✨~[II/50]~✨

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Livre II : Chapitre 50


Joy avait les pieds dans le sable et les mains levées comme pour s'approcher le plus possible du ciel. Des vaguelettes venaient lui caresser les talons et tremper le sable déjà humide et gorgé de pluie ; ses mains brandies comme de armes étaient martelées par des gouttelettes glacées.

Drake avait eu la bêtise de lui envoyer cinq soldats contrôlés par la Toxine ; or ils se battaient de manière mécanique, comme des automates, n'étaient pas rapides et ne réagissaient que rarement à ses attaques. Ils se contentaient de charger, les yeux vides, et d'essayer de l'atteindre du bout de leur épée. Cave leur avait expliqué que Drake pouvait donner des ordres généraux à ses soldats, comme « attaquer » ou « tuer le plus de Dragomirs possibles », mais qu'il ne pouvait prendre possession que d'un seul de ses pantins à la fois. Il pouvait alors parler avec leurs lèvres, se battre avec leurs bras, courir avec leurs jambes. Un peu comme la possession qui était une science complexe de l'univers videntis dont leur avait déjà parlé Cave, sauf que la Toxine était à une échelle bien plus grande qu'un simple individu.

Des mèches noires et raides collées à son front trempé, elle ferma les yeux et sentit une immense vague s'écraser sur ses adversaires ; c'était toujours plus facile de contrôler l'eau lorsque la mer était houleuse. Rouvrant les yeux, elle chercha du regard les corps, mais l'océan les avait sans doute déjà emportés vers le large.

Elle avait vu Ash acculé contre un tronc d'arbre, encerclé par les soldats, et Lukas se prendre deux flèches et s'effondrer comme une poupée de chiffon plus loin, mais elle s'interdisait de s'inquiéter pour eux, pour leur sécurité. À présent, même si elle les cherchait des yeux, elle ne les voyait pas. Penser à eux, à l'éventualité de leur mort, l'horrifiait et elle sentait ses doigts trembler dès qu'elle y pensait, alors autant mettre ses idées noires de côté pour l'instant et se concentrer sur ses adversaires. Une nouvelle vague de guerriers apparut en haut de la butte sablonneuse qui les séparait du champ de bataille principal – ils s'étaient trop écartés des combats pour voir Luis et Cave batailler dans la clairière avec les autres. Tous trois s'étaient réfugiés derrière la colline dans l'espoir d'encercler leurs ennemis en les prenant à revers mais, après la disparition d'Ash et de Lukas, elle était seule contre tous les soldats qui se trouvaient ici. Sa détermination laissait lentement place au découragement. Ils la poussaient vers la mer, et elle savait que si elle reculait encore d'un pas, elle tremperait dans l'eau jusqu'à la taille, ce qui rendrait le combat bien plus compliqué.

Sortant de son fourreau un long couteau, elle le brandit devant elle, un air de défi sur le visage. Nakar, son poignard au manche de nacre, était la seule arme qu'il lui restait : son pistolet était depuis longtemps inutilisable et le katana qu'elle avait trouvé sur un corps s'était cassé lorsqu'elle avait transpercé un Egna. Tendant le couteau devant elle comme une lance, elle envoya en même temps des litres d'eau à la tête de ses opposants, mais si certains vacillèrent et tombèrent dans les vagues, ils se furent vite relevés. Ses capacités de Selkie faiblissaient. Elle n'arrivait même plus à garder sa peau et ses cheveux imperméables, et elle était trempée de la tête aux pieds. En revanche, elle n'avait pas froid, mais elle savait que ce pouvoir-là disparaitrait bientôt aussi et qu'elle gèlerait autant que ceux qu'elle attaquait.

Donnant un coup de couteau à l'un des soldats, elle enchaîna en en poussant un autre d'un coup de pied dans les vagues écumantes, et, sur ses ordres, les flots l'engloutirent, l'avalèrent goulûment et le maintinrent écrasé sous les vagues jusqu'à ce qu'il cesse de bouger. D'un autre mouvement de poignet, elle désarma un autre des toutous de Drake, mais elle ne remarqua pas, par conséquent, qu'un autre la saisissait par derrière et la poussait à terre. L'eau était ici assez profonde pour qu'elle se retrouve entièrement submergée par les flots écumants. Elle parvint à former une bulle d'air autour de ses lèvres le temps de se redresser, mais un Faucon la maintint fermement contre le sable, la tête sous l'eau. Sa respiration ne serait assurée que pour quelques instants, et, bientôt, elle étoufferait.

La bulle d'air s'amenuisait déjà.

Joy essaya de se débattre, de s'arracher à la poigne de fer de son opposant, mais il était trop fort, et elle avait perdu Nakar dans la mêlée. Prenant une dernière respiration, elle sentit la bulle éclater.

Plus qu'une solution ; elle arracha son manteau en peau de phoque de ses épaule où il était attaché et s'en enveloppa. Elle ne s'attarda pas sur la transformation tant elle était devenue normale pour elle – elle savait se transformer avant même d'arriver à l'Académie, grâce à son frère qui était un élève depuis des années et lui enseignait toujours tout ce qu'il apprenait. Lorsqu'elle eut prit sa forme de phoque, elle glissa entre les doigts du soldat et s'enfuit dans la mer.

L'eau n'était pas très profonde là où elle était, mais les vagues étaient immenses, et elle préféra rester près du fond. Son petit ventre couvert de fourrure s'éraflant contre le sable et les galets, elle fila ventre à terre et évita avec un haut-le-cœur les corps qui gisaient au fond de l'eau. Enfin, elle arriva au Grand Bleu, et put nager paresseusement en cercle pour se calmer et reprendre ses esprits. Alors qu'elle récupérait tant bien que mal, ses petits yeux noirs de phoque tombèrent sur un éclat nacré au bord du précipice qu'était le Grand Bleu. Se propulsant d'un coup de queue vers l'étincelle qu'elle avait aperçue, elle vit bien vite qu'il s'agissait de Nakar, son couteau, qu'elle avait dû lâcher en se faisant entraîner sous l'eau et que les courants avaient balloté vers le fond. Elle le saisit entre ses petites dents pointues et nagea vers la côte, en faisant un arc soigneux pour ne pas réapparaître là où elle avait plongé.

Émergeant enfin, elle sortit la tête de l'eau, retira son manteau et prit une grande goulée d'air. Ayant du mal à nager dans ses vêtements alourdis par le sel, elle se débattit pour rejoindre la rive, et parvint finalement à fouler le sable glacé. Trempée de la tête aux pieds, elle jeta un coup d'œil vers ceux qui avaient essayé de la noyer ; ils donnaient des coups d'épée dans l'eau pour tenter de l'achever, et ne l'avaient pas encore remarquée. Prestement, elle se dirigea vers la forêt et se faufila entre les arbres jusqu'à atteindre une clairière où les arbres se clairsemaient et où elle n'entendait presque plus la clameur du combat. S'adossant à un gros rocher, elle reprit difficilement son souffle, le manche nacré de son arme dans la main, et réunit sa concentration pour se sécher avec ses pouvoirs de Selkie. Ses vêtements étaient encore humides, mais plus trempés, et c'était déjà ça. Lorsqu'elle eut reprit ses esprits, elle se releva et chemina, hagarde, entre les arbres de la forêt jusqu'à arriver à la lisière du bois.

L'île Polemos, sur laquelle se déroulaient les combats et qui paraissait si petite de loin, était en fait assez grande, avec un côté de plage et un côté de falaises. Toutes les plages étaient couvertes d'arbres, sauf celle où elle avait combattu ; la forêt couvrait les deux côtés de l'endroit, et au centre se trouvait une longue bande de terre nue, qui allait de la falaise où s'étaient installés les Dragomirs à la plage où elle avait failli se noyer, en passant pas l'énorme clairière qui servait de champ de bataille. Dès qu'elle vit le combat qui faisait rage, elle sentit ses jambes faiblir et le découragement la submerger. Il n'y avait pas beaucoup de victimes de leur côté, mais la moitié de leurs armées étaient dans les tentes de l'infirmerie, blessés ou inconscients. Elle ne voyait nulle part Ash et Lukas, et Lym, Shay, Kosh, Larrow et Elyra n'étaient toujours pas revenus.

Elle était seule, et les Dragomirs étaient en train de perdre cette guerre.

Il fallut à peu près cinq minutes à Lym pour s'enfuir, ce qui, même pour elle, était un temps record.

Dès que Drake eut ordonné à ses gardes de l'emmener jusqu'au bloc d'expérimentation n°3 du Feathercrown, là où étaient retenus les Irisas, les soldats la poussèrent dans le couloir. Elle attendit d'être assez loin du bureau de Drake pour qu'il ne l'entende pas pour arracher Prysm à son cou ; quelques mouvements du poignet adroits et ses geôliers étaient à terre. Elle n'aurait sans doute pas été capable de les neutraliser s'ils n'avaient pas été aussi surpris et déroutés par son attaque – après tout, elle n'était pas censée avoir d'armes. Elle ne lâcha pas Prysm même lorsqu'ils furent tous à terre, n'osant pas se défaire de son épée, et jeta un coup d'œil anxieux de tous côtés. Ils étaient au milieu d'un couloir sinueux décoré de tableaux, avec plusieurs portes aux murs, et dont elle venait sans doute de gâcher la moquette. Navrant.

Enjambant les corps qui gémissaient de douleur – elle n'avait pas eu la force de les tuer –, elle courut le long du couloir jusqu'à atteindre quelques marches de cristal, qu'elle gravit rapidement. Elle ignorait où se trouvaient Shay, Kosh et Elyra, mais elle avait retenu le chemin pour retrouver Larrow, et après avoir couru dans les couloirs pendant une éternité en espérant ne croiser personne, elle trouva enfin la porte de bois noir censée renfermer la pièce où il devait être. Heureusement qu'elle était venue ici par temps de guerre, ou il y aurait beaucoup plus de gens dans la forteresse et quelqu'un l'aurait forcément croisée dans les couloirs.

Ouvrant en grand la porte, elle tomba nez-à-nez avec Larrow, qui brandissait devant lui un vase bleu et blanc et semblait près à le lui éclater sur la tête.

- Wow, wow ! s'écria-t-elle en reculant jusqu'à ce que son dos heurte le mur du couloir. Attention !

- Lym ? balbutia-t-il, surpris, et il baissa le vase.

- Tu étais sur le point de casser cette magnifique antiquité. Drake t'en aurait beaucoup voulu, je parie qu'elle coûtait une fortu...

Elle n'eut pas le temps de finir ; il posa le vase sur une table sans même le regarder et fondit sur elle pour la prendre dans ses bras. Elle baissa Prysm et lui rendit son étreinte, déboussolée, avant de remarquer que Larrow tremblait contre elle. Larrow ne tremblait jamais, d'habitude. Il n'était pas non plus particulièrement câlin.

Elle l'écarta pour pouvoir inspecter son visage, et elle remarqua enfin de longues estafilades zébrant ses pommettes et de gros bleus sur ses joues. Des égratignures étaient éparpillées partout, de son front à son menton. Sa lèvre inférieure était fendue, d'une coupure qui laisserait une cicatrice Horrifiée, elle tendit une main vers une blessure au niveau de son sourcil droit, mais il recula d'un pas à son tour.

- Je vais bien, dit-il doucement. C'est rien. J'ai... Plus ou moins... Essayé de tuer Drake.

- Je sais... C'est lui qui t'a fait ça ? souffla-t-elle.

- Non, ses gardes. Lui avait l'air plus amusé qu'autre chose...

Il serrait les poings et fulminait ; de toute évidence, avoir échoué lorsqu'il avait tenté de tuer son pire ennemi le rendait furieux, mais qu'il ait été amusé par son essai le révoltait plus encore. Lym se mordit la lèvre, effarée, et passa un doigt au-dessus de sa blessure au sourcil, mais il posa la main sur la sienne pour arrêter son geste.

- Je vais bien, je te dis. Je ne vaux pas la peine qu'on perde autant de temps. Il faut vite partir d'ici.

Elle secoua la tête pour reprendre ses esprits et acquiesça. Elle aurait aimé lui crier qu'il valait la peine de perdre tout le temps du monde et que sa santé était sa priorité, mais elle revit les visages de Shay, de Kosh et d'Elyra, sans doute piégés dans les entrailles du château, et elle se reprit.

- Oui, tu as raison, comme d'habitude. Larrow... J'ai découvert que j'étais une Irisa. Mar était seulement un otage, elle n'a jamais eu de pouvoirs.

Larrow la regarda avec un air triste de ses grands yeux clairs, les épaules basses. Il avait l'air... compatissant.

Compatissant ; pas surpris.

Elle le dévisagea sans comprendre avant d'entrouvrir les lèvres, abasourdie.

- Tu... Tu le savais déjà ?

- J'ai commencé à me douter que quelque chose clochait lorsque tu as attaqué Cléandra, répondit-il prudemment. Tu étais beaucoup trop douée. J'ai pensé que tu étais peut-être un croisement d'un videntis et d'un Sphinx ou quelque chose comme ça... Quand on a entendu la Prophétie de Wingel, j'ai immédiatement deviné qu'elle parlait de toi.

- Mais... Mais pourquoi tu ne m'as rien dit ?

- Tout de suite après, tu as découvert que ta sœur avait été enlevée et que Sofy était morte. Tu étais persuadée que Mar était l'Irisa, et que, par conséquent, Drake n'oserait pas la tuer... Je n'ai pas osé te dire que ce n'était pas le cas, parce que tu risquerais d'avoir peur qu'ils ne la tuent. Et puis, je n'étais pas à cent pour cent sûr... Je préférais ne pas te faire peur pour rien.

- Je... balbutia Lym, abasourdie.

Elle n'en croyait pas ses oreilles. Il savait, depuis des mois, qu'elle était une Irisa. Et elle, qui était tout de même celle qui détenait ces célèbres pouvoirs, n'en avait rien deviné...

- Je suis désolé, dit-il doucement.

Elle secoua la tête ; elle n'était pas fâchée, seulement surprise. Elle comprenait pourquoi il n'avait rien dit. Il n'avait jamais été certain d'avoir raison, et n'avait seulement pas voulu l'effrayer.

- Je ne t'en veux pas, je suis juste déboussolée.

Elle baissa les yeux vers son bras, où la petite tache de sang avait eu le temps de sécher, et repensa à l'injection. Mais elle détourna prestement le regard – Larrow risquait de lui poser des questions, et elle n'avait pas le temps de tout lui expliquer.

- Je suis désolé de ne rien avoir dit, mais maintenant, reprit-il, l'air soulagé qu'elle ne le pardonne, on a l'occasion de sauver ta sœur...

Lym hocha vigoureusement la tête, reprenant ses pensées en main.

- Mar est dans les cachots, c'est Drake qui l'a dit, et je suppose que les autres y sont aussi. Tu as reçu mon message ?

- Je me disais bien qu'il était de toi, répondit-il en sortant de sa poche un long enchanteur torsadé. Je l'ai volé à un garde qui est venu vérifier que j'étais toujours là, tu sais que voler des trucs, c'est mon domaine. Mais il vient tout juste de partir, je n'ai même pas eu le temps de l'utiliser avant de te voir surgir dans ma cellule.

- Parfait. Et Draksaura ?

- Ils me l'ont prise.

Elle attrapa l'enchanteur et se pencha pour dessiner un cercle avant d'y mettre les runes destinées à annuler tout enchantement. C'était l'un des premiers sorts que l'on apprenait avec Cave. Presque aussitôt, tous deux retrouvèrent leurs pouvoirs. Lym dut retenir un petit cri de surprise lorsqu'une vague immense de puissance l'assaillit ; elle sentait presque ses capacités fourmiller sur ses doigts. Sans ses pouvoirs, elle avait eu l'impression d'étouffer.

Seulement, elle n'avait pas l'impression qu'ils ne soient plus puissants qu'avant. Elle ne ressentait pas de fulgurante envie de meurtre et ne faisait pas surgir des lasers de ses yeux. Mais il y avait bien quelque chose de différent. Le fourmillement au bout de ses doigts était plus accentué, ses sens semblaient plus aiguisés, et elle avait l'impression d'être plus... vivante. Réveillée. C'était un sentiment étrange, mais qui était loin d'être déplaisant.

Elle préférait toujours, cependant, ne pas en parler à Larrow. Tout d'abord, ils n'avaient pas vraiment le temps, et ensuite, s'il apprenait qu'elle était pratiquement une bombe à retardement humaine, peut-être refuserait-il de la ramener sur Eleuth, car il la considérerait comme un danger pour l'Académie. Elle n'était pour tout dire pas sûre de la réaction qu'il aurait, mais préférait ne prendre aucun risque.

Ils échangèrent donc, au lieu d'une explication, un regard déterminé et se levèrent d'un bond avant de courir à toute allure vers les escaliers qu'elle avait empruntés pour venir le sauver. Ils dévalèrent les marches et, lorsqu'ils croisèrent des Faucons, ils eurent tôt fait de les neutraliser. Leurs pouvoirs combinés étaient assez impressionnants. Lorsqu'ils eurent descendu assez d'escaliers pour une vie entière, et alors qu'ils couraient le long d'un nouveau couloir, Lym s'arrêta tout net et attrapa Larrow par le bras pour le forcer à faire de même. Il se tourna vers elle, interloqué, et elle indiqua d'un geste la porte devant laquelle ils venaient de passer. Des lettres d'or sur le bois sombre indiquaient Armurerie.

Lym cassa la poignée avec Prysm et ils entrèrent en trombe, faisant hurler une fille qui se trouvait à l'intérieur, une dague en main. Par réflexe, elle lança son arme sur eux, mais le couteau se figea à mi-chemin, en plein vol, et retomba tristement par terre. Les yeux de Lym s'étaient à peine illuminés de rouge – elle n'avait presque pas eu à faire d'efforts pour arrêter le lancer.

La soldate s'était déjà précipitée vers une rangée de sabres recourbés, mais Larrow la projeta à terre d'un geste et Lym la fit flotter jusqu'à l'extérieur avant de fermer la porte à double tour, s'enfermant dans l'armurerie.

À l'intérieur se trouvaient toutes sortes d'armes de toutes les époques, de toutes les couleurs et de toutes les tailles. Flèches et carquois variés, arcs faits de tous les bois et matériaux existants, lances, sabres, épées, katanas, glaives ; mais aussi une rangée de couteaux et dagues, d'arbalètes, de boucliers, d'armures, de casques. Plus bas, sur une petite table basse, étaient exposées toutes les armes à feu possibles et imaginables, fusils, pistolets et autres, à côté d'une pile monumentale de munitions. Des explosifs étaient aussi visibles dans une caisse en carton, ainsi que d'autres outils comme des grappins, cordes et lampes-torches.

- Sympa, argumenta Lym en soupesant un petit pistolet noir semblable au sien, qu'elle avait perdu.

- Nos armes sont là.

Larrow attrapa Draksaura avec un air satisfait, tandis que Lym mettait le pistolet à sa ceinture et se remplissait les poches de recharges. Elle attrapa ensuite deux petits sacs à dos noirs marqués du symbole de l'Empire de Drake en violet, l'aigle aux ailes déployées au-dessus de sa tête. Ils ressemblaient un peu aux leurs, à Eleuth, les petits sacs bleu pastel décorés de l'œil des Dragomirs plus foncé. Lym attrapa assez de munitions pour une vie, une lampe-torche et un morceau de corde, qu'elle jeta dans son sac, puis elle attrapa Chrysolux, l'arc-machette de Shay, et l'ajouta au tas. Larrow, lui, avait empilé plusieurs armes à feu dans son sac, sans doute pour les donner à leurs amis lorsqu'ils les auraient retrouvés, ainsi que Doxa, Samira et Savira, les armes de Kosh et d'Elyra.

Larrow lui lança ce qui ressemblait à un tas de chiffon noir mais, en le dépliant, elle découvrit un sweat beaucoup trop grand lui aussi frappé du symbole de l'Empire, le faucon aux ailes déployées. Là encore, elle ne put s'empêcher de le comparer à leurs propres sweatshirts bleus, à Eleuth. Drake avait vraiment prit exemple sur l'Académie pour bâtir son Empire sur Arcem, bien qu'il décrive le chêne géant comme une aberration.

- Tu devrais enfiler ça, lança-t-il tandis qu'elle tournait et retournait l'habit entre ses doigts.

- Pourquoi ?

- Regarde ce que tu portes...

Elle baissa les yeux pour voir sa combinaison bleue de Dragomire (on lui avait retiré son armure lorsqu'on l'avait capturée) et grimaça. Effectivement, elle risquerait d'être bien trop repérable, mais n'étaient-ils pas déjà coursés par l'intégralité des forces d'Arcem ? Elle renonça à protester et passa le vêtement par-dessus sa tête pour l'enfiler, s'empêtrant un peu dedans. Elle mit ensuite des genouillères, noires, des coudières, noires, et faillit attraper un bouclier – noir – mais il était bien trop lourd et elle finit par renoncer. Lorsqu'ils eurent terminé de ramasser assez d'armes pour en faire pâlir d'envie n'importe quelle base militaire, Lym attacha Prysm à son cou et prit à la place son pistolet tandis que Larrow allait ouvrir la porte d'un coup de pied.

Ils sortirent sans baisser leurs armes, et heureusement ; trois personnes attendaient derrière la porte qu'ils sortent, des armes en mains. Plusieurs coups de feu résonnèrent dans le couloir, et Lym dut en arrêter plusieurs en plein vol avec ses capacités fraîchement retrouvées pour éviter d'être blessée. Courant le long du couloir, poursuivis par une traînée de balles, ils arrivèrent devant une autre porte, se glissèrent dedans et s'empressèrent de la fermer. Des balles bosselèrent la surface de métal sans parvenir à la percer. La porte donnait sur de longs escaliers en colimaçon de cristal mauve qui s'enfonçaient dans le noir. Pourquoi tout devait être d'améthyste, par ici ? Avaient-ils donc des ressources infinies ? En essayant de ne pas déraper sur les marches glissantes, ils dévalèrent les escaliers jusqu'à arriver dans un énième couloir. Contrairement à Eleuth, qui, bien qu'immense, n'avait que quelques salles toutes gigantesques, cet endroit était un véritable labyrinthe tortueux avec des couloirs étroits et de nombreuses pièces assez petites. Plusieurs portes s'alignaient dans le couloir. Heureusement que Drake avait eu la délicatesse de mettre des panneaux indicateurs, ou ils se seraient perdus un milliard de fois. Les portes étaient nombreuses et ornées de grosses lettres violettes indiquant cuisines, stockage et enfin, cachots 1 et 2 puis cachots 3 et 4.

- On va dans lesquels ? demanda Lym anxieusement.

- Commençons par les premiers, proposa Larrow.

Il ouvrit la porte de fer donnant sur les cachots 1 et 2 et ils arrivèrent dans une salle souterraine énorme, taillée entièrement dans une pierre grise, rugueuse et humide. L'endroit, sombre et gris, n'avait plus rien de la somptuosité de l'améthyste et du fer noir. Leurs pas claquaient contre le sol rocheux à chaque mouvement.

Quatre cubes de pierre étaient alignés de chaque côté de la large allée centrale, sans toucher le plafond haut piqué de stalactites. Cinq des faces des cubes étaient en roche dure et solide, et l'une, de verre, tourné vers l'allée. Au travers de la vitre, on pouvait voir l'intérieur du cube, creux, qui formait comme une grotte cubique renfermant des prisonniers. Un gros panneau blanc accroché à un mur indiquait « CACHOT 1 » et, tout au fond de la salle, au-dessus d'une petite porte de fer se trouvait un autre panneau qui montrait que derrière la porte se trouvait le cachot 2. Sérieusement, quelle forteresse machiavélique avait quatre cachots ?

Au-dessus de la porte en question se trouvait également un autre panneau de verre, qui donnait sur un petit poste d'observation surélevé où se trouvaient des écrans et des panneaux de contrôle.

Larrow jeta des coups d'œil de tous côtés en brandissant l'arme qu'il avait prise dans l'armurerie d'Arcem, l'air méfiant, mais Lym avait oublié toute prudence. Son regard venait de tomber sur le premier cube de pierre à sa droite, dans lequel était détenue sa sœur.

TIN

TIN

TIIIIIN

(et Milou)


J'avoue que j'avais complétement oublié de poster hier. J'ai cru que j'avais posté ce chapitre mais en fait NON???

(chapitre corrigé ✔)

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