Un beau rêve

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L'image restait très flou, mais à chaque fois, c'était la même chose.

Toujours cette même forêt sombre, brumeuse. Jusqu'à ce beau visage, qui s'accompagnait toujours de quelques rayons de soleil, et du beau temps.

Il ne pouvait jamais en profiter plus de quelques secondes. Son apparition prédisait toujours un dur réveil. Un rapide retour à la réalité dans ce petit appartement.

Voilà maintenant des nuits qu'il faisait le même doux rêve.

Autant de matins où il se réveillait avec cette frustration de n'avoir pu aller plus loin.

Et toujours plus de jours avec cette colère de ne pas savoir quels mots taper sur sa machine.

Lorsqu'il réfléchit à son songe se répéter encore et encore, il se dit que même son inconscient a la page blanche.

Il avait bien essayé d'écrire sur cette forêt, ce visage, cette lumière. Mais ce même barrage coupait son chemin. Que ce passait-il ensuite ?

Il avait à ce jour deux problèmes.

Son livre qu'il n'arrivait plus à écrire.

Cette obsession grandissante pour ce beau rêve.

Il s'était renseigné sur la signification de ce rêve, avait étudié l'inconscient, et s'était imaginé mille et un scénarii possible pour écrire cette suite.

Et malgré tout, rien ne lui plaisait.

Il passait ses journées à observer sa corbeille, remplis de feuilles de brouillons, chiffonnés.

Parfois, il fermait les yeux, tentant de se rappeler un détail utile. Mais chaque étincelle qui lui venait s'éteignait soudainement lorsqu'il se rendit compte qu'un paragraphe entier lui était déjà consacré.

Puis, au bout de ce long jour de... Disons productivité, l'écrivain retournait sombrer sur son matelas, dans la crainte d'ouvrir les yeux le lendemain avec le même suspens.

Toujours cette même forêt mal éclairé, et ce brouillard inquiétant.

Jusqu'à ce visage de lumière.

"Te réveille pas"

Le visage s'est approché de lui. Il aurait pu l'effleurer de la main, tellement il se sentait proche.

Ce visage était magnifique, parfait. L'écrivain ne pouvait détacher son regard de ses beaux yeux d'un bleu si profond. Même son large sourire éclatant n'aurait pu le détourner de cet océan.

-Merci.

Un réveil en sursaut.

Il était essoufflé.

"Merci". Ce mot résonnait dans sa tête.

Il se souvenait de son regard, il se souvenait de cette lumière, il se souvenait de son sourire.

Peinant à croire ce qui venait de se passer à l'instant, il courut vers sa machine à écrire. Les mots vinrent tout seul. Il avait simplement besoin de retranscrire ce sentiment qu'il a éprouvé cette nuit.

Que voulait dire ce "merci" ?

Il réfléchit. L'écrivain lui avait peut-être rendu un service ? Quel service ?

Il tourna la tête vers sa corbeille.

Pourquoi pas essayer ?

En a peine quelques minutes, il s'est retrouvé avec tout ses brouillons étalés sur son bureau.

Il finit par littéralement se plonger dedans. La réponse était peut-être déjà quelque part, dans ce bazar.

Il ne lui manquait plus que la dernière note pour aller au bout de sa mélodie.

Une fraction de seconde suffit pour le faire sortir de son élan.

Il s'était rendu compte de quelque chose.

L'écrivain s'était amusé à la décrire, à faire l'éloge de sa beauté. Mais qui était-elle vraiment ?

Il ne s'était encore jamais penché sur le sujet.

Peut-être aurait-il fallut commencer par là.

Oui, c'était une bonne idée. Débutons par ce croquis.

Ses doigts, accrochés sur le clavier, il lui dessina une personnalité.

Il esquissa sa gentillesse, crayonna son intelligence, et lui offrit tout un tas de belles couleurs vives.

Il sentit au fond de lui quelque chose d'étrange. Une sensation bizarre.

La faim.

Il s'était mis au travail sans même prendre le temps de déjeuner.

Malheureusement, ce qu'il craignait arriva. Le frigo était vide.

Il y avait beaucoup trop de choses vides dans cet appartement.

L'écrivain n'avait donc plus le choix. Il fallait sortir pour faire quelques courses.

Combien de temps s'était écoulé depuis la dernière fois qu'il était sorti ?

Bien trop longtemps.

L'homme regarda par la fenêtre. Il pleuvait. Quelle poisse. Mais il n'avait plus vraiment le choix, il fallait faire des provisions, avant de mourir de faim.

Il s'est rapidement habillé, puis s'est un peu regardé dans le miroir.

C'est à peine s'il savait se reconnaitre. Il était plutôt laid à regarder.

Sa barbe était mal rasé, ses cheveux en bataille, des cernes gigantesques sous ses yeux.

Quitte à sortir, il pouvait bien faire un effort. Pour une fois.

Enfin, il sortit de chez lui. S'aérer lui ferait le plus grand bien, ça rafraichirait ses idées.

L'ascenseur ne se fit pas attendre. Il grimpa dans la petite cage de fer et allait paisiblement appuyer sur les boutons. Tout ce calme fut troublé par des pas précipités.

-Attendez, attendez !

Sans réfléchir, il appuya sur le petit bouton pour imposer aux portes de rester ouvertes.

Une jeune femme aux beaux yeux bleus est entrée.

-Merci ! Répondit-elle avec un grand sourire.


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