Tout là-haut, dans les airs, je m'amusais à regarder tout en bas.

Quel spectacle prodigieux ce fut. J'ai découvert un monde nouveau.

Ce monde était composé d'un amas d'îles insolites. Elles ont un relief bien à elles. Des collines et des montagnes, à pertes de vues, quelques vallons et très peu de plaines. On croirait presque y voir des bas-reliefs, des hauts reliefs... Tout un art monumental.

Contrairement à ce que l'on nous racontait, ils ne sont pas que blancs. Ils sont parés de couleurs. Par endroit, j'aperçois quelques reflets bleutés. Mais c'est au soir venu que les plus belles couleurs s'allument. Alors j'apprécie l'orange, l'écarlate, les couleurs vives qui se déposent délicatement sur l'archipel.

Mais ce que je préfère, c'est peut-être regarder l'océan sur lequel se repose ce monde d'en-haut. J'aime observer les œuvres d'art du monde d'en-bas.

J'aime observer ces belles mosaïques. Cette géométrie si parfaite, nous partageant de grandes couleurs, bien qu'un peu pâle. J'ai presque l'impression de revoir un sombre Mondrian.

A certains endroits, quelques aquarelles se peignent comme des tâches de verdure. Le vert se distingue par centaines de nuances, et est parsemé de touches maronnâtes.

Un fin coup de pinceau dessine une rivière. Sa parure bleuté peut varié avec des tons plus mornes, de gris, peut-être un peu de marrons. C'est confus. Mais j'aime ça.

Au milieu de cette immense œuvre, je vois d'étranges petites tâches, informe. Le beau bazar des rues, et des villages, s'entrecroisant, dans d'infimes couleurs que l'on a du mal à discerner.

Je crois bien que Pollock serait jaloux de cette alchimie.

Soudainement, le néant. Une impression de se retrouver au milieu de rien. Ou plutôt au milieu d'une bulle. Une bulle bleue. L'Océan, le vrai, voilà dans quoi nous nous perdons.

Pour nous tenir compagnie, ces îles immenses. Ces simples petits bouts de coton pour nous amuser et nous faire signe par le hublot.

Me trouverez vous bizarre si je vous affirmais que je leur répondais ?