Chapitre 5

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4 septembre 2020
3 jours

Deux jours. Deux jours que j'étais au service de Monsieur Jeon et que l'échec me collait à la peau. Jungkook était un mur impénétrable. On ne pouvait rien connaître de lui, que cela soit au niveau de ses goûts et de ses envies, ou bien des indices sur sa vie, son présent et son passé. En quarante-huit heures, il n'avait pas quitté son statut de Maître inconnu. Il restait un véritable étranger pour moi, mais surtout, un homme rempli de mystères qui ne semblaient pas avoir de réponses...

Cependant, une Doll ne perdait jamais espoir et je savais que j'allais réussir à fissurer cette glace qui m'empêchait de me rapprocher de lui et que j'allais le rendre dépendant de moi, tel était mon devoir de poupée éduquée.

Ce jour-ci, je m'étais levée plus tôt, soit à six heures, pour préparer le petit-déjeuner de mon propriétaire. J'avais bien l'intention de tout exécuter parfaitement sans la moindre erreur. Il n'aurait plus l'occasion de me reprocher quelque chose après cela.

Je quittai ma chambre, un petit cachet blanc que je devais prendre se trouvant entre mes doigts et me dirigeai vers la cuisine. J'avalai rapidement le médicament venant de Domination's scent avec de l'eau puis entamai mon travail en préparant un repas matinal avec des œufs au plat et du bacon grillé, des tartines et du café qui coulait actuellement dans une cafetière. La table était dressée, l'assiette prête et il ne manquait qu'une chose : la présence de Monsieur Jeon. Comme si ma pensée avait été entendue, le principal concerné arriva dans la pièce, toujours aussi élégamment habillé que les jours précédents, son regard se promenant sur les meubles de la pièce avant de s'arrêter sur moi.
 « Bonjour Monsieur Jeon, le saluai-je en m'inclinant légèrement. Avez-vous passé une bonne nuit ?
 - Tout allait bien avant que je ne te voie, grogna-t-il en resserrant sa cravate noire. C'est quoi ça ? Ajouta-t-il en désignant le repas sur la table.
- J'ai préparé votre petit-déjeuner, répondis-je en tirant une chaise pour l'inviter à s'installer.
- Je ne mange pas le matin, déclara-t-il sur un ton las. »

Je le regardais sans dire un mot alors qu'au fond de moi, je savais que j'avais encore commis une erreur... Au moins, je savais maintenant qu'il ne prenait pas de petit-déjeuner. Je fixais l'assiette en silence, me disant que j'allais devoir jeter tout cela sans qu'il n'ait pris une seule bouchée. C'était du gâchis...
« Dépêche-toi de le manger, on part bientôt, lança-t-il en se dirigeant vers la sortie de la cuisine.
- On part ? Pour aller où ? L'interrogeai-je en attrapant la fourchette, puisqu'il voulait que je l'engloutisse.
- Je t'emmène à mon travail. Tu as cinq minutes pour terminer ton repas et me rejoindre dans l'entrée, finit-il en quittant rapidement la pièce. »

Je ne mis pas longtemps à ingurgiter les œufs et le bacon, mais je ne bus pas le café. Il nous était interdit à Domination's scent de s'en abreuver. Je rangeai par la suite rapidement la vaisselle dans le lave-vaisselle, avant de trottiner jusqu'à l'entrée où je le trouvais en train de regarder sa montre, sûrement pour vérifier que j'arrive bien à l'heure indiquée. Il soupira en me voyant me pointer à la minute près, mettant ses chaussures en cuir en silence et je fis de même avant de le suivre dans sa grande et luxueuse Mercedes noire. Assise sur la place passager à côté de lui, je ne portai pas mon regard dans sa direction lorsqu'il démarra et encore moins lorsqu'il s'engagea sur la route. J'allais enfin apprendre quelque chose sur lui à travers cette journée passée à son boulot. Comme nous le rappelait souvent Hans Kerberton : "Il n'y a rien de plus instructif que de voir un homme à son travail. C'est dans ces moments-là qu'il ne cache rien." Jungkook allait sûrement baisser ses défenses pour se concentrer sur son travail et alors, j'allais l'observer et prendre en note tout ce que je pourrais savoir sur lui.

Nous roulions dans le centre de Paris pour nous rapprocher du quartier des affaires. Les grands buildings se dessinaient tout autour de nous, les rues étaient bondées d'hommes et de femmes partant au travail. Nous arrivâmes devant un grand bâtiment moderne complètement vitré et portant le nom de l'entreprise marqué sur le dernier étage, écriture que je ne pouvais pas lire. Il entra dans le parking souterrain pour finir par se garer, mettant un point final à ce trajet qui s'était entièrement déroulé dans le silence. Il quitta le véhicule et se mit en marche sans même m'attendre. Légèrement désarçonnée par son attitude, je détachai rapidement ma ceinture de sécurité avant de partir à sa suite. Arrivée à sa hauteur, je gardai mes bras le long de mon corps tout en regardant l'entrée de l'entreprise dans laquelle nous venions de pénétrer. Il y avait beaucoup d'hommes en costard, tenant des dossiers dans leurs bras, mais aussi un nombre assez important de femmes libres, ce qui était assez surprenant.

Elles étaient toutes élégamment habillées, chaussées de talons hauts qui allongeaient leurs jambes, un maquillage parfait sur leur visage faisant d'autant plus ressortir leur beauté. Aucun sourire n'ornait leurs lèvres et lorsqu'elles remarquaient mon Maître, elles s'inclinaient simplement avant de partir assez vite. En promenant mon regard autour de moi, je pouvais voir de nombreuses publicités de cosmétique et de mode, me faisant comprendre dans quel marché s'était installée cette entreprise qui m'était encore inconnue. Mais je pouvais aussi voir ces hommes me détailler de la tête aux pieds, les prunelles brillantes d'intérêt pour ma personne et leurs pupilles scotchées sur mon collier en cristal, ou plutôt ma poitrine camouflée derrière ma chemise blanche.

Monsieur Jeon se rapprocha d'un ascenseur et entra dedans, moi toujours sur ses talons. Les portes métalliques se refermèrent en silence tandis que nous montâmes par la suite jusqu'au trentième étage. Je portai mon attention sur le noiraud qui restait droit, les mains dans ses poches, mais les muscles de son dos tendus trahissaient cet air détaché qu'il laissait transparaître. À peine nous sortîmes de la boîte en métal motorisée qu'un jeune homme à la chevelure châtaigne et à la carrure assez imposante - du fait de ses larges épaules - apparut devant nous, un grand sourire sur sa bouche pulpeuse et les bras écartés, accueillant joyeusement le brun.
« Jungkook, dix minutes de retard ! Mais dis-moi, tu voulais te faire désirer n'est-ce pas ! Fit cet étranger accompagné d'un clin d'œil.
- Il y avait du monde sur la route, répondit Monsieur Jeon en soupirant, passant à côté de l'homme.
- La bonne excuse, rigola-t-il en passant son bras autour de ses épaules. Mais qui est cette jeune femme ? Un nouveau mannequin ? S'enquit-il en me regardant avec un sourire, sourire qui disparut assez rapidement en voyant mon collier. Qu'est-ce que tu fais avec une Doll ? Lâcha-t-il plus sérieusement. »

Il se détacha de Jungkook pour s'arrêter devant moi afin d'observer avec attention le pendentif que je portais, pour par la suite porter ses iris bruns dans les miens.
« Ton prénom est Crystal, n'est-ce pas ? M'interrogea-t-il simplement.
- Tu perds ton temps, elle ne te répondra pas tant que je ne l'y autorise pas, souffla mon Maître.
- Et bien, autorise-la, rigola-t-il en retour.
- Je n'ai pas envie de l'entendre, refusa-t-il.
- Alors pourquoi l'avoir achetée si c'est pour ne pas vouloir qu'elle parle ? Demanda-t-il avec incompréhension.
- Je ne l'ai pas achetée... C'est un cadeau de Chandler. Bon, ce n'est pas tout ça mais tu as le dossier Jin ? Changea-t-il de sujet en fronçant les sourcils.
- Oui, il est dans la salle de réunion. Réunion qui commence dans... deux minutes et vingt-trois secondes exactement, annonça-t-il en regardant sa montre. »

Mon Maître acquiesça en silence d'un hochement de tête avant de se mettre en marche dans une direction précise. Son collègue, quant à lui, ne cessait de me regarder avec curiosité avant de me sourire. Je les suivais en restant bloquée dans mon mutisme, évitant l'échange visuel du châtain qui semblait attendre que je parle avec lui. Il devait être l'un des rares ignorants à ne pas savoir que la discussion était impossible avec une Doll. Je vis le noiraud s'apprêter à entrer dans une grande salle mais il se retourna d'un coup, me coupant dans mon élan pour pénétrer à mon tour dans la pièce.
« Attends-moi dans le salon, m'ordonna-t-il en pointant du doigt un canapé.
- Bien, Monsieur Jeon. »

Je pivotai simplement sur mes talons et allai m'asseoir sur l'un des meubles luxueux en cuir, comme me l'avait demandée mon propriétaire. Je croisai les jambes et posai mes mains sur mon genou, parcourant de mes prunelles le lieu dans lequel je me trouvais. Toutes les personnes travaillant ici et qui passaient devant moi laissaient souvent traîner leur regard dans ma direction, me contemplant avec intérêt. Pour les femmes, leurs expressions démontraient de la pitié, de la compassion ou bien de la haine. Mais pour le sexe opposé, c'était soit de l'indifférence, de la curiosité ou bien de l'envie. Bien évidemment, je les ignorais tous, attendant patiemment que mon Maître ait terminé sa réunion pour venir me chercher.

Cela faisait déjà deux bonnes heures que je patientais et plusieurs personnes étaient déjà venues me voir pour plusieurs intentions : me parler, me demander si je voulais boire quelque chose ou bien essayer de m'emmener dans une pièce pour "me sauter salement" comme on m'avait proposé. Mais pour tous, ils n'avaient rien reçu de ma part, pas un seul mot ni regard.
« T'as vu la Doll assise là ? Entendis-je quelqu'un murmurer à un autre.
- Ouais et franchement, j'en ai vu des plus bonnes, répondit l'autre dans un ricanement.
- Tu crois qu'elle appartient à qui ?
- Aucune idée, quand je suis arrivé elle était déjà là, lâcha-t-il dans un soupir.
- Je vais aller la voir.
- T'es fou ! Il ne faut pas que Monsieur Jeon nous voie à ne rien faire, ou on va passer un mauvais quart d'heure, refusa le deuxième homme avant de partir à en discerner le son de ses pieds qui s'éloignaient. »

Ce fut de nouveau le silence autour de moi, le personnel s'étant enfin reconcentré sur son travail tandis que j'attendais, encore et toujours, durant de longues heures. Mais rien n'allait pouvoir me faire bouger de ma place.

Mon Maître m'avait donné un ordre et j'allais m'y tenir.

Alors que deux autres heures s'étaient écoulées sans que je ne me déplace une seule fois, que cela soit pour dégourdir mes jambes ou bien étirer mon dos qui commençait à se tendre, je fus témoin d'une nouvelle discussion se déroulant dans mon dos. Mais cette fois-ci entre deux femmes en pleine pause-café.
« Est-ce que tu savais que le sujet de la réunion aujourd'hui était à propos de la commande faite par le roi. Apparemment, il demanderait de la cosmétique pour ses nombreuses Dolls et des vêtements uniques, lança la première.
- Ça va être un grand défi pour Jeon's Industrie, souffla la seconde. Déjà que Monsieur Jeon est intransigeant en temps normal, il va l'être encore plus maintenant. On va avoir des cheveux blancs avant l'âge à cause de la pression qu'il nous met...
- Heureusement que Monsieur Kim arrange tout lorsqu'il vient prendre le café avec nous. C'est bien l'un des rares hommes dont j'apprécie la présence et qui ne te fait pas te sentir comme une moins que rien lorsque tu te tiens à côté de lui, glissa-t-elle avec découragement.
- Monsieur Jeon n'était pas aussi fermé avant il y a quatre mois, ou du moins, il était plus facile à vivre. D'ailleurs, avant je pouvais me vanter d'avoir un patron acceptable mais maintenant, il est comme tous les hommes. Tu savais qu'il avait couché avec Katty ? Il l'a forcée en la menaçant de la virer si elle refusait. Mais le pire, c'est qu'il lui a même conseillé de raconter à tout le monde qu'il l'avait prise dans son bureau, finit-elle avec une tonalité qui démontrait parfaitement son dégoût.
- Vraiment ? Mais ça date de quand ? La questionna-t-elle surprise.
- Hier. Elle m'a dit qu'il l'a sautée et en même pas une heure, il remettait ses habits. Mais le pire dedans, c'est qu'apparemment, il ne semblait pas prendre du plaisir alors qu'elle, elle en voyait de toutes les couleurs, alors qu'elle n'était pas consentante, précisa-t-elle avec autant d'amertume.
- Déjà qu'il a un physique d'Apollon, si en plus c'est un dieu du sexe... Comment veux-tu lui tenir tête s'il sait te faire monter au septième ciel sans même atteindre lui-même l'orgasme. Crois-moi, les hommes comme lui sont les plus dangereux. Ils nous considèrent comme un vulgaire morceau de viande et t'utilisent quand ils veulent, faisant en sorte par la suite que tu en redemandes toujours plus et donc tu resteras toujours à genoux devant eux, déclara-t-elle en écrasant son gobelet dans sa main avant de le jeter dans la poubelle.
- En tout cas, il est fort pour faire croire qu'il est quelqu'un de bien alors qu'il est un être de la pire espèce. Même si je risque de perdre mon travail, j'espère que son entreprise va tomber. Il comprendra qu'il est un être humain comme nous...
- Jess, ce n'est pas bien de souhaiter le malheur des autres, ironisa sa collègue.
- Oh excuse-moi, ma langue a fourché, plaisanta-t-elle en retour, entrant parfaitement dans son jeu tout en s'éloignant toutes deux. »

Monsieur Kerberton avait raison, on en apprenait toujours sur le lieu de travail de notre Maître. D'après ce que j'avais entendu, Monsieur Jeon était un manipulateur et un homme peu apprécié par le personnel féminin. Mais surtout, il avait eu un rapport avec l'une de ses employées et qu'il ne semblait pas en avoir ressenti du plaisir, d'après les dires de ces deux femmes. J'avais déjà entendu parler de ces hommes qui n'aimaient pas réellement le sexe et avaient des pratiques sexuelles que par nécessité. Était-ce le cas de mon propriétaire ?

Alors que je pensais commencer à le comprendre, de nouvelles interrogations à son sujet faisaient surface. À croire qu'on ne voulait pas que je connaisse Jungkook...

Je sentis soudainement un poids sur le canapé à côté de moi, mais je n'y fis pas attention, gardant mon regard porté dans la direction d'où mon maître allait arriver pour me demander de revenir avec lui. Une main se posa sur ma cuisse, la pressant doucement, glissant dessus jusqu'en haut avant de diverger vers mon entrejambe. Je ne réagissais pas, laissant la personne me toucher, puisque Monsieur Jeon ne m'avait pas demandé de me défendre et de repousser les hommes qui voulaient avoir un contact physique avec moi.
« Quel est ton petit nom la Doll ? Me demanda une voix masculine mais comme tous les autres, il reçut que du silence de ma part. Tu veux peut-être me le dire dans une pièce où l'on ne sera rien que tous les deux, continua-t-il de façon plus insistante, sa main devenant bien plus désireuse sur ma cuisse. »

Voyant toujours aucune réaction de ma part, il se leva et se plaça devant moi, attrapant mon menton pour que je le regarde enfin. Un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres craquelées par un manque d'hydratation, dévoilant une dentition blanche mais pas parfaite. Sa main libre vint défaire les premiers boutons de ma chemise avant qu'il ne tire sur l'un des deux pans pour découvrir ma clavicule gauche. À la vue de mon prénom, il sembla encore plus heureux de sa découverte.
« Alors Crystal, est-ce que tu as envie de découvrir un véritable homme au lit ? Lâcha-t-il malicieusement. »

Mais toujours aucune réponse de ma part ce qui l'énerva aussitôt. Il prit vivement mon poignet et tira dessus, m'obligeant à me mettre sur mes pieds d'un bond. N'ayant pas le droit de répliquer, je ne fis rien pour me sortir de l'emprise qu'il avait sur mon bras. Pourtant, s'il tentait de me faire quitter ce salon, je n'aurais pas d'autre choix que de le forcer à me lâcher puisque mon Maître m'avait ordonné de rester ici.

Des pas se firent entendre et peu de temps après, Monsieur Jeon accompagné de ce fameux Jin arrivèrent. Lorsqu'il posa ses prunelles noires sur l'homme qui me tenait, il fronça aussitôt les sourcils, croisant ses bras sur son torse sans pour autant se rapprocher de moi.
« Mais qu'est-ce que tu attends pour te défendre Crystal ? Râla-t-il sur un ton mécontent. »

Il n'en fallut pas plus pour moi. Je frappai rapidement le poignet de l'homme pour qu'il me lâche mais ne m'arrêtai pas à ce simple geste. Ce fut à mon tour de l'attraper et après avoir tordu son bras dans son dos, je balayai ses jambes sans peine, le faisant chuter durement sur le ventre, alors que je continuais ma clé de bras, le faisant gémir de douleur.
« Laisse-le, intervint Jungkook. Je pense qu'il a compris maintenant, tout comme vous autres. Elle est ma Doll, annonça-t-il froidement à toutes les personnes qui avaient assisté à la scène tandis que je me relevais. Quant à toi, je ne veux plus te voir dans cette entreprise. Kim te passera ta fiche de renvoi, termina-t-il en lui tournant le dos pour me faire face. »

Le noiraud attrapa brusquement mon bras pour me tirer dans une direction avant de me pousser en avant, m'obligeant à marcher devant lui alors que je ne savais pas où nous devions aller. Le châtain nous suivait toujours, ce sourire qui semblait éternel sur ses lèvres pulpeuses, alors que j'aurai pensé qu'il allait se faner face à une telle scène. À croire que s'était tellement courant qu'il en était habitué... Alors que j'allais continuer à marcher machinalement, mon propriétaire me reprit le bras pour me faire entrer dans un bureau, refermant la porte une fois tous les trois entrés.
« Qu'est-ce que tu foutais là-bas ? Me questionna-t-il sur un ton froid.
- Je vous attendais. Vous m'aviez demandé de rester ici durant votre réunion, répondis-je sans comprendre la raison de sa question.
- Ça fait quatre heures que tu poireautes là-bas ! Tu ne t'es pas dit que la réunion s'était terminée et que j'étais dans mon bureau ? S'énerva-t-il.
- Si on voit les choses comme ça, toi non plus cela ne t'a pas inquiété qu'elle ne soit pas avec toi, lança d'un coup son collègue, appuyé confortablement contre la porte.
- Je ne t'ai pas sonné, grogna le brun.
- Le respect des aînés de nos jours n'est plus ce qu'il était avant, plaisanta-t-il. Jungkook, c'est une Doll. Tu sais très bien que quand tu lui donnes un ordre, elle le suivra à la lettre, ajouta-t-il plus sérieusement. Elles ne pourront pas être comme nous, à réfléchir si une personne met du temps à revenir.
- Je sais, je ne suis pas idiot... Contrairement à elle, finit-il toujours avec amertume. »

Alors qu'ils débattaient sur ma condition - qui me faisait obéir aux doigts et à l'œil ou bien être une parfaite idiote qui serait capable de se jeter d'une falaise si on lui demandait, comme dirait Monsieur Jeon - je restais dans mon coin, serrant les jambes en passant lentement mon poids sur l'une puis l'autre. Mais rapidement, ils firent converger leur regard sur moi, alors je m'arrêtai aussitôt de bouger, me tenant de nouveau droite, ce qui fit rire l'un et soupirer l'autre. L'homme à la chevelure d'un châtain foncé finit par quitter le bureau tandis que le noiraud allait s'asseoir derrière le meuble donnant le nom à cette pièce, en expirant longuement une énième fois par le nez. Bien vite, je me remis à me placer sur une jambe puis une autre, essayant de rester la plus silencieuse possible puisqu'il avait porté son attention sur une feuille qu'il tenait dans sa main.
« Qu'est-ce que tu as à te dandiner ainsi ? Lâcha-t-il avec exaspération. Et ne me dis pas qu'il n'y a rien, ajouta-t-il rapidement en me voyant ouvrir la bouche.
- J'ai envie d'aller aux toilettes, avouai-je comme il m'avait demandé de faire.
- Voilà ce que ça fait de rester quatre heures, le cul sur un canapé, laissa-t-il entendre en roulant des yeux. Vas-y, m'autorisa-t-il à sortir pour soulager ma vessie. »

Je m'inclinai rapidement pour le remercier avant de quitter aussi rapidement son bureau à la recherche de WC. Alors que je marchais dans le couloir, je sentis une nouvelle présence à côté de moi pour ensuite reconnaître l'homme aux larges épaules qui restait avec mon Maître. Je ne fis pas plus attention à lui et son sourire, ne me demandant même pas pourquoi il marchait avec moi, mains dans ses poches. Mais bien rapidement, il prit la parole sur un ton joyeux :
« Je ne me suis pas présenté ! Je m'appelle Seokjin Kim et je suis le co-directeur de Jeon's Industrie ou le sous-fifre de Jungkook, comme tu veux. Alors, comme ça Jimin t'a achetée comme cadeau pour Jungkook, continua-t-il en cherchant à converser avec moi. »

Mes lèvres restèrent fermées tandis que je repérais enfin la porte de ces toilettes. Je n'attendis pas une seconde de plus et me dirigeai vers elle, le châtain toujours sur mes talons.
« Tu n'es pas très bavarde ! Rigola-t-il. Ah oui, c'est vrai que si Jungkook ne t'y a pas autorisée, tu ne peux pas me parler. »

Je ne disais mot et entrai dans les WC, refermant aussitôt la porte après avoir pénétré dans le lieu. J'allai vite aux toilettes et fis ma petite affaire en silence. Je ressortis du petit enclos et me dirigeai vers les lavabos pour me laver les mains. Alors que l'eau coulait sur ma peau pour en retirer le savon, je sentis sur moi un regard insistant. Je tournai à peine mon visage et tombai nez à nez avec une jeune femme blonde aux yeux vairons. En la regardant, je pensais tout de suite qu'elle avait les caractéristiques requises pour être une parfaite Doll : un visage fin, des joues creuses, une peau sans imperfection, des lèvres attirantes, un nez élégant, une silhouette élancée et voluptueuse. Ce qui était étonnant chez elle, c'était son sourire sur ses croissants de chair teintés de rouge.
« Alors, c'est toi la Doll du grand Jungkook Jeon ? M'interpella-t-elle sans agressivité dans la voix. »

Sa question et sa douceur me prirent de court. Je n'avais pas vu cette femme lorsque j'étais arrivée dans l'entreprise avec mon Maître... Soit les nouvelles se propageaient rapidement, soit elle s'était informée avant tout le monde. En ne voyant aucune réaction de ma part, elle sourit plus grandement, se rapprochant encore de moi pour découvrir ma clavicule de ma chemise dans l'intention de connaître mon prénom.
« Crystal... C'est très joli, me complimenta-t-elle. Moi c'est Katty. Je peux te poser une question à propos de ton Maître ? Me demanda-t-elle la permission, ne perdant pas son ton jovial.
- Bien sûr, lui accordai-je simplement.
- Est-ce que Jeon te maltraite ? Me questionna-t-elle, son sourire gai devenant soudainement malicieux. »

Monsieur Jeon me maltraitait ? Que voulait-elle dire par maltraitance ? Je n'avais jamais entendu un tel mot, sa signification m'échappait et m'empêchait de répondre à sa question. Est-ce que cela voulait dire qu'il ne me traitait pas comme la Doll que j'étais ? Si c'était cela, alors oui, il me maltraitait lorsqu'il refusait que je fasse mon travail...
« Oui, répondis-je, certaine de ce que je prononçais.
- Et qu'est-ce que tu ressens ? Continua-t-elle en posant sa main sur mon épaule.
- Rien, dis-je sans bouger, mes mains humides en suspens au-dessus du lavabo.
- Exactement. Tu ne ressens rien face à l'injustice parce que tu n'es qu'une Doll. Mais le jour viendra où vous vous réveillerez toutes et rejoindrez notre cause. Tu es libre Crystal, Jeon n'a aucun pouvoir sur toi, sache-le, finit-elle avant de quitter les toilettes. »

Je ne comprenais pas ce qu'elle venait de me dire. Je n'étais qu'une Doll pas une femme libre, alors comment pouvait-elle croire que la liberté m'était acquise ? Monsieur Kerberton nous avait toujours appris que nous étions différentes des femmes libres. Nous étions des objets vivants, mais est-ce qu'un objet pouvait être qualifié de "libre" ? Bien sûr que non, ce mot ne lui était pas adapté, comme pour les poupées éduquées.

Cette Katty se trompait à mon sujet.

Je finis par enfin sortir des WC et me stoppai net en rencontrant juste devant moi mon Maître qui avait la main levée, comme prêt à actionner la poignée pour entrer.

Lorsqu'il me vit, il croisa les bras en fronçant les sourcils tout en se reculant de quelques pas pour me permettre de sortir complètement des cabinets.
« Tu en as mis du temps pour pisser, grogna-t-il.
- Excusez-moi, fis-je en inclinant la tête.
- Ouais c'est ça, balaya-t-il l'air de la main. Viens, on rentre. »

Il avait déjà terminé sa journée ? Je ne le questionnai pas à ce sujet et me contentai de le suivre en silence et docilement. Nous passâmes devant Monsieur Kim qui nous saluait de la main, j'y répondis en me courbant respectueusement en avant. Son sourire s'agrandit aussitôt en voyant ma première interaction avec lui et avant que je n'entre dans l'ascenseur, je l'entendis dire qu'il avait été enchanté de me rencontrer. Tous deux dans l'espace clos métallique, nous ne nous échangions aucun mot, pas même un regard. Je voyais bien qu'il voulait rentrer au plus vite chez lui mais je n'en comprenais pas son empressement. Nous quittâmes Jeon's Industrie à bord de sa Mercedes. Il roulait rapidement sur la route du centre-ville comme si la limitation de vitesse ne le préoccupait guère, seule son envie de rentrer prédominait. Nous arrivâmes enfin à son domaine. Une fois garé dans les graviers blancs, il éteignit rapidement le moteur pour quitter aussi vite le véhicule et rentrer dans la maison. Je fis de même mais plus posément, prenant le temps de me déchausser dans l'entrée et de ranger mes chaussures dans le placard à disposition, alors que je l'entendais gravir quatre par quatre les marches de l'escalier.

Je ne comprenais pas sa soudaine précipitation et pourquoi il voulait rentrer si tôt. Alors que je marchais dans le salon-bar, je repérai au sol la chemise de mon propriétaire, qu'il avait sûrement retirée sur son passage. Je la ramassai tranquillement avant de relever mon regard sur l'homme de la maison qui descendait de nouveau l'escalier, vêtu d'un simple short noir de sport. Il ne me jeta qu'un simple bref coup d'œil avant d'entrer dans l'un des cubes de verre de l'habitation, qui se trouvait justement être la salle de sport. Je pliai le vêtement que je tenais dans mes mains tout en me dirigeant vers la pièce où il se trouvait, le voyant en train de lever du poids sur la machine à disposition. Il soulevait un poids considérable dès le début et je voyais très bien que cela lui demandait un grand effort. Je lâchai rapidement la chemise que j'avais gardée pour venir placer mes paumes sous ses bras pour les soutenir et ne pas qu'il se blesse lorsqu'il manqua de lâcher trop violemment les sangles.

L'un en face de l'autre, nous nous fixions sans rien dire, avant qu'il ne soupire bruyamment et qu'il ne me décale sur le côté pour se relever, se massant les poignets avec une grimace.
« Vous vous êtes fait mal ? L'interrogeai-je en me rapprochant de lui pour vérifier la zone qui semblait le faire souffrir.
- Non, répondit-il sèchement en levant la main pour me stopper dans mon geste. »

Je m'écartai donc de nouveau, me remettant dans mon coin, les bras croisés dans mon dos mais je fus surprise de le voir se planter devant moi, ses bras au niveau de son torse nu.

Je compris grâce à la contraction de ses muscles faciaux qu'il se contenait pour ne pas s'énerver, mais était-ce contre moi ? Il passa sa langue à l'intérieur de sa joue pour soupirer longuement.
« Pourquoi as-tu attendu que j'arrive pour le repousser ? Lâcha-t-il d'un coup.
- Je vous demande pardon ? Fis-je, ne comprenant pas sa question.
- Cet homme qui ne souhaitait que te sauter, pourquoi tu ne l'as pas repoussé ? S'agaça-t-il.
- Parce que vous ne m'aviez pas autorisée à le faire, déclarai-je comme si c'était une évidence, ce que c'était pour moi.
- Tu te fous de moi ! Si je n'étais pas arrivé à temps, tu aurais laissé ce gars t'emmener dans une autre pièce pour te faire baiser ?
- Non. Vous m'avez donné l'ordre de rester dans le salon, donc je n'allais pas quitter cette pièce. Mais s'il avait décidé d'avoir un rapport sexuel avec moi dans ce salon, étant un homme, je ne pouvais refuser, articulai-je sans aucun ressentiment. »

Ma réponse sembla peu lui plaire à en voir le froncement accentué de ses sourcils. Il réduisit brutalement l'écart entre nous pour me plaquer contre la vitre, plaçant son avant-bras au-dessus de mon crâne, rapprochant son visage du mien.
« Les Dolls vivent pour se faire baiser, grinça-t-il des dents.
- Nous vivons pour satisfaire l'homme qui nous achète et les hommes sont adorateurs de sexe. Donc oui, cela revient à dire que notre éducation nous pousse à vivre ainsi, lui accordai-je calmement.
- Pas tous les hommes aiment le sexe, répliqua-t-il en se redressant.
- Peut-être mais vous Monsieur Jeon, faites partie de cette généralité.
- Ah bon ? Ricana-t-il, amusé par ma remarque.
- Oui. Monsieur Park m'a achetée pour vous et pour faire revenir ce désir sexuel. De plus, j'ai entendu que vous aviez eu un rapport avec une femme de votre entreprise du nom de Katty hier, argumentai-je en le regardant dans les yeux.
- Comment sais-tu ça ? Fit-il froidement.
- J'ai entendu deux femmes en parler. Vous devriez faire attention car on parle de vous et pas en bien Monsieur Jeon ... Pourquoi continuez-vous à voir des femmes libres alors que vous m'avez ? Demandai-je simplement par la suite.
- Tu serais jalouse que je ne m'occupe pas de toi ? Lâcha-t-il sur un ton espiègle.
- La jalousie est un sentiment humain. Je suis incapable de le ressentir.
- Alors c'est comme moi, je suis incapable de prendre une Doll, répliqua-t-il sérieusement.
- Pourquoi donc ? Les hommes font pourtant de nombreuses louanges sur nos pratiques sexuelles ? Fis-je avec incompréhension.
- Qu'est-ce que tu as ressenti lorsque tu as pu me toucher ? Me questionna-t-il en s'appuyant contre la vitre.
- Rien.
- Et bien voilà. Tant que tu ne ressentiras rien et que tu n'arrêteras pas de simuler, entre nous il ne se passera rien et tu resteras vierge, annonça-t-il en fronçant les sourcils.
- Permettez-moi de vous contredire Monsieur Jeon, mais je pense que vous vous trompez. Le plaisir ne doit pas obligatoirement être véridique pour que son partenaire en ressente, eu-je l'audace de dire mais avec respect.
- Ah oui ? Prouve-le-moi. Excite-moi mais sans simuler le plaisir, laissa-t-il entendre avec un sourire en coin. »

Ce qu'il me demandait était complètement contraire à ce qu'on m'avait toujours appris. La simulation avait eu un point d'honneur dans notre éducation et devoir faire abstraction de ce qu'on m'avait toujours appris m'était presque impossible. Mais cela sonnait comme un ordre de sa part. De plus, si j'arrivais à lui prouver que nous apportions autant de plaisir voire plus qu'une femme libre, si je devais tout mettre de côté pour lui devenir indispensable, alors je me devais de le faire sans aucune hésitation. Il me fixait, attendant une réponse de ma part et j'acquiesçai finalement avec un petit hochement de tête. Je finis par me rapprocher de lui qui était toujours adossé contre la vitre et vins faire glisser le bout de mes doigts sur la peau de son torse, avant de décroiser ses bras pour les entourer autour de ma taille. Ses grandes mains empoignèrent mes hanches tandis que je venais me mettre sur la pointe des pieds pour faire frôler mes lèvres sur les siennes. Ce fut lui qui prit l'initiative de les coller ensemble tout en échangeant nos places, me retrouvant alors à mon tour sur cette surface de verre.

Contrairement à la première fois, quand j'avais essayé d'avoir un contact physique avec lui, il participait complètement et même était entreprenant, mais dans un seul et unique but : prouver que je ne peux pas simuler indéfiniment. Ses doigts glissèrent sous ma chemise, ses paumes chaudes se retrouvèrent sur ma peau, mais je ne frissonnais pas et ne ressentais rien à travers ses touchers experts. Le baiser que nous nous échangions devint plus intense. Ses croissants de chair se pressaient avec plus d'avidité contre les miens, mais aucun de nous deux ne faisait entendre son contentement à travers de simples soupirs ou petits gémissements. Il enleva ses mains de dessous ma chemise pour retirer le vêtement lui-même, suivi rapidement de mon soutien-gorge. Il délaissa ma bouche pour faire promener la sienne sur ma poitrine découverte tandis que j'entremêlais mes doigts dans sa chevelure de corbeau. Mais lorsqu'il prit mon sein entre ses lèvres, j'eus instinctivement le réflexe de pousser un gémissement sans pour autant que ce soit sous l'effet du plaisir. Il mordit soudainement mon mamelon avant de relever son visage vers moi.
« J'ai dit, aucune simulation, me rappela-t-il dans un grognement. »

Aucune simulation mais je devais l'exciter et sincèrement, je ne savais pas quelle façon adopter... Dans un petit élan de courage, je rapprochai nos deux bassins, les collant l'un contre l'autre. Je vis un sourire sur ses lèvres avant que je ne dépose les miennes dessus. Je pressai par la suite ma langue contre sa lèvre inférieure, il comprit le message et laissa nos deux muscles se rencontrer. Si quelqu'un regardait cette scène, il la trouverait sûrement étrange. Nous ressemblions à deux personnes qui semblaient s'offrir l'un à l'autre mais qui ne montraient aucun signe de plaisir ressenti, ne serait-ce que par l'un des partenaires... En vérité, ce n'était pas un échange passionnel, mais plus un duel pour savoir qui des deux réussirait à prouver à l'autre que ses convictions étaient les bonnes. Il attrapa soudainement ma main tout en mordillant ma lèvre inférieure et la porta à son entrejambe.
« Est-ce que tu sens quelque chose ? Murmura-t-il contre ma bouche.
- Non, répondis-je de la même manière.
- C'est normal, parce que tu ne m'excites pas, déclara-t-il plus sèchement en s'écartant de moi. »

Il me lança un dernier regard avant de quitter la salle de sport, me laissant comme à chaque fois seule, mais aujourd'hui à moitié dévêtue. Encore une fois, mon Maître avait eu le dernier mot et maintenant, je n'étais plus sûre de pouvoir le faire changer d'avis sur les Dolls... 


~ Domination's scent - Éclosion ~


Chapitre 5 terminé ! 

On retrouve la longueur habituelle haha ! 

Beaucoup, beaucoup d'informations et de nouveaux personnages comme Seokjin et Katty !

La relation JK et Crystal ne s'améliore pas et semble être loin de s'améliorer haha ! 

Que pensez-vous de JK justement ? 

Et que pensez-vous de Jin et Katty ? 


N'hésitez pas à me faire part de toutes vos interrogations et à bientôt pour le prochain chapitre ! 


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