Chapitre 5 ~ Trahison

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— Nous avons fait toute cette trajectoire pour rien, râlai-je en assommant un caillou avec ma botte.

— Ne t'énerve pas pour ça, me dit-elle.

Nous marchâmes tranquillement, sous la chaleur qu'émettaient les rayons de soleil. Ils n'avaient pas entièrement disparu à travers les boisés.

— Si nous ne pouvons plus pénétrer la forêt, où comptes-tu rester durant les jours qui viennent ? lui demandai-je, brisant le silence de nouveau.

— Je... Je connais quelqu'un au village qui pourrait m'accueillir dans leur foyer, répondit-elle nerveusement.

— Tu mens, n'est ce pas ?

Elle soupira en levant les yeux au ciel.

— Je ne veux pas que tu te fasses du souci pour moi, ça va aller, m'assura-t-elle.

— Non, je veux que tu viennes avec moi, la forêt n'est clairement pas sécuritaire pour toi à présent et le village encore moins.

— Aurais-tu peur de la bête ? me questionna-t-elle en me défiant du regard.

Si, j'en étais terrifié. Seulement, je ne voulais pas lui laisser parvenir ma peur. Une peur qui ne pouvait appartenir qu'à moi... Et puis, c'était encore moins probable que je lui fasse un tel aveu.

— Non. Contrairement à toi, j'ai des préoccupations beaucoup plus sérieuses, riai-je, cherchant à cacher une vérité qui s'avérait de plus en plus inévitable.

— Vantard, bouda-t-elle.

Elle finit par accepter ma proposition suite à plusieurs arguments incohérents de sa part et nous nous dirigeâmes vers le château. Le chemin de retour fut le même, et aussitôt arrivés devant la grande demeure, nous nous infiltrâmes discrètement dans cette dernière par la cour arrière. Un véritable jeu d'enfant. Nous longeâmes le long du mur, jusqu'à ce que nous arrivâmes au bas du frêne que nous avions escaladé plus tôt dans la journée.

— Mademoiselle, me permettez-vous ? lui demandai-je en lui tendant la main.

— Navrée, mon prince, mais je peux me débrouiller parfaitement seule, objecta-t-elle en refusant mon aide.

— Très bien, répondis-je la mine outragée.

Je grimpai sur l'arbre à la suite d'Aveleen et m'empressai de la rattraper. Quand elle se rapprocha de la fenêtre, celle-ci était toujours ouverte. Sitôt, je me souvins de ma domestique.

— Apparemment, elle n'est toujours pas passée par ici, pensai-je à voix haute.

Serindë s'occupait toujours de bloquer les entrées lorsqu'elle en voyait une potentielle. Cela m'embêtait, puisqu'elle s'inquiétait clairement pour rien. Et puis, quand je faisais des escapades durant la nuit, aucun moyen ne m'était possible pour retourner dans mon compartiment sans me faire intercepter par celle-ci.

Aveleen s'accrocha fermement sur le rebord de la fenêtre et s'élança par dessus cette-dernière afin de s'introduire dans ma chambre.

— As-tu dit quelque chose ?

Je suivis ses gestes et quand j'entrai à mon tour, à mon grand étonnement, le sol tapissé était intacte et propre. Peut-être était-ce Amalia qui s'était occupée de ranger ma chambre aujourd'hui. Ça expliquait aussi pourquoi la pièce était aérée. En effet, je les connaissais bien mes servantes. Je prenais un malin plaisir à surveiller leur travail afin de leur reprocher chaque erreur qu'elles commettaient, c'était un réel plaisir de les voir endurer un tel supplice.

— Je pensais seulement à Serindë. Elle est introuvable depuis ce matin.

— Serindë... Qui est-ce ?

Je me remémorai alors que je ne m'étais jamais référé à ma domestique par son prénom. Du moins, pas devant Aveleen. C'est pourquoi je me permis de lui répondre :

— Ma domestique personnelle.

Je jetai un coup d'œil curieux vers ma compagne afin de savourer sa réaction.
Elle m'accorda uniquement un bref :

— Je vois.

— Serais-tu jalouse ? déterminai-je amusé.

— Que racontes-tu ? C'est moi qui ai la coutume de t'observer draguer chaque femelle que ton regard perçoit, nia t-elle en croissant les bras.

Je lui souris, puis je m'affalai de nouveau sur le siège établi devant le dressoir.

— Pourrais-je prendre un bain ?

Je relevai la tête afin de la scruter quelques instants. Un bain ? À cette heure-ci ? Et puis elle n'en avait point besoin. Pourtant elle avait l'air sérieux, donc j'hochai finalement la tête. Je me levai et me dirigeai alors vers l'entrée de la pièce où était située une corde robuste, elle était connectée au plafond. Aveleen pencha légèrement la tête vers le côté pour me faire comprendre qu'elle se demandait en quoi mon geste pouvait lui être utile.

— Cette corde est connectée à un circuit qui mène vers la pièce où les femmes de ménage se reposent habituellement, Serindë arrivera dans peu de temps quand elle recevra mon signal, ce, si elle s'y trouve, lui expliquai-je.

— Pourquoi as-tu bes...

Avant qu'elle puisse achever sa phrase, je l'interrompis en posant mon indexe sur ses lèvres.

— Tu auras évidemment besoin d'un drap pour t'essuyer, à moins que tu préfères sécher à l'air libre. Avec le corps que tu as, je ne serais pas déçu, lui susurrai-je à l'oreille.

— Pervers ! s'écria-t-elle, me repoussant d'un geste brusque.

Je ricanai quelques instants puis, m'arrêtai, réalisant que je n'avais pas obtenu de réponse de la part de ma domestique et que déjà quelques secondes s'étaient écoulées depuis que je l'avais appelée. Pour une fois que j'avais besoin d'elle, elle décidait de ne pas se montrer. J'avais attendu durant toute cette journée qu'elle vienne à moi, et à présent c'était à moi d'aller la chercher ?

— Reste ici.

— Où vas-tu ?

— Voir où diables se trouve Serindë maintenant que j'ai réellement besoin d'elle, grognai-je.

Je sortis de fond en comble de ma chambre ne laissant pas le temps à Aveleen de rétorquer la moindre parole. Je fouinai chaque pièce que mon regard guettai, mais sans succès elle était introuvable. Je descendis les escaliers pour me rendre au premier niveau de ce manoir qui apparentait de plus belle un labyrinthe, puis j'entendis subitement les susurrements d'une voix qui n'était qu'à coup sûr celle de Serindë. Le son provenait de la pièce suivant la quatrième porte disposée à ma droite. J'accélérai donc le pas vers ma cible et je pus constater que la voix que j'avais perçu était bel et bien celle de ma domestique. Je m'apprêtais à m'infiltrer bruyamment dans la salle, quand un ricanement que je pus également reconnaître parmi tant résonna dans mes oreilles. Il me glaça le sang.

C'est alors que la porte s'écarta par elle même de quelques centimètres. Ce fut assez pour que je puisse témoigner de mes propres yeux cette trahison.

La trahison qu'était ce fougueux baiser entre Serindë et le roi.

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