21 décembre 2018, 21:39 (1)

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 Nous atteignons près du lac Baïkal après un long périple en avion et en voiture. Et le temps est abominable. Le mois de décembre n'est pas la période idéale pour se rendre en Sibérie. La neige a tombée abondamment durant tout le trajet et une épaisse couche de neige s'est formée. Et quand nous sortons de voiture pour faire les trois derniers kilomètres à pied, le froid nous glace instantanément. Je jurerais même qu'il fait encore plus froid qu'en Islande. Le temps aurait définitivement été plus clément si nous nous y étions rendus en juin comme prévu initialement. Les plans ont malheureusement été quelque peu perturbés même si personne ne formule de reproches.

Nous avançons sur un sentier au milieu d'une forêt de sapins où au moins nous sommes à l'abri du vent, mais la neige et le froid nous parviennent quand même. Le froid est difficilement supportable, je suis même à deux doigts de me réchauffer avec l'Élektrosarchie, mais je me retiens, il faut que je m'économise, on ne sait jamais ce qu'il pourra arriver. Là où le froid est le plus affreux, c'est au niveau de mon moignon, il n'est clairement pas assez couvert à cause de ma prothèse pour le tir à l'arc et la douleur s'est démultipliée. J'ai parfois des petites douleurs fantômes, mais là avec le froid, j'ai l'impression que ma main fantôme est un glaçon. J'aurais clairement dû mettre plus de couches de protection, mais ma prothèse est trop sur mesure pour me le permettre, en tout cas pas en étant utilisable. Mais du coup, je me gèle et la douleur causée par le froid est affreux. Vraiment la pire idée du monde d'aller en Sibérie en décembre.

En avançant, j'essaye de réchauffer mon moignon comme je peux, l'emmitouflant dans ma manche et soufflant dessus pour combattre le froid. Mais je ne suis clairement pas la seule à souffrir du froid, tout le monde grelotte et se réchauffe comme ils peuvent.

Après une demi-heure de marche, nous atteignons enfin le rivage de sable rouge à proximité d'une petite île de roches dont les pierres se distinguent à peine avec la neige et la glace. Et tout autour, une étendue presque infinie d'eau gelée, s'étendant à perte de vue à la lumière de la lune quasiment pleine. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais tout ce lac gelé me met mal à l'aise, ça semble tellement imposant et menaçant, je n'aime pas tout ce froid et toute cette eau figée.

Maintenant que nous y sommes, il ne nous reste plus qu'à attendre. Normalement, le solstice ne devrait plus tarder et l'ouverture du passage avec. Ça ne change pas grand-chose pour moi vu que je n'irai pas plus loin et que je resterais dehors pour la surveillance en attendant le retour de Cameron, Sydney, Jenny et Irving. Eux au moins avec un peu de chance, ils seront dans un lieu un peu plus chaud. Ou au moins un lieu à l'abri du vent et de la neige, ce qui réduira sûrement déjà la sensation de froid. En attendant que le passage s'ouvre, je me prépare pour une possible attaque, attachant mon arc à mon moignon et préparant mes flèches. Comme ça en cas de problème, je pourrais agir.

Après quelques minutes, une lueur apparaît dans l'énorme rocher au milieu de la glace à environ deux cents mètres de l'île où nous nous trouvons.

— Vous pensez que c'est le passage ? demande Jenny.

— Il n'y a qu'un moyen de le savoir, affirme Irving en posant un pied sur la glace.

— Attends ! le retient-elle. Tu crois qu'on peut avancer sur la glace ? s'inquiète Jenny.

— Il fait moins cinquante, si la glace pète, ce serait un comble, signale Sydney en posant à son tour le pied sur la glace.

— Il fait seulement moins vingt, rappelé-je même si son argument se tient toujours autant. Bonne chance, rajouté-je avec un certain pincement au cœur en sachant que je ne vais pas les accompagner pour la première fois depuis longtemps.

Ils s'éloignent alors tous les quatre vers l'ouverture et je ne peux pas m'empêcher de stresser par rapport à ce qu'il pourrait se passer... Normalement, tout devrait bien aller, mais une petite voix dans ma tête ne peut pas s'empêcher de me rappeler des dangers auxquels on a déjà fait face. Entre le feu, l'eau, les éboulements et les flèches, il peut se passer n'importe quoi là-dessous et ça peut très mal tourner. Et je ne serais pas là. Je serais dehors à attendre bêtement et en sécurité. C'est idiot sachant que c'est la meilleure décision à prendre et que de toute manière, je ne fais pas vraiment partie de cette quête. Comme nous tous à l'extérieur, nous sommes juste là pour la sécurité. Mais je les ai déjà accompagnés, peut-être pas depuis le début, mais j'ai déjà été avec eux et ne plus l'être, ça fait définitivement étrange. J'ai l'impression d'avoir perdu ma place et de me l'être fait voler, alors qu'en réalité, c'est plutôt moi qui aie volé une place. Celle de Hermann. Je suis retournée à ma juste position. Celle que je mérite, là où est ma place. Ça ne m'empêche pas de la regretter et d'avoir peur de ce qu'il peut se passer.

— Attendez ! m'exclamé-je paniqué alors qu'ils sont déjà à une dizaine de mètres de nous.

Je ne peux définitivement pas rester là les bras croisés à ne rien faire.

— Je vous accompagne. Au cas où si vous auriez besoin de quelqu'un en plus, ajouté-je en détachant mon arc et mon carquois.

Tous regardent surpris, Cameron hoche la tête, semblant s'y attendre, tout comme Sydney alors que les autres sont plutôt étonnés.

— Allez viens, dépêche-toi, m'encourage Sydney ne me laissant plus d'autre choix que de continuer.

Je confie mon arc à Pandora et j'avance sur la glace incertaine. La sensation est définitivement affreuse même si la glace est stable sous mes pieds et ne craque même pas, je n'aime quand même pas ça, ça me met mal à l'aise. Une fois que je les rejoins, nous avançons vers la lumière. Plus on se rapproche de l'île, plus nous devions un passage avec un escalier dans la roche. C'est bien l'ouverture. À proximité du rocher, la glace devient irrégulière, des blocs de glace dépassent de la surface gelée, ayant sûrement été projetée et secouée par le vent lors de certains dégelés, avant d'être à nouveau emprisonnée par la glace. Définitivement dangereux comme environnement. Malgré tout, la surface est encore stable, il fait tellement froid que ça serait difficile qu'il en soit autrement.

Arrivant enfin à l'ouverture, nous nous enfonçons alors dans la roche, descendant les marches. Le décor ressemble à celui de cachots de châteaux forts, avec des pierres taillées et froides au mur et la lumière des torches au mur. Nous déboulons dans un couloir avec plusieurs lourdes portes en bois. Même s'il n'y ressemble pas vraiment, il me fait penser au couloir de la prison. J'essaye de rester calme, mais cette impression m'affecte plus que je ne le voudrais. Soudain, un cri retentit, aigu, à glacer le sang. Bulle. Il résonne et se répercute contre les murs.

— D'où ça venait ? demandé-je paniqué.

Je ne sais pas ce qu'il se passe ici, mais il y a un problème et surtout, je connais assez le cri de Bulle pour le reconnaître entre mille.

— De quoi ? s'inquiète Cameron.

— C'est quoi se grattement ? demande Jenny la voix tremblante.

Au même moment, Irving sursaute violemment.

— C'est moi ou cet endroit et complètement flippant ? s'interroge Sydney à peine plus rassurant.

— Faut qu'on avance, affirme Cameron.

Le cri de Bulle résonne à nouveau, mais cette fois, il vient distinctement de la porte sur ma droite.

— Par ici, déclaré-je en les entraînant vers la porte.

De l'autre côté, c'est une simple pièce et j'ai un pincement au cœur en voyant que Bulle n'y est pas. J'aurais juré l'avoir entendu. Mais il n'y a personne ici, c'est tout au plus un dépotoir avec toute sorte d'objets et de meubles partout. C'est tellement rempli que certaines piles frôlent le plafond et qu'il ne reste plus qu'un petit espace dégagé faisant le tour des tas d'objets. La pièce est clairement oppressante, elle est trop petite et tout est trop chargé.

— On est censé trouver quelque chose dans ce bordel ? s'étonne Jenny.

— La vraie question c'est qu'est-ce qu'on est censé trouver ? remarqué-je.

— Faut fouiller, affirme Sydney confiant en ouvrant un coffre posé en équilibre sur l'une des piles. Oh putain de merde ! jure-t-il immédiatement en reculant. Il y a des serpents dans cette merde !

— Des serpents ? répète Cameron étonné en s'approchant. C'est pas des serpents ça, c'est des putains d'asticots ! remarque-t-il dégoûté.

— C'est vraiment bizarre ici, remarque Irving.

Courageusement, Sydney se réavance vers la boîte remplie d'asticots. Et... plonge la main dedans. Même si les serpents ou les asticots ne me posent pas plus de problèmes que ça, je grimace par compassion, il a l'air clairement de faire de gros efforts en mettant sa main là-dedans. Après quelques secondes, il en ressort une feuille qu'il jette immédiatement au sol en secouant sa main dégoûté. Je ramasse la feuille qui est couverte de substance gluante, mais encore lisible marquée dessus :

Cinq clefs doivent être réunies

Du courage sans faille il vous faudra

Trouver le coffre et libéré en le contenu.

Je le lis à vois haute pour que tout le monde entende.

— Ça promet si toutes les salles sont comme celle-ci, soupire Sydney.

— On devrait surtout s'y mettre parce qu'on va en avoir pour une éternité, on se sépare ou on reste ensemble, demandé-je.

— Séparer on sera plus efficace, affirme Irving.

Cameron ne semble pas convaincu, mais il ne conteste pas.

— Je m'occupe de fouiller celle-ci, affirme Sydney.

Nous ressortons de la pièce et retournons dans le couloir. Dès que j'y suis, j'entends à nouveau Bulle crier, j'ai l'impression de devenir complètement folle à entendre des trucs comme ça. Ce couloir est toujours aussi étrange, vraiment, je ne l'aime pas, donc sans attendre, je me précipite sur la première porte venue, je serais mieux n'importe où ailleurs. La pièce est similaire à celle que je viens de laisser, tout autant en bordel est désorganisé, avec des piles jusqu'au plafond, mais cette fois, étant seule, elle semble un peu moins étriquer. Je commence à fouiller toute la pièce à la recherche de la boîte ou d'une clef Il y a une quantité de bordel hallucinant et des boîtes par centaine, mais aucune close, certaines renferment des substances gluantes, d'autre semble faite en tissus horripilants, une contient même une main en décomposition que j'envoie valser de surprise. Je continue mes recherches et je tombe sur tous les trucs les plus affreux qui existent me demandant vraiment une concentration extrême pour rester calmes. Le pire c'est l'odeur, le bruit et les sensations, j'ai l'impression que tout est exacerbé. Et surtout affreusement horripilant.

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