ma couverture avant de tirer mon tiroir et d'en prendre mon cachet habituel. Je quittai par la suite ma chambre après avoir ouvert mes fenêtres pour aérer la pièce et montai à l'étage, retrouvant mon Maître qui terminait sa valise. Je rentrai silencieusement dans sa pièce personnelle, pour venir par la suite attraper la chemise noire qu'il tenait en main et la pliai moi-même pour ne pas qu'il la froisse. Il ne dit rien, me regardant simplement faire avant de la placer dans son bagage quand je la lui redonnai.
« Vous n'avez rien oublié ? Demandai-je doucement, ne sachant pas s'il était de bonne humeur ou non.
- Non. »

Voilà, notre discussion se terminait sur ce simple mot avant qu'il ne ferme sa valise d'un geste sec, pour ensuite en attraper la hanse et sortir de sa chambre sans rien dire de plus. Je le suivis aussitôt, mes pas se faisant délicats sur le carrelage blanc tandis que les siens claquaient d'un certain agacement. Je ne voulais pas qu'il parte, ou plutôt, je ne voulais pas qu'il me laisse seule... Et ce, pour de nombreuses raisons. Je ne voulais pas être loin de lui pour sa sécurité et aussi parce que lorsqu'il se trouvait proche de moi, cette sensation d'être observée s'arrêtait. Il n'était aussi pas au courant pour cela. En vérité, je me rendais compte que je lui cachais beaucoup trop de choses et c'était inquiétant, tout en étant contre les règles des Dolls.

Il fallait à tout prix que je fasse une remise à zéro...

Alors qu'il se rapprochait de l'entrée pour se chausser, ma main vint d'elle-même attraper la manche de son blazer, l'arrêtant dans son geste et le faisant se tourner vers moi, une expression légèrement surprise sur le visage, un sourcil arqué, attendant que je prenne la parole.
« Pourquoi vous ne m'emmenez pas avec vous ? Le questionnai-je en soutenant son regard, mes lèvres se pinçant par moment.
- On en a déjà parlé Crystal, soupira-t-il. Je n'ai pas envie de t'avoir dans mes pattes, donc tu restes ici.
- Mais vous allez peut-être avoir besoin de moi...
- Qu'est-ce que tu as bon sang, me coupa-t-il en retirant son poignet de mon emprise. Pourquoi tu insistes tant à vouloir m'accompagner ? »

Je baissai automatiquement la tête. C'était évident qu'il allait me poser la question à propos de mon comportement, mais je n'avais aucune réponse à lui apporter malheureusement. Voyant qu'il s'impatientait et ne voulant pas qu'il parte énervé, j'ouvris la bouche pour laisser quelques mots s'échapper de cette dernière, après une légère réflexion.
« Il y a quelqu'un... quelqu'un qui m'observe, avouai-je en détournant mes prunelles sur le sol.
- Quelqu'un qui t'observe ? Répéta-t-il peu convaincu. »

J'en avais trop dit et je savais que ce que je venais de révéler était dangereux. D'une part, parce que s'il ne me croyait pas, cela allait l'agacer ; et d'une autre, parce que si je montrais que quelque chose m'inquiétait me concernant, il allait sûrement penser que je n'étais plus apte à le protéger. Je ne voulais pas qu'il me ramène à Domination's scent autre que pour une remise à zéro et avec ce que j'avais énoncé, c'était comme si je me jetais moi-même dans la cage aux lions... Il croisa les bras sur son torse, l'expression de son visage se faisant de plus en plus froide, signe qu'il frôlait un niveau d'énervement intense et qu'il n'appréciait vraiment pas ce que je venais de laisser entendre.
« Tu as bu ? Lâcha-t-il d'un coup.
- Bu ? Répétai-je surprise par sa question. Non, pas du tout.
- Alors arrête de sortir des conneries, ça m'arrangerait, râla-t-il en prenant la hanse de sa valise, avant d'ouvrir la porte d'entrée et de quitter sa demeure pour se rapprocher de sa voiture, mais il s'arrêta dans sa marche. Au fait, ne fais pas de bêtises pendant mon absence. Je reviens dans une semaine, annonça-t-il avant de ranger son bagage dans le coffre et de rentrer dans son véhicule. »

Je fixai la Mercedes noire quitter les lieux jusqu'à ce qu'elle disparaisse de mon champ de vision, pour par la suite rentrer dans la maison, refermant le battant après. Je m'adossai contre ce dernier en expirant longuement, abaissant mes paupières en même temps. Il ne m'avait pas cru... Peut-être que c'était mieux ainsi. Je me repris bien vite en main et pris la décision de ranger l'habitation et d'y faire le ménage. Je remis toutes les affaires en place, enlevai la moindre poussière présente sur le sol ou bien sur un meuble.

Alors que j'étais en train de laver l'une des baies vitrées du salon, je sentis un frisson désagréable se propager dans tout mon corps, partant de ma nuque jusqu'en bas de mon dos. Je me stoppai entièrement dans mes gestes, n'osant presque pas respirer, réfléchissant à toute allure à ce que je devais faire.

On m'observait de nouveau et cette fois... c'était bien plus proche de moi.

Mon instinct me soufflait de regarder et de confronter la chose, ce fut pour cette raison que je lâchai d'un coup le chiffon que j'avais avant de me retourner vivement, zieutant rapidement l'espace qui s'étalait devant mon regard. Mon cœur rata un battement lorsque je repérai une silhouette sombre au bout du couloir qui donnait sur l'autre partie de la maison, plus précisément sur le salon-bar et donc l'entrée de la villa. Étant bien trop éloignée, je ne pouvais voir son visage et je n'étais pas dans la capacité de dire si c'était un homme ou bien une femme. Je vis l'inconnu abaisser la poignée de la porte avant de quitter la demeure. Je réagis tout de suite et m'élançai à sa poursuite. Mais alors que je sortais en trombe sur le devant de la cour, je me rendis compte que j'étais seule et qu'il n'y avait même pas de véhicule autour de moi.

Comme si la présence de l'inconnu n'était en réalité qu'un simple mirage.

Je pivotai sur mes talons, observant dans les moindres détails du paysage de la propriété, les poings serrés, l'organe vital battant à tout rompre dans ma poitrine. Je ne pouvais pas avoir imaginé une telle chose... J'étais saine d'esprit, ça ne pouvait pas être qu'une fausse image de mon cerveau. Je passai nerveusement mes doigts dans ma chevelure avant de retourner dans le logis en me pinçant les lèvres. Et si en réalité, ce que je vivais n'était que le fruit de mon imagination, mais plutôt une indication qu'il me fallait une remise à zéro ? Pour la première fois depuis le jour où Monsieur Jeon m'avait fouettée pour me punir, je ressentis ce goût âcre dans la bouche, ce qui me fit froncer les sourcils.

Le noiraud m'avait dit que c'était la saveur de la colère et pourtant, je n'étais pas censée pouvoir le ressentir. Je n'en avais pas le droit... Cependant, c'était bel et bien le cas...

Mais de quoi étais-je en colère ? Ou du moins, qu'est-ce qui pouvait me mettre en colère ?

Je n'en avais aucune idée...

Des réponses, il me fallait des réponses et personne n'était capable de m'en donner.

Saphir n'était plus à Domination's scent, Jungkook se moquait de mon état et Monsieur Kerberton était bien sûr inaccessible en ce moment.

J'étais seule.

J'étais perdue.

Je soupirai une énième fois, passant ma main dans ma chevelure châtaigne que j'agrippai par la suite en me mordillant la lèvre inférieure. J'avais besoin de me calmer, il fallait que je retrouve ma sérénité de poupée éduquée et tout rentrerait dans l'ordre. Ce fut alors pour cette raison que je retournai dans le salon, m'assis sur le canapé en tailleur, posant mes mains sur mes cuisses tout en laissant mes paupières s'abaisser d'elles-mêmes. Je me focalisai sur ma respiration, les battements de mon cœur redevenant réguliers. De la méditation pure et simple que je fis durant toute la journée, sans pause, me permettant une grande réflexion sur moi-même et d'oublier les nombreux problèmes qui m'arrivaient. Ce fut lorsque la nuit tomba que je revins à moi, ayant passé plusieurs heures sans bouger, sans boire ni manger, partant simplement dans ma chambre me laver et me coucher, le ventre toujours vide, mais l'esprit calme.

Le lendemain, je me réveillai toujours à l'aide de mon réveil alors que mon Maître n'était pas là. Ma matinée ressembla à toutes les autres : prise de ma pilule, attendre une demi-heure dans la cuisine, pour au final ne voir personne descendre des escaliers. Monsieur Jeon ne m'avait pas appelée hier soir pour me dire qu'il était bien arrivé ou bien pour me donner de ses nouvelles... Mais je n'y fis pas plus attention et entamais donc tranquillement ma journée. Cela commença par faire des courses puisque le réfrigérateur était vide, puis revenir à la demeure afin de ranger les affaires. Je me fis à manger rapidement, je nettoyai ensuite tout ce que j'avais salis et puis je partis dans une autre pièce à la recherche d'une activité. Me souvenant que j'avais des livres à lire, je me dirigeai dans ma chambre et m'approchai de ma table de nuit avant de me figer sur place.

Mes deux bouquins se trouvaient posés dessus, l'un sur l'autre, soigneusement, comme je le faisais toujours. Mais une chose n'allait pas. Je les avais rangés "La belle au bois dormant" au-dessus du "petit chaperon rouge" et il se trouvait que devant moi, c'était l'inverse.

Je n'osais pas faire le moindre mouvement, seulement mes prunelles se déplaçaient autour de moi pour vérifier si autre chose avait bougé ou bien s'il y avait un indice d'une possible intrusion ici. Mais rien. Tout semblait normal. Je passai une main tremblante sur mon visage, laissant mes paupières se fermer avant de soupirer longuement. Je devenais folle... Il n'y avait pas d'autre raison possible.

Je pris donc mes livres en main avant de sortir de la chambre et de retourner dans le salon pour m'asseoir sur le sol, devant la petite table basse de la pièce et entamait lentement et silencieusement ma lecture.

Trois autres jours s'écoulèrent sans qu'une autre chose étrange ne se passe dans cette maison. La solitude se faisait ressentir et je n'avais toujours aucune nouvelle de mon Maître, ce qui m'inquiétait. Et s'il lui était arrivé quelque chose et que je n'étais pas au courant ? J'avais essayé de l'appeler sur son portable mais il ne me répondait jamais, laissant sonner jusqu'à ce que je sois sur sa messagerie. Et à chaque fois, je laissai le même message : celui lui demandant de me rappeler pour savoir si tout se passait bien dans son voyage d'affaires et s'il désirait quelque chose de spécial à son retour. Mais rien, il n'y avait que du néant et un silence aussi blessant qu'inquiétant.

Je tournais en rond dans cette grande maison, les occupations devenant plus rares. Je voulais bien nettoyer le logis, mais quand la poussière n'existait plus, il était difficile de ranger un logement déjà propre... Je voulais bien me balader en ville mais étrangement, quelque chose me retenait, me soufflant de rester dans le domaine de Monsieur Jeon pour une chose : ma sécurité.

Alors que je replaçais les coussins sur le canapé une énième fois alors que personne ne s'y était assis dessus, je sursautai soudainement en entendant la sonnette retentir dans l'entrée. Je trottinai jusqu'à la porte et l'ouvris rapidement, avec l'espoir de revoir mon Maître juste derrière. Mais mon cœur fut pris d'une grande déception en découvrant une tout autre silhouette derrière le battant. Des cheveux roux, un grand sourire et un air simple mais délicat sur le visage, je reconnus Hoseok Jung, l'homme qui m'avait adressé la parole le jour de la soirée qu'avait organisée Jungkook. Je le fixai sans rien dire, le rendant sûrement inconfortable face à mon silence, à le voir se balancer d'un pied sur un autre en grimaçant légèrement.
« Puis-je vous aider Monsieur Jung ? Lui demandai-je en posant ma main sur le cadran de la porte.
- Tu... tu te souviens de mon nom ? Fit-il surpris en ouvrant de grands yeux alors que j'acquiesçais simplement d'un hochement de tête. Je suis venu sous la demande de Jungkook. »

Je me tins bien droite à l'évocation du prénom de mon Maître, mon regard fixant instinctivement derrière le rouquin pour essayer de repérer par chance sa silhouette. Mais il n'y a personne.
« Il m'a dit que tu l'énervais à toujours l'appeler, donc il voulait que je vienne voir si tu allais bien... Du coup... Me voilà ! Annonça-t-il avec un sourire timide. Est-ce que je peux entrer ? M'interrogea-t-il presque en redoutant ma réponse. »

Je m'écartai tout de suite de l'entrée en lui faisant signe qu'il était invité à pénétrer dans la demeure. Mon geste sembla le rassurer et le détendre un peu. Il pénétra dans la demeure, retira ses chaussures tout de suite sur le tapis de l'entrée et me suivit par la suite afin de s'asseoir sur le canapé du salon-bar alors que je lui proposais une boisson. Je lui apportai un verre d'eau qu'il m'avait demandé et je restai ensuite debout à côté du canapé, n'étant pas autorisée à m'asseoir tant que l'on ne me donnait pas d'accord.
« Pourquoi restes-tu debout ? Me questionna-t-il surpris avant de comprendre par lui-même. Oh mais assieds-toi ! Tu es chez toi, tu n'as pas besoin de mon accord ou autre ! Se précipita-t-il à ajouter. »

Il me fallut quelques secondes de plus avant que je ne me retrouve assise dans le fauteuil face au canapé où il se trouvait, les mains posées délicatement et soigneusement sur mes cuisses et mon regard porté sur lui, attendant qu'il m'en dise plus sur mon Maître. Il était enfin la personne qui pourrait m'apporter mes réponses, la personne qui pourrait enfin me rassurer sur la vie du brun pour savoir s'il se portait bien. Mais malheureusement, il ne lâcha aucun mot, se contentant de siroter en silence son verre d'eau, s'étouffant presque par moment lorsqu'il rencontrait mes prunelles cristallines. Ce fut donc de ma propre initiative, et ce pour la première fois, qu'une discussion fut entamée entre lui et moi.
« Vous avez des nouvelles de Monsieur Jeon, n'est-ce pas ? Comment va-t-il ? Lui demandai-je poliment. »

Ma soudaine question sembla soudainement le détendre à entendre son léger rire avant qu'il ne me gratifie d'un sourire, que bien évidemment je ne lui rendis pas.
« Oh ne t'inquiète pas pour lui, il se porte comme un charme ! Assura-t-il amusé. Mais toi, est-ce que tu vas bien ? Me questionna-t-il en penchant légèrement la tête sur le côté, permettant alors à quelques-unes de ses mèches de feu de glisser sur son front.
- Je n'ai aucune raison de ne pas bien aller, répondis-je comme si c'était une évidence.
- Tu as tort, nous sommes tous des humains et par moments, on peut se sentir mal, c'est naturel, répliqua-t-il avec un petit sourire. »

Je ne pouvais expliquer pourquoi, mais ses mots me mirent mal à l'aise, me forçant pour la première fois à détourner mon regard sur le côté tout en me mordillant la lèvre inférieure. Je n'étais pas d'accord avec lui... Une Doll ne pouvait être comparée à n'importe quel être humain. Nous avions peut-être du sang qui coulait dans nos veines, mais cela ne voulait pas dire pour autant que nous étions comme eux. Nous étions juste des objets dotés de vie pour pouvoir fonctionner. Je l'entendis bouger légèrement dans le canapé, ce qui attira de nouveau mon attention sur sa personne. Je le vis alors passer nerveusement sa main dans sa chevelure rousse tout en parcourant son regard dans la pièce.
« Je n'arrête pas de dire à Jungkook de décorer un peu plus sa maison, ça fait vide et triste, lâcha-t-il sans vraiment s'adresser à moi.
- Savez-vous pourquoi Monsieur Jeon n'a pas de photo de sa famille ? Osai-je soudainement demander sans pouvoir m'en empêcher, tant cette question était apparue de nombreuses fois dans ma tête.
- Ah ça... Commença-t-il avec un maigre sourire. Tu sais, il ne s'entend pas vraiment avec sa famille. Enfin plutôt avec son père, parce que la relation avec son frère n'est pas mauvaise, expliqua-t-il en prenant une gorgée d'eau.
- Monsieur Jeon a un frère ? Répétai-je surprise de cette nouvelle.
- Oui, un grand frère plus âgé de deux ans, répondit-il avec un petit sourire. Il ne t'en a jamais parlé ? »

Je secouai négativement la tête en me pinçant légèrement les lèvres. Je n'étais au courant de rien concernant sa famille, à part que la photo que mon Maître prenait toujours avec lui représentant le portrait de sa défunte mère... Mais je venais d'apprendre quelque chose d'important : il avait un frère aîné. Je ne savais pas quoi faire de cette information, décidant alors simplement de la garder dans un coin de ma tête pour peut-être questionner le brun à son retour. Je sentis tout à coup le jeune homme face à moi se dandiner nerveusement sur le canapé, croisant et recroisant plusieurs fois ses jambes. Je le vis ouvrir la bouche, la refermer pour refaire ce petit geste encore une fois avant de finalement prendre son courage à deux mains et de laisser sa voix résonner dans le salon-bar.
« Crystal... Est-ce que... est-ce que tu étais une personne influente à Domination's scent ? Me demanda-t-il avec hésitation.
- Que voulez-vous dire par une personne influente ? Répétai-je, ne comprenant pas le sens de sa question.
- Est-ce que tu étais au courant de beaucoup de choses à Domination's scent, comme ... Est-ce que tu es au courant des arrivées de petites filles ? Osa-t-il laisser entendre, tordant ses doigts entre eux.
- Effectivement, j'ai assisté à un bon nombre de dépôts, affirmai-je simplement. »

Ma réponse sembla le soulager voire même le rendre heureux puisqu'il se redressa, manquant même de se relever d'un bond tellement l'excitation avait pris possession de son corps, une étrange lueur d'espoir brillant dans son regard noisette.
« Est-ce que tu as déjà rencontré un homme du nom de William Jung qui aurait amené un jour une petite fille ? M'interrogea-t-il, une certaine impatience dans sa voix, voulant rapidement que j'y réponde. »

Mais le silence suivit sa question, le laissant en suspens dans une attente sûrement insupportable pour lui. Pourquoi me demandait-il cela ? Qui était cet homme pour lui ? Car bien sûr, ce nom ne m'était pas inconnu. Je n'avais pas besoin de faire travailler ma mémoire car je me souvenais parfaitement de lui. Malheureusement pour Harry, ou peut-être heureusement, je n'avais en aucun cas le droit de parler de n'importe quel dépôt de Domination's scent puisque la plupart des cas, un acte de confidentialité avait été signé, nous obligeant à garder le silence. S'il attendait des réponses de ma part, il perdait son temps.
« Crystal ? Tu... Tu as déjà rencontré cet homme à Domination's scent ? Me redemanda-t-il pris maintenant d'incertitude.
- Je suis désolée. »

Une Doll n'avait pas le droit de mentir et je ne pouvais lui dire que je n'avais pas le droit de lui répondre, puisque cela reviendrait à avouer qu'il était passé à la boutique. L'être humain désespérait très vite et je savais très bien que ma réponse allait être perçue comme je le voulais, comme la réponse que j'étais au courant de rien, et qu'il n'allait pas chercher plus loin. J'avais vu juste, à en voir son regard s'obscurcir de peine, tandis qu'il laissait son dos se voûter en avant, ses mains venant attraper tristement ses mèches rousses pour tirer dessus tandis qu'il soupirait. Je ressentis un étrange pincement au cœur et sans pouvoir m'en empêcher, je me levais pour venir m'accroupir devant lui, posant par la suite ma main sur son épaule, le faisant sursauter de surprise.
« Pardonnez-moi pour l'inconvenance de ma question mais qui est cet homme ? Osai-je le questionner en plantant mes prunelles cristallines dans leurs contraires.
- Mon père, laissa-t-il entendre dans un murmure. Je crois qu'il a un jour eu une fille et qu'il l'a emmenée à Hans Kerberton... Et je cherche à savoir si c'est vrai, ajouta-t-il en voyant que j'attendais qu'il continue son explication.
- Êtes-vous sûr de ce que vous annoncez ? Vous pourriez très bien en réalité chercher quelque chose qui n'a jamais existé, répliquai-je doucement.
- Pas quelque chose mais quelqu'un. Une fille est un être vivant tout comme un garçon, me corrigea-t-il en se redressant, emportant la glissade de ma main le long de son bras avant que je ne la ramène à moi. Et j'ai des preuves presque solides... Je me suis toujours demandé pourquoi j'étais enfant unique et pourquoi mes parents n'avaient jamais essayé d'avoir d'autres enfants. Mon père me répondait à chaque fois qu'il avait été chanceux d'avoir eu un fils du premier coup, alors pourquoi continuer à avoir des gosses au risque d'avoir une fille. Et ma mère... Ma mère ne me répondait jamais quand je lui posais la question, jusqu'à récemment où elle a laissé sous-entendre que la vie avait été clémente que je sois un homme et que d'autres n'ont pas eu la même chance que moi. Est-ce que tu comprends comme moi qu'elle voulait dire qu'avant moi ou peut-être après ma naissance, mais je ne m'en souviens pas, ils ont eu une fille ? Me demanda-t-il mon avis en fronçant les sourcils.
- Je n'ai aucun avis dessus Monsieur Jung... Je ne suis qu'une Doll, dis-je sincèrement en me relevant avant d'épousseter mes genoux, alors qu'il n'y avait aucun grain de poussière, puisque le sol était parfaitement propre.
- Je sais que vous n'avez pas le droit de penser par vous-même et c'est ce qui me fait de la peine par rapport à vous mais... Si tu étais moi... Que ferais-tu à ma place ? Me posa-t-il son ultime interrogation tout en se remettant sur ses pieds lui aussi pour me faire face. »

Il me demandait encore une fois mon avis alors que je venais de lui dire qu'en tant que poupée éduquée j'en étais incapable. Pourquoi était-il aussi têtu que Monsieur Jeon ? Pourquoi me forçait-il à "réfléchir" ? J'allais l'ignorer comme j'avais l'habitude de faire, mais ma décision changea soudainement quand je me rendis compte qu'il me suppliait du regard de lui faire savoir ce que je ferais à sa place et cela me serra douloureusement les entrailles. Comme si on me poignardait encore et encore et que si je ne lui donnais pas de réponse, mon supplice continuerait.
« Si j'étais vous... commençai-je en me détournant de lui, marchant quelques pas pour m'écarter en direction du couloir qui mène à la deuxième partie de la maison. Je ne chercherai pas un fantôme. Se faire de faux espoirs est parfois plus douloureux que de voir la réalité en face, finis-je en le regardant par-dessus mon épaule. »

Je le vis complètement perdre espoir, se pinçant fortement les lèvres pour retenir sa grimace de tristesse, ne voulant peut-être pas flancher devant moi. Il attendait de moi que je le rassure, que je lui apporte les réponses qu'il voulait et je venais de lui donner tout le contraire tout en réduisant ses volontés à néant. Et... Ça me faisait autant de mal à lui qu'à moi... Comme si je regrettais...
« Mais... Si mes convictions sont bonnes alors... Peut-être que chercher la vérité dans toute cette histoire ne serait pas une mauvaise chose, soufflai-je à mi-voix. »

Les mots étaient sortis tout seul... Je n'avais pas pu les retenir, comme si contre ma propre volonté, mon corps avait décidé qu'il fallait en dire plus et dire ce qu'il voulait entendre. En effet, la flamme de vie venait de se rallumer dans ses prunelles et la seconde d'après, il me prenait de façon surprenante dans ses bras. Je restai figée sur place, mes membres le long de mon corps, ne sachant pas comment réagir puisque je ne m'attendais pas à ... à un tel geste affectif.
« Je retrouverai ma sœur, lâcha-t-il comme s'il me faisait une promesse. J'espère pouvoir compter sur ton aide... Bon, il faut que je me sauve ! Annonça-t-il aussitôt, ne me permettant pas de dire quelque chose. Je dirai à Jungkook que tu vas bien mais qu'il ferait mieux de rentrer ! Finit-il en se dirigeant vers la porte d'entrée. »

Il me gratifia d'un grand sourire accompagné d'un geste de la main pour me saluer puis sortit de la maison, rentrant dans sa voiture pour quitter le domaine. J'aurais voulu qu'il reste... Sa présence solaire était plutôt agréable et ... J'avais enfin oublié cette impression d'être observée. Je refermai lentement le battant avant de tourner la clé et de soupirer en jouant nerveusement avec mes doigts, mes yeux se baladant autour de moi pour chercher une quelconque distraction. Au final, j'optai par la décision de finir un des livres que Monsieur Jeon m'avait donné à lire.

Assise en tailleur entre le canapé et la petite table basse en verre, je feuilletais précieusement le bouquin, mes iris traçant les lignes d'encre noire avec intérêt. J'arrivais de mieux en mieux à déchiffrer les mots, même si ma lecture restait longue et laborieuse, je comprenais maintenant comment marchaient les lettres et les sons qu'elles pouvaient faire ensemble. Je n'avais même plus besoin de lire à voix haute pour faciliter ma compréhension. Alors que j'étais plongée dans mon activité, je fus prise d'un sursaut lorsque j'entendis le portable que mon Maître m'avait offert vibrer sur la surface lisse du meuble face à moi. Je me penchai légèrement en avant et découvris justement un message de ce dernier.

"J'ai écourté mon voyage d'affaires parce qu'apparemment tu ressembles à un animal en pleine dépression. Je rentrerai tôt dans la matinée, vers quatre-cinq heures."

Il rentrait plus tôt ? Pour moi ? Je ne comprenais pas la raison et ne m'y penchais pas plus sur la question, soudainement soulagée de savoir que très bientôt, je ne serai plus seule dans cette grande demeure et que j'allais de nouveau pouvoir servir mon propriétaire. Sur cette bonne nouvelle, je me fis rapidement à manger avant de me coucher.

Un bruit.

Un souffle sur mon visage.

Une main qui dégageait quelques mèches de cheveux sur mon front.

Je finis par soulever mes paupières, émergeant doucement de mon sommeil avant de me redresser et de me rendre compte qu'une silhouette sombre se tenait devant moi. Je regardai du coin de l'œil mon réveil qui affichait quatre heures du matin et reportai par la suite mon regard vers la personne qui se tenait devant moi, silencieuse, maintenant immobile.
« Monsieur Jeon ? Me risquai-je à demander d'une voix encore endormie. »

Mais je ne reçus aucune réponse. Plus les secondes passaient, plus mon esprit devenait plus clair et plus je me rendais compte que la silhouette devant moi ne ressemblait en rien à celle de Jungkook. Plus petite, plus mince. Ses cheveux étaient cachés dans un bonnet, son visage couvert d'un masque m'empêchant de voir son identité qui était déjà bien masquée par l'obscurité. Je voulus me redresser mais l'inconnu agit avant moi, me plaquant dans mon lit avant de poser un mouchoir imbibé d'une odeur forte et dérangeante, qui dès la première inspiration me donna des vertiges. J'essayai de me débattre tout en retenant ma respiration, comprenant qu'on essayait de me rendre inoffensive, mais chacun de mes gestes utilisait mes maigres réserves d'oxygène et je finis par respirer à nouveau à mon plus grand malheur. Le parfum emplit mes poumons, me rendant fortement étourdie et incapable de bouger par la suite, dans un état de mi-conscience. Mon agresseur finit par retirer son mouchoir une fois qu'il vit que je ne bougeais plus et soupira avant de repousser au bout de mon lit ma couverture et de lier mes mains et mes chevilles ensemble. Je le sentais faire mais j'étais incapable de faire quoi que ce soit pour me défendre. Je craignais qu'une chose, que ce que je pensais qu'il puisse faire se réalise.

Une fois attachée, il me porta sur son épaule avec plus ou moins de facilité, ouvrit ma baie vitrée et se dirigea vers la piscine. Mon esprit encore dans le brouillard, je voyais ses pieds marcher doucement vers le lieu de damnation qui m'attendait et alors que mon instinct hurlait de vite reprendre mes esprits, mon corps lui restait inerte, comme si mes forces m'avaient quittée. L'inconnu arriva au bord de l'étendue d'eau. Il me posa sur la plante de mes pieds, me retenant lorsque je perdis l'équilibre et tint mon visage d'une main pour que je le regarde.
« L'éclosion approche Crystal, dit-il d'une voix ni trop grave ni trop aiguë. »

La seconde suivante, il me poussa dans la piscine pour me regarder couler jusqu'au fond, sans que je ne puisse tenter de remonter à la surface.

Attachée, droguée, c'était impossible. 


~ Domination's scent - Éclosion ~ 


Heu... Bonjour ? Il y a des gens ici haha ?

Deux mois d'absence et je vous fais un tel chapitre avec une telle fin ? Suis-je horrible ? Je crois bien et je m'en excuse haha. 

Je voudrais aussi m'excuser pour le temps d'attente mais comme vous avez peut-être dû le comprendre avec mes messages ou bien juste parce que vous êtes intelligents, avec la fermeture de la fac et donc les cours à la maison sont devenus difficiles à gérer. Les profs n'ont peut-être pas compris que confinement ne voulait pas dire plus de temps... 

Mais bon, même si j'ai beaucoup de travail à faire, je viens enfin de terminer ce chapitre et j'avoue que cela m'avait manqué d'écrire ! 

Alors, vous aimez ma fin de chapitre hehehe ? 

- Que pensez-vous de la révélation sur la famille de Jungkook ? Sur son voyage d'affaire ? 

- Que pensez-vous de la visite de Hoseok ? 

- Que se passera-t-il pour Crystal ? 

J'aimerais vous prévenir, je suis une personne extrêmement sadique avec mes personnages donc... ne vous faites pas trop d'espoir hehehe ! 

J'espère que ce chapitre vous aura plu et qu'il convient à vos attentes (que vous n'ayez pas attendu deux mois pour au final être déçus...). S'il ne vous a pas plu, n'hésitez vraiment pas à le dire ! 


Je tiens à dire que même si ce sont maintenant les vacances, le rythme d'écriture ne va malheureusement pas revenir à la normal... Les vacances n'existent pas pour moi car j'ai des partiels et j'ai des exercices importants à faire, du coup, je ne vais pas pouvoir prendre beaucoup de temps pour moi (et pourtant, j'aimerais tellement une pause, je suis si fatiguée mentalement...). Mais bon, voyons le positif, si je bosse bien, j'aurais mon semestre donc c'est ce qui compte haha ! 


Intervention inutile mais est-ce que parmi vous, il y a des personnes qui suivent le groupe Stray Kids ? Je les ai découvert avec leur dernier comeback et ça a été je pense, la découverte qui m'a empêchée de tomber en dépression à cause des cours. Franchement, je les adore (c'est cool de voir un groupe dont la moitié des membres a ton âge haha) et ils sont talentueux. Est-ce que je leur fais un petit éloge là ? Carrément haha ! 


Bon je ne vous dérange pas plus ! Merci énormément si vous lisez cette histoire même après ma pause beaucoup trop longue, je ne saurais vous remercier comme il faut... Alors, merci merci merci et passez de superbes fêtes, restez en bonne santé et vivez une bonne fin d'année !




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