Chapitre 23

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14 octobre 2020
43 jours


« Dis Saphir ? Tu ne voudrais pas savoir qui est ta maman ? Interrogeai-je soudainement ma colocataire, allongée sur le dos contre le cadre de mon lit, les jambes en l'air étendues sur le mur.
- Non, répondit-elle aussitôt avec simplicité.
- Et ton papa ?
- Non.
- Pourquoi tu ne veux pas savoir ? Demandai-je curieuse.
- Parce que je suis une Doll et que je n'ai pas le droit de savoir d'où je viens. Donc tu ne devrais pas poser ce genre de question Crystal, finit-elle sur un ton de reproche. »

Je me pinçai les lèvres en reportant mon regard sur le plafond, tout en repensant à ses mots. Je savais qu'il nous était interdit de chercher à connaître nos origines, mais au fond de moi, je voulais savoir qui étaient mes parents. Étaient-ils fiers de moi puisque je devenais une Doll ? De qui tenais-je mes yeux ? Ma chevelure châtaigne ? Est-ce qu'ils pensaient encore à moi ?
« Arrête de penser à eux Crystal, grogna la noiraude qui était couchée sur le côté, me tournant le dos.
- Je ne pense pas à eux, niai-je en me mordillant la lèvre inférieure.
- C'est une perte de temps...
- Saphir ? L'interpellai-je en fixant son dos.
- Hum ?
- Est-ce que tu peux être ma grande sœur ? Lui quémandai-je avec une légère timidité. »

Un long silence s'installa entre nous d'eux durant lequel je restais sur le dos, attendant une réaction de ma colocataire qui me tournait toujours le dos, respirant simplement, ne me laissant aucune possibilité de savoir à quoi elle pensait en ce moment. Puis tout à coup, elle pivota dans ma direction, les joues teintées de rose, les sourcils froncés avec une expression confuse sur le visage.
« Qu'est-ce que tu racontes encore ? On est déjà des sœurs Crystal, commença-t-elle en se tournant totalement vers moi. Nous sommes toutes des sœurs et les sœurs se soutiennent toujours, se souhaitent le meilleur et jamais... jamais elles ne s'oublient et oublient leur passé commun. Garde ça toujours en tête Crystal. Nous sommes toujours unies même dans la distance, termina-t-elle en prenant doucement ma main dans la sienne. »

Elle caressa le dos de cette dernière de son pouce, plongeant ses prunelles océan dans les miennes cristallines sans qu'aucun sourire ne se dessine sur ses lèvres. Mais pourtant, une lueur d'affection persistait dans son regard, lueur qui disparut très rapidement lorsque la porte de notre chambre s'ouvrit soudainement. Elle décolla délicatement sa paume de la mienne dans un geste des plus naturels, restant tranquillement couchée sur le dos, affrontant le regard de la personne qui venait d'apparaître au seuil de notre pièce personnelle et qui se trouvait être notre Maître. Je vis à la tension des traits de son visage qu'il était en colère, et à la direction de ses yeux que cette dernière était dirigée contre moi.
« Crystal ! S'écria-t-il soudainement, me faisant me redresser d'un bond. Je t'ai déjà dit qu'une Doll devait se tenir droite même dans sa propre chambre ! Tu ne comprends rien ! S'énerva-t-il en s'approchant de mon lit.
- Je suis désolée Maître, bredouillai-je en me levant poliment.
- Tu peux être désolée ! Tu vas réfléchir à ton erreur pendant ta correction, grogna-t-il en m'attrapant brusquement par le bras. »

Je me retins de laisser échapper ce gémissement de douleur sous la force de sa poigne, me laissant traîner à sa suite sans échanger un dernier regard en direction de Saphir.

J'étais toujours celle qui se faisait punir...

Pourquoi je ne pouvais pas être une Doll parfaite comme elle ?

J'émergeai lentement de mon sommeil, la respiration calme mais le cœur pourtant serré douloureusement par la nostalgie. Saphir me manquait. Elle me manquait terriblement... Je fis papillonner mes paupières dans cette pièce plongée dans le noir, passant mes bras à l'extérieur de la couverture, jouant par la suite avec le doux tissu de mes doigts. Elle avait toujours été présente pour moi et je la voyais comme le modèle à suivre. C'était en l'imitant, en respectant le moindre de ses faits et gestes, de ses postures et ses expressions du visage que j'avais appris à être une parfaite Doll. Cette femme pour qui - en réalisant maintenant - je portais une grande affection, avait été d'un grand soutien et avait toujours eu de bons conseils durant tout mon apprentissage, ce qui m'avait alors permise de devenir la préférée de Monsieur Kerberton. Et maintenant, la poupée éduquée de Monsieur Jeon.

Monsieur Jeon... En repensant à lui et surtout à ce qui c'était déroulé la veille, je ne savais pas quoi en penser. Il m'avait promis de ne jamais m'abandonner, mais disait-il cela parce qu'il ne voulait pas perdre la Doll que j'étais et qui était sa propriété ? Ou bien... Avait-il une raison étrange de m'apprécier... Autre qu'en tant que poupée ? J'avais passé une bonne partie de la nuit à penser à cela, sur le chemin du retour, après avoir récupéré à la hâte Monsieur Park, qui avait été placé sur le siège passager et obligé de se taire sous la menace de mon Maître qui lui promettait de le jeter sur le bord de la route s'il disait quoi que ce soit. Je n'avais pas compris pourquoi, après avoir tué cet homme qui m'avait agressée, il avait ordonné qu'on parte de Fem au plus vite. Pas que cela me dérangeait, bien au contraire : plus je m'étais éloignée de la ville, plus j'avais l'impression de pouvoir respirer à nouveau. Par contre, lorsque nous étions revenus chez nous, que l'ami du noiraud était parti, ce dernier s'était aussitôt enfermé dans sa chambre sans m'adresser le moindre mot, me laissant seule avec des incompréhensions face à ce que j'avais vécu, et surtout, sur son comportement envers moi.

C'était un homme qui laissait entrevoir une seconde de douceur pour une éternité de froideur...

Je me tournai sur le flanc dans mon lit, observant les minutes s'écouler sur mon radio réveil qui indiquait actuellement 6h22, puis finis par décider qu'il était temps de me réveiller. Je poussai ma couverture pour l'ouvrir en grand, ressentant aussitôt la fraîcheur de la pièce venir chatouiller la peau dénudée de mes jambes. Je me levai, allai ouvrir mes rideaux et ma baie vitrée avant de quitter ma chambre en marchant doucement vers la cuisine, frottant durant mon avancée mes yeux encore fatigués. Monsieur Jeon ne devait pas tarder à arriver... Je m'assis sur le tabouret proche d'un des plans de travail, appuyant mon menton dans le creux de ma paume, patientant que le noiraud fasse son apparition dans la pièce dans laquelle je me trouvais. Mais plus le temps avançait et plus je doutais de son possible réveil.

Je pris alors la décision de venir le lever moi-même. Je sautai du petit siège en cuir et gravis les marches de l'escalier à pas de loup pour ne faire aucun bruit. Arrivée devant la pièce qui m'intéressait, j'abaissai silencieusement la poignée, ne voulant pas le brusquer dès son réveil. Mais je fus surprise de découvrir une chambre vide, à la fenêtre ouverte et la couverture repliée vers l'avant, démontrant parfaitement que l'occupant de la chambre était déjà levé. Je refermai aussitôt le battant avant de retourner au niveau du rez-de-chaussée, en trottinant tout en me demandant comment je n'avais pas pu me rendre compte avant qu'il était déjà éveillé. Où se trouvait-il ? Était-il déjà parti à son entreprise ? Je m'avançai rapidement vers l'entrée de la demeure, ouvrant dans un geste vif la porte et remarquai que sa Mercedes se trouvait toujours garée dans les graviers. D'un coup d'œil sur la gauche, je pouvais repérer toutes ses chaussures soigneusement rangées dans le placard ainsi que ses manteaux. Il n'y avait aucun signe qui démontrait qu'il avait quitté la maison. Refermant à nouveau la porte, je fronçai les sourcils en essayant de trouver où il pouvait être en ce moment et une seule idée me vint à l'esprit. Son bureau.

Je partis dans cette direction précise, abaissant un peu trop précipitamment la poignée pour débouler dans la pièce, avant de me stopper au niveau du seuil lorsque je reconnus cette figure qui me tournait le dos. Il était assis face à ce meuble qui donnait le nom à cette pièce, les coudes sur le bois et ses paumes déposées sur son visage. Il ne bougeait pas, ne laissait aucun son sortir de sa bouche. Une véritable statue qui attisait toute ma curiosité.
« Monsieur Jeon ? L'appelai-je doucement mais je ne reçus aucune réponse de sa part. Monsieur Jeon ? Retentai-je sur le même ton. »

Ne voyant aucune réactivité de sa part, je me pinçai les lèvres avant de faire quelques pas dans sa direction, puis d'autres, jusqu'à me trouver à sa hauteur, toujours dans son dos. Je déposai délicatement ma main sur son épaule mais il la repoussa sèchement d'un geste, me rassurant tout de même sur son état de conscience.
« Monsieur Jeon ? Vous allez bien ? Osai-je reposer ma question tout en m'accroupissant à côté de lui pour voir son visage.
- Ça allait très bien avant que tu ne viennes, grogna-t-il en laissant apparaître la moitié de son faciès, cerné par la fatigue.
- Vous n'avez pas dormi de la nuit ? Fis-je sans vraiment poser la question, approchant ma main de sa joue avec inquiétude.
- Arrête, pesta-t-il en la repoussant une seconde fois. Qu'est-ce que tu me veux ? Me demanda-t-il finalement en étirant son dos.
- Je venais vous chercher pour vous signaler que vous allez être en retard à votre entreprise, dis-je en me redressant.
- Je n'y vais pas, déclara-t-il en attrapant un dossier sur l'étagère sur sa gauche.
- Mais Monsieur Kim... commençai-je surprise par sa décision.
- Mais "Monsieur Kim" sait se débrouiller sans moi, me coupa-t-il avec un sourire si froid qu'il m'en donna des frissons. Maintenant, si tu pouvais avoir l'amabilité de ne pas me casser les pieds et de quitter ce bureau, ça serait la plus belle chose qui puisse m'arriver aujourd'hui, termina-t-il sombrement. »

Je m'inclinai aussitôt face à son ordre et le laissai tranquille. Je partis en direction du salon et m'assis sur le canapé, croisant mes jambes tout en me mordillant la lèvre inférieure nerveusement. Depuis que je le connaissais, Monsieur Jeon ne restait pas à la maison sans raison valable... C'était un homme qui justement aimait tout gérer. Avoir un œil sur tout et en restant ici, cela ne pouvait pas être le cas. Qu'est-ce qui poussait Jungkook à s'enfermer ici ?

Pour faire passer le temps, je me mis à faire plusieurs corvées comme la vaisselle, laver la maison, faire le linge pour au final, revenir sur le canapé, un des contes de mon Maître entre mes mains.

Deux heures s'étaient écoulées depuis que je me trouvais en ce moment dans le salon. J'avais eu assez de temps pour terminer mon livre intitulé "Raiponce". Je refermai lentement la couverture du bouquin, avant de déposer ce dernier sur la table basse en verre devant mes pieds. Monsieur Jeon n'avait pas quitté son bureau, ni pour boire une boisson chaude, prendre son petit-déjeuner ou bien simplement aller aux toilettes. Je ne comprenais pas son attitude... Pourquoi avait-il l'air de se cacher de quelque chose ? Ce fut à ce moment que l'image du corps de l'homme qu'il avait tué me revint en mémoire. Il avait commis un crime... C'était pour cela qu'il faisait profil bas !

Je me levai d'un bond et me dirigeai aussitôt vers sa pièce de travail, frappant quelques coups contre la porte avant d'entrer et de prendre de ses mains le dossier qu'il tenait la seconde précédente, m'offrant alors un superbe regard noir de sa part. Mais avant qu'il ne puisse ouvrir la bouche, je pris soudainement la parole :
« Je sais pourquoi vous vous enfermez ici et ce n'est pas la solution ! Monsieur Jeon, si vous ne voulez pas être suspecté pour la mort de cet homme, ce n'est pas en vous cachant ici que vous allez passer entre les mailles du filet, mais c'est en vous exposant devant les autres comme si vous n'aviez rien fait, lâchai-je sans reprendre mon souffle.
- C'est toi qui as pondu cette idée toute seule ? Ignora-t-il ce que je venais de dire, m'interrogeant en arquant un sourcil d'un air las.
- Vous savez Monsieur Jeon, une Doll peut réfléchir. Surtout quand cela concerne la santé de son Maître, répliquai-je en serrant contre ma poitrine.
- C'est extraordinaire ! S'enthousiasma-t-il faussement avant de tendre sa main. Rends-moi mon dossier maintenant.
- Je suis désolée Monsieur Jeon, mais je ne vous le rendrai pas. Vous devez sortir, continuai-je sur ma lancée. »

Je le vis soupirer d'agacement, passant sa main sur son visage tiré par la fatigue avant que ses prunelles sombres ne reviennent sur moi pour me fixer avec froideur. Il se leva d'un coup, s'approchant de moi pour finalement me surplomber de sa taille et rendre par la suite l'atmosphère étrangement suffocante lorsqu'il se pencha, réduisant l'espace entre nos deux faciès presque inexistant.
« Tu penses vraiment que si je reste ici, c'est parce que j'ai les chocottes de partir ? Crois-moi Crystal, on me craint plus que je crains les autres. Donc peux-tu avoir la gentillesse de me rendre ce dossier sur lequel je travaillais, ça serait vraiment génial, finit-il avec une touche d'ironie dans la voix. »

Alors je m'étais complètement trompée sur mon jugement... À voir l'assurance qu'il avait dans la voix, ce meurtre qu'il avait commis lui passait par-dessus la tête, il n'en avait que faire. D'un côté cela me rassurait... Mais d'un autre... Cela m'inquiétait sur le fait qu'il se croit intouchable... Je baissai inconsciemment mon regard vers ce fameux dossier que je tenais contre moi, lisant sans le vouloir le début de mot que je voyais "Kim"
« La curiosité est un vilain défaut, lâcha soudainement le noiraud d'un air amusé, retirant cet objet qui lui appartenait, m'empêchant alors de voir la suite.
- Sur quoi travaillez-vous ? Osai-je le questionner en croisant les bras dans mon dos, tout en le regardant se remettre devant son bureau.
- Sur rien, tu n'as pas besoin de le savoir.
- D'accord... Je suis désolée de vous avoir dérangé Monsieur Jeon mais... Mais pensez à faire une pause, vous semblez exténué, terminai-je en pivotant sur mes talons, m'apprêtant à quitter la pièce.
- Dix minutes, laissa-t-il entendre, me coupant dans mon élan.
- Comment ?
- Sois prête dans dix minutes, on va prendre l'air, annonça-t-il avant de retourner à sa lecture de ses papiers sûrement administratifs. »

J'acquiesçai dans un léger murmure avant de le laisser travailler durant le temps imparti et allant alors dans ma chambre pour enfin troquer ma chemise de nuit contre des vêtements confortables, mais adaptés au temps frais. Les dix minutes écoulées, je sortis de ma pièce personnelle pour retrouver mon propriétaire dans l'entrée, en train de se chausser pour par la suite enfiler son manteau. Je fis de même en gardant le silence, entourant mon foulard autour de mon cou avant de quitter la maison en sa compagnie et de monter dans sa voiture. Après qu'il eut démarré, je lui demandai où nous nous rendions mais il ne me répondit pas, gardant toute son attention sur la route face à lui, ses doigts tapotant au rythme de la musique calme.

Nous arrivâmes dans un parking plutôt vide en vue de l'heure assez avancée. Il descendit du véhicule et reprit son habitude de partir sans moi, m'obligeant alors à me détacher rapidement pour ensuite trottiner à sa suite. Je remarquai alors rapidement que l'on s'approchait d'un parc où peu de personnes se trouvaient.
« Pourquoi sommes-nous dans un parc ? Le questionnai-je en frictionnant mes mains l'une contre l'autre avant de les mettre dans les poches de mon manteau.
- Parce que j'ai besoin de prendre l'air, répondit-il du tac au tac.
- Vous avez l'air fatigué Monsieur Jeon...
- Quelle observatrice tu es petit génie ! Se moqua-t-il en roulant des yeux.
- Pourquoi vous ne dormez pas ? Le sommeil est important ...
- Parce que j'adore faire des nuits blanches, dit-il en plantant son regard dans le mien.
- Mais ce n'est pas bien... Vous devriez arrêter cette mauvaise habitude, ce n'est pas bon pour votre santé, lâchai-je sérieusement inquiète pour lui.
- Parfois je te trouve surprenante... Soit tu peux avoir le minimum d'intelligence qu'il faut pour survivre, soit tu es juste complètement naïve, à un point où cela devient désespérant, souffla-t-il avant de me faire une pichenette sur le front qui me fit gémir de douleur et de surprise. Si je ne dors pas, c'est parce que je ne peux pas.
- Êtes-vous anxieux ? L'interrogeai-je en frottant ma zone de douleur.
- Non, juste insomniaque, râla-t-il. Mais ça je te l'avais déjà dit. On m'aurait menti sur votre bonne mémoire ? Termina-t-il en arquant un sourcil.
- Non, je m'en rappelais mais je sais aussi que les insomnies peuvent venir à cause de stress, d'anxiété, expliquai-je calmement. Vous ne voulez vraiment pas prendre un somnifère ? Retentai-je de le convaincre.
- Non, j'ai mes propres cachets, grogna-t-il.
- Et pourquoi vous n'en avez pas pris cette nuit ?
- Peut-être parce que je suis à court de stock, articula-t-il comme si c'était une évidence.
- Mais pourquoi n'allez-vous pas à la pharmacie pour vous en acheter ? Continuai-je à le questionner, mais je voyais qu'il perdait patience.
- Mais tu me saoules avec tes questions Crystal ! Réfléchis un peu ! Si je n'ai pas de cachets en rabe, c'est parce qu'ils ne s'achètent pas à la pharmacie et qu'on ne les trouve pas facilement ! S'écria-t-il avant de marcher plus rapidement, me laissant derrière lui. »

Il était agacé, non ce n'était pas le mot adéquat, il était fatigué par mon comportement et cela l'énervait en même temps. Je me pinçai les lèvres, serrant nerveusement mes poings se trouvant dans mes poches avant d'accélérer à mon tour mon allure pour le rattraper. Je le vis marcher quelques pas de plus avant de se laisser tomber sur un banc, sortir ses mains de ses poches pour venir les passer sur son visage devenu froid par le temps automnal. Je vins à ses côtés silencieusement, restant là sans bouger pendant quelques secondes avant de lever mon bras et de venir caresser doucement ses cheveux, le faisant se figer dans ses moindres gestes.
« Qu'est-ce que tu fais là ? Grogna-t-il sans pour autant relever la tête.
- J'essaye de vous soulager de cette fatigue, expliquai-je presque dans un murmure.
- Arrête ça, ordonna-t-il par la suite en me faisant à nouveau face.
- Monsieur Jeon... Je comprends que vous ne vouliez pas montrer votre faiblesse aux autres, mais je ne suis pas n'importe qui. Je suis votre Doll... Mon rôle est de vous servir, de veiller à votre santé et à votre bien-être, à m'inquiéter quand vous n'allez pas bien, à être témoin de vos moments de faiblesse et à les garder secrets pour moi, dis-je sans arrêter mes caresses dans sa chevelure de jais.
- Je n'ai aucune faiblesse, rectifia-t-il sèchement.
- Monsieur Jeon... Vous allez plus vous fatiguer à essayer de les cacher pour paraître sans faille. Mais... Mais vous savez, si vous me partagiez votre fatigue, je pourrais être une épaule pour vous soutenir lorsque nous sommes que tous les deux, pour aussi garder votre image intacte face aux autres, argumentai-je poliment.
- Si tu savais combien de personnes essaieraient de te voler ce que tu détiens pour pouvoir par la suite m'atteindre. Reste en dehors de tout ça, finit-il en fronçant les sourcils.
- Je suis une Doll. On peut me menacer, me torturer ou autre pour essayer de me faire parler, jamais je ne vous trahirai. Je n'ai pas besoin de vous faire de promesse car ma vie entière est de vous protéger, de veiller sur vous, déclarai-je en délaissant ses mèches noires pour venir poser mes mains sur ses joues, caressant de mes pouces ses cernes. Et je veillerai encore plus sur vous, sur votre sommeil, sur votre santé et sur les possibles personnes qui vous voudront du mal, assurai-je, mes prunelles cristallines plongées dans les siennes aussi sombres que la nuit sans étoiles.
- Crystal... soupira-t-il en posant ses mains sur les miennes pour les retirer. »

Mais je ne l'écoutais plus, mon attention ayant été happée par une petite figure se trouvant au milieu de l'herbe verte, recroquevillée sur elle-même. Ignorant mon Maître qui essayait de me ramener sur Terre, je me levai d'un coup pour m'approcher de cette silhouette étrange qui avait attiré toute ma concentration. Après quelques pas effectués, je remarquai que c'était un petit garçon assis sur la pelouse, ses petites jambes ramenées contre lui alors qu'il tremblait de froid, étant simplement vêtu d'un léger pull et d'un bermuda en mi-octobre. Je me rapprochai de lui, entendant les pas énervés du noiraud dans mon dos mais je n'y faisais pas attention, les larmes qui coulaient sur les joues de cet enfant me préoccupant bien plus.
« Mais qu'est-ce que tu fous encore Crystal ! Râla Jungkook derrière moi, mais il ne reçut aucune réponse de ma part.
- Hey... Fis-je doucement à l'intention du petit alors que je m'accroupissais pour être le plus possible à sa hauteur. Est-ce que tu vas bien ? L'interrogeai-je doucement, le voyant lever la tête vers moi.
- Crystal ! Mais laisse ce gosse tranquille, s'agaça toujours la même personne dans mon dos.
- Comment t'appelles-tu ? Continuai-je à questionner l'enfant, énervant encore plus mon propriétaire par ma non-réaction à son égard. Moi c'est Crystal, me présentai-je par la suite pour le rassurer puisqu'il semblait être inquiet en nous voyant tous les deux. Et toi ?
- Noé... Murmura-t-il, observant avec frayeur l'homme qui soufflait derrière moi.
- Enchantée Noé. Dis-moi, pourquoi es-tu tout seul ? Lui demandai-je en me rapprochant encore un peu. Où est ta maman ?
- Ma maman n'est plus à la maison, répondit-il en faisant la moue, me faisant ressentir un pincement au cœur.
- Et il est où ton vieux ? Intervint soudainement le directeur de Jeon's Industrie. »

Le petit garçon resserra plus fortement ses jambes contre lui, intimité par la voix grave du noiraud et son regard froid. D'ailleurs, je ne comprenais pas pourquoi il semblait soudainement en colère en apprenant qu'il était seul ici.
« Où se trouve ton papa ? Reposai-je plus gentiment la question.
- Il est parti, avoua-t-il en jouant nerveusement avec ses doigts.
- Il est parti où ? Articulai-je en essuyant délicatement ses joues de mes manches.
- Je ne sais pas... Mais il m'a dit de l'attendre ici, dit-il en reniflant.
- Génial, du coup on peut partir, souffla soudainement Jungkook avant d'attraper le col de mon manteau et de me tirer en arrière. »

J'avais très vite compris qu'il avait réellement l'intention de laisser cet enfant seul dans le froid, sans la certitude que son père allait arriver. Et je ne savais pas pourquoi, je ne pouvais pas le laisser faire. Je m'écartai soudainement de lui, me défaisant d'un geste plutôt sec de sa prise sur moi avant de revenir près de Noé, prenant sa main pour l'aider à se relever avant de commencer à marcher en direction de mon Maître qui était resté sur place sans bouger, sa main encore suspendue en l'air.
« Tu fais quoi avec ce mioche ? Grinça-t-il des dents.
- Je ne vais pas laisser un enfant seul dans un parc, je vais le ramener à son père.
- Bravo petit génie et tu sais où se trouve son père et à quoi il ressemble ? Me demanda-t-il en tapotant le dessus de mon crâne, démontrant parfaitement qu'il se moquait de moi.
- Non...
- Voilà, tu as compris maintenant. Alors maintenant laisse-le ici, j'ai pas envie de me trimballer avec un gamin entre les jambes.
- Mais il fait froid et il n'a pas de manteau, répliquai-je, refusant de le laisser seul.
- Tu crois que c'est mon problème ? Ricana-t-il, montrant qu'il n'en avait maintenant plus rien à faire de lui. Je ne suis pas son père, il se démerde le gamin.
- Achetez-lui des vêtements chauds, insistai-je en fronçant les sourcils.
- Tu m'as pris pour le bon samaritain ? Rigola-t-il. S'il a froid, il grelottera, attrapera un rhume et cela l'endurcira pour les jours à venir. C'est ainsi la vie, de la souffrance tout au long de notre existence, déclara-t-il avec un sourire en coin, plantant ses mains dans ses poches.
- C'est un enfant, m'offusquai-je soudainement.
- Et ce n'est pas le mien, ni le tien ! Tu n'es pas une mère Crystal et tu ne sais même pas ce que c'est d'être mère, car je te rappelle, tu n'en as jamais eu. Alors arrête de te prendre pour une ! S'écria-t-il en décroisant aussitôt ses bras sous l'énervement. »

Je fis un pas en arrière, manquant de peu de marcher malencontreusement sur le petit garçon qui se trouvait derrière moi et dont je n'avais pas lâché la main. J'étais bouleversée par ses mots et une partie au fond de moi ne pouvait accepter ce qu'il disait. Je ne pouvais le laisser dire de telles choses sans rectifier ses paroles...
« Vous savez Monsieur Jeon... Je n'ai peut-être jamais connu de figure maternelle mais cela ne m'empêche pas de savoir ce qu'est une mère. Bien au contraire, commençai-je à dire. On n'apprend pas totalement à être mère, c'est d'abord un instinct. Vous n'avez peut-être pas l'instinct paternel, mais moi, je ressens que j'ai besoin d'aider cet enfant, et c'est ce que je vais faire, finis-je en dégageant mon cou de mon foulard que je plaçai par la suite autour de celui de Noé avant de retirer mon manteau et de m'apprêter à lui passer.
- Tu fous quoi là ? Râla-t-il en posant sa main sur mon épaule.
- Si vous ne voulez pas lui acheter de vêtements chauds, alors je lui passe les miens, annonçai-je simplement.
- Arrête de faire l'idiote, tu vas attraper la crève, grogna-t-il en essayant de prendre mon manteau pour m'obliger à le remettre, mais je m'écartai de lui.
- Si je tombe malade ce sera de votre faute, déclarai-je en le regardant par-dessus mon épaule tout en enfouissant le petit corps du garçonnet dans mon habit chaud.
- Ce que tu m'agaces... pesta-t-il en me tournant le dos avant de partir, plantant rageusement ses mains dans ses poches. Qu'est-ce que tu attends ?! Je ne vais pas patienter quarante ans dehors pour lui acheter des fringues ! S'exclama-t-il à mon attention avec impatience. »

Il avait abandonné et c'était bien la première fois que je le voyais ne pas suivre ses propres volontés. Il n'avait jamais laissé quelqu'un d'autre le "convaincre". J'attrapai Noé dans mes bras, laissant sa petite figure se coller contre moi pour avoir un peu plus chaud, ses propres bras s'enroulant autour de mon cou tandis que sa joue se collait à ma poitrine.
« Pourquoi le Monsieur est en colère ? Me questionna-t-il tout bas.
- Il n'est pas en colère, il n'aime juste pas avoir tort, répondis-je gentiment.
- Je vous entends, grogna le concerné sans pour autant nous accorder un regard. »

Un léger rire s'échappa de mes lèvres, faisant alors sourire le petit garçon qui se détendit aussitôt, mais aussi, figeant d'un coup mon Maître qui me regarda comme si quelque chose de surprenant venait de se passer. Je passai à côté de lui sans prêter attention à son expression stupéfaite, marchant en direction des boutiques qui se dessinaient au loin. Nous arrivâmes dans l'une d'entre elles et je déposai par la suite l'enfant sur ses pieds, tenant toujours sa main tout en me dirigeant vers les pendoirs.
« Tu as quel âge Noé ? Le questionnai-je en caressant le dos de sa main de mon pouce.
- Quatre ans, dit-il fièrement en me montrant quatre doigts.
- Monsieur Jeon, vous devriez aller lui chercher un manteau, je m'occupe de lui prendre un pantalon, proposai-je de partager les tâches pour aller plus vite. »

Il grogna un acquiescement, les mains plantées dans ses poches avant de partir de son côté, le petit et moi du notre. La petite paume de Noé dans la mienne, j'arrivai devant le présentoir de pantalon de son âge que je regardai tour à tour, observant la silhouette toute fine du concernée et revenant à ma recherche.
« Le Monsieur est ton amoureux ? Laissa-t-il soudainement entendre.
- Non, Monsieur Jeon est mon Maître, répondis-je en regardant la texture d'un des vêtements.
- Ton Maître ? Répéta-t-il, sa voix remplie d'incompréhension.
- Oui, acquiesçai-je en m'accroupissant, tenant mon collier dans ma main. Tu vois ce collier ? Cela signifie que je suis une Doll. Et là, continuai-je en tirant le tissu de mon haut pour découvrir ma clavicule gauche, c'est le tatouage de mon prénom, Crystal.
- Une Doll ? Comme ma maman ? Fit-il surpris.
- Ta maman était une Doll ? Mais... Ce n'était pas une femme libre ? Articulai-je avec peine.
- Maman disait toujours qu'elle était une Doll... Mais un jour... elle n'est pas rentrée à la maison, avoua-t-il en regardant timidement ses chaussures. Maman me manque... Elle était gentille avec moi... termina-t-il, reniflant soudainement. »

Je vis alors des perles d'eau salée dévaler ses joues d'enfant, ce qui me fit pincer les lèvres avant de le prendre instinctivement dans mes bras, caressant son dos de haut en bas pour tenter de le calmer.
« Je suis certaine que tu manques énormément à ta maman et que, où qu'elle se trouve, quoi qu'elle fasse, elle pense toujours à toi car une mère n'oublie jamais son enfant, murmurai-je la fin en abaissant mes paupières, le serrant contre moi avec plus de force. »

Nous restâmes ainsi pendant une minute avant que je ne m'écarte de lui, essuyant son visage de mes mains avant de me redresser et d'attraper au hasard un pantalon qui me paraissait chaud.
« Voilà son blouson, lâcha soudainement la voix de mon Maître qui était revenu avec le vêtement en question.
- Merci... C'est pourquoi cela ? Désignai-je du menton le petit pull qu'il tenait dans ses mains.
- Son pull est trop fin, le manteau n'aurait pas suffi pour qu'il se réchauffe, expliqua-t-il en regardant le petit concerné accroché à ma jambe.
- Vous vous inquiétez pour Noé ? Le questionnai-je en penchant légèrement la tête sur le côté.
- Quoi ? Pas du tout, c'est pour éviter que tu ne me fasses chier plus tard. J'ai juste prévu le coup en avance, déclara-t-il, m'arrachant le pantalon que je tenais avant de partir en direction des caisses, annonçant qu'il allait payer les articles. »

Un petit sourire se dessina sur mes lèvres tandis que j'observais sa silhouette s'éloigner, attrapant la main du petit garçon à côté de moi, me rapprochant alors du noiraud. Il reçut la poche contenant les vêtements puis nous remarqua, nous faisant par la suite signe de le suivre pour quitter la boutique. Avant de sortir, Jungkook sortit le pull, le pantalon et le manteau de la poche, me les tendant pour que je les enfile à Noé. Je m'exécutais en silence, aidant l'enfant à faire passer ses bras dans les manches, troquant ses anciens vêtements peu chauds pour ceux qui allaient enfin garder sa chaleur corporelle.

Je me figeai d'un coup en entendant le bruit d'un flash de photo et alors que je relevais la tête, je vis au loin une personne s'éloigner à grandes enjambées, un appareil photo en main.
« On vient de nous prendre en photo Monsieur Jeon, l'informai-je alors qu'il observait l'écran de son portable. Voulez-vous que je le poursuive pour lui faire effacer cette photo ? Lui proposai-je en me redressant, lissant les plis de mes vêtements.
- Laisse-le, ça lui fera un scoop, souffla-t-il en roulant des yeux, rangeant son mobile dans sa poche. Bon morveux, il est où ton père ? Interrogea-t-il le petit qui l'observait toujours avec une petite frayeur, tenant ma main avec plus de force.
- Je ne sais pas... répondit-il d'une petite voix.
- Tu as bien une idée d'où il peut se trouver ton vieux quand même ? Commença-t-il à s'agacer, mais cela ne fit qu'effrayer d'autant plus le garçonnet.
- Noé... L'appelai-je doucement pour attirer son attention. Qu'est-ce que ton père aime faire ? Lui demandai-je avec un sourire pour le mettre en confiance.
- Il boit beaucoup un liquide jaune, avoua-t-il, ce qui fit râler soudainement le noiraud.
- Génial, on est tombé sur un ivrogne... Pourquoi je n'y avais pas pensé plus tôt, grinça-t-il des dents. Crystal vient, je pense savoir où il se trouve. »

Sur ces mots, il s'engagea dans une direction et après avoir pris l'enfant dans mes bras, je lui emboîtai le pas. Le père de Noé était un alcoolique ? Rien qu'à savoir cela, je sentais un goût âcre s'installer dans ma bouche, n'appréciant pas qu'un homme puisse délaisser son fils pour de l'alcool. Nous arrivâmes alors devant un bar nommé "Le ruban bordeaux" et à peine nous eûmes franchi le seuil, je fronçai le nez en sentant l'odeur désagréable du mélange d'alcool tandis que Noé cachait son visage contre ma poitrine.
« Morveux, dis-moi qui est ton père, ordonna Jungkook d'une voix froide mais pourtant, je pressentais que cette colère était dirigée contre une personne bien précise. »

Le petit garçon releva la tête, les lèvres pincées nerveusement tandis que son regard cherchait l'homme qui devait l'élever, puis d'un coup, il pointa du doigt une figure qui instinctivement me donna des frissons. C'était une personne à carrure large à cause d'une mauvaise alimentation et surtout une mauvaise hygiène. Alors que Monsieur Jeon avait une silhouette fine mais athlétique, lui était le terrible opposé. Je vis les sourcils de mon Maître se froncer de contrariété tandis qu'il se rapprochait du paternel dans une démarche tendue. Je déposai sur ses pieds l'enfant que je tenais précédemment dans mes bras avant de poser ma main sur l'épaule du noiraud, l'autre étant prise par celle du petit.
« Laissez-moi m'adresser à cet homme s'il vous plaît, demandai-je en observant la personne qui enchaînait les verres d'alcool à quelques mètres de nous.
- Fais ce que tu veux mais dépêche-toi, m'accorda-t-il en croisant les bras sur son buste. »

J'acquiesçai dans un léger hochement de tête, m'approchant de la table de l'ivrogne, son fils toujours accroché à ma main. Je m'arrêtai devant l'homme qui ne m'adressa aucun regard, trop occupé à se saouler plus qu'il n'était déjà. À sentir la pression de la petite main de Noé autour de la mienne, je pouvais parfaitement sentir qu'il était effrayé par son propre père. Ce dernier décrocha enfin son regard de son récipient pour le reposer sur moi, ses pupilles dilatées par l'alcool, mais aussi par la poudre blanche étalée sur le bois de la table, que je reconnaissais comme étant de la drogue.
« Une putain de Doll ? T'es venue me sucer c'est ça ? Lança-t-il avec un sourire mesquin, commençant à dégrafer sa ceinture.
- Non, je viens pour autre chose, déclarai-je en désignant poliment Noé à côté de moi. Je viens vous ramener votre fils et...
- Qu'est-ce que tu fous ici toi ?! Me coupa-t-il d'un coup en se rendant compte de la présence de sa progéniture. Je t'ai dit de rester au parc ! Continua-t-il en se levant d'un coup, levant la main pour lui donner une claque. »

Je tirai instinctivement le bras de Noé pour le placer derrière moi et ce geste sembla ne pas plaire à son père qui frappa aussitôt ma joue, d'une telle force qu'elle fit tourner mon visage sur le côté. Mais avant que je ne puisse réagir, j'entendis le bruit d'un coup résonner près de mon oreille avant de voir le corps de l'homme au sol et mon Maître secouer sa main après lui avoir collé un poing au niveau de la mâchoire.
« Touche encore une fois ma Doll de cette façon et ce n'est pas qu'un coup de poing que tu prendras, le menaça-t-il, le pied juste au-dessus de son entrejambe.
- Le grand Jungkook Jeon a une Doll ? Ricana l'autre, pas du tout intimidé, se redressant même sur ses coudes avant de toucher sa mâchoire douloureuse. Qu'est-ce que vous avez ? Plus aucune femme ne veut de votre queue ? Chercha-t-il à le provoquer.
- J'ai encore un jaloux au niveau de mes conquêtes ? Ricana le noiraud. Bon, je n'ai pas de temps à perdre avec toi, récupère ton gosse et nous on se casse, annonça-t-il, plantant ses mains dans les poches de manteau avec nonchalance.
- Je n'en veux pas de ce fils de putain ! Il mérite de finir comme cette garce qui m'a trompée, à la salle de l'orgie ! S'écria-t-il en se remettant sur ses pieds. »

Jungkook se tourna à demi vers Noé qui maintenant se trouvait agrippé à ma main désespérément, les yeux noyés de larmes, comprenant de son plus jeune âge que son père ne le désirait pas... Et à savoir cela, je ressentais une grande colère, colère que je semblais partager avec mon propriétaire. Mais avant que ce dernier ne puisse faire le moindre mouvement ou dire un mot, je lâchai la main de l'enfant pour me placer entre les deux hommes qui se tuaient du regard.
« Retirez tout de suite vos mots, ordonnai-je froidement.
- Je rêve ou une Doll essaye d'être autoritaire avec moi, grogna l'homme, son haleine alcoolisée s'échouant sur mon visage.
- Vous ne rêvez pas et vous allez le faire avant que je ne vous y oblige par la force, répliquai-je d'un calme glacial.
- Et pourquoi le ferais-je ? Demanda-t-il en arquant un sourcil.
- Votre fils n'a jamais décidé d'avoir un père comme vous. Il ne mérite pas de connaître toute cette douleur alors qu'il est innocent. Nous ne choisissons pas dans quelle famille nous allons naître, ni si nous allons être aimés ou bien rejetés. Vous êtes le seul responsable car si vous ne vouliez pas d'enfant, la contraception existe. Si c'est une manière de vous venger de sa mère, c'est juste horrible de votre part de vous en prendre à Noé, alors que malgré tout ce qu'il subit de vous, il vous aime tout de même. Vous êtes son seul parent alors que vous avez ramené sa mère à Domination's scent et que maintenant, il ne la reverra plus jamais. Il souffre alors qu'il n'a que quatre ans. Vous vous rendez compte de tout ce qu'il doit endurer par votre faute ? Il n'a besoin que d'une personne et c'est vous, fis-je en le pointant du doigt.
- Une Doll qui fait la morale, c'est une première. Tu peux te les fourrer où je pense tes reproches, c'est mon gosse et j'en fais ce que je veux, termina-t-il en attrapant brusquement le bras de son fils avant de l'entraîner vers la sortie du bar.
- Crystal ! M'appela désespérément Noé en tendant la main vers moi, me suppliant du regard de ne pas le laisser partir. »

Ma gorge se serra douloureusement et je m'apprêtais à m'élancer vers eux pour récupérer et protéger l'enfant, mais une main se posa sur mon épaule, m'arrêtant dans mon geste. Je me tournai rapidement vers mon Maître qui avait une expression sombre peinte sur son visage alors qu'il regardait le père quitter les lieux avec son fils.
« Laisse, ça ne sert à rien, dit-il simplement.
- Mais...
- J'ai dit que ça ne servait à rien ! S'écria-t-il soudainement, me faisant sursauter de surprise. On rentre. »

Sur ces mots, il partit sans prendre la peine de vérifier si je le suivais, de toute manière j'étais sa Doll, il savait que je le suivrais sans rien dire. Nous quittâmes le bar après avoir attiré tous les regards sur nous, je vis le noiraud prendre la direction de la place de parking où se trouvait sa Mercedes. Il ouvrit la portière sèchement, la refermant dans un claquement sourd une fois qu'il fut entré dans le véhicule. Il était hors de lui et ce calme n'était pas bon, elle annonçait la tempête. Je montai à côté de lui alors qu'il avait déjà allumé le moteur, tapant avec impatience le volant en cuir. J'attachai ma ceinture, évitant son regard même si je savais qu'il ne me fixait pas. Il démarra la voiture et recula brusquement avant de s'engager à toute vitesse sur la route. Il grilla un feu rouge, sa main crispée contre le levier de vitesse, les dents serrées au point de creuser ses joues. Il roula à une allure déconseillée, voulant sûrement rentrer au plus vite à sa demeure. Mais ce silence, ce silence pesant et étouffant, emplissait complètement l'atmosphère de la voiture. Cependant, tout à coup, il brisa ce monde sans mot pour prendre la parole d'une voix froide mais calme, comme l'eau d'une rivière glissant lentement sur les roches qui la bordaient.
« Ce que tu lui as dit... Est-ce que tu le pensais ? Me questionna-t-il, jetant de rapides coups d'œil dans ma direction.
- Bien sûr, répondis-je en serrant nerveusement le bas de mon pull entre mes doigts. Pourquoi ? Osai-je lui demander en retour.
- Pour rien, dit-il après avoir passé sa langue sur ses lèvres. »

Le silence revint se placer dans l'habitacle, mais cette fois, il n'oppressait pas ma poitrine. Je sentis soudainement sa main, qui se trouvait sur le levier de vitesse, attraper la mienne et caresser le dos de cette dernière de son pouce. Je portai mon regard sur lui mais il ne me regardait pas, se contentant d'observer la route devant lui. Je déposai alors ma seconde paume au-dessus de la sienne, reportant mon attention sur la vitre tout le reste du trajet.

Lorsque nous arrivâmes à la maison, il éteignit le moteur et attendit que je sorte la première avant de faire de même pour que nous puissions rentrer ensemble dans la demeure.
« Tu ne vas pas cuisiner aujourd'hui, je vais commander quelque chose, annonça-t-il en se déchaussant.
- Mais... Qu'est-ce que je vais faire pendant ce temps ? Demandai-je perdue et stupéfaite par sa décision.
- Prends une douche, ça détend, déclara-t-il en s'avançant dans le couloir. »

Je regardai sa figure s'éloigner jusqu'à ce qu'il emprunte les escaliers pour monter à l'étage. Quant à moi, je pris son conseil à la lettre et partis dans ma chambre, plus précisément dans ma salle de bain. Je me dévêtis lentement, laissant les vêtements glisser sur la peau de mon corps, le laissant finalement nu avant que je ne rentre dans la douche italienne, allumant l'eau, l'onde se recueillant dans mes paumes tournées vers le haut, avant de chauffer, me permettant de me mettre complètement sous le jet. Un soupir d'aise s'échappa de mes lèvres tandis que je glissais mes doigts dans mes cheveux maintenant humides. Mais une autre sensation s'ajouta soudainement. Je sentis quelque chose de doux se placer dans mon cou, avant de descendre sur mon épaule, puis ma clavicule. Mon cœur se mit à battre plus fortement et plus rapidement dans ma poitrine tandis que je sentais ma température corporelle augmenter. Je me tournai doucement, faisant face à Monsieur Jeon, dénudé, son regard plongé dans le mien. Ses mains remontèrent le long de mes bras pour venir se déposer sur mes joues, puis ses lèvres rencontrèrent les miennes. Je voulus mettre mes bras autour de sa nuque mais il les attrapa, les plaçant sur son torse pour instaurer une certaine distance, me signalant qu'il ne voulait pas aller plus loin. Ses croissants de chair pressés contre les miens vinrent attraper celui inférieur entre les siens avant de s'écarter légèrement pour coller son front au mien.
« Pourquoi Monsieur Jeon ? Murmurai-je par peur de briser ce moment unique qui se passait entre nous.
- Je ne sais pas... Je le voulais, répondit-il de la même façon, son index caressant ma pommette avec douceur.
- Est-ce que vous m'aimez Monsieur Jeon ?
- Non Crystal... Je n'aime personne. Je te l'ai déjà dit, tu en souffres après, soupira-t-il sans pour autant s'écarter de moi. »

Il fit glisser ses doigts dans mes cheveux pour ramener quelques mèches derrière mon oreille, ses iris bruns ne quittant pas les miens cristallins. Ce moment était comme... Comme l'une des scènes magiques que je lisais dans les contes qu'il m'avait donnés. Ses touchers, aussi doux que des caresses faites par des plumes. Son souffle qui s'échouait délicatement sur ma peau, produisant le réchauffement instinctif de mes joues. Il me recula légèrement vers le fond de la douche, plongeant alors nos deux corps sous le jet d'eau tandis qu'il reprenait possession de mes lèvres avec les siennes dans une lenteur à faire tourner la tête. Cette fois-ci, il laissa mes mains librement rejoindre le derrière de sa nuque, mes doigts parcourant l'arrière de sa chevelure pendant que nos badigoinces se dévoraient presque dans une tendresse sans nom. Pas d'animosité, pas d'accélération de la cadence. Tout était fait dans la finesse, dans le goût simple du toucher délicat.

Ce fut alors à mon tour de m'écarter, la respiration lourde et saccadée. Pourtant, rien n'avait été fait en vitesse, bien au contraire, j'avais simplement retenu instinctivement ma respiration.
« J'aurais voulu aider Noé, laissai-je entendre, en me pinçant les lèvres.
- Je sais, commença-t-il en plaçant un baiser sur ma joue. Mais malheureusement, c'est ainsi qu'il comprendra comment il faut faire pour survivre dans ce monde. C'est dans la souffrance, la douleur et la solitude que l'on se forge une force pour faire ployer tous ses adversaires, finit-il en passant son pouce sur mon croissant de chair inférieur.
- Votre monde est cruel... avouai-je en m'écartant réellement de lui.
- Je sais mais c'est mon monde, dit-il en détournant son regard vers le carrelage mouillé. Et malheureusement, tu vas devoir t'y habituer Crystal... »


~Domination's scent - Éclosion ~ 


Eeeeeeeeh coupé ! 

Bonjour ou bonsoir tout le monde ! Nous sommes le 1er avril 2021 et comme promis, je vous poste ce long chapitre ! 

Ah il s'en passe des choses n'est-ce pas haha ? 

- Avez-vous remarqué tous les petits indices qui répondent à des questions que vous vous étiez faites dans les premiers chapitres. Et oui, il m'a fallu presque une vingtaine de chapitres pour y répondre haha ! 

- Crystal change petit à petit, comme vous pouvez le voir. Elle ressent ce que tout être humain devrait ressentir et malheureusement, il n'y a pas que du positif ! Elle prend du caractère la petite haha ! 

- Jungkook reste un mystère (parce que ça ne serait pas drôle sinon !). Que pensez-vous de lui dans ce chapitre ? Bonne ou mauvaise impression ? 

- Saphir manque terriblement à Crystal qui continue à faire des "rêves" d'elle. Pensez-vous qu'on reverra Saphir ? 

- Cette dernière phrase prononcée par Jungkook annonce une accélération du tempo ! Effectivement, nous sommes arrivés à la moitié du tome 1 de Domination's scent. Beaucoup de choses vont se passer très bientôt (d'ailleurs je vous en ai laissé l'indice, avez-vous vu le clin d'œil ?)

Le prochain chapitre sera d'une longueur sûrement plus importante que celui-ci, j'espère que cela ne vous dérange pas ! D'ailleurs, nous allons revoir un personnage que nous avons pas vu depuis longtemps hehehe ! 

J'aimerais aussi vous faire un message très important. Ceci concerne mes remerciements. Merci beaucoup de lire cette histoire, de me partager votre point de vue, votre ressenti, vos hypothèses, vous ne pouvez pas savoir à quel point cela me rend heureuse ! 
J'ai été plus que surprise de voir que soudainement, Domination's scent a explosé en visibilité, en moins d'une semaine elle avait pris presque 1k de vues et maintenant, elle a atteint les 3K. C'est juste... c'est juste à la fois incroyable et insensé haha ! 

Merci infiniment pour votre soutien. J'écris tout d'abord pour moi, parce que j'ai ce besoin de créer, de faire vivre ces personnages sous ma plume pour que moi alors je me sente vivante et voir que cela vous fait plaisir ce que j'écris, c'est plus qu'un ravissement, je n'ai pas les mots... Alors merci encore une fois, merci de me faire avoir le sourire pendant mes journées noires, merci de complimenter mon travail (même si je ne le mérite pas), merci pour tout... Je ne pourrais jamais vous remercier comme il se doit... 

J'espère que jusqu'à la fin de ce premier tome de Domination's scent, vous ne serez jamais déçus, que le plaisir que vous procure votre lecture restera le même, que même il soit encore plus intense ! J'espère vous donner aussi le sourire, vous permettre d'oublier vos soucis à travers mes écrits , à vous faire passer un bon moment. Ça me rendrait juste incroyablement heureuse de savoir ça, car le bonheur des autres fait le mien ! 


Sachez aussi que je suis toujours ouverte à la conversation. Je ne l'ai pas dit dans les autres parties mais quelque soit le sujet de discussion, envie de parler de Domination's scent, d'écriture ou autre, ma porte est toujours ouverte. De plus, je ne sais pas si vous aurez un jour cette volonté, mais si vous avez la volonté d'écrire et que vous avez besoin d'aide (comme d'une banque d'idées haha), je serais ravie d'être un aide pour votre inspiration ou bien correctrice (je ne suis pas la meilleure malheureusement haha). 

Je veux juste que vous sachiez que je suis là, donc, n'hésitez pas ! 

Merci encore ! Passez une bonne journée ou une bonne soirée et retrouvons-nous le plus rapidement possible, en espérant que cela soit avant le mois prochain ! 

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