Chapitre 36

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30 novembre 2020
90 jours


Assis dans un fauteuil, dans un coin de la chambre d'hôpital dans laquelle Crystal se trouvait, j'observais la poitrine de cette dernière se soulever posément au rythme de ses respirations. Seulement branchée à des moniteurs de fréquence cardiaque et une perfusion, cela faisait une journée entière qu'elle se reposait. Les médecins m'avaient informé de son état : déshydratation, ecchymoses, malnutrition et fatigue. Il lui fallait seulement quelques jours de repos pour reprendre des forces, mais elle était hors de danger maintenant. Ils l'avaient changée devant moi. Son corps était couvert de bleus qui reflétaient ce qu'elle avait traversé. Ce qu'elle avait traversé à cause de moi. En la regardant, je m'imaginais ma mère à sa place. Elle devait avoir vécu la même chose avant de mourir.

Je n'étais pas mieux que mon père.

Je l'avais abandonnée moi aussi et elle avait par la suite vécu un enfer.

Soufflant longuement par le nez, je croisai les jambes en posant mon coude sur l'accoudoir et portai ma main à ma bouche pour mordiller l'ongle de mon pouce sans quitter la châtaigne du regard. J'avais passé vingt-quatre heures dans cette chambre, parfois assis, parfois debout pour dégourdir mes jambes, mais j'attendais qu'elle se réveille pour qu'elle me dise ce qu'il lui avait fait, afin de savoir à quel point j'allais devoir faire souffrir ce fumier. Les médecins avaient essayé de me faire sortir pour qu'au moins j'aille manger, mais je ne pouvais me résoudre à la quitter. Si elle se réveillait et que je n'étais pas là, elle penserait que je l'avais abandonnée à nouveau.

Plus jamais.

Ce qui m'agaçait chez moi en ce moment, c'était que je n'arrivais pas à culpabiliser. Du moins, pas entièrement. Je voulais me reprocher les choses, oui ça m'arrivait d'avoir cette envie, mais cela m'était impossible. Car si je me laissais aller à ressentir ces sentiments liés à la faiblesse, alors je n'aurais jamais ma vengeance. Et c'était cette dernière qui me faisait tenir. Alors oui, je ne faisais pas de jolies choses, mais on m'avait fait ainsi et je ne voulais rien changer. Je me plaisais dans ma solitude, dans ma domination, dans mes rêves de revanche, dans cette société. On ne pouvait pas me changer. J'allais rester qui j'étais à tout jamais et j'allais mourir seul, une fois mes objectifs atteints. On ne pouvait pas me détourner de cela...

Une inspiration plus profonde et plus longue se fit entendre dans la pièce, suivie d'un léger gémissement, ce qui me sortit de mes pensées. Je me levai d'un coup pour me rapprocher du lit de la jeune femme, observant avec attention ses paupières se pincer plus fortement avant de laisser voir ses iris clairs. Elle cligna plusieurs fois des yeux, faisant parcourir ces derniers autour d'elle avant de commencer à vouloir se redresser, son rythme cardiaque accélérant vivement à entendre le cardiogramme s'affoler.
« Doucement Crystal, murmurai-je en posant ma main sur sa joue. Tu n'as rien à craindre, tu es à l'hôpital, ajoutai-je en essayant de la rassurer. »

Elle porta toute son attention sur moi, sans pour autant paraître plus apaisée. Je vis du coin de l'œil ses poings se serrer fortement et je soupirai en m'écartant pour lui laisser de l'espace.
« Puisque tu es réveillée, je vais aller prévenir les médecins, annonçai-je en me dirigeant vers la sortie. »

Je me trouvais en dehors de sa chambre puisque le personnel soignant voulait s'entretenir seul avec Crystal. Soi-disant, ma présence pouvait perturber et fausser les résultats médicaux donc je devais rester en arrière. Ainsi, cela faisait bien un bon quart d'heure que je patientais, adossé contre le mur face à la porte, attendant qu'on vienne m'autoriser à pénétrer dans la pièce et surtout qu'on me donne des nouvelles sur la jeune femme. Le battant s'ouvrit enfin, laissant apparaître le médecin qui s'occupait de ma Doll dans mon champ de vision. Il écrivit quelque chose sur son bloc-notes puis releva son visage sur moi, avant de faire une grimace qui n'annonçait rien de bon.
« Sur le plan santé, elle se remet bien plus rapidement que nous l'espérions et c'est une bonne chose... Seulement, sur le plan mental, elle est restée muette tout au long de l'entrevue, expliqua-t-il en rangeant son stylo dans la poche de sa blouse.
- Elle n'a pas décroché un seul mot ? Fis-je sceptique.
- Pas un seul. Voir pire, elle n'a pas vraiment eu de réaction, ajouta-t-il dans un soupir. J'aimerais la garder en observation encore quelques jours. Vous pouvez rentrer chez vous, elle ne ...
- Je ne la quitte pas. Je reste jusqu'à ce qu'elle puisse sortir, le coupai-je en plantant mes paumes dans mes poches avant de pantalon.
- Comme vous voudrez. Mais ménagez-la. Si elle ne veut pas parler maintenant, elle le fera après. Sous la pression, elle ne dira rien, me prévint-il avant de me saluer et de partir. »

Je soupirai longuement, passant ma main dans ma chevelure de jais, avant de claquer ma langue contre mon palais et de rentrer à nouveau dans la chambre de la châtaigne. Je la vis assise dans son lit, son visage tourné vers la fenêtre, en train de regarder la ville qui se dessinait à travers le verre. Silencieusement, je vins me placer à nouveau dans mon fauteuil. Je croisai les jambes sous son regard qui s'était porté sur moi, puis soutins ce dernier sans rien dire, sans rien laisser apparaître sur mon faciès. Dans ses yeux, il n'y avait que du vide, la douleur ayant été chassée par la morphine. Elle respirait posément, me détaillait de la tête aux pieds sans dire un mot.
« Le médecin m'a dit qu'il ne fallait pas te forcer à parler, alors, je veux juste te dire que si tu as besoin de te confier à quelqu'un, je serai là pour t'écouter, déclarai-je avant de détourner mes prunelles sur le côté. »

Étrangement, je me sentais mal à l'aise devant ses iris clairs, ces mêmes iris qui m'avaient fasciné et que j'avais toujours trouvés dangereusement magnifiques. Étant maintenant éveillée et hors de danger, mon corps me rappela que je manquais cruellement de sommeil. J'essayais comme je pouvais de trouver une position confortable avant de me laisser tomber de fatigue, en espérant qu'à mon réveil, elle souhaite enfin parler.

3 décembre 2020
93 jours

J'étais un homme de patience, vraiment. Je ne partais pas tout le temps au quart de tour, je prenais mon temps pour réfléchir posément avant de détruire une personne. Oui, j'étais très patient comme homme, et pourtant, j'étais en train de la perdre ma patience. Quatre jours. Crystal venait de recevoir son autorisation de sortie après quatre jours et elle n'avait toujours pas décroché un seul mot. Et Dieu savait à quel point j'avais essayé de la faire parler, mais têtue comme elle était, c'était le silence total. Elle avait retrouvé son teint clair, un peu de chair au niveau de ses joues et ses ecchymoses tournaient au vert-jaune, signe qu'ils commençaient à disparaître.

Sortant de la salle de bain de la chambre d'hôpital de Crystal, vêtu des vêtements que m'avait apportés quelques jours auparavant Jimin, je me sentais légèrement détendu après cette bonne douche que j'avais prise.
« J'espère que tu es prête Crystal, on rentre, prévins-je en fermant les boutons de ma chemise. »

Comme d'habitude, pas de réponse. Je relevai légèrement la tête et la découvris en pleine contemplation de la ville à travers la vitre. Elle passait des heures à faire ça depuis qu'elle était arrivée à l'hôpital. Était-ce vraiment plus intéressant que de me parler ? Je râlai en roulant des yeux tout en lui disant de me suivre, et miracle, elle s'exécuta. Les papiers de sortie signés, nous nous installâmes dans ma voiture et je démarrai en direction de ma maison, avec ce foutu silence qui nous collait au cul. J'espérais qu'au moins chez-nous, ça allait lui délier la langue.
« Tu veux manger quoi ce soir ? Je commande ce que tu veux, même de la malbouffe si c'est ce dont tu as envie, la questionnai-je sans quitter du regard la route. »

Mais Madame continuait à jouer à la perfection le rôle de la muette. Je passai furieusement ma langue à l'intérieur de ma joue, tapotant rapidement la volant de mes doigts tout en essayant de contenir mon agacement. S'énerver n'allait pas arranger les choses. J'allais devoir m'y prendre avec diplomatie.
« Une réponse Crystal. Je ne te demande qu'une réponse, pas un discours entier, soufflai-je en zieutant dans sa direction du coin de l'œil. »

Son silence disait parfaitement "parle à mon cul, ma tête et malade". Elle voulait jouer au roi du silence ? Très bien, on allait passer le plus long des trajets à fermer notre gueule.

Nous arrivâmes à la demeure et sans même attendre que j'éteigne le moteur, elle se détacha vivement et attrapa les clés se trouvant dans la boîte à gants, puis sortit du véhicule sans même me laisser le temps de la retenir. Je la regardai rentrer dans la maison en jurant qu'elle commençait à m'agacer. Je veux bien qu'elle soit énervée mais si elle pouvait le faire bruyamment, je saurais au moins comment réagir ! Je me détachai à mon tour, plus brusquement qu'elle et fit claquer la portière à ma sortie. Je balançai presque mes chaussures dans l'entrée et partis tout de suite la rejoindre dans la cuisine, d'où provenait des bruits de verrerie que l'on bougeait, m'indiquant alors sa position. Je la vis alors en train de boire un verre d'eau, le vider en une fraction de seconde avant de le remplir à nouveau et de le vider encore une fois. N'en pouvant plus avec son comportement, je tirai une chaise et lui fis signe de s'asseoir, mais elle m'ignora complètement en s'adossant contre le plan de travail.
« C'est bon ? Tu as fini ta crise d'adolescence ? On va pouvoir parler comme deux adultes responsables ? Déclarai-je avec ironie. »

Elle se contenta de me fixer sans me donner de réponse, penchant un peu la tête sur le côté sans lâcher mon regard. Bon, j'avais été assez gentil jusqu'à maintenant.
« Tu sais quoi Crystal ? Tu me casses les couilles avec ton comportement, articulai-je en ressentant la colère dans mes veines. Tu ne veux pas parler ? Et bien ferme-la indéfiniment, ça me fera des vacances. D'ailleurs, c'était les vacances pendant ton absence ! Terminai-je en observant avec attention sa réaction. »

Et pour la première fois, elle réagit.

De toute ma vie, je n'avais jamais ressenti une telle colère. Comment pouvait-il me dire ça après tout ce que j'avais enduré ? Je ne gardais pas le silence par simple plaisir ou par vengeance envers sa personne, mais parce que j'en ressentais le besoin. Ne pouvait-il pas comprendre cela ? Non, cela lui était impossible puisqu'il n'y avait que sa petite personne qui lui importait !

Je le haïssais.

Je regrettais même qu'il soit venu me chercher.

J'aurais préféré mourir que d'être avec lui, dans cette cuisine, à devoir l'entendre se plaindre alors que dans l'histoire, celle qui souffrait, c'était toujours moi.

Mais ce qui me faisait plus souffrir en ce moment même, c'était de lui être reconnaissante d'être venu me chercher, voire même être soulagée d'être avec lui.

Et ça, je ne voulais pas le ressentir.

La respiration tremblante, je lui tournai le dos pour m'appuyer contre le plan de travail. Ne voyait-il pas que je n'étais pas bien ? J'avais besoin d'aide... Ne le voyait-il pas ?
« Crystal, tout ce que je veux c'est qu'on parle posément ensemble, souffla-t-il d'exaspération.
- Je n'ai rien à te dire Jungkook, répliquai-je sans pour autant lui faire face.
- Alors comme ça on se tutoie tous les deux, ricana-t-il amèrement. Je crois que tu as plus de choses à me dire que tu ne le penses. Vas-y, vide ton sac je t'écoute, termina-t-il en faisant grincer la chaise, signe qu'il venait de s'asseoir. »

Je roulai des yeux sans pour autant qu'il puisse le voir. D'accord, il était resté quatre jours avec moi à mon chevet, mais cela ne voulait pas dire que j'allais lui pardonner. Je n'étais pas prête à lui pardonner sa trahison. Je lui avais fait confiance, il m'avait poignardée dans le dos.
« Que veux-tu que je te dise ? Que j'ai vécu un enfer sans nom là-bas ? Que je t'ai maudit pendant de nombreux jours avant de comprendre que c'était encore te donner de l'importance, alors j'ai arrêté en espérant ne plus jamais te revoir ? Articulai-je en posant mes paumes à plat sur la surface lisse pour me soutenir.
- Je veux que tu me racontes en détail ce qu'il t'a fait, ce qui s'est passé là-bas, répondit-il comme si c'était une évidence. »

Il voulait me replonger dans ces souvenirs tout de suite, à peine après en avoir échappé ? Il voulait remuer le couteau dans la plaie ? C'était me voir brisée qui le satisfaisait ? Il pouvait aller se faire voir, je n'allais pas lui faire le plaisir de dire que je regrettais sa présence. Mais rien que d'y penser maintenant, je sentais mon cœur se serrer et la peur s'installer dans mon estomac. Et si je ne lui faisais pas plaisir en ne nourrissant pas sa curiosité, allait-il me le faire payer ? Cette question intérieure me fit soudainement trembler et il sembla le remarquer, puisque je l'entendis se lever d'un coup de son siège et s'approcher de moi.

Plus ses pas se rapprochaient, plus la panique devenait intense.
« Crystal ? Qu'est-ce qui ne va pas ? Me demanda-t-il d'une voix étrangement douce. »

Malheureusement, il posa sa main sur mon épaule et je me mis à crier tout en le repoussant brusquement, avant d'aller me recroqueviller dans un coin de la cuisine. Il n'y avait pas besoin de mot pour décrire ce que j'avais vécu. Mon corps parlait pour moi et il comprit très bien ce que ce dernier tentait de dire. Il leva les mains en l'air en signe de paix, s'approchant lentement avant de s'agenouiller devant moi doucement, sans baisser les bras.
« Je ne te ferai jamais de mal Crystal. Jamais, assura-t-il dans un murmure. Je sais que je t'ai blessée en t'abandonnant à cet homme et crois-moi, maintenant j'en paye le prix. Pas autant que toi, mais te voir dans cet état, te voir avoir peur de moi est bien plus douloureux que tu ne le penses...
- Ne dis pas ça quand tu ne sais pas par quoi je suis passée, répliquai-je en reniflant.
- Alors explique-le-moi s'il te plaît. J'ai besoin de savoir, de comprendre pour que je puisse te... te réconforter. Je ne suis pas doué pour ça, mais je ne veux plus te voir souffrir à cause d'un autre et encore moins, à cause de moi, déclara-t-il en abaissant petit à petit ses mains. »

Je ne l'avais jamais vu ainsi : aussi désemparé par la situation. Il ne contrôlait plus rien, comme moi je ne contrôlais plus ma propre vie. Nous étions tous les deux atteints d'un mal différent qui pour autant nous rapprochait. Je voulais le croire, je voulais m'abandonner une nouvelle fois dans ses bras, mais j'avais peur. Peur de ses réactions, de ce qui pouvait suivre.
« Crystal... Je ne peux pas t'obliger à tout me dire mais... mais tu te sentiras peut-être mieux en essayant de me partager ce qu'on t'a fait. Je veux t'aider, te soutenir, termina-t-il dans un soupir désespéré.
- Jungkook, je ne peux pas... Si je dis à haute voix ce qu'on m'a fait, ça voudra dire que c'est réellement arrivé, laissai-je entendre d'une voix tremblante.
- Malheureusement, le fait que tu ne veuilles pas le dire prouve déjà que c'est vraiment arrivé, répliqua-t-il doucement. »

Il n'avait pas tort. Mes larmes se mirent à couler sur mes joues, tandis qu'une triste grimace étirait mes lèvres et que je triturai nerveusement mes doigts. Est-ce qu'en parler allait me faire du bien ? Les médecins n'avaient pas arrêté de me dire que de parler à quelqu'un en qui j'avais confiance pourrait me permettre d'avoir un point d'ancrage, un soutien. Mais est-ce que Jungkook était la personne qui me fallait ? La triste vérité était que je n'avais que lui. Je n'avais pas revu Saphir depuis qu'on m'avait emmenée à l'hôpital, et même, je ne savais pas ce qui lui était arrivé, à elle et aux autres. Avaient-elles pu s'en sortir ou avaient-elles été ramenées à Domination's scent puisqu'une Doll ne pouvait rester sans maître ?

J'essuyai mes perles d'eau salée du dos de ma main avant de porter mes prunelles cristallines dans ses contraires. Il attendait patiemment que je dise quoi que ce soit et étrangement, son regard soulageait mes blessures intérieures. Il semblait réellement inquiet pour moi et prêt à m'aider.
« Je n'ai plus que toi Jungkook, murmurai-je en ramenant mes jambes contre moi.
- Moi aussi je n'ai plus que toi, dit-il aussitôt en s'asseyant à côté de moi sans pour autant me toucher, laissant de l'espace entre nous.
- Je... je ne pourrais pas tout te raconter...
- Je sais. Il te faudra du temps et je t'en laisserai. Il m'en a fallu pour que je te parle de ma vie, alors j'attendrai comme toi que tu te confies à moi, articula-t-il en relevant la tête vers le plafond.
- Pourquoi es-tu soudainement bienveillant avec moi ? Demandai-je sans le regarder.
- Je ne sais pas. Je n'ai pas l'impression de changer de comportement avec toi. Et toi ? Pourquoi as-tu changé de comportement avec moi ? Finit-il par me demander en retour en portant son attention sur moi.
- Je ne sais pas... Peut-être que la haine que j'ai ressentie pour toi a brisé le lien Doll-Maître, répondis-je en haussant les épaules. Ça te dérange que je te tutoie maintenant ? »

Ses pupilles restèrent figées quelques instants dans les miens, avant de dériver jusqu'à mes lèvres qu'il se mit à fixer longuement.
« Si tu te sens mieux ainsi, ça ne me dérange pas... En vrai, je suis plutôt soulagé que tu te libères enfin de ce lien. Malheureusement, il a fallu que je te blesse pour que tu y arrives de toi-même, termina-t-il dans un murmure.
- Tu sais que je ne pourrai pas te pardonner, du moins, pas tout de suite...
- Je sais... Tu m'as manqué Crystal, ajouta-t-il, me surprenant. »

Je clignais plusieurs fois des paupières, ne sachant pas quoi lui répondre. Bien sûr qu'il m'avait manqué et que surtout mon cœur battait toujours d'amour pour lui, mais je me sentais incapable de lui dire. Face à mon silence, il eut un petit rire, comprenant que je n'allais pas pouvoir dire quelque chose en retour. Il passa une main dans sa chevelure sombre, prit une grande inspiration puis s'excusa soudainement. La seconde d'après, il déposa doucement sa main sur ma joue et se pencha dans ma direction dans l'intention de m'embrasser. Mon corps se tendit d'un coup tandis que des images d'horreur traversaient mon subconscient. Je me mis à hurler en essayant de m'échapper et il se figea d'un coup.
« Crystal ! Crystal calme-toi ! Tenta-t-il de m'apaiser.
- S'il te plaît, ne me fais pas de mal... Je ne veux plus revivre ça... Le suppliai-je le corps secoué de sanglots.
- Je n'allais pas te frapper Crystal... je voulais juste t'embrasser, fit-il déconcerté.
- Justement... »

Un silence pesant s'installa entre nous et je compris bien rapidement qu'il savait. Il savait maintenant ce que m'avait fait Graham. Il se releva d'un coup, me faisant sursauter au passage et je le vis se diriger vers la sortie de la cuisine.
« Jungkook... Où est-ce que tu vas ? M'inquiétai-je en me remettant sur mes pieds à mon tour.
- Je vais le tuer. Je vais le tuer pour avoir osé te ... te ... Je ne peux même pas le dire ! S'écria-t-il en serrant fortement les poings. Je reviens.
- Non ne me laisse pas ! Criai-je en courant jusqu'à lui pour entourer sa taille de mes bras. Je t'en supplie, ne me laisse pas... sanglotai-je le visage caché dans son torse.
- Je ne peux pas le laisser impuni Crystal... Pas après ce qu'il t'a fait, souffla-t-il d'une voix étrangement peinée.
- Je ne désire pas le voir mort, tout ce que je veux c'est qu'on m'aide. Je ressens encore ses mains sur moi, l'odeur de sa peau sur la mienne. Je le sens à l'extérieur mais aussi à l'intérieur et ça me tue Jungkook ! Je ne sais pas comment m'en débarrasser ! Je suis déchirée dans tous les sens du terme et surtout j'ai honte... Comment puis-je me présenter devant toi alors qu'un autre homme m'a volé ce que je voulais toujours t'offrir ! »

Ma virginité, je voulais la céder qu'à celui que j'aimais et on me l'avait arrachée. Je n'étais qu'une déception maintenant, je ne pouvais qu'avoir honte de moi. Je haïssais Damien comme je me haïssais aussi pour ne pas avoir su me battre, me défendre contre lui. Avais-je baissé les bras trop tôt ?

Je sentis la paume du noiraud se poser contre ma joue, délicatement, pour relever mon visage vers lui. Sans me laisser le temps de faire quoi que ce soit, ses lèvres s'emparèrent des miennes. Au début, mon corps se mit à agir instinctivement en voulant me reculer, puis, comprenant que cette douceur sans nom était là pour me réconforter, il se détendit. De nouveau, mes larmes coulèrent et vinrent se joindre à notre baiser, le rendant tristement salé.

Il n'allait pas plus loin, juste une caresse sur ma pommette et une embrassade de soutien. Puis, il s'écarta lentement.
« Ne te sens jamais honteuse d'être à mes côtés, jamais. Je t'aiderai Crystal, je t'aiderai à l'oublier. Je te le promets. »

Il vint par la suite me serrer contre lui. L'odeur de son parfum atteignit mes narines et me calma d'un coup. Je me laissai aller dans cette étreinte, fermant les yeux en essayant d'ignorer mes peurs d'être dans les bras d'un homme.
Une seule personne pouvait m'aider à m'en sortir. Ce n'était que lui.
« Ne m'abandonne plus Jungkook... Ou j'en mourrais, murmurai-je en serrant son tee-shirt dans ma main. »

Hello tout le monde ! 

Voici voilà le chapitre 36 ! Court mais important, puisqu'il signe le nouveau départ de Crystal en temps que nouvelle femme "libre", mais pas sur le papier pour l'instant. 

Deux points de vue différents, deux souffrances différentes ! Qu'en avez-vous pensé ? 

Je vous dis à très bientôt pour le prochain chapitre qui sera lui aussi pas très long ! 

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