Envie : chap 4

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Le Moine et le Garçon d'Ébène

https://www.youtube.com/watch?v=Z0Zfcm0RtwA

Comment un monstre devint moine

Giyara était un moine supérieur vivant au nord-ouest de la capitale de Jakoku. A l'âge de seize ans, il entama un tour du monde à la recherche de l'illumination. Giyara pu l'atteindre lorsqu'il arriva à Iami, au sud d'Enkoku. Alors qu'il grimpait le mont Izasa, il découvrit une étrange créature rampant. Alors qu'il s'en approchait, il vit que la créature ressemblait à une petite chèvre, avec des jambes aussi fines que celles des oiseaux, et une queue comme celle d'un serpent tacheté. Le moine comprit qu'il s'agissait d'un chimimouryou (un terme chinois désignant des esprits monstrueux vivant dans les rivières et les montagnes) et commença à réciter ses sutras. C'est alors que la créature parla d'une voix humaine. Elle supplia l'aide du moine. Giyara répondit qu'il ne pouvait l'aider, car les créatures comme elle ne pouvaient exister : la meilleure chose qu'elle pourrait faire serait de retourner en enfer. La créature demanda au moine quel était son crime : elle avait juste pris cette apparence, et s'était trouvée sur le chemin du moine. La créature expliqua qu'elle ne se souvenait plus de rien : tout ce qu'elle savait était qu'elle venait de tomber du ciel. Elle ne savait donc pas elle même si elle était l'une des bêtes démoniaques dont le moine parlait. Giyara cessa de réciter ses sutras et s'approcha du monstre. Il remarqua que son corps était gravement brûlé. La créature expliqua ne pas se souvenir dans quelle situation elle avait obtenue ces blessures. Le monstre ne savait même plus quel était son nom. Giyara décida de soigner la bête, et de décider après quoi faire d'elle. Il emmena le monstre jusqu'au temple le plus proche, un bâtiment abandonné où le moine passa la nuit à panser la bête.
Le lendemain matin, Giyara vit à son réveil qu'à la place du monstre se trouvait un jeune homme nu. Giyara demanda son identité : l'homme révéla être la bête qu'il avait soigné. Soit elle possédait le pouvoir de devenir humaine, soit elle était un être humain depuis le début... Giyara le crut, car le corps de l'homme affichait les mêmes brûlures que celles de la créature. Le moine et l'inconnu vécurent ensemble dans le temple jusqu'à ce que les brûlures guérissent. Giyara donna à l'homme un kasay (des vêtements de moine bouddhiste) car ils se trouvaient après tout dans le temple du Bouddha et il ne pouvait rester nu. Puisque l'homme ne pouvait se souvenir de son nom, Giyara le baptisa "Gakusha". La plupart du temps, Giyara récitait ses sutras tandis que Gakusha le regardait, fasciné.
Un jour, Gakusha lui demanda si le moine s'amusait à réciter ses sutras. Le moine répondit qu'il l'ignorait : il récitait les sutras afin que ceux autour de lui puissent comprendre l'enseignement du Bouddha et se rapprocher de la Vérité de ce monde. Gakusha demanda si, en récitant lui aussi des sutras, il finirait par se souvenir de son identité. Giyara l'ignorait également, mais Gakusha apprit tout de même les sutras, puis les écritures.

Les brûlures de Gakusha guérirent, mais il en garda de grandes cicatrices sur la partie gauche de son visage et le dos de sa main gauche. Un jour, alors qu'il était allé se balader aux alentours, Gakusha revint l'air inquiet. Il informa Giyara, qui était désormais devenu son maître, qu'il avait aperçu des hommes armés se réunir dans une hutte non loin. Ils étaient cependant trop bien habillés pour être des bandits. Leurs réserves de nourriture étant de toute manière quasiment épuisée, Giyara accepta de partir. Ils quittèrent le temple avant que la nuit ne tombe et s'en allèrent à pied. Giyara voulait se rendre à la maison du magistrat de Iami, Gato Octo. Sur le chemin, à chaque fois qu'il croisait quelqu'un, Gakusha se dissimulait le visage. Il expliqua avoir honte de ses horribles brûlures. Giyara lui acheta un fukaamigasa (un chapeau conique confectionné afin de dissimuler le visage).
Une fois chez Gato, Giyara lui signala la présence d'une étrange bande armée sur le Mont Izasa. Le magistrat expliqua qu'il devait sans doute s'agir des Masses Vêtues de Cramoisi. Ces "Masses Vêtues de Cramoisi" forment un groupe criminel : pour faire simple, ce sont des gens haïssant toute personne différente d'eux. Le magistrat voudrait bien faire quelque chose contre eux, car s'ils se décidaient à passer à l'attaque ils pourraient plonger le pays dans le chaos, mais ils ont infiltré tout Jakoku et de nombreux civils collaborent avec eux, ou les aident secrètement. Sans compter que la magistrature ne possède aucune réelle preuve des activités criminelles des Masses Vêtues de Cramoisi. Il explique face aux moines scandalisés que s'il ne fait rien, c'est parce que la justice l'en empêche. Il ne peut pas tout simplement exécuter qui il désire sans preuve.
Les deux hommes ressortirent de la maison peu satisfaits. Giyara informa Gakusha qu'il allait bientôt reprendre son tour du monde. Gakusha répondit qu'il allait le suivre fidèlement, et étudier auprès de lui, afin de retrouver son identité. Giyara accepta cette décision. Et c'est ainsi qu'ensemble ils partirent en voyage.

Pendant quatre années entières Gakusha apprit auprès de Giyara tout ce qu'il fallait savoir du Bouddha. Ils voyagèrent à Suki, à Enkoku, à Amayomi... Gakusha finit par devenir un véritable moine.
Alors qu'ils étaient à Jakoku, dans un village nommé Momogengou, Giyara tomba malade. Le docteur annonça qu'il n'avait plus très longtemps à vivre. Giyara se résolut à dire au revoir à ce monde éphémère. Gakusha pleura sur son lit de mort. Giyara tenta de le réconforter en lui expliquant que la mort devait venir à tout à chacun, et que l'on ne pouvait y échapper. Il félicita Gakusha pour être devenu un moine accompli et déplora que son amnésie persiste. Il conseilla à son apprenti de continuer à étudier la voie du Bouddha, afin de mener un style de vie différent, de trouver quelque chose qu'il apprécierait faire. Les dernières paroles de Giyara furent : "Même si je meurs, il faut que tu continues à vivre."

Du paradis et de l'enfer

Après l'enterrement de Giyara, Gakusha revint à l'endroit de leur première rencontre : Iami. Il tentait de retrouver ses racines. En grimpant sur le Mont Izasa, il vit plusieurs personnes étranges dans le jardin du temple abandonné où il avait autrefois vécu. Ils portaient tous des katanas, et ne semblaient être ni samouraïs ni bandits. Il comprit qu'il devait s'agir des Masses Vêtues de Cramoisi. Gakusha décida de ne pas se rendre au temple, et s'éloigna le plus possible de ces êtres mauvais.
Lorsqu'il arriva au pied de la montagne, le soleil s'était levé. Il était habitué à dormir dehors, mais il voulait néanmoins trouver un toit sous lequel se reposer : la nuit avait été trop éprouvante. Interpellant un messager passant par là, on lui indiqua l'adresse d'Enbizaka : il pourrait sans doute y trouver un logement pour la nuit.
Gakusha se rendit à Enbizaka, dans le sud, une petite ville située sur une pente descendante, un flanc de colline. Il explora la ville, portant son éternel fukaamigasa. En quatre ans, il n'avait pas trouvé le courage de s'en débarrasser. Bien évidemment, les gens pouvaient passer outre ses cicatrices, mais il voyait bien que dès qu'il retirait son chapeau, les gens perdaient un peu de leur joie et devenaient plus sombres, plus tristes. Et il ne supportait pas cela. Durant sa balade, il vit un terrain d'exécution, un site pour les mises à mort. Curieux, il s'en approcha. S'y trouvait une plateforme en bois, sur laquelle reposait la tête d'un criminel. La tête avait de longs cheveux ensanglantés qui s'agitaient dans le vent. En s'en rapprochant, Gakusha constata qu'il s'agissait d'une tête de femme, déjà abîmée par les dégradations de la nature et de la mort. Cette femme devait avoir été une horrible criminelle pour avoir été condamnée à la décapitation. Mais l'expression de ce visage... elle était étrangement calme, comme apaisée. Gakusha commença à réciter des sutras.
Quelques temps plus tard, une femme s'approcha, une fleur à la main. Elle salua le prêtre et posa la fleur prêt de la tête. Gakusha interrompit ses récitations pour questionner la femme, qui se révéla être amie de la criminelle. Elle avait apparemment été punie pour avoir tué le propriétaire d'une boutique de textiles et vêtements en le poignardant avec des ciseaux. Elle avait aussi tué la famille de l'homme. Gakusha contempla plus longuement la tête, qui gardait dans la mort une très grande beauté. Il se demanda pourquoi une femme aussi belle avait commis un acte aussi horrible. La femme, qu'il questionna, refusa de répondre. Elle devait s'en aller : si son mari la savait ici, il serait furieux contre elle. Une fois la femme partie, Gakusha contempla longuement la tête desséchée, la tête emplie de milles questions.

Gakusha trouva une auberge confortable à un prix modique. Il pu s'y reposer, et le lendemain retourna sur le site d'exécution. Il avait prévu un petit service commémoratif pour la criminelle. Il découvrit, déjà présent devant la plateforme, un jeune garçon. Il avait des cheveux blond, des yeux bleus et il priait. Il le questionna, et le garçon releva avoir été un proche de la défunte. Le garçon se méfiait de l'amigasa que Gakusha portait sur son visage, alors ce dernier expliqua qu'il dissimulait ainsi ses brûlures. Le garçon, après avoir appris que Gakusha était un moine, lui demanda s'il croyait vraiment que la voie du Bouddha existait. Gakusha expliqua au garçon qu'il comprenait ses doutes quand à la religion : après tout il était encore jeune, avait beaucoup à apprendre, et paraissait étranger. Gakusha, lui aussi, avait autrefois été incapable de comprendre le bouddhisme.
Le moine demanda au garçon son nom. Il se présenta tout d'abord comme Ren, avant de se corriger : il s'appelait en réalité Kokutan-douji. Gakusha avait entendu parler de ce justicier et de ses fidèles compagnons. Kokutan expliqua que son but premier n'était pas de faire régner la justice : il s'était simplement retrouvé impliqué dans diverses histoires compliquées avec des gens mauvais. C'était de purs accidents, incidents et coïncidences. Gakusha fit remarquer qu'il avait tout de même aidé et sauvé un grand nombre de gens. Kokutan ne pouvait s'en réjouir : il avait peut être sauvé beaucoup d'inconnus, mais il n'avait pas pu la sauver, elle, alors qu'il était là, à Enbizaka. Le garçon tomba à genoux en pleurant. Gakusha questionna Kokutan, qui lui expliqua qu'il n'avait pas pu sauver la criminelle. Elle n'était pas innocente cependant, elle avait bien tué quatre personnes. Kokutan lui même avait été son bourreau, celui chargé de la décapiter. Gakusha est absolument choqué de découvrir qu'un adolescent était bourreau, et s'enragea des décisions infâmes de la magistrature, mais Kokutan l'interrompit. Il était devenu le bourreau de Kayo de son plein gré, sans que personne ne lui donne d'ordre. Il était seul, il n'y avait personne d'autre. Seul lui... et elle.
Gakusha releva le garçon en lui demandant quel était sa relation exacte avec la défunte. Kokutan répondit qu'elle était comme une mère pour lui. Il avait été élevé autrefois par une autre femme, dans une autre région, et il était reconnaissant envers cette femme mais... au fond, cette criminelle était tout de même sa mère. Gakusha ne veut pas en savoir plus. Pour ce garçon, et malgré les crimes de la femme, il est prêt à prier pour qu'elle atteigne Sukhavati (le paradis bouddhiste). Il demanda à Kokutan s'il connaissait des sutras. Le garçon se souvint que Kinouna lui en avait enseigné quelques uns. Gakusha se souvint alors de son passage à Momogengou et informa Kokutan que Kinouna allait très bien : il avait été accueilli chez elle en échange d'une somme tout à fait correcte. Cela fit chaud au coeur à Douji, et il se permit même un sourire. Gakusha en fut satisfait : la clé pour que la défunte puisse accéder au Paradis soit que ceux qui l'aiment vraiment ne se laissent pas déchirer dans les abîmes du désespoir. Seul par l'acceptation, l'amour et la joie pourra-t-elle accéder au repos éternel.
Kokutan-douji et Gakusha commencèrent à réciter des sutras ensemble.


Même si la chair se meurt, l'âme survit.
Après avoir erré dans le monde mortel pendant quarante-neuf jours, l'âme de Giyara finit par trouver l'entrée d'un monde souterrain. Le ciel y était noir, le sol était de pierre, et de la lave brillait au fond de crevasses. Il semblait être arrivé en Enfer. Il marcha longtemps, jusqu'à trouver de grandes portes. Devant, une femme masquée attendait, seule. Giyara lui demanda qui elle était : la femme se présenta comme Le Maître de la Cour Infernale. Le moine lui dit son nom. Le Maître fut surprise, car elle n'avait pas prévu qu'une âme de ce nom vienne ici. Elle posa une main sur sa tempe et hurla à un certain "Seth" d'expliquer cela. Alors, une voix masculine jaillit de son masque et expliqua qu'une erreur c'était produit dans la configuration du sixième secteur, permettant à cette âme de venir jusqu'ici. La femme se plaint qu'après deux siècles passés à la Cour Infernale ils ne peuvent toujours pas être précis dans leurs calculs.
Le Maître s'excusa auprès de Giyara : il était arrivé en Enfer par erreur, et devait immédiatement se rendre à Sukhavati. Elle lui désigna la porte immense derrière elle. Giyara s'apprêtait à la franchir, mais Le Maître le stoppa. Pour se faire pardonner, elle accorda au moine un v묉u. Le moine eut du mal à trouver un quelconque regret qui le rattachait au monde terrestre, mais il finit par trouver. Il expliqua qu'un homme du nom de Gakusha à Jakoku avait perdu sa mémoire. Le v묉u de Giyara fut que Gakusha retrouve tout ses souvenirs perdus. Le Maître y consentit et posa de nouveau la main sur son masque. Le défunt l'entendit murmurer plusieurs choses. Elle affirmait que Gakusha était un descendant de "Venomania" et qu'il possédait un pouvoir ayant sauté plusieurs générations. Elle continua à murmurer toute seule, puis retira soudain sa main du masque pour révéler à Giyara que son souhait avait été exaucé. L'âme satisfaite disparut par la porte du Sukhavati.
Une fois seule, la femme parla au masque. Elle lui ordonna de se préparer à reconfigurer le sixième secteur. Le masque l'interrompit cependant : il avait cru reconnaître l'enfant se tenant à côté de Gakusha comme Allen. La femme confirma ses impressions : il avait dû probablement se réincarner. Après tout, il était l'un des quatre "Dieux Jumeaux" du "Projet MA", alors ce genre de choses peuvent arriver. Elle est même surprise que Seth n'en sache pas plus, étant donné qu'il était le génie derrière leur création. Le masque rétorque que ce qui le gêne est qu'il croyait Allen enfermé dans la "boîte noire" du "Jardin Céleste". Il n'aurait pas dû se réincarner. Le Maître, face à ces nouvelles informations, décida de jeter un nouveau coup d'oeil dans le monde terrestre. Utilisant ses pouvoirs, elle détailla le jeune garçon, qu'elle confirma une nouvelle fois être Allen. Le Maître observa les alentours, et reconnu MA. Puis elle repéra quelqu'un dont la seule vision la fit s'indigner. Seth, lui, éclata de rire. Car l'être qui était derrière tout cela, la réincarnation d'Allen depuis le "Jardin Céleste", était une vieille connaissance, et quelqu'un qui leur avait juré ne plus être intéressé par les affaires du monde terrestre...

Gakusha, en plein milieu d'un sutra, se tut et se prit la tête à deux mains. Il grogna de douleur pendant quelques instants avant de se redresser brutalement. Il se souvenait de tout. Il se souvenait de qui il était, de comment il avait failli mourir sur cette montagne. Il attribua ce miracle à la puissance du Bouddha.
Gakusha expliqua à Kokutan-douji qu'il était autrefois un habitant d'Enbizaka, fils issu d'une famille de samouraï. Oh, il était un véritable petit diable, si turbulent et dépravé qu'il a finit par être renié. Durant ses errances, il avait trouvé la ville d'Enbizaka où il rencontra une femme. Ce fut le coup de foudre, l'amour au premier regard. Elle était calme et élégante. Il l'a demandée en mariage mais s'est vu rejeté. Mais il s'était montré persistant. Pendant plusieurs années, il vint régulièrement lui parler dans la boutique où elle travaillait, et ils finirent par former un couple. Il aurait bien voulu l'épouser rapidement, mais se posaient deux problèmes : le fait qu'il ait été renié, et la haine que sa belle-mère semblait éprouver pour cette union. Mais la vérité derrière cette haine fut révélée : cette belle-mère n'était rien d'autre que sa tante. Elle aussi avait été reniée par la famille de samouraï, mais bien avant la naissance du petit diablotin. Voilà pourquoi il ignorait tout de cette histoire. Cela faisait donc de sa petite amie sa cousine. Mais il n'a pas voulu abandonné. Il a fini, avec l'aide de sa fiancée, par convaincre sa belle-mère et elle leur a donné son consentement. Après tout, puisqu'il avait été renié, et sa belle-mère aussi, cela ne comptait pas vraiment comme "étant de la même famille". Il épousa sa fiancé et menèrent une vie heureuse. Oh, Gakusha restait un séducteur invétéré, alors sa femme était souvent en colère après lui, mais il l'aimait sincèrement, et elle l'aimait de même. Ils eurent un enfant. Mais une nuit, quatre ans plus tôt, il y eut le Grand Incendie. A cette mention, Kokutan-douji commença à se poser des questions sur l'identité du moine, mais ce dernier ne pouvait plus être arrêté dans son récit.
Gakusha était sorti jouer son argent. Il voulait trouver un cadeau pour l'anniversaire de sa femme. Kokutan est étonné qu'un mari aille acheter un cadeau pour sa femme en pleine nuit, mais Gakusha précisa que ce n'était pas un cadeau ordinaire. Il avait demandé à un ami travaillant pour une firme étrangère, la Firme Freezis, de lui trouver l'objet en question, et ce dernier venait tout juste d'arriver : Gakusha était trop excité et voulait l'obtenir immédiatement. Mais cette nuit là, il avait vu quelqu'un prêt de la Fondation. Un homme, qui tentait de mettre le feu au bâtiment. Gakusha lui a crié d'arrêter. L'homme, paniqué, mit involontairement le feu à sa manche gauche. Il se roula dans un buisson pour éteindre le feu, mais déjà les flammes incontrôlables commençaient à dévorer la végétation environnante. Une véritable mer de flammes. Gakusha voulut poursuivre l'homme qui s'enfuyait, mais il préféra aller aider sa famille en premier. Il est rentré chez lui, a traîné sa femme et son bébé avec lui, est descendu le long de la pente afin de traverser la rivière. Mais une maison en flammes s'est effondrée sur eux. Et Gakusha se retrouva soudain à voler dans les airs.
Cela peut paraître absurde, mais Gakusha affirme que c'était réel. Il a toujours eu le pouvoir de se changer en monstre, mais c'était la première fois qu'il s'en rendait compte. Il vit sa femme et son enfant être secourus par quelques gens. Gakusha s'est posé mais n'a pas osé s'approcher : il aurait dû justifier sa nouvelle apparence. Il vit alors un homme s'enfuyant vers le nord. C'était lui le pyromane : il l'a poursuivi. L'homme a grimpé sur le Mont Izasa. Gakusha le poursuivait, mais il se sentait mal : il avait été brûlé, et la fatigue l'empêchait de voler correctement. C'est ainsi qu'il a fait une chute depuis le ciel. Lorsqu'il s'est réveillé, il n'avait plus aucun souvenir. Telle était l'histoire de Gakusha.
Kokutan-douji fixait le moine avec un air sombre. Il demanda son véritable nom. Gakusha s'amusa de voir que le nom d'adoption donné par son maître Giyara était en réalité très proche de son véritable nom : Gakuga Sudou. Kokutan, désespéré, se décide à lui annoncer que Kayo a été la criminelle exécutée. Mais Gakuga ne le croit pas, il considère même ce genre de blague absurde et cruel. Il passe l'éponge, mais prévient que si Kokutan s'avère de recommencer, il le paiera. L'enfant ne comprend pas. Gakuga explique se souvenir parfaitement du visage de sa femme, et ce n'est pas celui de cette tête décapitée.
Gakuga fit alors volte-face, jeta le fukaamigasa qu'il portait et se dirigea vers Enbizaka, vers la boutique de tailleur, prêt à retrouver sa Kayo.


Jalousie ou vengeance ?

Revenons en arrière, et intéressons nous à Kokutan-douji.
Il a toujours cru qu'il existait dans la vie deux choses opposés : la liberté, et le but de notre existence. Le but, l'objectif ultime de chacun est quelque chose que l'on trouve de nous même et qui se voit modelé et formé par nos différences expériences. Cependant, Kokutan était différent : dès sa naissance, il avait déjà un but tout tracé, un destin. Il a toujours cru, tout aussi paradoxal que cela puisse être, qu'il était né pour accomplir ce but. La première fois qu'il l'a raconté à son ami Inukichi, ce dernier à rit, sans doute croyait-il qu'il s'agissait d'une blague. Mais Kokutan-douji a toujours été sérieux. Il savait qu'il était spécial, mais... il avait tout oublié de son but.
Lorsqu'il a rencontré Kayo à Enbizaka, il a tout d'abord cru que c'était elle, le but de son existence. Mais c'était en réalité un faux objectif que lui avait donné un démon. Une fois qu'il s'en est rendu compte, il n'a pas voulu abandonner, il a continué à chercher, et des gens qu'il connu à peine, comme Gakuga, changèrent sa vie. Mais à la fin il avait échoué, il n'avait pas accompli son but : rencontrer Riliane. C'était triste, mais tout n'était pas perdu. Elle allait se réincarner, quelque part, dans un autre pays, sous une autre identité. Et Kokutan-douji est prêt à l'attendre. Et la prochaine fois, il l'a rencontrera, il s'en assurera. Après tout, ils ont tout le temps du monde devant eux... car tout recommencera.
Pour Kayo cependant, l'affaire est différent. Kayo n'est pas éternelle comme Riliane. Elle n'était qu'un faux objectif, qu'une tromperie élaborée... mais elle fut tout de même comme une mère pour Kokutan.

Kayo a été jugée un mois après son arrestation, dans les bureaux de la magistrature. Le juge était le magistrat d'Izami, Gato Octo, le grand-père de Kayo.
Kayo avoua avoir assassiné Mei Miroku avec des ciseaux, car "cette femme avait tenté de séduire mon mari". Elle avoua également avoir tué la fille de Mei, Miku, car "cette femme avait tenté de séduire mon mari". Elle avoua également avoir tué la soeur de Miku, Rin, car "cette fille avait tenté de séduire mon mari". Elle répétait les mêmes arguments comme une poupée mécanique. Elle avoua également avoir assassiné Kai Miroku sur le Mont Izasa car "mon époux ne pouvait cesser d'être infidèle". Lorsque le magistrat lui rappela que Kai n'était pas son mari, et que son époux était véritablement mort dans le Grand Incendie, Kayo répondit que Kai était sans aucun doute son époux, et que c'était d'ailleurs pour cela qu'elle l'avait tué.
Kayo Sudou, pour avoir tué avec une extrême brutalité les quatre membres de la famille Miroku et plongé Enbizaka dans la terreur et le chaos fut condamnée à la mise à mort par décapitation. Elle devait recevoir son châtiment trois jours plus tard, sur le terrain d'exécution d'Enbizaka.

En sortant du bureau du magistrat, Kokutan-douji rencontra Kiji. Il lui demanda si le procès avait pris fin et quel en était le résultat. Kiji ne parut pas plus dérangé d'apprendre que Kayo allait recevoir la peine capitale. Kokutan lui demanda s'il ne voulait tout de même pas avoir sa vengeance et la tuer lui même. Kiji expliqua qu'il aurait vraiment voulu lui même infliger le châtiment, mais il n'est pas fou au point d'attaquer la magistrature pour arracher la femme à sa prison. Il s'est résigné à abandonner. Kokutan le comprenait : lui même avait décidé d'abandonner. Il aurait voulu la sauver, la défendre, mais elle était une meurtrière et elle avait plongé beaucoup de personnes dans le désespoir. Il ne pouvait rien pour elle.
Kiji fit alors remarquer que sa vengeance était terminée, et qu'au fond, il n'était pas si différent de Kayo. Il avait dit cela sans réfléchir et le regretta, car Kokutan-douji voulu en savoir plus. Il insista, et dégaina même brièvement son katana avant de le ranger. Kiji demanda quel était le motif des meurtres : Kokutan avoua la folie de Kayo. Kiji répondit qu'ainsi, Kayo allait emporter la vérité dans sa tombe. Kokutan hurla en entendant cela, demandant à Kiji ce qu'il voulait dire par la "vérité" d'une femme complètement brisée. Kiji reprocha à Kokutan d'être si émotif, et lui montra quelque chose. Un papier, une liste de noms, chacun voisin d'une empreinte digitale rouge. Une empreinte digitale de sang. Kiji expliqua qu'il s'agissait d'une des listes de membres des Masses Vêtues de Cramoisi, la plus grande organisation xénophobe extrémiste de Jakoku. Leur but principal est d'éradiquer les étrangers, et Kokutan lui même a dû les affronter à plusieurs reprises. Kiji explique que, sur leurs listes, les membres des Masses doivent imposer un sceau de sang, afin de prouver leur appartenance au groupe. La Firme Yaréra-Zusco a eut plusieurs querelles et conflits avec eux, et c'est durant l'un de ces conflits qu'ils ont pu obtenir cette liste. Et sur cette liste... se trouve le nom de Kai Miroku.
Kokutan-douji ne comprend pas : Kai avait du sang étranger en lui, alors pourquoi devrait-il être dans les Masses Vêtues de Cramoisi ? Kiji lui explique que les Masses elles mêmes sont divisées en plusieurs factions. L'une croit que les ennemis sont les étrangers, ceux possédant du sang étranger et ceux ayant des liens avec les étrangers. Ce sont les plus extrêmes des Masses. Tandis qu'une autre faction ne cherche à éradiquer que les étrangers "pur sang". Cette faction a accepté Kai car il était métis. Sa haine des étrangers réside dans son passé : la mère de Kai s'est suicidée quand il avait dix ans. La rumeur veut qu'elle ait été sexuellement agressée par un étranger... Kokutan ne comprend cependant pas le lien entre ce fait et Kayo. Kiji lui explique qu'il est fort probable que Kai Miroku soit celui ayant causé le Grand Incendie où elle perdit son époux et son fils. En effet, le feu s'est déclaré tout prêt des bâtiments des firmes étrangères, donc le pyromane devait avoir des intentions xénophobes. Si Kayo avait appris que Kai était le responsable, il est fort probable qu'elle ait voulu se venger... mais elle a décidé de se faire passer pour folle afin d'accomplir ses crimes. Kokutan réfute que si Kayo avait vraiment voulu se venger, elle l'aurait clamé haut et fort que sa sentence aurait pu être allégée. Kiji lui rappelle que, peu importe sa raison, elle a commis des meurtres : sa peine n'aurait pas changé. De plus, la vengeance est interdite à Jakoku. Kokutan doit avouer que tout cela semble logique, mais il ne comprend tout de même pas. Kiji soupire et continue ses explications : les employés de la magistrature ne sont pas idiots, ils ont compris que l'Incendie avait été causé par les Masses Vêtues de Cramoisi, mais ils n'ont rien fait. Pourquoi ? Parce que les Masses sont une organisation énorme. Si jamais le bureau du magistrat, même si le shogun en personne décidait d'entrer en conflit avec eux, cela causerait une guerre civile. Le magistrat voulait à tout prix éviter cela... et Kayo elle même, sans doute. Si elle avait tout révélé durant le procès, la magistrature aurait du prendre des mesures contre les Masses Cramoisies. Le quartier général des Masses étant le Mont Izasa, la première ville qui aurait été prise dans le conflit aurait été Enbizaka. La ville où Kayo était née, où elle avait grandi, où elle s'était marié, où elle avait eu son fils et ses amis. La ville que Kayo aimait et voulait protéger.
Kokutan-douji resta sans voix, car il savait que tout cela pouvait être vrai... Et il imagina que supplice qu'avait dû connaître Kayo, endeuillée, souffrante, mais silence, rongeant son frein, seule... Kokutan-douji veut savoir pourquoi Kiji lui révèle tout cela, mais Kiji lui même ne sait pas. Peut-être parce que, Kayo étant comme une mère pour Kokutan, il est juste que ce dernier sache la vérité. Mais il répète que tout ceci n'est qu'une théorie sans preuve. Et, peu importe la raison, cela ne change pas la nature du crime. La seule vérité est qu'elle ait été une meurtrière. Kiji annonça qu'il rentrait définitivement chez lui dans deux semaines. Il compte poursuivre les études nécessaires pour devenir l'héritier de l'entreprise familiale. Mais un jour il reviendra à Jakoku, et il invite Kokutan à venir le voir à son retour.
Les deux hommes se serrèrent la main.

L'immortalité des sirènes

Trois jours plus tard, une foule s'est réunie devant le terrain d'exécution d'Enbizaka. Ils viennent voir la mise à mort de Kayo Sudou.
Lorsqu'elle fut traînée, attachée par de solides cordes, certaines personnes pleurèrent en la prenant en pitié. Certains la raillèrent et l'insultèrent. D'autres se contentaient de la regarder sans rien dire. Et d'autres encore étaient juste venus se distraire. Kokutan-douji était également présent. Inukichi lui demanda s'il allait bien et, au vu du nombre de samouraïs, lui suggéra d'éventuellement libérer eux-mêmes Kayo. Mais Kokutan lui expliqua qu'elle même avouait son crime, et elle avait accepté sans rechigner son exécution. Ils n'avaient pas le droit de la sauver. Et Kokutan devait voir sa mort de ses propres yeux. Car Kayo était importante pour lui : il se devait d'assister à ses derniers moments.
Le bourreau-samouraï apparut lorsque Kayo s'agenouilla. Il prit son katana et visa le cou de Kayo. Elle ferma les yeux. Le bourreau leva lentement sa lame. On avait refusé à Kayo des dernières paroles. La lame s'abattit avec force.

Le sang coulait à flots. Le visage de Kayo était tordu par la douleur. Mais sa tête ne s'était pas décrochée. Certaines personnes insultèrent le bourreau d'idiot et d'incompétent (Kiji tout particulièrement). Le samouraï leva la lame une nouvelle fois et l'abattit. Puis il l'abattit une troisième fois. Une quatrième fois. Kayo ne perdait toujours pas sa tête.
Kokutan regarda attentivement le cou de Kayo, et vit que là où la lame frappait, la peau changeait de couleur et prenait l'apparence d'écailles de poisson. Ces écailles recouvraient petit à petit la blessure, la refermaient, réparaient la chair, guérissaient Kayo. Le katana tranchait le cou de la couturière, mais ce dernier se rattacha de lui même. Le bourreau, horrifié, insulta Kayo de monstre, lâcha son arme et s'enfuit en courant.

L'exécution de Kayo fut déplacée de quatre jours.
Kokutan-douji en discuta avec Saruteito à la maison de thé. Le katana devait être une arme inadéquate pour un être aussi spécial que Kayo. Ils réfléchirent à ces mystérieuses écailles, et Saruteito rappela la légende selon laquelle quiconque mange de la chair de sirène devient immortel. De plus, c'est une sirène qui a voulu que Kokutan rencontre Kayo. Kokutan prenait en pitié Kayo, qui ressentait tout de même la douleur, et devrait être exécutée, encore et encore jusqu'à ce que l'on trouve la bonne manière de la tuer... Il demanda à Saruteito si elle ne pouvait pas créer un katana capable de mettre fin à ses souffrances, mais Saruteito lui expliqua comment cette idée était ridicule et impossible.
Ils furent interrompus quand quelqu'un entra dans la maison de thé et salua tout le monde bien fort. C'était la femme de chambre de la Maison Freezis, Bufuko. Elle vint saluer Saruteito et Kokutan-douji, et demanda à ce dernier de la suivre. Saruteito se moqua quelque peu de Kokutan et de son "succès avec les femmes". Kokutan, gêné, accepta de suivre Bufuko dans un endroit plus "privé". Il la suivit, croyant qu'elle voulait lui dire quelque chose à propos d'Inukichi.

La vérité

Bufuko entraîna Kokutan-douji dans la boutique de Kayo, et rapprocha son visage de celui de Kokutan. Le garçon sentit son coeur battre plus fort. Bufuko lui donna quelque chose avant de reculer de quelques pas : les deux paires de ciseaux de Kayo. Kokutan est surpris de les voir : il les croyaient confisqués par la magistrature. Bufuko explique sans honte les avoir dérobés afin de les remettre à Kokutan. Ce dernier les refuse : ils étaient tout à la fois les ciseaux favoris de Kayo et ses armes du crime. Il ne peut pas les posséder. Bufuko était gênée, car elle ne pouvait pas les remporter à la magistrature, alors Kokutan décida de les laisser sur le tatami de la boutique, afin que tous les souvenirs de Kayo restent au même endroit.
Bufuko était extrêmement surprise de la réaction de Kokutan et l'observa silencieusement, avant de faire remarquer qu'il ne se souvenait toujours de rien et que la magie de Rahab était plus forte qu'elle ne le pensait. Kokutan ne comprenait pas ces paroles. Bufuko expliqua que Rahab était le véritable nom de la "sirène". Lorsque Kokutan a été réincarné, Rahab a utilisé sa magie pour interférer. Elle a su effacer tous les souvenirs de sa vie antérieur ainsi que son but présent. Par la suite, elle l'a encore plus éloigné de son objectif en lui donnant des conseils mensongers. Kokutan ne comprend toujours rien à ce que lui raconte Bufuko. La bonne se plaignit d'avoir à utiliser le pouvoir de "ce type" afin de lui rendre ses souvenirs, mais tant pis. Elle sortit de son uniforme de femme de chambre une clé qu'elle présenta comme "Grim la Fin, un Vaisseau du Péché capable d'affaiblir et de tuer les Démons". Sans hésiter, elle planta la clé pile entre les yeux de Kokutan. Celui-ci n'en ressentit aucune douleur et ne saigna pas ; il ressentait plutôt une forme de plaisir.
Lorsqu'elle retira la clé, Kokutan-douji se souvint de tout, de son véritable nom, "Allen", et reconnut Bufuko pour qui elle était réellement. Béhémo, l'un des Dieux Jumeaux qui avaient voulu détruire le monde. Après sa libération, environ deux cent trente ans plus tôt, il était retourné au Jardin Céleste, et donc... il n'aurait dû avoir aucun lien avec le monde terrestre. Allen le questionna et Béhémo lui expliqua tout la situation. Comme Allen le savait, c'est Béhémo qui l'a réincarné afin qu'il puisse rencontrer de nouveau sa soeur. Mais le Maître du Jardin Céleste en a été informé, et cela l'a mis dans une rage folle. Il a déchu Béhémo du Jardin Céleste, l'a envoyé dans le monde terrestre afin de récupérer Allen. Bien évidemment, Béhémo n'allait pas obéir si facilement : il a décidé de ne reprendre contact avec Allen que s'il échouait à retrouver Riliane. Et c'est ce qui s'est passé... Rin Miroku était la réincarnation de Riliane, mais s'est faite tuée. Autant vous dire que cette révélation ne réjouit pas Allen.
Béhémo regrette de ne plus "jouer aux humains", ce qu'il trouvait très drôle. Il a également considéré Kayo comme quelqu'un de très intéressant. Allen se mit en colère, croyant que Béhémo avait fait quelque chose à Kayo, mais le Dieu le nia. Il expliqua que Kayo avait toujours eu son libre arbitre et agit de son propre chef... mais il y a eut cependant des imprévus, des influences extérieures. Elluka, ou plutôt "MA". Kayo était censée devenir folle, croire que Kai était son époux, et le tuer pour cela. Mais lorsque MA a échangé son corps avec celui de Kayo, la couturière a reçu le pouvoir du "Rêve Violet". Grâce à cela, elle a découvert que Kai était celui qui avait tué sa famille... et c'est à cause de ce rêve qu'elle l'a tué, pas à cause de sa folie. Kayo était censée commettre un crime par "envie" mais elle l'a commis par "vengeance"... Ou peut-être était-ce bien de l'"envie" après tout ? Elle était envieuse de Kai qui vivait entouré de sa famille, de sa femme et de ses filles, alors que Kayo, elle, avait tout perdu... Après tout, l'envie possède plusieurs formes.
Le problème a été la continuité des événements. La chronologie originelle, celle où Kayo tuait Kai car elle le croyait être son époux, était déjà prévue et existait déjà, car les Rêves Violets l'avaient prédit. Mais est apparue une nouvelle série d'évènements, celle où Kayo avait décidé de venger sa famille. Ces deux actions parallèles se sont séparées et ont créé deux univers parallèles. Celui dans lequel Béhémo et Allen se trouve actuellement est le second, l'univers de la vengeance. Et quelque part ailleurs se trouve l'univers de la jalousie meurtrière. Allen tient à savoir ce qui s'est passé dans l'autre univers. Béhémo lui explique qu'avant de tuer Kai, Kayo avait appris que c'était lui qui avait déclenché l'incendie. Elle l'a raconté à son procès, alors la magistrature a décidé d'attaquer les Masses Vêtues de Pourpre. Enbizaka a sombré dans la guerre civile, et tout le pays devint une mer de flammes. Allen comprend alors que Kayo avait appris cela grâce au "Rêve Violet", et pour l'éviter s'était faite passer pour folle. Kiji avait raison : Kayo voulait protéger Enbizaka.
Béhémo demanda à Allen ce qu'il avait prévu. Après tout, Rin étant morte, il n'a plus de raison d'être ici, et le Maître du Jardin Céleste est impatient de le revoir. Béhémo proposa à Allen de l'emmener au Jardin Céleste, mais Allen expliqua avoir encore un regret : il veut trouver le moyen d'apaiser les souffrances de Kayo. Béhémo lui remet Grim la Fin en lui disant qu'il peut la changer en katana afin de décapiter Kayo et la tuer définitivement. Allen est curieux de savoir où le Dieu a trouvé la clé : d'après Béhémo, elle se trouvait "par hasard" sur un cargo de la Firme Freezis il y a environ un an de cela. Allen croit que Béhémo a tout organisé, mais la divinité explique que Grim la Fin est attirée par les "contractants des Péchés Capitaux". Allen croit qu'il parle de Kayo, ce qui expliquerait pourquoi elle ne peut pas mourir comme une humaine normale, mais Béhémo le détrompe. Kayo n'est pas exactement une contractante, car elle n'a passé aucun pacte avec les Démons. Ou du moins aucun pacte "conscient". Elle est en réalité "née" contractante, à cause des actions de Rahab. Mais Béhémo ne va pas se perdre dans les détails, et il faut qu'Allen parte au plus vite.
Allan prit la clé dorée, qui se changea en katana. Mais Béhémo lui donna un ultime avertissement : autrefois, la clé était un Vaisseau du Péché et avait besoin de "Colère" pour être utilisée. Cependant, maintenant que le Démon de la Colère est parti, Grim peut être utilisée sans colère ou circonstances spéciales... mais en échange, il risque d'y avoir quelques problèmes. On ignore ce qu'un Vaisseau sans Démon peut bien faire, alors Allen doit se préparer mentalement, au cas où Grim fasse quelque chose d'imprévu. Et Béhémo rappela une dernière chose à Allen : Kayo était sans doute plus effrayée que lui, car elle ignore pourquoi elle ne peut pas mourir.

Le bureau du magistrat, qui cherchait à tout prix à éliminer Kayo, accepta de laisser Kokutan-douji essayer. Après tout ils savaient qu'il avait la réputation de tuer les "Oni" et Kayo était bien un monstre.
Quatre jours plus tard, Kayo se retrouva sur le terrain d'exécution d'Enbizaka. A la demande de Kokutan, elle avait eut les yeux bandés, mais elle reconnu tout de même "Ren". Elle ignorait si elle devait être reconnaissante que ce soit lui qui la tue.
Kokutan posa une seule question à Kayo : aimait-elle Enbizaka ? Kayo répondit qu'elle adorait Enbizaka. Car les gens y étaient gentils, car c'était la ville d'Oyuka, et de son époux, et de son enfant. Elle ne peut pas s'empêcher d'aimer Enbizaka malgré tout. Et voilà pourquoi elle ne peut se pardonner d'y avoir planté les graines de la terreur. Elle a fait du mal à Enbizaka et doit payer pour cela. Et que ce soit Ren qui la décapite... elle sait que c'est le destin qui se met en place. Elle ne ressentait aucune peur, elle était calme, mais elle demanda une dernière faveur à Ren. Elle voulait qu'il l'appelle, une dernière fois, sa "mère".
Kokutan se doutait que Kayo savait qu'il n'était pas son fils. Mais elle lui demandait tout de même d'agir comme tel. Pourquoi ? Kokutan ne le comprenait pas. Il ignorait s'il avait devant lui une folle, ou une sainte. Personne ne peut comprendre complètement quelqu'un d'autre. Chacun reste un mystère pour les autres. Il ignorait ce que Kayo avait ressenti durant l'accident, ce qu'elle avait ressenti en vivant sans sa famille, ce qu'elle avait ressenti quand elle avait tué... Seul Kayo connaissait la vérité.
Kokutan se força à ne pas trembler et leva le katana. Ses yeux étaient emplis de larmes.
"Adieu... mère."

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